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Vos accouchements

Liliju&Co

Fontaine de lait
Non mais c'est fou tu nous as toutes fait pleurer !! Je souris béatement le visage plein de larmes 😅
Que je suis heureuse pour vous !!
 

Lumi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
J'ai lu en me disant "C'est comme ça qu'on devrait toutes accoucher..." (Bon, sauf peut-être la peur d'accoucher en voiture ah ah).
Je suis contente et émue pour toi @yomi 🥰🥰🥰
 

yomi

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
J'ai lu en me disant "C'est comme ça qu'on devrait toutes accoucher..." (Bon, sauf peut-être la peur d'accoucher en voiture ah ah).
Je suis contente et émue pour toi @yomi 🥰🥰🥰
C'est ce que je me suis dite après, on discutait avec L et N et je leur disais que j'avais du mal a pas trouver violent l'accouchement et surtout la suite à l'hôpital après avoir vécu ce moment de bonheur comme ça
(a la maison on nous a vraiment laissé dans le calme, notre cocon à nous, juste à profiter de l'instant) je trouve incroyable la façon de faire de L et N pour être là en nous observant et en faisant attention à ce que tout se passe en sécurité tout en nous laissant vivre le moment en intimité. Par exemple j'ai l'impression que c'est tout moi qui ai pris bébé et en fait sur les photos je vois que la main de N était là à côté pour faire glisser bébé au sol en sécurité. En plus L a fait des photos et même une vidéo !!
 

Lullalynne

Lactarium
C'est un récit magnifique et terriblement touchant @yomi <3
C'est si bien écrit qu'on a l'impression de te suivre à chaque étape.
J'en ai pleuré d'émotions moi aussi (mon chéri à côté : "ça va ?")
 

Pauline76

Hyperlactation
J'ai écrit une lettre à mon bébé pour lui raconter sa venue au monde, je voulais lui donner quand elle sera plus grande. J'aimerais avoir votre avis ! Désolée le récit est long (comme cet accouchement d'ailleurs !) Je suis passée vite sur certains points qui pourtant m'ont marqué moi mais je pense que c'est pas le plus important pour elle...


Mon petit coeur,
Je t'écris ces quelques lignes alors que tu viens d'avoir 1an pour te raconter ta venue au monde.
Alors que tu n'étais qu'un petit embryon dans mon ventre j'essayais de ne pas trop penser à ce qu'il s'était passé avec ta soeur mais le stress m'envahissait tout de même...
J'ai été très surveillée, et à la fin de ma grossesse j'entendais ton petit coeur battre toutes les semaines aux monitorings. Ces moments me rassuraient.
J'avais la trouille que cette fichue maladie t'emporte comme elle a failli emporter ta soeur.
Je profitais de chaque coup de pied, chaque mouvement comme si c'était le dernier. Tu aimais bien te "poser" près de mes côtes à gauche.
A l'heure où j'écris, une pandémie sévit dans le monde entier, nous avons eu ordre de nous confiner le 16 mars 2020, j'allais à l'hopital pour les monitorings avec mon autorisation dérogatoire de sortie.
Pendant un temps, les papas n'étaient même pas autorisés à assister aux accouchements...
Voilà le contexte de ta naissance !

Le 9 avril 2020, j'avais rendez-vous au CHU de Rouen car c'était la date du terme de ma grossesse. Tu étais encore logée sous mes côtes à gauche, pas prète à descendre. Peut être avais tu peur de découvrir ce monde si bizarre en ce moment.
Mais nous nous sommes rendus compte que ta poche des eaux était fissurée. La sage femme m'a gardée du coup.
Mamie est venue chercher Anna, elles ne s'étaient pas vues depuis le début du confinement, ta grande soeur m'a dit qu'il faudrait que je pousse fort. Papa m'a apporté mes affaires, enfin, il les a laissées à la sage femme à l'accueil de l'hopital où il n'avait pas le droit de rentrer. Je lui ai fait coucou par la fenêtre de ma chambre au 1er étage.
On m'a fait une écho, le liquide amniotique avait bien diminué, mais le placenta fonctionnait bien. Il tenait le coup. Le plan était de mettre un terme à cette grossesse mais les moyens étaient un peu limités avec mon utérus déjà malmené par la césarienne. La gynécologue était motivée pour m'éviter de resubir ça.
Le soir on a tenté de m'ouvrir le col à l'air de ballonnets gonflés de part et d'autre. J'ai énormément souffert toute la nuit. Ça me provoquait de violentes contractions et ma cicatrice de césarienne me faisait mal, terriblement mal. Une sage femme m'a proposé de dégonfler un peu les ballons mais ça risquait de ne pas être efficace alors j'ai refusé. Je saigne, je m'accroche à la poignée suspendue au dessus de mon lit, elle est très solide cette poignée !

Le lendemain matin, on me retire les ballonnets et on vérifie mon col : toujours fermé. J'ai un moment de desespoir, voyant la césarienne arriver. La gynécologue le trouve mou tout de même alors elle veut tenter le déclenchement par ocytocine. Et si jamais ton coeur n'avait pas supporté on serait parti au bloc mais sans regret, car on aurait tout essayé.
On me pose la perfusion le vendredi 10 avril à 12h puis on m'impose un peu la péridurale car l'ocytocine provoque des contractions à priori très douloureuses. J'accepte car c'est moi qui gère mes doses à l'aide d'un bouton.
Papa est autorisé à me rejoindre. On nous prévient que ça va être long, très long. Je suis déterminée à éviter une césarienne, mais je suis pessimiste.
L'anesthésiste m'envoie une dose dans la péridurale pour la mise en place, je sens mes jambes s'engourdir mais je peux les bouger, ça me va.
La sage femme revient au bout d'une heure et me dit que je réagis bien à l'ocytocine car j'ai des belles contractions régulières, je ne les sens pas du tout !
Les heures passent, mon papa appelle pour avoir des nouvelles, j'ai oublié de lui dire que j'étais hospitalisée et qu'on me déclenchait, oups !
Je finis par ressentir la douleur, elle me déroute car elle est localisée uniquement sur ma cicatrice, j'ai peur que celle-ci lâche. La gynéco me fait une petit écho pour vérifier mais non, elle tient bien, elle est belle. On ne sait pas pourquoi j'ai si mal uniquement à cette fichue cicatrice.

Il est environ 17h, on me somme d'appuyer sur le bouton pour m'envoyer une dose d'anesthésie, papa aussi m'oblige à le faire voyant que les contractions me tiraient trop la cicatrice. Mon col n'était dilaté qu'à 2cm, le chemin est encore long... Je finis pas céder et appuie mais je découvre que je n'ai que la partie gauche de mon corps qui s'engourdit. On rappelle l'anesthésiste qui après avoir vérifié que ma jambe droite ressentait bien le froid, tente de bouger le cathéter fixé dans ma colonne et me renvoie une dose de produit dedans. Je suis soulagée, j'avais peur d'avoir qu'une demi anesthésie en cas de césarienne en urgence.

On entend ton cœur battre depuis plusieurs heures, les contractions te fatiguent un peu mais la sage femme me dit que tu te débrouilles très bien.
On décide de me percer totalement la poche des eaux pour accélérer le travail. Opération un peu délicate car il n'y a plus autant de liquide amniotique dedans. La sensation est très désagréable.
21h, l'équipe soignante est relayée par l'équipe de nuit, la sage femme me souhaite plein de bonnes choses et espère avoir de bonnes nouvelles pour sa prochaine garde, oui moi aussi ! La nouvelle sage femme me dit qu'elle m'a déjà vue quand j'ai accouché d'Anna, c'était une période floue, je ne me souviens pas d'elle...
Papa est "confiné" avec moi, il mange, plutôt grignote dans la salle de naissance. Et moi j'ai super faim mais je n'ai pas le droit de manger. Mon dernier repas remonte à ce matin.
Les contractions reviennent finalement me hanter la cicatrice... Cela fait plus de 10h que je suis sur ce lit, dans cette salle, la plupart du temps assise en tailleur afin d'aider mon col à s'ouvrir.
Cette fois la péridurale ne fonctionne plus du tout, il est presque 22h et la douleur devient rude. On me refait une échographie de la cicatrice mais c'est bon elle tient toujours. L'anesthésiste de nuit prend connaissance de mon dossier et change de produit anesthésiant, pendant ce temps la sage femme m'examine et je suis à 5cm... Elle m'explique que la normale c'est 1 cm par heure, ça va être encore long !

Je ne me sens pas bien, je vois des étoiles, au même moment le monitor affiche 7/4 de tension, la sage femme me fait m'allonger sur le côté en position fœtale et me dit de me reposer.
Pendant l'heure qui passe je suis entre 2 mondes, je sais pas ce qu'ils m'ont administré comme anesthésique mais c'est violent... Je me jure de ne plus jamais laisser ce nouvel anesthésiste approcher de mon dos !

J'émerge un peu avant 23h, on m'examine de nouveau, longuement, elle me demande à combien je pense être dilatée, je lui réponds que j'espère être à 6, si c'est pas trop demandé. Elle se tourne vers papa qui, pour plaisanter, dit que j'ai intérêt à être à 10.
Et en fait j'étais bien à 10.
Effectivement depuis mon "réveil" je sens ta tête appuyer sur mon col. Beaucoup.
On m'explique qu'il faut maintenant attendre entre 1 et 3h avant la descente totale.
On me fait pousser un peu pour voir comment tu descends, je n'ai eu aucune préparation à l'accouchement auparavant, pour ta sœur ma grossesse s'est arrêté brutalement avant et pour toi les cours ont été annulés depuis le COVID. Tout ce que je sais c'est qu'il faudra pousser fort, c'est ta sœur qui me l'a dit !
La sage-femme s'affaire à préparer ton arrivée,
Elle sort les vêtements que je t'ai choisis, allume la lampe chauffante, vérifie que tout est en place.
Je commence à ressentir les contractions, cette fois-ci ma cicatrice ne me fait plus mal, la fin de l'anesthésie tombe au bon moment.

1h15, ton cœur ralenti beaucoup trop à chaque contraction. La sage-femme débarque dans la salle avec une aide soignant et me dit qu'il va falloir y aller et te faire sortir.
Mon cœur bat à 140, j'ai peur de pas avoir la force d'y arriver. J'ai même peur à un moment de mourir.
On m'installe, l'aide soignante me dit qu'il n'y a aucune raison d'avoir peur, que la césarienne c'est de l'histoire ancienne, que je vais y arriver...

Je respire profondément et j'arrive à me calmer.

La sage femme me dit qu'elle me fait confiance, que dès que je sens une contraction, je pousse.
Allez, je me lance, papa me soutient la nuque et me tient la main, à la 1ère poussée je sens que tu descends bien. Puis il s'est passé 10 minutes sans contraction. Dans la salle on faisait les pronostics, à qui ressemblerais tu ?
Les contractions ont repris, la sage femme me dit que je me débrouille bien, je pousse de toutes mes forces. "Faudra pousser fort maman !".
Au bout de 20 minutes, on voit le haut de ton crâne qui sort, on me propose de te toucher et je me rends compte que tu as des petits cheveux ! Je me rends compte aussi qu'il n'y a pas grand chose de sorti ! J'essaie de pousser encore plus fort, j'ai chaud, papa m'humidifie un peu le visage.
L'aide soignante, voyant papa curieux de savoir où en était ta sortie, lui propose de venir voir ta tête. Il arrive au moment où tout ton crâne sort, à priori ça l'a impressionné.
De longues minutes s'écoulent ensuite, rythmées par les contractions.
Nous y sommes presque quand je sens une vive douleur, je perds mon sang froid, je crois que je ne vais pas y arriver. Je crois aussi que j'ai hurlé. La sage-femme capte mon attention en me disant que c'est bientôt fini, que je n'ai plus à attendre les contractions pour pousser.

Je donne tout ce qu'il me reste de force et pousse une dernière fois, on me dit stop, la sage femme sort ton bras, puis t'attrape et te pose sur mon ventre le samedi 11 avril 2020 à 2h07.
Tu pousses ton premier cri très rapidement, merci de ne pas nous avoir fait attendre ! C'était notre traumatisme avec papa, ne pas avoir entendu Anna crier à sa naissance. Papa dit que tu es trop belle, il t'essuie un peu le visage et moi je soupire de soulagement et t'enveloppe de mes bras pour te réchauffer. Plus rien n'existe à par toi à ce moment là, comme si le monde s'était arrêté de tourner au moment où tu as pris ton 1er souffle.

Moi qui pensais que tu serais un petit bébé car je trouvais mon bidon de grossesse trop petit, en sentant ton poids bien chaudement contre ma poitrine, je me dis que finalement tu es un beau bébé. Cette sensation me remplit le cœur.
L'aide soignante nous sort de notre nuage pour me dire que malheureusement il va falloir qu'elle t'emmène pour te nettoyer et t'habiller, papa l'accompagne, je lui dis de ne pas te lâcher des yeux.
Je t'entends pleurer au bout de la pièce pendant qu'on te pèse, 3,320kg, parfait. On te nettoie, tu as déjà fait du méconium, il était temps que tu sortes ! On t'habille chaudement et papa s'installe dans le fauteuil à côté de moi et te prend dans ses bras.

Pendant ce temps on a dû me faire des points de suture, beaucoup... on a attendu que monsieur le placenta veuille bien sortir mais il ne voulait pas alors la gynéco a dû aller le chercher. Moi qui avait peur qu'il ne se décolle pendant la grossesse, quelle ironie...

Puis papa a dû partir car personne n'était autorisé dans les chambres des mamans... J'aurais voulu qu'on t'installe dans mes bras mais l'aide soignante m'a dit que je n'étais pas en état... Rien que de m'assoir pour qu'on me retire le cathéter dans le dos était trop épuisant pour moi.

J'étais à moitié inconsciente jusqu'à 6h, moment où on nous a installées dans notre chambre, j'ai enfin pû manger et je me suis levée pour te prendre dans mes bras, malgré "l'interdiction" de la sage femme....
 
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