Je me lance aussi, désolée pour la longueur c’est ma mémoire ce post

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C’est donc ma deuxième grossesse et pour ma fille la naissance s’est faite sans péri avec une dilatation progressive « bien » vécue, la poche n’a pas rompue seule, et on m’a laissé pousser 2h (tout allait bien) avant de décider d’un commun accord de partir en césa car ça ne bougeait pas.
Je rappelle ce contexte parce que s’il y a bien quelque chose que m’a appris ce deuxième accouchement, c’est que le premier n’était vraiment pas destiné à une autre option: je n’ai, pour mon premier, jamais ressenti les sensations physiques du deuxième…
•40SA+5 en fin de journée les contractions régulières apparaissent, sans aucune douleur mais toutes les 7-8 min. On pense que c’est pour cette nuit, on affine l’organisation du lendemain pour Croustille et on attend.
La nuit passe sans aucun changement, bon alors je fais ma journée. Je propose à mon chéri de partir aider sa sœur en début d’après-midi, mais pas trop longtemps ^^.
•40SA+6 A 14h30 ça y est les contractions prennent une très légère intensité et continueront à évoluer doucement. Je suis seule à la maison et fais mes exercices, ce qui me vient, ce qui m’aide, c’est un beau moment.
Mon chéri rentre et repart chercher Croustille chez la Nounou, je lui demande de rester un moment dehors pour que je reste dans ma bulle.
Quand ils rentrent j’ai beaucoup de mal à jouer sur les deux tableaux, et je pense que le travail stagne un peu car je n’y suis plus connectée. Puis il me rappelle à l’ordre, s’impose à chaque contractions. Je respire et marche pour aider. Je demande à ma mère de venir, c’est elle qui restera avec Croustille.
J’appelle ma SF à 19h pour avoir son avis, elle me dit de me faire confiance. Je décide de manger rapidement tous ensemble et partir après.
On décolle à 20h de la maison, j’espère ne pas partir pour rien, on a quand même une heure de route…
La première demie-heure de trajet ne voit pas de changement; la suivante gagne en intensité, j’ai besoin de me détacher et de bouger sur le siège de la voiture. Je m’aide énormément de « OOOOooooohhhh », je ne sais pas l’expliquer mais ils m’aident à traverser chaque contraction.
Arrivée à 21h à l’hôpital, le chemin jusqu’à la maternité est looong, je m’accroche à mon chéri pendant la douleur et sort un peu de ma concentration.
La SF nous accueille et me propose de m’examiner. Je dis clairement qu’il est hors de question que je monte et m’allonge sur la table, la douleur ne me laissera pas faire. Je commence à sentir une envie de pousser vers mon sacrum (jamais ressenti pour mon premier, je réalise que c’était ça que tout le monde voulait que je ressente, et bien non ça n’a jamais été présent!).
Elle me demande si je veux faire pipi, et là une sensation étrange me vient, il y a un truc oui mais est-ce que j’ai envie de faire pipi, je ne sais pas. Je m’approche des toilettes et OMG la poche des eaux se rompt d’un coup d’un seul ! Je suis choquée et heureuse en même temps, je rêvais de sentir ce que ça faisait

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Pas de gros changement d’intensité, la SF m’examine (sûrement debout, je n’ai plus le souvenir) et lance un « on est à 7-8, on file en salle de travail »
Je monte à 4 pattes sur un fauteuil et elles m’embarquent. Je prends la même position sur la table de travail, selon leur proposition, et cela me convient bien.
Mais quelle intensité !! J’ai envie de pousser mais n’ayant jamais ressenti ça avant, je n’arrive pas à me situer dans la naissance: ce n’est pas encore la poussée d’expulsion mais je ne sens pas de descente non plus comme je l’aurais cru, juste une envie de pousser quelque chose sur mon sacrum. Alors je suis mon corps, et je pousse là.
Mon homme est parfait, on sent qu’il n’est plus novice. J’ai l’impression qu’il est l’interprète entre l’équipe et moi, je décide et il s’occupe de l’exprimer.
La dilatation est complète, la SF me propose une position sur le côté pour mieux placer son monitoring; de toute façon je commence à avoir mal aux cuisses de rester en appui dessus. Je pousse toujours vers les fesses et elle commence à me demander de pousser « en bas », je cherche sur plusieurs contractions ce que ça veut dire et parfois je sens que c’est bon. J’essaie de le recréer à chaque fois mais je perds souvent le fil, je sens que je pourrais être plus efficace.
Tout le long je pousse sur la main de mon homme, tellement qu’il gardera le poignet gonflé pendant 24h

, mais selon ses dires pour rien au monde il n’aurait retiré sa main
La SF est merveilleuse d’encouragements, mais on sait tous qu’il ne faut pas que ça dure avec l’antécédent de césarienne… le gynéco passant par là, il jette un œil et ils conviennent d’essayer encore. Moi je comprends que l’autre option est de repartir en césa, et ça me va

. Ça c’était bien passé pour la première et pfff là c’est trop laborieux, je n’ai plus envie, je ne sais pas, je les suis s’ils pensent que c’est la solution…
Et on continue, et c’est bien me dit la SF, je pousse où il faut, bravo! C’est un peu lent mais je suis forte !
En fait je me sens vraiment au centre de la balance, j’ai l’impression que ça peut marcher en physio comme ça peut ne pas fonctionner et je ne sais pas à quoi m’accrocher, je navigue entre motivation et démotivation; mais je pousse à chaque fois de toute ma puissance.
Puis le gynéco revient faire un point, je sens la césa à plein nez, bah c’est pas grave on aura essayé…En fait il me propose une ventouse, ah tiens je ne l’avais pas vue venir celle là, pourquoi pas… c’est pas vraiment physio mais c’est peut-être une bonne option. Il me demande si je veux une anesthésie, je dis non les yeux fermés (comme depuis le début d’ailleurs, j’ai dû garder les yeux fermés 90% du temps).
Il a l’intelligence et l’honnêteté de me dire que ce ne sera pas agréable (Haha la quintessence de l’euphémisme

) et me dit qu’il faudra au moins deux ou trois contractions pour le sortir. Ok c’est parti, même pas peur !
Voilà voilà, la douleur a été atroce quand il a posé la ventouse mais le timing a été absolument parfait vu qu’une contraction a débuté direct, pas le choix je pousse ! Et là…j’ai HURLÉ qu’il arrête, que ça faisait trop mal !!! Il m’a gentiment répondu « Non madame je n’arrête pas, il va sortir ». Pas le temps de lui intenter un procès, s’il tire —> je pousse !
Et PLOP la tête sort, pas besoin de me l’expliquer je comprends de suite, je ne m’y attendais pas; et PLOP les épaules sortent et SPLASH on me pose un truc mou, chaud et visqueux sur le bas du ventre



Je ne sais pas encore que le cordon est très court et qu’ils ne peuvent pas le mettre plus haut mais ça ne me dérange pas car je passe 30sec à répéter « oh mon dieu, oh mon dieu,… » afin de redescendre de là où j’étais, et de saisir que ça y est cette douleur est partie. Je sais que bébé est arrivé mais j’ai surtout besoin de ressentir le calme dans mon corps.
J’entends (j’ai toujours les yeux fermés) mon chéri pleurer et dire « il est là, c’est notre bébé, il est là ». Je crois que lui aussi s’est laissé déborder par l’intensité du moment…
Ils coupent le cordon (rapidement, pas le choix soi-disant), remontent bébé et je le
touche => Voilà il est là, c’est bon, tout s’arrête.
Il est 22h55, donc moins de 2h de présence dans la maternité.
La délivrance doit être rapide car il y a beaucoup à recoudre, alors il me demande de pousser et hop le placenta sort comme une lettre à la poste, je ne sens rien.
Mon chéri le voit (je suis jalouuuuuse

), et me dira que c’est magnifiquement impressionnant ce truc^^.
Puis le moins sympa peut-être, ils recousent pendant 30min, oui oui 30min.
Le gynéco me dira plus tard qu’il a donné le coup de pouce mais que je l’avais sorti mon bébé, il ne pensait pas qu’il viendrait si vite. Je n’ai pas osé lui répondre que s’il avait fallu y revenir une fois, je lui aurais simplement arraché les yeux

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En résumé: une intensité folle !!! Douleur, sensations nouvelles, rapidité,… mais je suis contente d’avoir géré le début du travail seule et je n’aurais sûrement pas tenu beaucoup plus longtemps donc peut-être que ça devait se passer comme ça
