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Vos accouchements

Fleur-de-ciste

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
@Pauline76 merci pour ce témoignage plein d'émotions. Je ne trouve pas les mots justes pour te dire ce que je ressens à la lecture de votre histoire. Douces pensées.
 

Pauline76

Hyperlactation
Plus j’y pense et plus je trouve ça une bonne idée de raconter tout par écrit. Pas forcément parce que c’était la cata mais comme dit @bloom, on devrait toutes le faire.
Je vais commencer par ma 2ème car c’est encore frais et y’a moins de « travail ». Puis je l’imprimerai dans une belle écriture (en gros j’ai la flemme de l’écrire à la main ^^) et je garderai le récit dans sa boîte à souvenirs avec son bracelet et son bonnet de naissance puis quand elle sera assez grande je lui donnerai tout ça.
Bon je suis dégoûtée j’ai perdu le bracelet de mon aînée mais j’ai gardé son 1er body qu’elle a mis à 1 mois en taille 000 (qu’on ne trouve que chez carrouf). Et pour ma 2ème j’ai son bracelet mais j’ai lavé par erreur le bonnet ! :ennui: Comment j’étais dégoûtée devant ma machine à laver quand j’ai vu ça ! Quand votre bébé né par césa et qu’il est évacué direct, ce qui frappe comme je l’ai écrit c’est le silence mais on est privée aussi de tous les autres sens, le toucher et l’odorat ! Et le bonnet c’était un témoignage de cette odeur...
Bref j’arrête de monopoliser le topic !
Merci pour vos messages de soutien en tous cas, ça m’a fait beaucoup de bien, vous n’imaginez pas à quelle point.
 

Siana

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
:calincoeur: @Pauline76 Comme les autres, ton récit prend aux tripes.
Je peux seulement imaginer comme ça a été dur pour vous, en tout cas c'est super que ta fille aille bien aujourd'hui et que ça se soit bien passé pour votre deuxième!
Pour ton aînée, si un jour elle a un coup de mou (quand elle sera ado, ou adulte...) tu pourras lui rappeler comment s'est passé sa naissance et qu'elle était déjà une battante ;-) Si elle a pu surmonter cette épreuve, peu de choses devraient pouvoir l'arrêter!

Beaucoup de bonheur à vous 4
 
Dernière édition:

Liliju&Co

Fontaine de lait
Ton récit est bouleversant… Je suis chamboulée et je me retiens pour ne pas pleurer à nouveau… Quel courage vous avez eu! Je suis sincèrement admirative. Heureuse de voir que tout cela est derrière vous. Votre fille est superbe!
 

yomi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
j'arrête pas de penser à mon premier accouchement qui s'était bien passé (enfin, si c'était si bien, pourquoi nous sommes si réticents à l'idée de revenir à la même maternité? ce n'est pas que moi, mon mari aussi fait la tête quand il y pense)
du coup je me suis dit que si j'écris peut-être ça va m'aider à mieux voir ce que j'ai apprécié et ce que je regrette
pardon d'avance pour le pavé !
mercredi soir, le 23 (la date de terme était prévue pour 2 jours après) j'ai beaucoup beaucoup marché, j'étais tellement impatiente de l'avoir dans mes bras ! j'ai marché 4 km et c'était très dur, trop dur, je regrette d'avoir forcé comme ça mon corps, de ne pas m'écouter et être assez patiente pour attendre que le moment vienne tout seul
jeudi matin j'avais des pertes bizarres (avec le recul je pense que c'était le début du bouchon muqueux) et j'ai appelé la maternité, on m'a demandé de venir vérifier, c'était rien mais le col commençait à s'effacer, ça commençait doucement j'avais pas très mal
Dans la journée de jeudi j'ai eu des contractions mais rien de très flagrant, par contre, j'ai reçu un courrier de la mutuelle disant que j'aurais rien pour le congé maternité parce que les docs n'avaient pas été renvoyés par le rectorat et en appelant le rectorat pour vérifier j'ai appris qu'en fait je n'étais pas vraiment en congé maternité mais au "chômage" à cause de mon titre de séjour qui se périmait le 29 (et la préfecture ne m'avait toujours pas contactée pour le renouvellement) et du coup pendant deux heures je n'ai plus du tout pensé aux contractions mais plutôt au fait que je n'avais plus de travail et au gars désagréable de l'éducation nationale qui m'avait dit "vous vouliez quoi, qu'on vous garde le poste??" et au fait que j'étais sans papiers et comme d'hab toute seule mon mari au travail, une belle mère pas dispo émotionnellement les beaux parents en vacances en Thaïlande et ma famille à 8000 km. Bref, finalement c'est le principal du collège qui m'a ramenée à la réalité et qui m'a rappelé que j'avais une autre priorité pour le moment. J'ai commencé à noter l'heure des contractions, régulières mais pas fréquentes et pas douloureuses.
Mon mari est rentré du travail, on a fait nuit blanche pas vraiment à cause des contractions mais plutôt de l'émotion, vers 3h il est allé se coucher, j'ai essayé de dormir mais j'ai pas réussi, les contractions étaient plus douloureuses et j'étais fatiguée. A 8h on est allés à la mat et le col s'était effacé à peine d'un doigt de plus. Il n'y avait pas beaucoup de monde donc on m'a gardée et on m'a donné une injection d'antidouleur, on m'a montée dans ma chambre parce que de toutes façons j'arrivais à terme. Nous avons pu dormir toute la matinée mais après plus aucune contraction, rien, on m'a demandé de monter et descendre les escaliers et attendre.
Vers 16h on m'a fait, avec mon consentement, un décollement des membranes pour faire avancer, je commençais à dilater 1 cm par heure
J'avais très très mal et j'avais pas d'outils pour gérer la douleur (on avait fait la préparation à l'accouchement, on avait fait des exercices de respiration mais j'ai pas senti que ce soit vraiment qqch qui m'aide, j'ai une déviation nasale et c'est pas évident, je l'avais dit à la sage femme qui m'avait dit qu'il n'y avait rien d'autre) vraiment il n'y a rien d'autre que la respiration? je me pose la question
vers 20h mon mari est parti se reposer, j'étais à 2 cm de dilatation et ça avançait pas. Le sage femme est venu papoter et j'étais sous monito, il m'a dit qu'il commençait à s'inquiéter parce qu'à chaque contraction le coeur de la miss ralentissait un peu trop à son goût. Il m'a expliqué les options : continuer d'attendre ou rompre la poche des eaux pour que ça aille plus vite. Si on rompait la poche des eaux j'allais avoir plus mal et j'étais sans armes pour gérer ma douleur.
Je discutais beaucoup avec ma famille par whatsapp pour me sentir moins seule. C'était long.
J'ai finalement décidé de faire avancer les choses, demander la péri, rompre la poche des eaux, qu'on injecte si on avait besoin (je sais toujours pas exactement ce que j'ai eu, il n'y a pas de compte rendu après ou j'ai pas su demander) bref, j'ai donné le contrôle à la médecine. A minuit pile j'ai traversé le couloir avec le sage femme et l'auxiliaire puer pour aller en salle d'accouchement, qu'est-ce que j'avais peur, j'en ai les larmes aux yeux d'y penser, j'ai dit "c'est normal de flipper, n'est-ce pas?" et le sage femme a bien rigolé et m'a dit oui, il était pas forcément empathique mais assez sympa pour me distraire (est-ce que c'est ce qu'il faut? ) l'auxiliaire ou sage femme, je sais pas, qui m'a tenue dans ses bras pendant la péri, voilà ce qui a fait du bien, j'avais posé ma tête sur ses épaules et j'avais pleuré doucement pendant qu'on me posait la péri.
Je me suis endormie par intervalles d'une heure (c'était drôle, le sage femme venait vérifier, j'envoyais un message whatsapp au group "je suis à 4 cm je suis à 6 cm ouh là j'arrive à 8cm ) vers 4h du matin le sage femme m'a dit d'appeler mon mari. Il est arrivé vers 4h45, je voyais la peur dans ses yeux. J'ai pris le temps de me maquiller (lol) et j'ai senti l'envie de pousser, le sage femme m'a dit d'attendre le plus possible avant de le rappeler.
Je regardais l'horloge en attendant 5h pile et à 4h59 j'avais trop envie de pousser, on a appelé le sage femme, il est venu, a vérifié et m'a dit "et oui, tout est prêt, c'est à vous de travailler maintenant" quoi?? à moi? il allait pas me dire quoi faire?? j'ai demandé si je pouvais tenter une position de celles qu'on avait vues pendant la préparation il m'a dit que non c'était pas la peine finalement ça va bien sur le dos... bon... il m'a dit d'écouter mon corps, ça j'ai adoré, je sentais bien les contractions et je sais pas à quel moment j'ai vraiment commencé à pousser, je sais qu'à un moment donné j'ai dit à mon mari "rappelle moi ce que je t'avais dit de me dire !!" mais il avait oublié (je voulais qu'il me rappelle que nos corps sont bien faits pour faire ça) avec le recul je sais qu'il avait plus peur et que quand il a peur il bloque donc dans ces cas là je peux pas trop demander de son aide. j'ai fini par crier des insultes en espagnol et le sage femme et l'auxiliaire qui m’encourageaient et riaient au même temps. J'aurais tellement voulu avoir un miroir pour voir, parce que je poussais à l'aveugle, je sentais les contractions mais je sentais pas si je poussais bien ou pas, j'avais une petite sensation mais pas complètement. A un moment donné j'ai dit que je ne pouvais plus et ils m'ont dit qu'elle allait pas rester coincée là (j'imagine que la tête était dehors? peut-être les épaules?) bref, j'ai poussé j'ai poussé et j'ai senti comme un poisson qui glisse et elle était là, je l'ai entendue et avant de la mettre sur moi ils l'ont amenée pour vérifier sa respiration (le liquide amniotique était tinté) j'avais refusé une amniocentèse pour voir si elle était trisomique, j'avais 1/190 dans le test sanguin, celui des probabilités et pour l'écho des 5 mois la technicienne m'avait convaincue qu'elle l'était, je voulais la voir mais j'étais allongée et on me la donnait pas, j'arrêtais pas de demander si elle allait bien et je voulais savoir si elle l'était ou pas finalement. Elle avait un noeud dans le cordon et c'est pour ça que le coeur ralentissait à chaque contraction, ça commençait à être serrés, on a bien fait de faire bouger les choses, je crois?
et là, on arrive à ce que j'avais déjà raconté ici :
Avant d'accoucher quand la puce n'avait plus de place et qu'elle faisait des bosses avec son corps, je touchais en lui demandant "Miranda, qu'est-ce que c'est?? un genou? ta main??" et je faisais ça très souvent.
Quand elle est née, on a fait du peau à peau un peu mais les auxiliaires me l'ont enlevée pour la peser, mettre une couche etc, quand on me la donnée à nouveau elle pleurait beaucoup (tu m'étonnes!!) et j'ai commencé à toucher sa main en disant "ahh qu'est-ce que c'est?? ahhh d'accord! là c'est ta main!! et là c'est ton genou!! je vois maintenant!!" et là, ma puce a levé ses yeux vers moi, a arrêté de pleurer et a soupiré comme pour dire "ahhh d'accord, je vois où je suis" elle m'a reconnue et c'était plus que magique
 

Pauline76

Hyperlactation
Oui c’est normal de flipper ! Moi quand on m’a préparée parce que c’était le moment pour ma deuz de venir je suis montée à 140 !
 

c_elo

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Merci pour ton récit !
Pour ma puce, quand la SF m'a dit "vous allez accoucher", j'ai flippé aussi ! C'est normal je crois bien..
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Alors que moi, lors du dernier accouchement, c'est moi qui ai dit à la sage-femme que bébé sortait et elle qui a été surprise :p
 

AurorAnne

Période de pointe
Adhérent(e) LLLF
Merci pour tes témoignages @yomi
Pas surprenant que tu ai pas envie de retourner à la maternité
C’est pas vraiment un accouchement de rêve non plus !
à côté de toi mon premier accouchement donc j’en garde un mauvais souvenir c’est un super accouchement
J’espère que le raconte t’a aidé
 

yomi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
merci les filles ! je ne regrette rien de cet accouchement, ça a correspondu à mes attentes de ce moment-là
Je trouve que c'est à double tranchant de plus s'y connaître pour le deuxième accouchement, du coup j'ai plus d'attentes
 

Liliju&Co

Fontaine de lait
Je profite d'un petit moment pour vous raconter mon accouchement.

Il faut que je commence mi-juin, à 1 mois et demi du terme: visite chez le gynéco: col dilaté à 1, après deux précédents accouchements avec pas mal d'avance, on me dit de me reposer un maximum (concept que je ne maîtrise pas très bien). Je m'exécute difficilement… Mais refuse tous les touchers vaginaux jusqu'au jour de l'accouchement, j'ai trop peur que ça le fasse travailler plus.

Finalement, à 1 semaine du terme, je suis toujours là avec mon gros bidon! Deux jours avant l'accouchement, je me dis (et je dis ouvertement) que je n'accoucherai plus, ou en tout cas pas avant le terme. Je m'imagine aller à l'hôpital le jour du terme, mais c'est aussi le jour de l'anniversaire de ma grande, et je voudrais que ça soit un jour pour elle, pas pour le bébé...
Je décide donc d'arrêter de me reposer: je fais le ménage, la poussière, récure, bouge les meubles… Le lendemain, rien. Donc je continue: je fais les vitres, étend les lessives… Le lendemain, rien. Je ne m'arrête pas: je fais les courses, j'emmène les enfants à la piscine, au retour on s'arrête commander des pizzas qu'on mange avec des amis. On rentre à 23h, ils annoncent de l'orage pour la nuit.

Le lendemain matin, le papa se lève pour aller au boulot. tiens, on entend le tonnerre. La phrase de ma sage-femme résonne: "il y a plus d'accouchements les jours d'orage, ça a une incidence sur la poche des eaux"...

A 7h, mon loulou me rejoint dans le lit, je me tourne pour lui faire une place… Et je sens un gros "craaac" dans mon ventre, suivi d'une belle contraction et de la sensation d'un liquide qui coule… je me lève jusqu'aux toilettes, constate que non, je ne fais pas pipi, je perds du liquide amniotique.
J'appelle le papa pour lui dire de rappliquer, j'appelle l'amie qui doit garder nos enfants, puis me remets dans le lit pour câliner mon futur grand et lui expliquer que le bébé va arriver… J'essaie de faire de ce moment un moment doux qui restera gravé dans sa mémoire pour toujours mais la seule chose qu'il me dit c'est "moi j'ai une piqûre de moustique là! Regarde mon bouton! Ca graaaaatte!!!!" :lol:

Bref, papa arrive, il court comme un fou. je réveille ma grande, puis j'habille les deux grands pendant que le papa leur prépare un sac.
Ils sont tout cools, je les admire d'être aussi détendus alors que j'ai l'impression d'un cataclysme imminent.

Pendant que papa les amène, je prends une douche (et poste sur le forum 😋). Les contractions sont intenses, régulières, rapprochées, j'essaie de me mettre dans ma bulle, de trouver une position adéquate, le chaud me fait du bien et je gère. Papa rentre, il est hyper tendu, ne comprend pas que je sois encore sous la douche: bulle rompue. Je suis mécontente, le brasse un peu, mais il me dit que je me mettrai dans ma bulle à l'hôpital, pas ici. Il a raison. Il m'aide à m'habiller, et on part. Il est 8h15.

Sur le trajet, je lance le chrono pour vérifier l'intervalle entre les contractions: toutes les 2 minutes :eek:!! Entre chaque, on rigole, je perds encore du liquide ("Put***!!! La nouvelle bagnole!!!😅"), on parle d'autre chose… Bref, je suis détendue quand même. Mais il y a pas mal de circulation, vers

8h40, je sens que ça pousse, je ne rigole plus du tout…

On arrive à 8h45, pas de place pour se garer, le papa se gare n'importe comment près de la porte, un type nous fait une réflexion qu'on ne relève pas. On arrive devant l'ascenseur, j'aperçois un monsieur avec un cathéter dans le bras et le goutte à goutte: ma phobie des aiguilles ma rattrape, il y a plein de monde, je ne veux pas de piqûre, soudain j'ai très peur, je voudrais qu'on soit seuls, on rentre dans l'ascenseur et je pleure doucement contre lui...

8h50, on sonne à la porte. il y a une dame qui attend, assise sur une chaise. On reste debout devant la porte, le papa sonne à nouveau: "Bonjour, ma femme a perdu les eaux à 7h ce matin". Erreur suprême. On aurait dû dire: "Vite!!! ça pousse!!!". Je reste accrochée à la sonnette, devant la porte. derrière moi d'autres femmes arrivent. M'en fous, là je galère, je voudrais vraiment qu'on soit seuls le papa et moi. Je reste la tête dans son cou pendant les contractions qui sont de véritables supplices, les bras toujours suspendus à la sonnette.

8h55, on ouvre: "Mais madame, où est votre masque?" Le papa s'énerve d'emblée: "Non mais là elle va accoucher!" S'ensuit une discussion stérile et détestable: "Non mais moi je dois faire respecter les règles…" "oui mais là c'est pas l'urgence…" "Oui mais comment on fait si tout le monde fait comme vous?" "Non mais vous comprenez rien?" Bref, elle finit par lâcher l'affaire mais ne s'occupe toujours pas de moi: "Votre carte vitale? Votre carte de groupe? Votre nom? Votre adresse? votre numéro de téléphone?" Tranquillement attablée pendant que je suis à 4 pattes et que les larmes roulent sur mes joues dans la salle d'examen, elle remplit sa fiche...
Enfin, elle m'examine: "Ah mais vous êtes à dilatation complète!" (grumpfff… Ben oui va 🤬)

9h, je ne sais pas comment, je me retrouve assise sur un fauteuil roulant et la sage-femme court dans le couloir. Drôle de sensation que mes cheveux qui volent dans un couloir d'hôpital… En arrivant, une autre sage-femme est là, je n'écoute pas son nom. Je m'installe sur une table dans une position que j'ai oubliée, suspendue au cou du papa. La seule chose que je veux, c'est garder mon visage enfoui dans son cou. La première sage-femme parle de cathéter. le papa, tout doucement, explique ma phobie… La deuxième sage-femme dit de laisser tomber, qu'il n'y a pas le temps, je la bénis intérieurement… Elle me dit de pousser quand je veux. Mais là je ne veux pas, je ne veux plus. c'est allé trop vite, je ne sais pas où je suis, j'ai pas eu le temps de comprendre ce qui nous arrivait. Je dis "J'ai changé d'avis, je ne veux plus accoucher" Tout le monde rit, et j'ai envie de les égorger.

9h05: en fait, les contractions me font trop mal... Je crois que je suis obligée d'accoucher... Je "poussote" une première fois, j'ai trop peur d'avoir mal. Je sens le bébé qui descend, et je sens que je n'ai pas poussé assez fort, que si je continue comme ça ça risque de durer plus longtemps et de me faire encore plus mal… La sage-femme et le papa m'encouragent, me disent d'aller à mon rythme, de m'écouter, de me faire confiance... Je pousse pour de bon cette fois, deux autres fois (et je mords le papa sans le vouloir!), et à 9h12, mon bébé est sur mon ventre, tout chaud, tout potelé 🥰🥰.

Le reste s'est bien passé, même si j'ai eu très peur lorsqu'il a fallu recoudre la déchirure... Mais la sage-femme a été au top: pas d'injection d'ocytocine et une délivrance qui s'est finalement très bien passée; pour me recoudre elle a pris en compte ma peur des aiguilles et m'a proposé du gaz hilarant pendant que bébé était avec papa (le gaz hilarant, c'est vraiment hilarant: j'ai parlé comme Roseline Bachelot pendant un bon quart d'heure, je me prenais pour une ministre de la culture :lol:). Après coup, elle est revenue en me disant qu'elle avait lu mon projet de naissance, et qu'elle trouvait qu'il avait été très bien respecté, même si elle n'avait pas eu le temps de le lire avant. J'ai été d'accord avec elle, et je l'ai vivement remerciée d'avoir été si écoutée pendant cet accouchement express <3 On a vraiment eu beaucoup de chance pour finir...
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Très émue de te lire @Liliju 🥰
T'inquiète pour le pavé, j'ai un brouillon dans mon ordinateur d'une longueur absurde... Et l'enchaînement des évènements est déjà flou dans ma tête, c'est dingue. Bon faut dire que malgré un début approchant ça n'a pas été aussi rapide que pour toi ;) (#teaser)
 

pauline1

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
J'adore lire les récits d'accouchement aussi.

Pour mes deux j'ai eu aussi une pensée absurde du genre comme toi @Liliju. Pour la première je me suis dit "j'en peux plus, j'arrête tout" avant de réaliser que ça n'était pas possible et la seconde je ne voulais pas pousser parce que j'avais lu dans des récits de mamans qui avaient accouché sans péridurale que la sortie du bébé faisait super mal, du coup je faisais plus ou moins semblant, jusqu'à ce que la sage femme me rappelle qu'elle allait bien devoir sortir. Ah oui c'est pas faux.🤔😂
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Quinze jours après mon accouchement, je pense que j'ai plus ou moins fini de le digérer et je me sens prête à le partager à mon tour :) attention, je sens que je risque d'être longue !

Déjà petit rappel de mon accouchement pour l'hippocampe :
Le travail s'est déclenché spontanément à 4 jours du terme. Au début tout se passait bien mais à la maternité le travail a stagné. Selon la sage-femme, c'était parce que le bébé ne descendait pas. Elle soupçonnait un bassin trop étroit car je suis petite. Elle a fini par me rompre la poche des eaux sous péridurale comme dernière alternative avant la césarienne. Sans évolution de la situation, ça a fini en césarienne que j'ai d'autant plus mal vécue que j'ai été fortement sédatée et n'en ai donc rien perçu jusqu'à la sortie de l'hippocampe...

Cette fois-ci je partais donc avec l'idée d'un accouchement par voie basse le plus physiologique possible. Pour mettre toutes les chances de mon côté j'ai changé de maternité et me suis préparée avec une doula, et mon mari et moi avons rédigé un projet de naissance.

Ma DPA était au 20 août. Le 5 août, à minuit et demi, l'hippocampe se réveille en pleurant. Je me lève pour aller le voir. Au milieu du palier, je sens quelque chose qui lâche en moi... Et je perds les eaux. S'ensuit un moment de légère panique où j'appelle mon mari pour qu'il aille voir l'hippocampe qui ne comprend pas que je reste figée devant sa porte. Je file aux WC et je poste même sur le forum car je n'ai pas encore de contractions et je ne sais pas trop quelle urgence il y a (mais je suis positive au Streptocoque B donc je sais que je ne dois pas trop traîner non plus). J'envoie un SMS à ma sœur, qui n'est pas encore couchée, et à mes parents. L'hippocampe n'est pas bien du tout, il est très inquiet. J'essaie de le réconforter mais je n'en mène pas large non plus (première longue séparation pour nous deux...). Heureusement l'arrivée de mes parents l'apaise beaucoup. Comme il est réveillé ils décident de l'emmener chez eux.
Je prends une douche rapide pendant que ma sœur et mon mari finalisent les sacs. Entre temps le travail a commencé, ce qui me rassure. J'appelle la maternité pour prévenir de notre arrivée et nous partons. Le trajet se passe bien, les contractions sont assez rapprochées (3-5 min) mais encore gérables.

Sur place cependant je déchante un peu : mesures Covid, le papa n'est pas admis pour le pré-travail. Je suis donc seule pour un premier examen (dilatation à 2... Je suis déçue) et un monitoring qui se prolonge (au moins, je suis sur le côté). J'ai également une première perfusion d'antibiotiques, avec un cathéter sur le côté du poignet. Je gère mes contractions en crispant les doigts sur mes cuisses et avec des visualisations. La sage-femme n'est pas enchantée par mon souhait d'éviter la péridurale : les contractions sont déjà violentes sur mon utérus cicatriciel et le cœur du bébé n'apprécie pas trop non plus. Finalement, après avis du gynécologue de garde, on décide de me laisser tenter tant que le travail avance bien. À partir de ce moment-là, plus personne ne me parlera de péridurale...

Je passe donc en salle de naissance où mon mari peut enfin me rejoindre. On est laissés seuls un moment et on teste plusieurs des positions vues avec la doula. Je choisis finalement de me mettre à genoux devant le ballon pour me détendre entre deux contractions. Quand une survient, je me suspends à mon mari grâce à une écharpe. Je fais aussi des sons graves.
Mais vient l'heure d'un nouvel examen (à 4... Progression tout à fait correcte d'1 cm par heure mais je suis encore déçue, je rêvais d'un travail rapide ah ah) et surtout d'un nouveau monitoring. Là encore, il se prolonge. C'est un moment vraiment difficile pour moi, je n'en peux plus d'être immobilisée sur le côté, je veux qu'on me libère. La sage-femme (très gentille au demeurant) m'explique qu'il y a trop de ralentissements/pertes de signal... Et que je vais devoir rester sous monitoring... Mais elle me propose de me lever et de bouger quand même, à mon grand soulagement. Sauf qu'on s'aperçoit que le bébé n'aime pas trop les positions qui me soulagent le plus : sur le ballon, ou debout, suspendue à mon mari. De mon côté je m'aperçois aussi que je serre les jambes à chaque contraction... Je devine que c'est contre-productif mais je n'arrive pas à faire autrement car la douleur (avec la pression sur le col) me paraît alors insoutenable.
L'heure du changement de garde arrive. La sage-femme de jour arrive en ayant d'emblée lu notre projet de naissance. Elle est très gentille elle aussi et m'encourage beaucoup. Néanmoins je finis par être forcée de m'allonger de nouveau sur le côté car le bébé préfère. Je trouve tant bien que mal de nouvelles façons de gérer les contractions. Clairement, à ce stade je n'en peux plus ! Je ne sais même plus trop pourquoi je m'inflige tant de douleur... Je perds souvent pied, je crie, avant de retrouver le rythme de ma respiration. Pour la blague, j'évite plusieurs fois de justesse de mordre mon mari - heureusement pour lui car je crois que je lui aurais enlevé un bout !
Petit détail glamour mais on se dit tout :
J'ai eu la grande joie de me vider sur le lit, voilà voilà...
Me voilà enfin à dilatation complète. La sage-femme me propose de pousser. Je voulais attendre d'en sentir l'envie mais j'ai si mal que je ne sais plus ce que je sens. Elle me propose la position gynécologique avec des cale-pieds. Je voulais l'éviter mais je n'ai plus d'énergie, j'accepte de tenter.
Et là... C'est très très dur. Au bout d'un moment la tête sort un peu mais je n'arrive pas, malgré tous mes efforts et les encouragements de la sage-femme, de l'auxiliaire de puériculture et de mon mari, à pousser suffisamment pour la débloquer. Résultat, elle fait des allers-retours pendant un temps qui me paraît infini. Je voudrais changer de position, me mettre à genoux, mais ce n'est plus possible. On me dispute, ça fait trop longtemps que mon bébé est coincé. Je pousse depuis 40 min... Finalement, la sage-femme décide de faire une épisiotomie. L'axolotl naît dans la foulée, à 11h54. On oublie le clampage tardif, elle a besoin qu'on l'aide un peu à atterrir. J'ai du mal à réaliser, je pleure, je me sens coupable.
Heureusement tout est vite réglé. La délivrance se passe comme une lettre à la poste. L'axolotl revient en peau à peau mais n'a pas le droit de téter pendant 2h en raison d'un mauvais résultat au test pH. La couture (épisiotomie + petite déchirure) se passe bien (pas une partie de plaisir mais après ce que je viens de traverser, hein...).
Plus tard, on a enfin droit à la tétée d'accueil et ça se passe à merveille.

Voilà, c'est la fin de mon énorme pavé, bravo à celles qui auront tout lu !
Pour conclure tout s'est passé presque comme je l'espérais. J'ai juste eu un peu de mal à digérer cette fin au cours de laquelle je me suis sentie passive et inefficace... Loin de la puissance que je croyais ressentir. Mais mes attentes étaient sans doute trop élevées et on ne peut pas tout maîtriser dans un accouchement. Il reste que je suis allée au bout et, si c'était à refaire, je referais finalement pareil même si je me suis sincèrement dit que j'avais sous-estimé la douleur.
En tout cas malgré l'épisiotomie les suites de couches n'ont rien eu à voir avec la césarienne. Quel plaisir d'être mobile tout de suite pour s'occuper de son bébé ! Mais le lendemain... J'ai eu de sacrées courbatures, ah ah ah.
 
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