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Vos accouchements

yomi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
c'est beau !! tu as été très courageuse !! c'est un bel accouchement malgré le contexte anxiogène !
j'ai beaucoup de respect pour les mamans qui ont accouché lors du premier confinement, j'imagine pas le stress !!

par contre j'ai pas lu ton récit d'accouchement pour Anna, tu l'as écrit ici aussi?
 

Pauline76

Hyperlactation
Merci ! Oui finalement je trouve que finalement on s'en est bien sorti malgré mes antécédents et le contexte ! Oui j'ai écrit page 43 pour mon ainée ;)
 

MmeMarguerite

Fontaine de lait
Allez, je me lance pour mon deuxième récit d'accouchement !
Préparez-vous à un gros pavé... et à un début poussif et trèèèès lent !

Tout a commencé le samedi 17, 10 jours avant mon terme : j'ai commencé à sentir des contractions à peine plus douloureuses et surtout très nombreuses dans la nuit et la journée. Je savais bien que c'était juste du pré travail et que ça pouvait très bien encore durer 2 semaines comme ça, mais comme je n'en avais pas eu du tout pour mon précédent accouchement, ça me plaisait de savoir que ça travaillait vraiment.
Bien sûr, rien ne s'est passé de plus ce jour-là, ni le suivant... Le lundi, les contractions étaient encore un poil plus douloureuses, mon moral un poil moins bon parce que j'avais très mal dormi.
Le mercredi 21, voilà qu'après une nuit de contractions irrégulières mais un peu plus douloureuses (dans le bas-ventre, comme pour mes douleurs de règles), je me lève pour aller aux toilettes et je sens du liquide me couler entre les cuisses ! Je pense immédiatement à la poche des eaux vu que je n'ai jamais eu de fuites urinaires. J'allume la lumière pour vérifier la couleur : couleur claire, pas d'odeur, tout va bien. Aux toilettes, ça coule encore un peu, puis quand je reviens vers la chambre. Pas de doute possible, je viens de faire pipi donc ça ne peut absolument pas être autre chose que la poche des eaux. J'appelle D, ma sage-femme qui est de garde cette semaine, je la réveille 🤭 (elle n'a pas encore d'enfant alors à 7h, elle dort encore) elle me rassure : les antibiotiques, c'est seulement au bout de 12 heures et on peut les prendre par voie orale, la maternité, il faudra y aller dans 24h si le travail ne s'est pas enclenché avant, et le déclenchement, c'est seulement s'il ne se passe rien avant 48h. Elle me demande si j'ai besoin qu'elle passe rapidement ou si ça peut attendre le début d'après-midi, je lui dis que ça peut attendre, je me sens bien et je sens bien mon bébé bouger. Je suis calme, après le petit pic d'adrénaline provoqué par la découverte de la fissure, et je sens bien que le travail n'a pas commencé et que rien ne presse pour le moment.

Mon mari emmène notre petit bonhomme chez la nounou et part travailler. Moi je prends une douche, mets une couche taille 2 dans ma culotte en guise de protection (beaucoup plus efficace que les serviettes hygiéniques pour retenir les flots qui coulent à chaque changement de postition !) je fais du ballon, puis je vais faire un petit tour à pieds avec mon père (confiné avec nous justement pour pouvoir s'occuper du petit bonhomme le moment venu). Je suis contente à l'idée que dans 3 jours au plus tard, mon bébé sera dans mes bras, et un peu inquiète que le travail ne se mette pas en place.
13h30, D arrive à la maison. On fait un monitoring pendant que je suis assise sur le ballon et elle m'appuie sur les points d'acupuncture des chevilles pour presser un peu les choses. Le coeur du bébé est parfait, mes contractions ne sont pas très longues (moins d'1min) et je ne les sens que sur le pic. On discute avec D : elle est enceinte aussi et me promet que son bébé veillera sur le mien pendant qu'elle veillera sur moi. Une heure et demi plus tard, elle s'en va après m'avoir conseillé de me reposer le temps que le petit bonhomme dort encore (mon père l'a emmené à la sieste quand D est arrivée), puis de bouger un maximum en l'emmenant en promenade.
Le petit bonhomme se réveille en pleurant après une sieste trop courte. Je saute sur l'occasion : je vais le voir dans sa chambre et lui propose une tétée ! Vu comme les tétées me faisaient contracter ces derniers temps, je me dis que ce serait un super déclencheur. En effet, ça fonctionne ! Les contractions montent d'un cran en intensité.
On part faire un "grand" (tout est relatif, il s'agissait d'un grand tour pour un bambin de presque 2ans et une femme-baleine plus qu'enceinte) tour, on rentre pour le dîner en retrouvant mon mari qui est étonné de me voir aussi bien. Là on tombe sur notre voisin qui est sourcier et m'avait dit pouvoir peut-être estimer ma date d'accouchement : il me dit qu'il a trouvé que j'accoucherai le 25 à 5h. Ma bulle se brise un moment : on est le 21, c'est impossible que j'accouche le 25 ou alors c'est qu'après un déclenchement rien ne se passera...le scénario catastrophe ! Puis je me raisonne : ce n'est pas une science exacte, il peut se tromper, et surtout, je le sens vraiment que c'est pour très bientôt.
Avant de laisser le petit bonhomme aller se coucher avec son papa, je le laisse encore téter un peu.

21h, Top chef commence à la télé et je mets sur pause (mais si, c'est un détail important pour la suite 😁 ) parce que D vient d'arriver pour faire le point avec moi et un nouveau monitoring. Je prends les antibiotiques par voie orale et on s'installe pour le monito. Cette fois-ci, je suis obligée de me lever à chaque contraction parce qu'assise, c'est trop inconfortable. Le coeur du bébé est toujours parfait, mes contractions toujours pas régulières mais plus longues et je les sens arriver. D est très optimiste, elle me dit qu'elle voit bien un départ à la maternité cette nuit. On lui propose de dormir sur place si elle veut (elle habite à 50min de route de chez nous) mais elle préfère rentrer et nous dit qu'elle s'attend à ce qu'on la réveille vers 2h ou 3h du matin !
Début de la soirée top chef : je me lève de plus en plus souvent pour me dandiner en m'agrippant au buffet et en soufflant le plus longtemps possible. Vers 23h, mon mari monte se coucher en prévision d'une courte nuit. Vers minuit, le travail commence à être vraiment engagé : j'ai des contractions vraiment douloureuses toutes les 2 ou 3 minutes ! Je me dandine, danse, m'agrippe au buffet, gémis un peu, souffle beaucoup...et à chaque pause, je reprends le fil de l'émission. Me concentrer sur les candidats, leurs idées de recettes et le vocabulaire culinaire me permet de déconnecter à chaque pause et d'oublier la douleur.
1h30, j'appelle mon mari pour qu'il vienne me soutenir. Il commence par râler parce qu'il n'a pas assez dormi, que j'ai l'air crevé et qu'on ne s'en sortira jamais si aucun de nous deux n'est en forme... Puis il se reprend et joue à merveille son rôle de soutien. Il me rappelle de respirer, me sert des verres d'eau et me fait des câlins entre les contractions. Je décide d'aller sous la douche. L'eau chaude me fait un bien fou, pendant les contractions je dirige le jet vers le bas de mon dos. Au bout d'un moment, je me rends compte que les contractions sont toutes les 2 minutes et surtout, que ça pousse dans les fesses. Je dis à mon mari d'appeler D. Il est 2h.
Je reste le plus longtemps possible sous la douche, puis retourne au salon voir la suite de l'émission. C'est difficile, j'attends que D arrive mais le temps me paraît looong et les contractions me font un mal de chien !

Vers 3h, D arrive. Elle vérifie le coeur du bébé, toujours parfait, ça me rebooste un peu ! Ma future belette est merveilleuse : elle pousse avec ses pieds pour descendre plus vite, elle est dans une position parfaite et en plus son coeur bat parfaitement normalement 🥰. D me dit que je suis formidable, que je m'en sors très bien, que mon bébé est super, qu'on forme une équipe géniale, elle m'appuie sur les points du sacrum pendant les contractions, montre à mon mari comment le faire et lui dit de souffler avec moi pendant les pauses pour m'obliger à récupérer un peu. Elle propose de m'examiner pour voir où ça en est vraiment au niveau du col. J'accepte, ça dure une contraction et c'est plutôt désagréable ! Mon col se met à saigner mais elle nous dit que c'est bon signe, c'est qu'il lâche et que le travail est bien avancé. Elle me propose d'aller à la maternité maintenant, même si on peut aussi rester un peu plus longtemps à la maison sans risques. J'essaye de réfléchir entre deux contractions, c'est difficile ! Finalement, je me dis qu'elle ne proposerait pas ça si mon col n'était pas un minimum ouvert et surtout que si les contractions sont pire plus tard, je ne survivrai jamais aux 25min de voiture pour aller à la maternité. "Ok, on y va !"
(D m'a dit après coup que j'étais dilatée à 5 quand elle m'a examinée à la maison)
3h17, la voiture démarre. Je me concentre sur l'horloge. Toutes les 2 minutes, j'ai des contractions qui me donnent envie de pousser très fort. Assise et attaché, c'est vraiment terrible à supporter ! Je pousse des cris sortis de je ne sais où profond en moi, je m'agrippe à ce que je peux (oups, la boîte à gants de la voiture neuve...!). Je trouve le trajet interminable, c'est de la torture ! Mon mari me prend la main et respire avec moi entre les contractions.
3h40 arrivée sur le parking de la maternité. Mon mari se gare loin de l'entrée, j'ai envie de l'insulter mais un éclair de lucidité me fait me rappeler qu'il ne sait pas que l'entrée de nuit n'est pas la même que de jour. Il fait super froid dehors et je suis en robe alors l'air froid me remonte sur le ventre malgré mon manteau et je trouve ça vraiment très désagréable, surtout pendant les contractions, ça me crispe trop !

Dans la clinique, on ne croise personne. La lumière est tamisée, tout est calme (sauf quand j'ai mes contractions) et nous nous retrouvons vite dans la salle d'accouchement préparée exprès pour nous. D arrive à me poser une perf entre 2 contractions pour me passer les antibiotiques. Je suis debout, puis accroupie devant le lit. En pleine phase de désespérance, je m'effondre un peu plus après chaque contraction, commence à dire que je n'y arriverai pas, que c'est trop difficile. "Mais je VEUX qu'elle SORTE !! J'en ai MARRE !" Mon mari et D m'encouragent sans flancher "Mais si tu vas y arriver, tu es en train de le faire là, c'est super !"
Les contractions s'espacent un peu (toutes les 5/6 minutes me dira D après coup), je somnole entre chaque et commence à avoir froid. D me propose d'aller sous la douche. Encore une fois, l'eau chaude me fait beaucoup de bien !
Je râle contre D qui me dit que le travaille avance "mais ça fait 2h que tu me dis ça !!" "Cette fois, tu es vraiment plus proche de la fin que du début, courage !"... Je grogne aussi contre mon mari qui me colle un verre d'eau devant le nez entre chaque contraction. Je m'entends lui dire "non, j'veux pas !" et je me dis que je ressemble beaucoup à mon petit bonhomme qui est en pleine phase de "non" ! :lol:
Dans la douche, il y a un tabouret qui se déplie du mur, et je suis accroupie devant, m'y agrippant de toutes mes forces pendant les contractions, et y reposant ma tête entre. D est dans mon dos, elle m'appuie sur le sacrum et me fait bouger le bassin pour m'aider à me détendre pendant les pauses. Mon mari est à côté, assis sur les toilettes.

D voudrait m'examiner alors elle me propose de m'appuyer sur les genoux de mon mari (toujours assis sur les toilettes) comme ça je peux lui faire face. Elle me dit qu'il reste un tout petit morceau de col qui retient la tête et qu'elle va tenter de le faire sauter. L'opération prend deux contractions pendant lesquelles je DETESTE ma sage-femme ! C'est vraiment à la limite du supportable mais après, je peux enfin pousser vraiment.
Je ne sais même pas combien de temps j'ai poussé en fait. Probablement pas si longtemps que ça... à force d'être accroupie, j'avais des fourmis dans les jambes et ne pouvais plus les bouger. Je commençais à être vraiment fatiguée et à ne plus sentir les pauses. Le crâne est resté coincé à mi-chemin de la sortie pendant plusieurs contractions jusqu'à ce que D m'aide à le faire passer (là si j'avais pu faire autre chose que hurler à la mort, je l'aurais probablement insulté dans toutes les langues que je connais !). Et voilà que la tête est dehors ! D me regarde dans les yeux et me dit "Maintenant, les épaules. Il va falloir que tu m'aides, d'accord ?" Je rassemble mes dernières forces, le peu de courage qu'il me reste, et je pousse de toutes mes forces ! Et voilà ma belette sortie !
Elle toussotte un peu parce qu'elle a avalé des trucs en sortant mais elle respire et surtout : elle nous regarde, son père et moi, avec ses grands yeux bien ouverts. Je la serre contre moi, lui parle... elle est si petite, si belle, si éveillée !
On attend que le cordon cesse de battre. D se rend compte qu'elle a oublié la perf d'ocytocine, je lui réponds en regardant ma belette que j'en ai bien assez là tout de suite. D'ailleurs le placenta sort peu après en une petite poussée, et là je comprends pourquoi on l'appelle "la délivrance" ! Je demande l'heure, D se décompose "Oh mince, j'ai pas regardé l'heure ! Bon il est 6h03, on va arrondir à 6h !"
J'ai coupé moi-même le cordon.

Ensuite, elle et mon mari m'ont aidée à me relever et aller jusqu'au lit où on a fait du peau à peau sous une couverture pendant que D s'occupait de recoudre la légère déchirure. Mon mari, sur la chaise à côté de nous, nous regardait l'oeil humide. La belette commençait à chercher le sein avec des petits couinements.

Sur le moment, j'avais du mal à réaliser. Maintenant, avec le recul, je suis fière de moi : je l'ai fait ! Je n'aurais pas pu le faire sans le soutien de mon mari et de ma sage-femme mais c'était une expérience vraiment intense et qui valait le coup d'être vécue !
 

MmeMarguerite

Fontaine de lait
je suis impressionnée par le voyage en voiture quand tu étais dilatée à 5...moi à partir de 3 j'étais en train de hurler et de taper sur mon mari
Alors finalement, à aucun moment je n'ai tapé ou insulté M.Marguerite ! Je lui ai broyé les mains, me suis pendue à son cou, lui ai probablement déplacé un bon nombre de vertèbres, mais rien d'autre.
Le trajet en voiture a clairement été une épreuve !! J'ai hurlé à m'en casser la voix.
(Et je ne savais pas à combien j'étais de dilatation parce que ma sf a pour politique de ne jamais le dire à ses patientes : ça peut bouger très vite donc c'est parfois déprimant d'annoncer un nombre et d'après elle, ça empêche de se laisser aller et de suivre son corps d'avoir cet objectif chiffré.)
Très magnifique @MmeMarguerite !

J’ai adoré ce que la sage femme t’as dit sur son bébé qui surveillait le tiens ! 🥰
Oui moi aussi j'ai trouvé ça très beau ! Elle m'a raconté que son bébé n'avait pas bougé pendant tout le temps à la maternité et s'était déchaîné juste après la sortie du mien !
 
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