Je poste ici aussi le récit de mon accouchement, je l'ai mis dans le sujet "vos accouchements" parce que je me dis que des mamans qui ne se seraient pas forcément intéressées à l'éccouchement physio pourraient être intéressées par l'expérience ;-)
Pour mémoire, terme de la grossesse prévu le 2 mars, gros bébé annoncé lors de la 4ème écho (pour vérifier la position, qui était finalement céphalique, ouf!)
Nous avions choisi un accouchement à domicile (AAD) accompagné par le sage-femme qui a donc été en charge du suivi de la grossesse. Nous n’étions pas totalement emballé par le personnage et la préparation à la naissance, mais c’est le seul du département qui fait les AAD, le choix était donc limité !
24 février, 3h du matin, réveillée par des contractions (les premières de la grossesse). Elles sont très espacées, mais pas assez pour me permettre de me rendormir. Impossible de trouver une bonne position en étant allongée.
Je finis par me lever pour aller dans le canapé, j’essaie de me caler en position semi-assise. Pas évident, surtout que notre vieille chatte, trop contente d’avoir de la compagnie, entreprend de me monter dessus et de s’installer pour finir sa nuit. Je renonce à la faire fuir, après tout, elle peut me servir de bouillotte !
7H, après avoir somnolé par intermittence avec des contractions espacées, je me lève : il s’agit de préparer la grande pour l’école !
Le Papa, qui n’a pas remarqué mon absence, se lève aussi pour préparer la grande. Nous voilà partis pour l’école (10 minutes aller, 10 minutes retour). Je préviens la maitresse que ce ne sera peut-être pas nous qui viendrons chercher notre fille, mais un ami de la famille. Elle me demande si je pense que ce sera pour aujourd’hui, je lui réponds que je ne suis pas sûre, mais que ça se précise quand même !
Retour à la maison, le Papa s’emploie à bâcher la chambre (lit et sol) avec mon aide.
Juste avant 8h, j’envoie un message au sage-femme pour l’informer de la situation (contractions irrégulières, pertes rosées et probable bout du bouchon muqueux), et que je pense que ce n’est pas imminent mais quand même bien parti pour cet après-midi ou ce soir. Il répond que de 19h à 9h du matin, ce serait parfait pour lui…
Le Papa est invité au pot de départ d’une collègue le midi, à 30-40 minutes de la maison. Je lui dis qu’à mon avis il a largement le temps d’y aller, ça ne sera pas pour tout de suite.
Il se prépare et quitte la maison, après avoir vérifié que son portable n’est ni en mode avion, ni en mode silencieux, et que la sonnerie est audible…
Pour ma part, comme il fait beau, je m’habille aussi et vais déposer un colis au Point Relais du village, à une dizaine de minutes de la maison (j’ai vendu un truc d’occaz’, wouhou!). La balade est sympa, les contractions sont toujours sporadiques et ne me gênent pas trop, je dois juste faire une petite pause à un moment.
De retour à la maison, je fais chauffer le reste de choucroute et je passe à table (me demanderais ensuite si c’était une si bonne idée que ça, la choucroute, le jour d’un accouchement!). Puis je m’active un peu dans la maison (rangement, vaisselle, je vais jeter le seau de compost au fond du jardin…) histoire d’entretenir les contractions. Le ballon est aussi de la partie !
Le Papa revient vers 15h, je lui dis que tout va bien, c’est pas pire ni mieux.
Je suis assez en forme pour aller chercher l’aînée à l’école, la maitresse en me voyant se dit manifestement « ah tiens, toujours pas ! »
J’envoie un message au sage-femme à 18h30 pour le tenir au courant de l’évolution de la situation. Depuis 16h et quelque, les contractions sont bien présentes et régulières, je fais du ballon pour les faire passer et je pratique la respiration ventrale (merci à ma super SF et copine qui m’a passé un winnerflow pour que je puisse m’entraîner !).
Là, je ne peux plus tellement vaquer à mes occupations pendant les contractions, il faut que je m’arrête pour souffler !
Le Papa va chercher ma marraine, qui a eu la bonne idée de venir de Bordeaux ce jour là. Elle se chargera de la Poulette cette nuit si besoin, et le lendemain pour l’emmener à l’école.
Vers 20h, on passe à table, je n’ai pas très faim mais je mange quand même un peu (toujours dans l’optique d’avoir de l’énergie)
C’est le Papa qui va coucher la Poulette, mais elle me sollicite quand même pour un petit bisou une fois le rituel du coucher fini. J’en profite pour lui expliquer que le bébé va sûrement naître cette nuit, et qu’elle ne doit pas s’inquiéter si elle entend des bruits un peu bizarre, genre bruits de dinosaure (que j’émets en guise d’exemple, pour son plus grand plaisir, elle se marre !), ce sera moi qui ferait de drôles de bruits pendant la naissance du bébé.
Apparemment le message est bien passé, elle dormira pendant tout l’accouchement !
A 22h40, passage aux toilettes et j’entends un « pffffiiiiiuuuuuuu », un peu comme un ballon de baudruche qui se vide de son air quand on pince le bout : je perds les eaux ! Je demande au Papa de prévenir le sage-femme, ça peut l’intéresser… Réponse à son SMS : « OK super. Ça va elle gère ? ». Euh, oui. Bon, merci, bonsoir XD
Les contractions sont maintenant très régulière (le Papa me dira plus tard « toutes les 4 minutes »), j’ai assez peu de répit entre chaque, mais je me concentre sur ma respiration en faisant le cochon pendu au cou de le Papa (le pauvre, je lui ai bousillé les trapèzes).
A 23h20, ma marraine va se coucher, et le Papa et moi décidons de passer dans la chambre, en emportant le ballon au cas où. Je n’en voulais pas mais comme le Papa me le propose, je me dis « boh, on ne sait jamais... » Il a bien fait !Les 3 dernières contractions sont très fortes et me font trembler, le Papa en ressent l’intensité quand je me pendouille à son coup et que je seeeeeeerre un peu trop avec mes bras ! Mais pour le reste, je retiens le principe : bouche molle, col mou !
A 23h23 (!!), avant de me rejoindre, le Papa prévient de nouveau le sage-femme par un coup de fil, cette fois. Le SF demande « tu veux que je vienne ? ».
Euh, comment dire… Oui, il serait peut-être temps ??
Dans la chambre, je me suis mise à 4 pattes, enfin… Avachie sur le ballon, le ventre dans le vide et les genoux au sol. J’encaisse quelques contractions dans cette position quand je sens la fameuse sensation « je vais me faire caca dessus » aka « la tête du bébé est en train de s’engager ». Je me rappelle de cette sensation lors de mon premier accouchement, je me « retenais » en ayant peur de caguer partout et c’était le Papa qui avait sû me débloquer en me rappelant le cours de préparation à la naissance, quand notre super SF avait expliqué les différentes étapes de la descente du bébé.
Donc cette fois, je ne retiens rien, je me contente d’accompagner la sensation et l’envie de pousser avec de grandes et longues respirations ventrales.
Après deux ou trois « poussées », je finis par demander à le Papa s’il voit la tête.
Il me dit que non, que la position n’est pas optimale puisque ça pousse « vers l’anus » et pas « vers la sortie du vagin ». C’est lui qui me suggère de me mettre à genoux, avec le dos droit. On cale une serviette repliée au sol, entre mes jambes, et il se met derrière moi et me soutient sous les aisselles.
La gravité fait toute la différence : une ou deux sensations de poussée et voilà la tête ! Un tout petit moment de répit, une autre contraction et hop ! Le bébé glisse de mon corps et se retrouve par terre sur la serviette, sur le ventre !
Il pleure immédiatement. Tiens, ce n’était pas le cas de sa sœur ! le Papa me tend une serviette préparée exprès, j’emmaillote le bébé dedans. Puis… Je prends le temps de regarder son sexe, et j’annonce au Papa : c’est une fille !
la Poulette avait raison, elle voulait une petite sœur, elle l’a eu ! Contre tous ceux (sage-femme, ostéo, famille…) qui préssentaient/voulaient un garçon !
Je passe quelques minutes avec bébé dans sa serviette, toujours dans la même position au sol, pendant que le Papa s’active à préparer le lit/dégager les deux mètres qui me séparent du matelas (oui, il y a eu quelques projections de sang notamment, on va éviter de marcher dedans et d’en mettre dans le lit!)
le Papa m’aide à me relever et je me glisse dans le lit sur les alèses jetables (pour cette fois, nous avons fait fi de l’écologie!) avec bébé dans les bras.
Elle cherche à téter d’emblée ! (Sa sœur, elle, avait préféré se reposer)
On regarde l’heure, enfin : minuit cinq! Oups… Quand est elle née ??
Nous nous mettons d’accord sur 23h50, après tout, ça ne doit faire qu’un quart d’heure, vingt minutes, non ?… Elle est donc née le 24 février, in extremis !
10 minutes après, le sage-femme et sa collègue arrivent (elle le vannera d’ailleurs sur le fait que non, il n’avait pas tellement le temps de prendre son temps!) Ils m’examinent, le sage-femme nous demande comment ça s’est passé et constate que le placenta n’est pas encore sorti, mais il lui suffit de tirer à peine sur le cordon : pop ! Le voilà !
Le sage-femme place le placenta dans la bassine prévue pour ça, une alèse dessus et le glisse sous la couette, dans le lit avec nous. Le cordon ne sera coupé que bien plus tard (environ 2h après l’accouchement) par le Papa.
Les deux sages-femmes nous laissent ensuite un looooong moment ensemble, tous les 3, le temps de remplir les documents nécessaires, taper un compte-rendu, grignoter les biscuits que nous avons prévu à leur intention… Pendant ce temps, bébé tètera de nombreuses fois.
La pesée et la mesure du bébé sera rapidement faite (4,240 grammes et 53,5 cm!) mais on ne l’embête pas trop avec les tests divers, qui seront faits le lendemain.
A 3h du matin, les deux sages-femmes discutent à voix haute (et forte, les nouilles!) dans le couloir, devant la chambre de la Poulette, qui se réveille donc et en profite pour venir nous voir. Première rencontre avec sa petite sœur, elle est ravie !
Et aura du mal à retourner se coucher (« je ne veux pas, j’ai assez dormiiiii »), heureusement le Papa prend les choses en mains et arrive à la recoucher assez rapidement.
Les SF me proposent d’aller prendre une petite douche (et en profiter pour faire pipi!), je confie bébé à son Papa qui se met dans le lit, en peau à peau avec elle.
Nous nous offrons une petite flûte de champagne (vraiment un fond, pour moi), puis les sage-femmes quittent la maison, le sage-femme qui m’a suivi repassera le lendemain après-midi, et tous les jours qui suivront pendant 5 jours.
Nous passons cette première nuit nues, en peau à peau sous la couette. Nous n’habillerons bébé que le matin.
Je suis vraiment ravie de la façon dont tout s’est déroulé, et mon conjoint aussi. Nous en parlons encore régulièrement, deux semaines après, avec beaucoup de satisfaction et une grande fierté.
Le but en choisissant l’AAD était d’éviter un accouchement médicalisé, le stress de savoir quand partir à la maternité, et aussi de permettre au bébé d’éviter des examens invasifs et pas forcément utiles de notre point de vue.
Pour ma première fille, par exemple, le cordon (très court) a été clampé et coupé dès sa sortie, alors que mon souhait était d’attendre qu’il ait cessé de battre.
J’avais eu une épisiotomie non consentie (on ne m’a rien demandé), même si je n’en ai pas souffert, le principe me gêne.
Ma fille m’avait été laissée une heure peut-être (ce qui est déjà bien apparemment pour une maternité!) avant d’être emmenée pour être pesée, mesurée, aspirée, habillée… en présence de son Papa)
Le séjour à la maternité n’était pas du tout reposant, avec le passage des aides-soignantes et sages-femmes toutes les 2h ou 3h pour voir si bébé tétait, et me prendre la tension, etc, etc.
Cette fois, rien de tout ça. Le cordon (très long cette fois, semble t’il!) a été coupé plusieurs heures après l’accouchement, d’ailleurs il a ensuite séché très vite (en une semaine, il était tombé, nous étions stupéfaits!), bébé a donc profité de tout le sang possible. Le placenta a été enterré dans le jardin, dans le parterre de rosiers.
Pas d’examen invasif, et tout a été fait (pesée, mesure) sur le lit dans notre chambre, toujours en ma présence et celle du Papa.
J’ai eu une déchirure, mais après examen le SF (et surtout sa collègue) ont décidé qu’il ne servait à rien de recoudre. De fait, ça n’a jamais été douloureux, et deux semaines après je peux confirmer que ça cicatrise très bien.
Aucune pression d’aucune sorte pour nourrir bébé toutes les X heures : j’ai donc décidé d’emblée de la laisser dormir, d’en profiter pour dormir aussi, et de la mettre au sein dès qu’elle s’éveillait.
Ça a été efficace puisque la montée de lait s’est faite en trois jours, et qu’à J+5 elle avait repris et même dépassé son poids de naissance !
J’ai pu me reposer tout le lendemain de l’accouchement (me suis juste levée pour manger et aller aux toilettes!)
J’ai eu la chance d’avoir ma marraine (et mon parrain pour le w-e suivant) pendant la semaine qui a suivi la naissance. C’était vraiment très chouette puisque j’ai pu leur confier bébé, quand Papa était occupé, pour aller aux toilettes par exemple Mais aussi et surtout parce qu’ils ont pu s’occuper de l’ainée : l’emmener à l’école, aller la voir lors des réveils nocturnes, jouer avec elle, lui lire des histoires, l’emmener en balade… Ils ont été adorables et ont indubitablement joué un rôle important pour que la transition soit douce pour elle.
Ma crainte principale avec l’AAD concernait l’ainée d’ailleurs : comment la gérer pendant l’accouchement ? Sur qui compter si je devais être transférée (puisque le Papa serait aussi venu à l’hôpital) ? Avoir quelqu’un de confiance à la maison pour s’en occuper était le mieux pour moi (je ne voulais pas trop la perturber ni perturber son quotidien, là elle a pû aller à l’école le lendemain, toute contente de raconter que sa sœur était née!)
Bref, si c’était à refaire, je le referai sans problème (d’ailleurs je dois être un peu barge parce que ces jours-ci, je me disais qu’en faire un troisième ne serait pas trop difficile… bon, ensuite on a eu une nuit « de folie » et ça a calmé mes ardeurs XD)
L’AAD est vraiment quelque chose que je conseillerai à toutes celles qui mènent une grossesse sans problème, et qui ont la possibilité 1) de trouver une sage-femme de confiance et 2) d’avoir un hopital pas trop loin « au cas où » (je trouve que c’est rassurant de se dire qu’en cas de pépin, on est vite transféré).
Et voilà !
Pour mémoire, terme de la grossesse prévu le 2 mars, gros bébé annoncé lors de la 4ème écho (pour vérifier la position, qui était finalement céphalique, ouf!)
Nous avions choisi un accouchement à domicile (AAD) accompagné par le sage-femme qui a donc été en charge du suivi de la grossesse. Nous n’étions pas totalement emballé par le personnage et la préparation à la naissance, mais c’est le seul du département qui fait les AAD, le choix était donc limité !
24 février, 3h du matin, réveillée par des contractions (les premières de la grossesse). Elles sont très espacées, mais pas assez pour me permettre de me rendormir. Impossible de trouver une bonne position en étant allongée.
Je finis par me lever pour aller dans le canapé, j’essaie de me caler en position semi-assise. Pas évident, surtout que notre vieille chatte, trop contente d’avoir de la compagnie, entreprend de me monter dessus et de s’installer pour finir sa nuit. Je renonce à la faire fuir, après tout, elle peut me servir de bouillotte !
7H, après avoir somnolé par intermittence avec des contractions espacées, je me lève : il s’agit de préparer la grande pour l’école !
Le Papa, qui n’a pas remarqué mon absence, se lève aussi pour préparer la grande. Nous voilà partis pour l’école (10 minutes aller, 10 minutes retour). Je préviens la maitresse que ce ne sera peut-être pas nous qui viendrons chercher notre fille, mais un ami de la famille. Elle me demande si je pense que ce sera pour aujourd’hui, je lui réponds que je ne suis pas sûre, mais que ça se précise quand même !
Retour à la maison, le Papa s’emploie à bâcher la chambre (lit et sol) avec mon aide.
Juste avant 8h, j’envoie un message au sage-femme pour l’informer de la situation (contractions irrégulières, pertes rosées et probable bout du bouchon muqueux), et que je pense que ce n’est pas imminent mais quand même bien parti pour cet après-midi ou ce soir. Il répond que de 19h à 9h du matin, ce serait parfait pour lui…
Le Papa est invité au pot de départ d’une collègue le midi, à 30-40 minutes de la maison. Je lui dis qu’à mon avis il a largement le temps d’y aller, ça ne sera pas pour tout de suite.
Il se prépare et quitte la maison, après avoir vérifié que son portable n’est ni en mode avion, ni en mode silencieux, et que la sonnerie est audible…
Pour ma part, comme il fait beau, je m’habille aussi et vais déposer un colis au Point Relais du village, à une dizaine de minutes de la maison (j’ai vendu un truc d’occaz’, wouhou!). La balade est sympa, les contractions sont toujours sporadiques et ne me gênent pas trop, je dois juste faire une petite pause à un moment.
De retour à la maison, je fais chauffer le reste de choucroute et je passe à table (me demanderais ensuite si c’était une si bonne idée que ça, la choucroute, le jour d’un accouchement!). Puis je m’active un peu dans la maison (rangement, vaisselle, je vais jeter le seau de compost au fond du jardin…) histoire d’entretenir les contractions. Le ballon est aussi de la partie !
Le Papa revient vers 15h, je lui dis que tout va bien, c’est pas pire ni mieux.
Je suis assez en forme pour aller chercher l’aînée à l’école, la maitresse en me voyant se dit manifestement « ah tiens, toujours pas ! »
J’envoie un message au sage-femme à 18h30 pour le tenir au courant de l’évolution de la situation. Depuis 16h et quelque, les contractions sont bien présentes et régulières, je fais du ballon pour les faire passer et je pratique la respiration ventrale (merci à ma super SF et copine qui m’a passé un winnerflow pour que je puisse m’entraîner !).
Là, je ne peux plus tellement vaquer à mes occupations pendant les contractions, il faut que je m’arrête pour souffler !
Le Papa va chercher ma marraine, qui a eu la bonne idée de venir de Bordeaux ce jour là. Elle se chargera de la Poulette cette nuit si besoin, et le lendemain pour l’emmener à l’école.
Vers 20h, on passe à table, je n’ai pas très faim mais je mange quand même un peu (toujours dans l’optique d’avoir de l’énergie)
C’est le Papa qui va coucher la Poulette, mais elle me sollicite quand même pour un petit bisou une fois le rituel du coucher fini. J’en profite pour lui expliquer que le bébé va sûrement naître cette nuit, et qu’elle ne doit pas s’inquiéter si elle entend des bruits un peu bizarre, genre bruits de dinosaure (que j’émets en guise d’exemple, pour son plus grand plaisir, elle se marre !), ce sera moi qui ferait de drôles de bruits pendant la naissance du bébé.
Apparemment le message est bien passé, elle dormira pendant tout l’accouchement !
A 22h40, passage aux toilettes et j’entends un « pffffiiiiiuuuuuuu », un peu comme un ballon de baudruche qui se vide de son air quand on pince le bout : je perds les eaux ! Je demande au Papa de prévenir le sage-femme, ça peut l’intéresser… Réponse à son SMS : « OK super. Ça va elle gère ? ». Euh, oui. Bon, merci, bonsoir XD
Les contractions sont maintenant très régulière (le Papa me dira plus tard « toutes les 4 minutes »), j’ai assez peu de répit entre chaque, mais je me concentre sur ma respiration en faisant le cochon pendu au cou de le Papa (le pauvre, je lui ai bousillé les trapèzes).
A 23h20, ma marraine va se coucher, et le Papa et moi décidons de passer dans la chambre, en emportant le ballon au cas où. Je n’en voulais pas mais comme le Papa me le propose, je me dis « boh, on ne sait jamais... » Il a bien fait !Les 3 dernières contractions sont très fortes et me font trembler, le Papa en ressent l’intensité quand je me pendouille à son coup et que je seeeeeeerre un peu trop avec mes bras ! Mais pour le reste, je retiens le principe : bouche molle, col mou !
A 23h23 (!!), avant de me rejoindre, le Papa prévient de nouveau le sage-femme par un coup de fil, cette fois. Le SF demande « tu veux que je vienne ? ».
Euh, comment dire… Oui, il serait peut-être temps ??
Dans la chambre, je me suis mise à 4 pattes, enfin… Avachie sur le ballon, le ventre dans le vide et les genoux au sol. J’encaisse quelques contractions dans cette position quand je sens la fameuse sensation « je vais me faire caca dessus » aka « la tête du bébé est en train de s’engager ». Je me rappelle de cette sensation lors de mon premier accouchement, je me « retenais » en ayant peur de caguer partout et c’était le Papa qui avait sû me débloquer en me rappelant le cours de préparation à la naissance, quand notre super SF avait expliqué les différentes étapes de la descente du bébé.
Donc cette fois, je ne retiens rien, je me contente d’accompagner la sensation et l’envie de pousser avec de grandes et longues respirations ventrales.
Après deux ou trois « poussées », je finis par demander à le Papa s’il voit la tête.
Il me dit que non, que la position n’est pas optimale puisque ça pousse « vers l’anus » et pas « vers la sortie du vagin ». C’est lui qui me suggère de me mettre à genoux, avec le dos droit. On cale une serviette repliée au sol, entre mes jambes, et il se met derrière moi et me soutient sous les aisselles.
La gravité fait toute la différence : une ou deux sensations de poussée et voilà la tête ! Un tout petit moment de répit, une autre contraction et hop ! Le bébé glisse de mon corps et se retrouve par terre sur la serviette, sur le ventre !
Il pleure immédiatement. Tiens, ce n’était pas le cas de sa sœur ! le Papa me tend une serviette préparée exprès, j’emmaillote le bébé dedans. Puis… Je prends le temps de regarder son sexe, et j’annonce au Papa : c’est une fille !
la Poulette avait raison, elle voulait une petite sœur, elle l’a eu ! Contre tous ceux (sage-femme, ostéo, famille…) qui préssentaient/voulaient un garçon !
Je passe quelques minutes avec bébé dans sa serviette, toujours dans la même position au sol, pendant que le Papa s’active à préparer le lit/dégager les deux mètres qui me séparent du matelas (oui, il y a eu quelques projections de sang notamment, on va éviter de marcher dedans et d’en mettre dans le lit!)
le Papa m’aide à me relever et je me glisse dans le lit sur les alèses jetables (pour cette fois, nous avons fait fi de l’écologie!) avec bébé dans les bras.
Elle cherche à téter d’emblée ! (Sa sœur, elle, avait préféré se reposer)
On regarde l’heure, enfin : minuit cinq! Oups… Quand est elle née ??
Nous nous mettons d’accord sur 23h50, après tout, ça ne doit faire qu’un quart d’heure, vingt minutes, non ?… Elle est donc née le 24 février, in extremis !
10 minutes après, le sage-femme et sa collègue arrivent (elle le vannera d’ailleurs sur le fait que non, il n’avait pas tellement le temps de prendre son temps!) Ils m’examinent, le sage-femme nous demande comment ça s’est passé et constate que le placenta n’est pas encore sorti, mais il lui suffit de tirer à peine sur le cordon : pop ! Le voilà !
Le sage-femme place le placenta dans la bassine prévue pour ça, une alèse dessus et le glisse sous la couette, dans le lit avec nous. Le cordon ne sera coupé que bien plus tard (environ 2h après l’accouchement) par le Papa.
Les deux sages-femmes nous laissent ensuite un looooong moment ensemble, tous les 3, le temps de remplir les documents nécessaires, taper un compte-rendu, grignoter les biscuits que nous avons prévu à leur intention… Pendant ce temps, bébé tètera de nombreuses fois.
La pesée et la mesure du bébé sera rapidement faite (4,240 grammes et 53,5 cm!) mais on ne l’embête pas trop avec les tests divers, qui seront faits le lendemain.
A 3h du matin, les deux sages-femmes discutent à voix haute (et forte, les nouilles!) dans le couloir, devant la chambre de la Poulette, qui se réveille donc et en profite pour venir nous voir. Première rencontre avec sa petite sœur, elle est ravie !
Et aura du mal à retourner se coucher (« je ne veux pas, j’ai assez dormiiiii »), heureusement le Papa prend les choses en mains et arrive à la recoucher assez rapidement.
Les SF me proposent d’aller prendre une petite douche (et en profiter pour faire pipi!), je confie bébé à son Papa qui se met dans le lit, en peau à peau avec elle.
Nous nous offrons une petite flûte de champagne (vraiment un fond, pour moi), puis les sage-femmes quittent la maison, le sage-femme qui m’a suivi repassera le lendemain après-midi, et tous les jours qui suivront pendant 5 jours.
Nous passons cette première nuit nues, en peau à peau sous la couette. Nous n’habillerons bébé que le matin.
Je suis vraiment ravie de la façon dont tout s’est déroulé, et mon conjoint aussi. Nous en parlons encore régulièrement, deux semaines après, avec beaucoup de satisfaction et une grande fierté.
Le but en choisissant l’AAD était d’éviter un accouchement médicalisé, le stress de savoir quand partir à la maternité, et aussi de permettre au bébé d’éviter des examens invasifs et pas forcément utiles de notre point de vue.
Pour ma première fille, par exemple, le cordon (très court) a été clampé et coupé dès sa sortie, alors que mon souhait était d’attendre qu’il ait cessé de battre.
J’avais eu une épisiotomie non consentie (on ne m’a rien demandé), même si je n’en ai pas souffert, le principe me gêne.
Ma fille m’avait été laissée une heure peut-être (ce qui est déjà bien apparemment pour une maternité!) avant d’être emmenée pour être pesée, mesurée, aspirée, habillée… en présence de son Papa)
Le séjour à la maternité n’était pas du tout reposant, avec le passage des aides-soignantes et sages-femmes toutes les 2h ou 3h pour voir si bébé tétait, et me prendre la tension, etc, etc.
Cette fois, rien de tout ça. Le cordon (très long cette fois, semble t’il!) a été coupé plusieurs heures après l’accouchement, d’ailleurs il a ensuite séché très vite (en une semaine, il était tombé, nous étions stupéfaits!), bébé a donc profité de tout le sang possible. Le placenta a été enterré dans le jardin, dans le parterre de rosiers.
Pas d’examen invasif, et tout a été fait (pesée, mesure) sur le lit dans notre chambre, toujours en ma présence et celle du Papa.
J’ai eu une déchirure, mais après examen le SF (et surtout sa collègue) ont décidé qu’il ne servait à rien de recoudre. De fait, ça n’a jamais été douloureux, et deux semaines après je peux confirmer que ça cicatrise très bien.
Aucune pression d’aucune sorte pour nourrir bébé toutes les X heures : j’ai donc décidé d’emblée de la laisser dormir, d’en profiter pour dormir aussi, et de la mettre au sein dès qu’elle s’éveillait.
Ça a été efficace puisque la montée de lait s’est faite en trois jours, et qu’à J+5 elle avait repris et même dépassé son poids de naissance !
J’ai pu me reposer tout le lendemain de l’accouchement (me suis juste levée pour manger et aller aux toilettes!)
J’ai eu la chance d’avoir ma marraine (et mon parrain pour le w-e suivant) pendant la semaine qui a suivi la naissance. C’était vraiment très chouette puisque j’ai pu leur confier bébé, quand Papa était occupé, pour aller aux toilettes par exemple Mais aussi et surtout parce qu’ils ont pu s’occuper de l’ainée : l’emmener à l’école, aller la voir lors des réveils nocturnes, jouer avec elle, lui lire des histoires, l’emmener en balade… Ils ont été adorables et ont indubitablement joué un rôle important pour que la transition soit douce pour elle.
Ma crainte principale avec l’AAD concernait l’ainée d’ailleurs : comment la gérer pendant l’accouchement ? Sur qui compter si je devais être transférée (puisque le Papa serait aussi venu à l’hôpital) ? Avoir quelqu’un de confiance à la maison pour s’en occuper était le mieux pour moi (je ne voulais pas trop la perturber ni perturber son quotidien, là elle a pû aller à l’école le lendemain, toute contente de raconter que sa sœur était née!)
Bref, si c’était à refaire, je le referai sans problème (d’ailleurs je dois être un peu barge parce que ces jours-ci, je me disais qu’en faire un troisième ne serait pas trop difficile… bon, ensuite on a eu une nuit « de folie » et ça a calmé mes ardeurs XD)
L’AAD est vraiment quelque chose que je conseillerai à toutes celles qui mènent une grossesse sans problème, et qui ont la possibilité 1) de trouver une sage-femme de confiance et 2) d’avoir un hopital pas trop loin « au cas où » (je trouve que c’est rassurant de se dire qu’en cas de pépin, on est vite transféré).
Et voilà !