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Vos accouchements

Lullalynne

Lactarium
Incroyable cette naissance @Jud <3
Et magnifiques symboles ce trèfle à 4 feuilles et cette arrivée dans la yourte. Vous pouvez être très fiers !
 

Léonide :)

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
@Jud quel accouchement incroyable, tu dois être heureuse d’avoir pu vivre ça ! Une naissance flamboyante dans sa tanière près de la forêt : c’est vraiment un vrai renardeau ton petit 😍😍
 

Poupouille

Période de pointe
Adhérent(e) LLLF
Ohlala quel beau récit.
Et que de force et de courage, wahou 😍
Félicitations @Jud à vous pour cette belle venue au Monde
 

Mamenrond

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Quelle magnifique aventure @Jud ton récit en a ému plus d'une ! Bravo à tous les 3 vous avez géré comme des :joie:
 

Jeannot

Hyperlactation
Quand je suis tombée enceinte, je savais que je ne voulais pas un accouchement ultra médicalisé, je voulais qu'on me laisse tranquille, moi. Je ne voulais pas de fils, de piqures, d'examens du col, javais peur des violences obstétricales. Mais c'est à la lecture du livre "les vrais besoins de votre bébé" que j'ai su que je voulais accoucher sans péridurale et surtout que c'était mon bébé que je voulais qu'on laisse tranquille. Je voulais qu'il arrive dans le calme, la pénombre, et que le moins de soins invasifs lui soit imposés. C'est pourquoi j'ai choisi la maternité des lilas qui respecte la physiologie de l'accouchement, favorise le peau à peau et l'allaitement.

J'ai appris qu'on ne pouvait pas apprendre à accoucher ou à respirer mais je me suis préparée en étudiant ce qu'il se passe dans le corps au moment de l'accouchement. Les différentes étapes, les sensations, la biologie et la physiologie de ce processus.

Deux semaines avant d'accoucher, on m'apprend que la maternité ferme en raison d'un manque de personnel. C'est la douche froide, je dois être transférée. Heureusement je peux choisir la maternité de Nanterre qui a une politique similaire.

Pendant une semaine, j'enchaîne des nuits entières de faux travail : des contractions douloureuses et régulières mais qui s'estompent le matin. Le dimanche, un peu fatiguée de cette situation j'appelle la maternité qui me dit de passer pour en discuter si ça peut me rassurer.

On me dit que oui c'est fatiguant le faux travail et c'est un premier, c'est long etc... en plus ma fille est tournée d'une façon qui donne les contractions dans le dos. On me dit qu'on peut m'examiner si je le souhaite mais que je ne me fasse pas de faux espoirs. Et là, surprise, mon col est déjà dilaté à 3, je n'en reviens pas. Mais comme les contractions se sont arrêtées je décide avec mon conjoint de rentrer chez moi. 40 minutes de voiture et les contractions reviennent et sont espacées de 5 minutes. Le temps de préparer mes affaires, vider le lave vaisselle, prendre une douche, attendre ma mère qui vient garder les deux garçons de mon conjoint, faire un bisous aux chiens et on repart à la maternité. Le trajet en voiture est sportif, mon conjoint se fait un plaisir de rouler vite comme s'il y avait urgence alors que je lui répète que je ne vais pas accoucher dans la voiture ! Les contractions se rapprochent quand-même et gagnent en intensité.

On arrive, la salle nature est libre, il n'y a que moi qui accouche ce jour là. On me fait un monito, un test pcr entre deux contractions , on rate 4 fois de suite la pose du cathéter que j'ai finalement accepté.

Je peux enfin entrer dans le bain chaud aux huiles essentielles. La salle est grande, colorée. Le soleil passe par l'immense fenêtre qu'on entrouve. Il n'y a pas de machine, pas de lit avec des étriers. On grignote des trucs , on rigole, on envoie des photos à mes amis, c'est chouette.

Les contractions sont intenses mais j'avance, une à la fois. Au début de ma grossesse, je me souviens avoir dit que parmi toutes les façons de gérer la douleur, s'il y en avait bien une qui ne me correspondait pas c'était celle de faire des vocalises et des sons graves.

Et bien ça m'est venu spontanément. Je n'avais pas le choix, faire ces sons me soulageait. Plus le travail avançait et plus mes sons étaient graves et longs.

Les sages femmes qui sont présentes sont formées aux accouchements physio donc elles nous laissent tranquilles, dans notre bulle, ne me parle pas ou très peu, se font discrètes. Je ne les vois pas pendant plusieurs heures et ça me va très bien comme ça puisque tout va bien. Je reste beaucoup dans le bain , puis passe sur le ballon. Mon conjoint m'enroule dans une couverture, me caresse le visage, je m'endors entre les contractions, shootée à l'ocytocine.

Au bout de quelques heures, la nuit est tombée, il y a juste une petite veilleuse dans la pièce. Je demande qu'on m'examine pour savoir où j'en suis. Je suis à 6, on continue.

Deux heures plus tard , les contractions étant vraiment de plus en plus intenses, je redemande un examen. Je suis toujours à 6...

Une petite déception mais je sais que tout peut arriver et qu'il n'y a pas de règles en matière d'accouchement.

Les sages femmes repartent et nous laissent continuer , on en a quand même sûrement pour encore un bon moment.

Mais 10 minutes plus tard ça pousse en bas, mes sons sont différents et les sages femmes arrivent car elles entendent que dans ma voix ça pousse.

Je suis debout dans la baignoire, j'entends un "PLOC". La douleur des contractions se transforme , la tête est là. Je comprends que pousser fait encore plus mal mais que pour ne plus avoir mal il faut pousser. Je sais pour avoir tout lu sur l'accouchement que cette phase, même si elle est plus courte en générale sans péridurale peut quand même durer 45 minutes, ce qui m'inquiète (beaucoup) un quart de seconde. La douleur que je ressens me surprend et je pense que la rapidité avec laquelle les choses se sont accélérées a rendu ce moment encore plus intensément douloureux. Mes sons graves se sont transformés en cris que je ne pensais pas être capable de produire un jour.

Je suis en train de broyer l'épaule de la sage femme qui es debout à ma gauche et celle de mon conjoint à ma droite, ils me font sortir de la baignoire et je me suspends à un draps sous les aisselles au milieu de la pièce. Je pousse une fois et j'attrape moi même ma fille pour la ramener contre moi. Je répète en boucle "tout va bien".

Il y a eu exactement 26 minutes entre le moment où je suis à 6 et le moment où je l'ai dans les bras.

Je suis dans un état second. Je vais m'allonger avec ma fille sur moi sur le matelas qui est dans la pièce.

C'est comme si mon cerveau n'avait pas réalisé que c'était fini. J'ai encore mal et mon corps tremble énormément.

Le placenta sort sans problème et on me dit qu'il faudrait faire un petit point à l'intérieur.

Le spray anesthésiant ne marche pas et j'ai beaucoup de mal à redescendre et à prendre sur moi. A un tel point que je dois tendre ma fille à son père qui la prend en peau à peau.

On me fait le point, je commence à me calmer. Je reprends ma fille pour essayer la tété de bienvenue mais elle n'y arrive pas. On extrait du colostrum qu'on lui donne à la cuillère.

On nous laisse une bonne heure tous les trois, dans cette pièce qui ressemble maintenant à une scène de guerre. Puis les sages femmes et auxiliaires arrivent. Ils la pèsent, la mesure et son père l'habille. On nous montre notre chambre et nous apporte des plateaux repas.

Je suis recouverte de sang, de la tête aux orteils. Du méconium sur tout mon ventre, petit cadeau de bienvenue de ma fille.

Les trois jours à la maternité se passent très bien, on nous laisse tranquille et on nous fait confiance mais je suis chamboulée.

Jai mis du temps psychologiquement à réaliser ce qu'il venait de se passer. Les cris que j'avais poussé me faisaient froids dans le dos. Quand ma fille est arrivée je n'ai rien ressenti, j'étais focalisée sur la douleur et j'ai très mal vécu les deux heures qui ont suivi. Je culpabilisais d'avoir eu à la mettre dans les bras de son père parceque je n'arrivais pas à me concentrer sur elle. J'avais l'impression qu'elle était arrivée dans un moment très violent alors que j'avais choisi d'accoucher naturellement pour éviter toute forme de violence justement. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais si mal alors que j'avais eu l'accouchement dont je rêvais : naturel, sans intervention extérieure, sans complication.

J'étais terrifiée de ne pas avoir ressenti la vague d'amour dont tout le monde parle à la naissance de leur enfant. Alors même que j'avais bénéficié de toutes les conditions pour que ce moment soit magique (ocytocine en pagaille, pas de complication, pas d'intervention médicale etc).

Le lendemain de mon accouchement j'ai dit à ma meilleure amie "si on me donne un million d'euros je ne le refais pas".

Mais aujourd'hui je ne vois plus du tout les choses de la même manière. La nature est bien faite. Je suis fière d'avoir fait ce choix pour elle et d'être allée jusqu'au bout. Ma fille est arrivée naturellement, à sa manière, dans la pénombre puis le calme qui a suivi. C'est ce que je voulais. Et la relation avec elle je la construis jour après jour, l'amour est venu petit à petit et s'intensifie et c'est normal !

Aujourd'hui c'est l'allaitement mon nouveau combat, et je dois dire que c'est bien plus difficile que d'accoucher sans péridurale pour moi !

Mais les réponses bienveillantes que je reçois sur ce forum me font tenir et je remercies chaudement toutes celles qui ont pris le temps de me lire et de me répondre sur d'autres posts. Vous êtes géniales.
 

yomi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
@Jeanne caris meerci de ton partage !! j'ai lu plusieurs témoignages où l'accelération soudaine du travail font que la maman est déboussolée. Tu es une guerrière c'est génial comme tu as géré ! pour la culpabilité rappelle toi qu'on fait de notre mieux avec ce qu'on a à un moment donné, on est pas parfaites mais nos bébés n'ont pas besoin du parfait, ils ont besoin de nous
 

Jud

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
@Jeanne caris ton témoignage est très beau. J'ai occulté un peu ce volet mais jeudi soir, je n'étais pas tout à fait traversée par une vague d'amour... Une fois mon Renardeau né, il est resté un peu dans les bras de son père et moi toujours à genoux écroulée sur le lit en sanglotant à moitié. J'étais très soulagée de savoir qu'il allait bien, et que ce soit fini. Et surtout, j'essayais de reprendre mes esprits. Il a fallu quelques minutes pour que je le prenne sur moi, et je me sentais très gauche. Quand ils l'ont emmené dans l'ambulance, dans la couveuse, j'étais très concernée par ce que ressentais mon conjoint, mais un peu détachée de ce que je ressentais moi...
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
@Jeanne caris Suite à la naissance de mon deuxième enfant (sur le papier comme je le voulais : accouchement par voie basse sans péridurale alors que mon aîné était né par césarienne), j'ai dû accepter qu'au cours d'un accouchement des émotions très violentes et parfois négatives pouvaient nous traverser. J'ai dû digérer le fait que je ne me suis pas sentie guerrière, ni puissante. Des témoignages comme le tien sont importants à mon sens !
 

Jeannot

Hyperlactation
@Jeanne caris ton témoignage est très beau. J'ai occulté un peu ce volet mais jeudi soir, je n'étais pas tout à fait traversée par une vague d'amour... Une fois mon Renardeau né, il est resté un peu dans les bras de son père et moi toujours à genoux écroulée sur le lit en sanglotant à moitié. J'étais très soulagée de savoir qu'il allait bien, et que ce soit fini. Et surtout, j'essayais de reprendre mes esprits. Il a fallu quelques minutes pour que je le prenne sur moi, et je me sentais très gauche. Quand ils l'ont emmené dans l'ambulance, dans la couveuse, j'étais très concernée par ce que ressentais mon conjoint, mais un peu détachée de ce que je ressentais moi...
Oui c'était un peu pareil pour moi, javais l'impression d'être vide alors qu'autour de moi il se passait quelque chose d'extraordinaire. J'étais encore "dans l'accouchement" . Mon conjoint était plus disponible pour elle mais a ressenti un peu la même chose. On était chamboulé par l'expérience que l'on venait de vivre tous les deux donc passer directement en mode "amour bébé parents" ça faisait bizarre.
 

Jeannot

Hyperlactation
@Jeanne caris Suite à la naissance de mon deuxième enfant (sur le papier comme je le voulais : accouchement par voie basse sans péridurale alors que mon aîné était né par césarienne), j'ai dû accepter qu'au cours d'un accouchement des émotions très violentes et parfois négatives pouvaient nous traverser. J'ai dû digérer le fait que je ne me suis pas sentie guerrière, ni puissante. Des témoignages comme le tien sont importants à mon sens !
Oui j'avais entendu et lu partout qu'accoucher sans péridurale procurait un sentiment de force , qu'après ça on se sentait guerrière comme tu dis. Et je n'ai pas du tout ressenti ça les jours qui ont suivi.
 

Léonide :)

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Oui c'était un peu pareil pour moi, javais l'impression d'être vide alors qu'autour de moi il se passait quelque chose d'extraordinaire. J'étais encore "dans l'accouchement" . Mon conjoint était plus disponible pour elle mais a ressenti un peu la même chose. On était chamboulé par l'expérience que l'on venait de vivre tous les deux donc passer directement en mode "amour bébé parents" ça faisait bizarre.
Pour mon premier, je ne voulais pas l'avoir sur moi à la naissance, j'ai demandé aux sages-femmes de le reprendre en disant "je ne sis pas prête". C'est mon homme qui a fait le peau à peau. Après, j'ai eu plusieurs jours l'impression d'avoir un petit chaton à la maison : ultra mignon et attachant, mais c'était loin du coup de foudre dont j'avais entendu parler...

Pour ma fille, pareil. après avoir accouché, je ne faisais que regarder et parler mon homme, sans bouger, et on a mis plusieurs minutes avant de la prendre (c'est aussi mon mari qui l'a prise car j'ai accouché dans l'eau, il fallait d'abord que je sorte). Je ne ressentais pas le besoin de la porter/prendre, et je n'ai pas pu tout de suite finalement, car le placenta a mis du temps à sortir donc c'était l'effervescence autour de ça. Et pareil, pas de coup de foudre, même si l'amour est arrivé plus vite que la 1ère fois.
 

AngyRegg

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Pour le coup, je ne sais pas si c'est grâce à l'haptonomie, mais je n'ai pas eu l'impression de "rencontrer" ou d'avoir un "coup de foudre" pour mon bébé lors de l'accouchement mais plutôt que c'etait progressif tout au long de la grossesse et ensuite.
Le jour de l'accouchement mon compagnon était à la fois plus ému et plus inquiet (mon fils a dû partir pour que le pédiatre aspire ses glaires et vérifie sa bonne santé) mais je ne l'ai pas vécu tellement mal. Ça m'a étonné de ne pas être plus émue (bon après je n'ai pas un caractère hyper émotif) mais c'est comme si j'avais vécu l'accouchement comme une étape de la grossesse parmis d'autre 🤔 bref, je ne sais pas si c'est hyper clair, c'est pas facile à expliquer.
Bon par contre ce que j'ai mal vécu c'est la fatigue ensuite (à cause d'une complication de la péridurale entre autre) mais c'est un autre problème...
 

Jeannot

Hyperlactation
C'est chouette de pouvoir parler de ces choses là. Ça change du "quand le bébé arrive on oublie tout" ou du fameux "coup de foudre" à la naissance. À force d'entendre ça on y croit forcément et on est pas préparé à vivre ce moment d'une manière différente, à notre manière. J'avais hâte de ressentir ces choses du coup, et quand ça n'a pas été le cas c'était encore plus difficile à accepter.
 
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