Coucou!
C'est vraiment sympa de lire tous ces témoignages, que d'émotions!
Pour ma part, terme prévu pour le 27 octobre 2018. Ma sage femme m'avait prévenu qu'elle comptait "au plus large" pour éviter les déclenchements intempestifs à la maternité, vu la politique française des "5 jours de dépassement pas plus".
Le lundi 22 octobre, au réveil, je sens comme une petite "fuite". La fuite se poursuit toute la matinée, au point que je doive mettre une serviette parce que ça devient gênant, quand même.
J'envoie un petit SMS à ma sage-femme (libérale, qui me suivait déjà pour le suivi gynécologique depuis quelques années et qui s'est chargée de toute la préparation à l'accouchement) pour lui demander son avis, s'il peut s'agir d'une fissure de la poche des eaux, et si je peux attendre ou s'il faut que j'aille à la maternité.
Elle me répond 4 minutes plus tard que vu qu'il y a un doute, il vaut mieux y aller. Pour évaluer, elle me dit de mettre une serviette et si celle-ci est bien imbibée au bout de 2-3h, on y va!
A 13h30, pas de doute: ça coule toujours, il faut y aller. On prend les sacs pour la maternité (sac bébé, sac maman, sac nourriture
) et hop, en voiture. Je passe un petit coup de fil à la maternité pour les prévenir que j'arrive, elle est à 10 minutes en voiture donc nous y arrivons rapidement.
Un examen rapide confirme la fissure de la poche des eaux, et nous voilà partis pour m'installer dans la chambre.
On me pose une perf d'antibiotiques pour éviter les infections (snif, moi qui ait fait une grossesse sans médicaments autre que l'homéopathie, j'aurais bien aimé m'en passer!
Et... Ben, rien
Première nuit à la maternité, mon conjoint rentre à la maison, monitoring régulier, de jour comme de nuit. Une des sage-femme se prend un coup de stress en lisant le monitoring le mardi 23 à7h, du coup elle me descend en salle de travail "au cas où pour que ses collègues me voient". J'y passe 1h, mon conjoint arrive et ne me trouve pas dans la chambre, heureusement le personnel l'a aiguillé pour qu'il vienne me trouver.
Bilan: tout est normal, retour dans la chambre.
Avec mon conjoint, on décide d'essayer d'accélérer le mouvement (d'autant que quand la poche des eaux est fissurée, si rien ne se passe au bout de 48h, c'est le déclenchement d'office). Donc marche dans la maternité, à l'extérieur, montée et descente des escaliers... En fin de journée, les contractions commencent à apparaitre mais de loin en loin, bébé n'est pas pressé!
En soirée je remonte dans ma chambre, une aide soignante adorable me donne un ballon de gym pour que je puisse faire des petits exercices et soulager un peu les douleurs lors des (rares) contractions.
Mon conjoint hésite à rentrer pour la nuit, il a peut de louper quelque chose. Il décide de passer la nuit sur la chaise inconfortable à côté de mon lit
Mauvaise nuit pour tous les deux, lui sur sa chaise, moi avec les contractions, plus les visites intempestives de l'équipe médicale plusieurs fois dans la nuit.
Le mercredi 24 vers 8h, les contractions s'intensifient, je marche, fais du ballon, me pendouille au coup de mon conjoint en m'accroupissant et en soufflant... Vers 11h, visite de la sage-femme qui me dit qu'elle va m'examiner mais que si rien ne se passe, elle va devoir voir avec le gynécologue-obstétricien pour prendre une décision (déclenchement...)
A l'examen, alléluia, col dilaté à 4! Enfin, il se passe quelque chose!!
On me descend en salle de travail, installe le monito du bébé, mon conjoint m'accompagne. Je demande à l'aide-soignante qui m'installe qui est l'obstétricien de garde, quand elle m'annonce son nom je deviens toute verte: je sais qu'il est détesté par beaucoup de membres du personnel de la maternité, et j'ai eu des retours d'amies ou de connaissances qui ont eu affaire à lui et qui l'ont détesté (froid, hautain, méprisant, très "old school" du style à faire sortir le père)
Je dis "Ah..." et l'aide-soignante me répond "Oh, il n'est pas
si horrible que ça"... Merci, me voilà rassurée!!!
Je croise très fort les doigts pour ne pas avoir besoin de son intervention!
Je veux un accouchement sans péridurale et aussi naturel que possible...
Mon conjoint se demande s'il peut rentrer à la maison prendre une douche et manger un morceau, il est midi et à part quelques biscuits (du "sac de nourriture" ramené de la maison) il n'a rien mangé depuis ce matin. L'aide soignante lui répond qu'il a largement le temps d'y aller. J'approuve, inutile qu'on soit deux à poireauter, d'autant qu'il ne peut pas faire grand chose pour m'aider...
Bon, j'avoue, j'ai vite regretté de l'avoir joué aussi "rilax" XD
Il part donc. Une petite demi-heure après, la sage femme arrive, m'examine et me propose une petite injection d'ocytocine "mais pas trop dosée" pour "accélérer le travail". J'avais lu que l'ocytocine de synthèse entrainait des contractions très douloureuses mais j'avoue qu'après avoir passé 2 nuits à la maternité, j'avais envie que ça s'accélère, donc je dis banco!
Elle me fait passer ça dans la perf. Il doit être autour de 13h quand je sens que les contractions s'intensifient. En plus il y a des travaux un peu plus loin dans la maternité, le bruit me saoûle, je commence à avoir mal mais je n'ose pas trop descendre de la table de travail.
Ouf, mon conjoint revient! Il n'a été absent qu'une heure, mais ça m'a paru long!
Avec lui, je descends de la table, marche un peu, et surtout me pendouille à son cou pour soulager mes lombaires. Je sens que la fuite s'intensifie, ce n'est plus le petit filet d'eau, on approche plutôt des chutes du Niagara. J'ai peur d'en mettre partout. Efficace, il va se servir dans le meuble de matériel médical et tapisse le sol d'alèses. A un moment, je lui dis que je meurs d'envie de faire pipi, et ça pousse... Hop, il place un bassin par terre, et je me débrouille pour faire ça accroupie/pendouillée à son cou (ah ça, je ne vous cache rien hein XD)
A un moment, j'ai l'impression que je vais faire un énorme caca. J'essaie de me retenir, je lui dis que "c'est horrible, je vais me chier dessus"...
Et là. Là, le futur Papa a la phrase magique, libératrice: "Mais non, rappelle-toi, c'est comme ce qu'Angélique (ma sage-femme) nous a expliqué pendant les cours de préparation: c'est la tête du bébé qui appuie pour passer. Rappelle toi la balle de ping-pong"...
Je ne sais pas si vous avez eu ça pendant vos cours, mais ma sage-femme nous avait distribué à chacun un ballon de baudruche vide avec une balle de ping-pong. Il fallait faire entrer la balle dans le ballon, puis le gonfler. La balle vient naturellement de mettre à la sortie du ballon et l'empeche de se vider.... Vous l'avez deviné, le ballon figure l'utérus et la balle de ping-pong, le bébé
Et elle nous avait expliqué comment aider le bébé à sortir en expirant fort et longtemps lors de l'effort, ce qui appliqué au ballon de baudruche fait descendre la balle et finalement, l'expulse (gros fou-rire d'ailleurs quand la balle fuse à travers la pièce, assortie d'un "Euh, j'espère que ça ne fera pas ça avec le bébé!!!!!")
Bref, ça a été comme si un rayon de lumière traversait mon cerveau embrumé, j'ai arrêté de retenir mon "caca imaginaire" et je me suis contentée d'accompagner chaque contraction en soufflant/poussant doucement. A un moment je sens qu'il va nous falloir de l'aide, je regrimpe (péniblement) sur la table et je demande à mon conjoint de sonner pour faire venir quelqu'un (on nous a fichu une paix royale, personne n'est venu nous voir jusqu'à ce qu'on appelle)
L'aide-soignante arrive, jette un oeil et... "Aaaaaah oui, là il est temps hein! On voit les cheveux!", et passant la tête par la porte de la chambre, crie dans le couloir "Claiiiiiiiiiiire, tu peux venir tout de suite s'il te plait?!?".
Voilà donc la sage-femme qui s'installe, me dit "mais vous avez presque tout fait toute seule!", et me propose de toucher la tête de mon bébé. Je m'exécute et "Ahhh, c'est gluant!!" D Une fois que la sage-femme a été là pour me guider, quelques poussées supplémentaires (avec son compliment "en tout cas vous maitrisez très bien la respiration, c'est impeccable") et une petite épisio (j'aurais aimé m'en passer, mais l'application de chaleur sur la zone n'a pas suffit
) et à 16h45 bébé était né!
Le Papa coupe le cordon et on me pose le bébé sur la poitrine. Mais tout de suite, la sage-femme me dit: vous avez vu ce que c'est? Et nous "Euh... non. Un bébé XD". Donc elle soulève le bébé et oooooooooooh! Une petite fille!!! Nous avions voulu garder le mystère jusqu'au bout, j'étais ravie!
Ma petite poulette tétouille vaguement, mais semble plus intéressée par le fait de se taper un petit roupillon post-effort. Nous passons une bonne heure comme ça (aucun souvenir de l'expulsion du placenta! il a du suivre tout de suite) puis l'aide-soignante emmène bébé et papa pour les premiers soins et l'habillement.
J'ai droit à quelques points que je ne sens pas plus que ça, puis on me ramène ma Poulette et son Papa, encore une petite heure en salle et finalement, on nous remonte dans la chambre.
Détail amusant, en remontant nous avons croisé le fameux obstétricien tant redouté... Un vieux croûton déffraichi et pas très propre sur lui. Qu'est ce que je suis heureuse qu'il n'ai pas participé!!!
Au final je garde de très bon souvenir de l'accouchement et des jours qui ont suivi, avec des soignantes présentes et réactives (pour l'allaitement notamment, et le portage: c'est une infirmière qui m'a montré comment faire le premier nouage en écharpe!)
Et je dois un merci tout particulier à mon conjoint, qui a participé activement et a eu cette phrase libératrice, et à ma sage-femme
qui s'est chargée de nous préparer à l'accouchement et nous a donné toutes les clés pour que ça se passe le mieux possible. Je savais ce qui allait se passer, j'ai pu comprendre mon accouchement et m'adapter pour accompagner la naissance de ma fille au mieux de mes possibilités