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Vos accouchements

Pangolin

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Merci @Mamandupetitpoulet.
Cela fait des mois que je n'ose pas lire ce fil, qui remue trop de trucs en moi. Ton tĂ©moignage est un des premiers que je lis, et c'est magnifique đŸ„°
Exactement ce dont j'avais besoin, savoir qu'on peut bien vivre son accouchement mĂȘme quand ce n'est pas l'accouchement dont on aurait rĂȘvĂ© (une heure de poussĂ©e quand mĂȘme!), et mĂȘme quand on a eu une grossesse pourrie.
Je vais peut-ĂȘtre finir par oser en lire d'autres.
 

Carine2597

Colostrum
Bonjour Ă  toutes,
Voici mon récit d'accouchement d'il y a quelques mois.
Tout commence Ă  3h du matin ou j'ai commencĂ© Ă  avoir pas mal de contractions rapprochĂ© comparĂ© Ă  la veille, je dis Ă  mon mari de ce lever et de commencer Ă  prendre les bagages, pendant ce temps je me prends une bonne douche, je vois que ça me fait du bien mais que je sent que ça accĂ©lĂ©re, je monte dans la voiture (ont a 25min de routes jusqu'Ă  la maternitĂ©e) et je commence Ă  souffrir et j'avais envie de pousser naturellement quand j'ai senti le bouchon muqueux (exploser) , je dis Ă  mon mari tkt continue je gĂšre, j'Ă©tais en suenceur et j'avais tellement mal que la seule chose est que j'avais envie qu'il sorte. Par chance je m'Ă©tais mise en robe et Ă  3h35 du matin je dis Ă  mon mari STOP!!! Je commence Ă  sentir que bĂ©bĂ© descend, je fais quelques poussĂ© et je commence Ă  sentir ça tĂȘte. En panique mon mari appel le 18 et pendant ce temps lĂ  il c'Ă©tait garĂ© en bordure de forĂȘt. MĂȘme pas 5min plus tard quesque je sens venir mon petit bĂ©bĂ© đŸ„șđŸ„° . Mon petit Mathieu est donc nĂ©e au milieu de la route le 17/02/24 et une foie les pompiers arrivĂ©e tout le monde Ă©tais heureux 😌
 

Masylasw

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Bonjour Ă  toutes,
Voici mon récit d'accouchement d'il y a quelques mois.
Tout commence Ă  3h du matin ou j'ai commencĂ© Ă  avoir pas mal de contractions rapprochĂ© comparĂ© Ă  la veille, je dis Ă  mon mari de ce lever et de commencer Ă  prendre les bagages, pendant ce temps je me prends une bonne douche, je vois que ça me fait du bien mais que je sent que ça accĂ©lĂ©re, je monte dans la voiture (ont a 25min de routes jusqu'Ă  la maternitĂ©e) et je commence Ă  souffrir et j'avais envie de pousser naturellement quand j'ai senti le bouchon muqueux (exploser) , je dis Ă  mon mari tkt continue je gĂšre, j'Ă©tais en suenceur et j'avais tellement mal que la seule chose est que j'avais envie qu'il sorte. Par chance je m'Ă©tais mise en robe et Ă  3h35 du matin je dis Ă  mon mari STOP!!! Je commence Ă  sentir que bĂ©bĂ© descend, je fais quelques poussĂ© et je commence Ă  sentir ça tĂȘte. En panique mon mari appel le 18 et pendant ce temps lĂ  il c'Ă©tait garĂ© en bordure de forĂȘt. MĂȘme pas 5min plus tard quesque je sens venir mon petit bĂ©bĂ© đŸ„șđŸ„° . Mon petit Mathieu est donc nĂ©e au milieu de la route le 17/02/24 et une foie les pompiers arrivĂ©e tout le monde Ă©tais heureux 😌
Woow!
Alors lĂ  chapeau madame :jap: :pom pom:
C’était le timing, point !

Personne pour perturber ce moment, je suis fan. Bon j’imagine que ça devait ĂȘtre lĂ©gĂšrement flippant quand mĂȘme

 

MmeMarguerite

Fontaine de lait
Bonjour Ă  toutes,
Voici mon récit d'accouchement d'il y a quelques mois.
Tout commence Ă  3h du matin ou j'ai commencĂ© Ă  avoir pas mal de contractions rapprochĂ© comparĂ© Ă  la veille, je dis Ă  mon mari de ce lever et de commencer Ă  prendre les bagages, pendant ce temps je me prends une bonne douche, je vois que ça me fait du bien mais que je sent que ça accĂ©lĂ©re, je monte dans la voiture (ont a 25min de routes jusqu'Ă  la maternitĂ©e) et je commence Ă  souffrir et j'avais envie de pousser naturellement quand j'ai senti le bouchon muqueux (exploser) , je dis Ă  mon mari tkt continue je gĂšre, j'Ă©tais en suenceur et j'avais tellement mal que la seule chose est que j'avais envie qu'il sorte. Par chance je m'Ă©tais mise en robe et Ă  3h35 du matin je dis Ă  mon mari STOP!!! Je commence Ă  sentir que bĂ©bĂ© descend, je fais quelques poussĂ© et je commence Ă  sentir ça tĂȘte. En panique mon mari appel le 18 et pendant ce temps lĂ  il c'Ă©tait garĂ© en bordure de forĂȘt. MĂȘme pas 5min plus tard quesque je sens venir mon petit bĂ©bĂ© đŸ„șđŸ„° . Mon petit Mathieu est donc nĂ©e au milieu de la route le 17/02/24 et une foie les pompiers arrivĂ©e tout le monde Ă©tais heureux 😌
Wahou !! Quelle sang froid tu as eu !!
Impressionnant !
 

cosmic_b

PĂ©riode de pointe
Adhérent(e) LLLF
C'Ă©tait il y a 3 mois et je ne me lasse pas de le raconter !
Je commencerai par dire que j'ai eu une grossesse idyllique, avec un suivi au top du top en maison de naissance. Alors malgré ma tendance à l'anxiété, j'étais plutÎt sereine en l'imaginant.
Le terme Ă©tait prĂ©vu pour le 7 fĂ©vrier mais dans ma tĂȘte, BĂ©bĂ© (dont on ne connaissait pas le sexe) arriverait le 2, comme mon grand pĂšre, avec dĂ©but du travail le 1er.
Le 1er fevrier donc, je passe ma journée au potager, comme d'habitude. Je sens bien quelques contractions mais j'ai un gros chantier d'irrigation que je veux terminer. Et puis les contractions ce mois ci, c'est pas ce qui manque...
Vers 16h30 je termine mes branchements et me cache derriÚre un arbre pour faire pipi. Tiens tiens, ça ressemble bien à un bouchon muqueux ce truc dans ma culotte !
Je prĂ©viens mon amoureux que j'ai terminĂ©, que j'ai mal au dos, que je vais rentrer par mesure de prĂ©caution parce que mĂȘme si on peut perdre le bouchon bien longtemps avant l'accouchement, la petite sonnette d'alarme dans ma tĂȘte est bien prĂ©sente. Mais je lui dis aussi qu'il peut prendre son temps, pour terminer ce qu'il avait commencĂ©, qu'il n'y a rien d'urgent.
ArrivĂ©e dans la voiture je commence Ă  comprendre que quand mĂȘme, quelque chose est en train de se passer. Durant les 15 minutes de trajet jusqu'Ă  la maison je ne pense plus qu'Ă  une chose : prendre un bain chaud pour voir si les contractions se calment, et aussi aller vĂ©rifier l'Ă©tat de mon col avec mes doigts.
C'est ce que je fais en arrivant. Les contractions ne passent pas. Je mets les doigts et je sens que c'est dur au fond, pas comme d'habitude, avec un bourrelet tout autour. Évidemment je suis pas experte, il faudrait que j'appelle la sage femme. Allez, je sors du bain ! Et lĂ  OUPS une petite flaque sur le tapis, pas grand chose, mais un peu de sang dedans quand mĂȘme, et puis c'est dĂ©jĂ  une nouvelle contraction ça ? La derniĂšre date de mĂȘme pas 5 minutes, c'est trop rapprochĂ©, ça va pas, comment on va faire pour rouler plus d'une heure jusqu'Ă  la maison de naissance ?
Non non non, calme toi, appelle la sage femme, appelle le chéri, tout va bien.
Évidemment entre deux contractions je suis parfaitement moi-mĂȘme donc la sage femme ne me prend pas vraiment au sĂ©rieux "Ă  ta voix je pense qu'on a le temps donc trouvez votre petit Airbnb, dirigez vous par ici et quand vous ĂȘtes installĂ©s on se rappelle"
Le chéri rentre en catastrophe, tout sale du potager, et me trouve accroupie dans la chambre en train d'essayer de réserver un hÎtel pour la nuit, il est déjà 18h donc difficile de réserver un Airbnb
--pause-- je précise un peu cette histoire d'hÎtel et d'airbnb pour celleux qui ne connaßtraient pas le fonctionnement des maisons de naissance : en fait on ne dort pas sur place, une fois l'accouchement terminé si tout va bien on rentre chez soi et le suivi post partum se fait à domicile, mais quand on vit loin de la maison de naissance, il est conseillé de prendre un logement pour 3 ou 4 jours afin que la sage femme puisse assurer le suivi. --fin de la pause--
L'amoureux prend les choses en main, il nous trouve un hĂŽtel avec baignoire Ă  2 pas de la maison de naissance, prĂ©pare une glaciĂšre avec des snacks, de l'eau, et la montagne de crĂȘpes qu'on avait faites le matin mĂȘme, pendant que je finis tant bien que mal de me prĂ©parer, il est 19h je monte pĂ©niblement dans la voiture "Attends il faut que j'arrose les semis, on va ĂȘtre absents 4 jours"
Je rĂąle dans ma barbe, je vais quand mĂȘme pas accoucher sur la route pour 3 semis ?
On est enfin partis ! La position semi-allongée dans la voiture est la pire, je me mets à beugler toutes les 5 minutes, mon amoureux en pleure tellement il est décontenancé par la violence et la rapidité du truc, il est pratiquement 21h quand on arrive à l'hÎtel. Là il faut la jouer fine, je vais pas m'écrouler et hurler dans le hall, donc il part seul récupérer les clefs de la chambre et repérer le trajet, puis revient me chercher. On attend la prochaine contraction et on y va, vite vite !!
Enfin dans la chambre. Ça pue la cigarette mais tant pis. Il fait couler un bain, les 3 premiĂšres contractions dans l'eau sont un soulagement, je mange une banane en prĂ©vision du marathon. Et puis soudain, l'eau chaude ne fait plus de bien, ou alors c'est cette fichue position sur le dos, oh punaise, CA POUSSE ! Je veux pas accoucher lĂ , dans une chambre d'hĂŽtel qui pue la clope, vite vite appelle la sage femme !
"Elle file Ă  la maison de naissance prĂ©parer la chambre, elle nous rappelle quand tout est prĂȘt"
Je sors de l'eau, du sang sur le tapis, sur la serviette, tant pis. Je beugle toujours à intervalles réguliers, je ris un peu entre deux en pensant à nos voisins de chambre qui doivent sérieusement se questionner !
Je roule sur le lit mĂȘme pas dĂ©fait, aucune position ne me soulage, je m'accroupis au sol, punaise ça pousse ! Les minutes s'allongent comme des heures, enfin la sage femme rappelle ! A nouveau, il faut ĂȘtre prudents pour traverser le hall sans que je m'Ă©croule au milieu. Les gens de l'accueil nous regardent bizarrement.
La voiture, la torture. Mais déjà, je m'endors entre 2 contractions.
22h30 nous arrivons Ă  la maison de naissance, enfin ! Le stress retombe, ça y est je suis en sĂ©curitĂ© ! Ça y est je retrouve mes repĂšres. La sage femme qui m'a suivie ces derniers mois, la lumiĂšre tamisĂ©e de la chambre orange, la stagiaire rencontrĂ©e au dernier rendez vous. Tout va bien. Par terre, devant le lit, il y a un matelas couvert d'alaises jetables
"Tu fais comme tu le sens, tu t'installes comme tu te sens bien"
Je me dĂ©shabille, vite vite avant la prochaine contraction, et puis je tombe au sol, prĂȘte Ă  faire mon travail.
Ça pousse, de plus en plus. Je suis Ă  quatre pattes, et entre chaque contraction je me jette en avant sur les oreillers que mon chĂ©ri a Ă  peine le temps de glisser entre mon front et le sol. Magistral, il jongle entre oreillers, verre d'eau, fruits secs, banane, petites blagues, mais je suis dĂ©jĂ  dans l'autre monde.
"Je vais me déchirer ça brûle"
"Mais non tu vas pas te déchirer, tu veux que Cyril te mette un gant mouillé sur le périnée quand tu pousses ?"
"Ok"
Certes, je suis trÚs lucide sur ma position et l'angle de vue de mon chéri désormais derriÚre moi en train de me rafraßchir la pépette, mais ça n'a plus vraiment d'importance, et je n'ai pas envie de m'encombrer l'esprit avec cette pensée. Allez hop, au rebut ! Est ce que c'est du caca sur mon pied ? Probablement. Bon j'étais prévenue. Allez, au rebut aussi. On se concentre sur cette boule énorme que je sens avancer.
"Ça fait une grosse boule lĂ , c'est gros, t'es sĂ»re que je vais pas me dĂ©chirer ?"
"C'est la tĂȘte de ton bĂ©bĂ©, tu veux aller toucher ?"
Doucement, un peu apeurée, je touche cette masse
"Non mais c'est pas la tĂȘte du bĂ©bĂ©, c'est Ă  moi ce que je touche, tu veux pas aller voir s'il te plaĂźt ça me rassurerait"
"OK je vais mettre ma main, c'est bon pour toi ?"
"Vas y"
"Si si c'est la tĂȘte de ton bĂ©bĂ©. Tu sais ce qu'on peut faire ? Tiens Cyril passe derriĂšre elle et assieds toi sur le lit, comme ça elle peut s'accrocher Ă  tes jambes. Je vais mettre un miroir comme ça tu vois ce que tu fais d'accord ?"
"Ok"
Et lĂ , accroupie, suspendue aux genoux de mon chĂ©ri, je vois sous moi cette boule de cheveux qui commence Ă  apparaĂźtre. Avec chaque contraction elle sort, puis rentre Ă  nouveau quand la contraction passe. C'est le moment de tout donner, alors j'y vais. Une fois la tĂȘte passĂ©e, on m'a expliquĂ© que j'aurai un temps de rĂ©pit avant les Ă©paules alors je peux le faire, je sais que je peux.
Je pousse, et je vois cette boule de cheveux qui grossit, plus rien n'existe que le reflet du miroir placé sous moi, et puis plif plaf plof mon bébé dégouline de moi, et les sage femmes jusque là calmes et discrÚtes s'affairent autour comme des petites fourmis, elles frictionnent, elles remplacent les alÚses, et bébé pleure et moi aussi, et Cyril aussi, et je prends cette petite chose contre moi pour la réchauffer et puis quelqu'un demande
"Alors, finalement, fille ou garçon ?"
Il est 00h11, et je leur dis :
"On vous présente InÚs"

Quelques minutes plus tard, Cyril coupe le cordon un peu court pour que je puisse délivrer le placenta dont on prendra l'empreinte sur une feuille A3, magnifique arbre de vie.
Puis tétée d'accueil, vérification que tout se passe bien, on mange quelques crepes et puis enfin la sage femme prononce les mots magiques : "il est déjà 2h du matin, vous pouvez dormir ici quelques heures, demain je reviens vers 10h" entre la chambre d'hÎtel qui pue et mon cocon d'ocytocine le choix est vite fait !

Bien sûr je ne dors pas de la nuit, bien sûr. Vers 7h je partage une autre crepe avec la femme de ménage. Et puis on file. Il faut repasser par l'hÎtel rendre les clefs et récupérer le chargeur que Cyril a oublié. Moi je reste dans la voiture avec bébé. On rira encore longtemps de s'imaginer leur point de vue à eux : "ils sont arrivés à deux Mr l'Agent, elle a beuglé une heure et ils sont repartis. Il est revenu tout seul et tout ce qu'ils ont laissé c'est du sang sur le tapis... elle, on ne l'a jamais revue"

Le reste, c'est l'histoire en train de s'Ă©crire... mais je l'avais bien dit qu'elle naĂźtrait le 2 !
 
DerniĂšre Ă©dition:

Framboisine

PĂ©riode de pointe
Adhérent(e) LLLF
Bravo et fĂ©licitations @cosmic_b pour cet accouchement rondement menĂ© đŸ’ȘđŸ„°

Je beugle toujours à intervalles réguliers, je ris un peu entre deux en pensant à nos voisins de chambre qui doivent sérieusement se questionner !
C clair qu'en dehors du contexte de la maternité ils ont dû se demander ce qu'il se passait !

Pendant mon 1er accouchement, 2-3h avant d'accoucher, on entendait une femme crier fort dans une salle Ă  cĂŽtĂ©, c t impressionnant vu de l'extĂ©rieur. On s'est regardĂ© avec mon mari, interloquĂ©s et en se demandant Ă  quelle sauce j'allais ĂȘtre mangĂ©e 😅
G dû faire peur à qqs femmes aussi au moment d'accoucher s'il y en avait en travail dans les salles à cÎté...
 

Sekhmet

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
On rira encore longtemps de s'imaginer leur point de vue à eux : "ils sont arrivés à deux Mr l'Agent, elle a beuglé une heure et ils sont repartis. Il est revenu tout seul et tout ce qu'ils ont laissé c'est du sang sur le tapis... elle, on ne l'a jamais revue"
Franchement je rigolerais bien de les rappeler un peu plus tard pour leur demander xD

Magnifique récit <3 Vous avez géré :)
 

aurellly

Hyperlactation
Coucou, je remonte ce post, car j'aime tant vous lire chĂšres MĂšres-Veilleuses....

(J'ai déjà raconté mes 4 accouchements à la maison, page 6, 11, et 12 ;) )
 
DerniĂšre Ă©dition:

Mamandupetitpoulet

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Bon bon bon, me revoici pour le rĂ©cit de l’accouchement tout tranquille du gros pĂ©pĂšre (qui porte donc bien son nom).


C’était une grossesse un peu plus simple que la prĂ©cĂ©dente niveau moral, sans aucun souci physique. Beaucoup de monde s’inquiĂ©tait de me voir accoucher prĂ©maturĂ©ment (alors que je n’ai jamais eu la moindre alerte ou contraction pendant la grossesse), et c’est donc avec un fort esprit de contradiction que j’ai retenu mon bĂ©bĂ© jusqu’au jour du terme.



J’avais Ă  nouveau trĂšs hĂąte d’accoucher pour ĂȘtre dĂ©barrassĂ©e de cet Ă©tat de grossesse que je ne supporte pas, et surtout pouvoir revivre ce moment, car j’adore accoucher. Nous avions travaillĂ© avec ma SF sur comment gĂ©rer les contractions, car c’était cela qui m’avait fait dĂ©faut pour le premier, j’étais restĂ©e paralysĂ©e par la douleur. J’envisageais un accouchement sans pĂ©ridurale, mais sans grande conviction 😅


A noter Ă©galement que je connaissais trĂšs bien la maternitĂ© dans laquelle j’avais prĂ©vu d’accoucher : une petite maternitĂ© de niveau 1, Ă  30 minutes de chez moi (mais ça valait vraiment le coup de faire ce trajet supplĂ©mentaire), dans laquelle j’avais fait un stage de 2 mois au cours de l’étĂ© (j’étais donc enceinte de 4-5 mois). Je connaissais toute l’équipe, les SF et les auxiliaire, les locaux, le fonctionnement, et j’avais eu l’extraordinaire opportunitĂ© d’assister Ă  3 accouchements au cours de mon stage. J’étais en terrain connu.



La grossesse se dĂ©roule donc bien, sans aucune contraction. DĂšs le rdv du 9eme mois, mon col est ouvert Ă  2 et bĂ©bĂ© appuie bien dessus. La SF me donne le rdv du terme mais sans conviction, persuadĂ©e que je vais accoucher avant. RatĂ© ! Je me prĂ©sente donc Ă  la maternitĂ© le jour du terme, Ă  8h30. J’ai dĂ©posĂ© mon Zazou Ă  la crĂšche Ă  l’ouverture, prĂ©venu sa rĂ©fĂ©rente que j’allais faire un check-up Ă  la mater et que je reviendrais le chercher le soir. J’avais quand mĂȘme pris mon sac de maternitĂ© au cas oĂč.


Je suis accueillie Ă  la mater par une SF que je connais et que j’aime bien, ainsi que son Ă©tudiante. Je fais un monito, nickel, l’étudiante m’examine. Le col est toujours ouvert Ă  2, voire 3, bĂ©bĂ© appuie bien mais aucune contraction. J’accepte un dĂ©collement des membranes, pas si douloureux que prĂ©vu. Elles sortent de la piĂšce en me disant que cela se dĂ©clenchera sĂ»rement le lendemain, que tout se passe bien. Je dois revenir dans 2 jours pour un contrĂŽle, on fait juste l’écho de contrĂŽle et je peux rentrer chez moi.


Le gynĂ©co arrive, blablate gentiment, me donne l’estimation du poids du bĂ©bĂ©, regarde son cƓur qui va bien, puis je vois qu’il ne dit plus rien et insiste Ă  plusieurs endroits sur l’écho. Je sais ce qu’il cherche, je lui demande donc s’il y a toujours du liquide. Il continue Ă  chercher, puis prend toutes ses prĂ©cautions pour me dire que non, il n’y en a plus assez, et que dans ces conditions, ils ne peuvent pas me laisser rentrer chez moi, le bĂ©bĂ© va bien mais on ne peut pas laisser durer la situation.



Je comprends donc qu’il cherche Ă  me prĂ©parer Ă  un dĂ©clenchement. Il me demande si je suis ok avec ça, je le « rassure » tout de suite en disant que ça me va parfaitement, le plus important c’est d’avoir un bĂ©bĂ© en bonne santĂ© Ă  la fin, peu importe la mĂ©thode. Il va prĂ©venir la SF de garde et son Ă©tudiante.


Pendant ce temps j’avertis mon mec (il doit se faire dĂ©poser par ses parents puisque j’ai pris la voiture pour aller Ă  ce rdv), ma mĂšre, 2 copines Ă  qui je pose la question qui me taraude : mais si on me dĂ©clenche, ça va ĂȘtre chaud patate de le faire sans pĂ©ri non ? Ma copine trouve les mots qu’il faut : « tu as eu tellement mal et ça s’est passĂ© tellement vite pour Zazou que c’est comme si tu avais dĂ©jĂ  vĂ©cu un dĂ©clenchement, tu connais et ton corps aussi. Tu peux tenter si tu veux ».


La SF revient avec son Ă©tudiante, et m’annonce qu’au vu de la dilatation de mon col, je vais ĂȘtre dĂ©clenchĂ©e par une perf d’ocytocine et qu’on va s’installer direct en salle d’accouchement. Je suis suprise, mes affaires sont dans la voiture, mon mec n’est pas lĂ , mais elles me rassurent en disant que je ne vais pas accoucher dans la minute.

Elles me demandent quel est mon projet d’accouchement, je dis que je voudrais essayer sans pĂ©ri. Aucun problĂšme pour elles, elles m’aident Ă  enfiler la blouse, me mettent la perf dans le bras et me donnent un ballon sur lequel m’assoir. Puis elles repartent. Il est 10h30. LĂ  c’est trĂšs Ă©trange, je suis dans une piĂšce froide, aucune contraction, assise sur un ballon, seule, et j’ai un peu de mal Ă  intĂ©grer que ça y est c’est maintenant. En mĂȘme temps, je suis soulagĂ©e d’ĂȘtre prise en charge par le corps mĂ©dical, je me sens bien.


Mon mec finit par arriver Ă  11h, il s’assoit tranquille, « ça y est c’est pour bientĂŽt ? », lui aussi Ă  un peu de mal Ă  conscientiser le truc, mais on se fait tranquillement Ă  l’idĂ©e. Je suis la seule Ă  accoucher ce jour, donc on est Ă  la cool avec les SF. L’étudiante SF repasse vers 12h, le monito dit que j’ai 3 contractions toutes les 10 minutes, je ne les sens pas, l’étudiante est surprise car ça avance bien.

Vers 12h30, ça y est, je sens les contractions. C’est lĂ©ger, mais ça arrive. Comme un petit chatouillis dans le bas ventre. 13h : je commence Ă  souffler Ă  chaque contraction comme me l’a appris ma SF, en 3 inspirations la contraction est terminĂ©e, ça m’aide. La douleur est facile Ă  supporter.

13h30 : les SF demandent si je veux ĂȘtre examinĂ©e, je suis Ă  4 cm. Je pars aux toilettes entre 2 contractions, mon mec les chronomĂštre car le monito les enregistre mal. Je reviens des toilettes, je commence Ă  avoir vraiment mal. Mon mec me demande si les contractions ne se sont pas rapprochĂ©es, on compte grĂące Ă  l’horloge et effectivement environ 1 minute entre chaque.

Je souffle, mais la douleur commence Ă  ĂȘtre trĂšs intense. Je suis Ă  4 pattes par terre, appuyĂ©e sur le bord du lit. Je souffle toujours Ă  chaque contraction, je tiens 2 inspirations mais je perds les pedales sur la 3eme, ca fait trop mal. J’ai le temps de relever la tĂȘte pour regarder mon mec entre chaque, il finit par appeler les SF.

14h : elles proposent de me rĂ©examiner, je suis Ă  7 cm. LĂ  ça fait tilt dans mon cerveau, j’étais Ă  7 quand je suis arrivĂ©e Ă  la mater pour accoucher de Zazou, je connais cette douleur mais j’ai pas envie d’aller au delĂ , je ne m’en sens pas capable. Je demande la pĂ©ri. L’anesthĂ©siste arrive vite mais met 1.000 ans Ă  se prĂ©parer, je suis assise au bord du lit, je douille. 14h30 pĂ©ri posĂ©e, la SF me rĂ©examine je suis Ă  9.


La pĂ©ri met un bout de temps Ă  faire effet, on peut la doser soi-mĂȘme donc je rappuie sur le bouton 1 ou 2 fois, mais je n’ose pas plus. Au final, au bout de 15 minutes, la pĂ©ri fait effet, je ne sens plus rien. Je suis soulagĂ©e, bien couverte, je m’autorise Ă  somnoler. Le gynĂ©co qui avait demandĂ© le dĂ©clenchement repasse me voir pour prendre des nouvelles (je rappelle que je suis la seule Ă  accoucher, il a le temps), voit le monitoring et s’exclame « ah mais vous ĂȘtes Ă  9, vous n’avez pas besoin de moi » et repars.


L’étudiante SF passe me voir plus tard, me demande comment j’envisage la poussĂ©e. Je lui explique que pour l’accouchement de Zazou, j’avais mis trĂšs longtemps Ă  pousser, que j’ai un peu peur de ne pas rĂ©ussir Ă  nouveau et que je souhaiterai qu’elles me laissent d’abord pousser un peu seule avant de compter les 20 minutes. Elle acquiesce.


Plus tard, nouvel examen, bĂ©bĂ© est bien engagĂ©, on peut commencer la poussĂ©e. Il doit ĂȘtre 16h30 ? Elles s’installent en papotant, on rigole, me demande de mettre les pieds dans les Ă©triers et lĂ  on se rend compte que je ne peux plus soulever la jambe gauche. Oups, la pĂ©ri a Ă©tĂ© trop dosĂ©e ! La SF pose ses doigts sur mon col ou la tĂȘte du bĂ©bĂ©, en me demandant si je sens ses doigts. Non. Elle me rĂ©pond penaude que c’était Ă  cet endroit qu’il fallait diriger la poussĂ©e. Bon on fera sans sensation, j’essaie dĂ©jĂ  de ressentir les contractions mais c’est pas vraiment ça.


16h45: dĂ©but de la poussĂ©e. 1er cycle, j’entends l’étudiante SF m’encourager « c’est trĂšs bien ce que vous faites, continuez ». Sur les 3 accouchements que j’avais vu + le prĂ©cĂ©dent mien, je savais que les SF encouragent toujours la maman comme si elle allait accoucher dans la seconde, mĂȘme si cela n’était pas du tout le cas. Je mets la voix de la SF de cĂŽtĂ©, garde les yeux fermĂ©s et continue de pousser.

2Ăšme cycle de poussĂ©e : « il descend bien votre bĂ©bĂ©, c’est bien continuez ».

16h49. 3Ăšme cycle de poussĂ©e : « ça y est arrĂȘtez de pousser, il est lĂ  votre bĂ©bĂ© ! » Euh
 quoi ? đŸ€ŻđŸ€Ż Je ne sens rien, j’ouvre les yeux, regarde mon mec, lui demande si c’est une blague. Lui : « ah non non pas du tout, je vois la tĂȘte ».


Et c’est lĂ  qu’on me pose un gros bĂ©bĂ© tout violacĂ© sur le ventre. J’ai rien compris, Chouchou non plus car il a mis un peu de temps Ă  atterrir et crier, et puis j’ai voulu le prendre un peu mieux quand tout Ă  coup : « monsieur, vous allez prendre le bĂ©bĂ© en peau Ă  peau. Madame, nous allons devoir vous faire une rĂ©vision utĂ©rine la membrane de la poche des eaux n’a pas Ă©tĂ© expulsĂ©e ». Argh. On rappelle l’anesthĂ©siste pour rajouter une dose d’anesthĂ©siants. On attend 10 minutes. La SF est toute prĂ©cautionneuse, elle insĂšre sa main petit Ă  petit, et c’est lĂ  que je remercie l’anesthĂ©siste pour la pĂ©ri bien chargĂ©e car je n’ai absolument rien senti.


Une fois la rĂ©vision utĂ©rine terminĂ©e, je rĂ©cupĂšre mon gros pĂ©pĂšre et je le mets au sein. Il prend super bien puis se rendort. DĂ©jĂ  le futur bĂ©bĂ© cool et calme dont on a eu la chance de faire la rencontre đŸ„°. On est raccompagnĂ©s en chambre par la SF et le gynĂ©cologue qui devait bien s’ennuyer et avait dĂ©cidĂ© de papoter un peu, et puis c’était parti đŸ„°đŸ€©


Edit : c’est super long dĂ©solĂ©e, mais je veux vraiment tout me rappeler 🙈
 

Pauline C

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Je peux raconter les miens si vous ĂȘtes en manque de lecture, je ne l’ai pas fait encore
mais y a rien de trĂšs stylĂ©.

Pour ma grande, j’ai accouchĂ© Ă  40+4, j’étais au bar quand les contractions ont commencĂ©. Je suis rentrĂ©e chez moi Ă  pied, mon mec est restĂ© un peu avec nos amis, puisque j’avais juste un peu mal au ventre. Petit tour Ă  la mater vers minuit, c’est lancĂ© mais un peu tĂŽt, on rentre Ă  la maison (on habite Ă  50m). Le lendemain est un dimanche, mon compagnon est d’astreinte. Nuit blanche pour moi Ă  essayer de lire Watchmen, tout en faisant les cent pas dans le salon. Je m’assoupis en fin de nuit, me force Ă  manger, Ă  11h j’y retourne Ă  pied avec mes affaires. La sage-femme me confirme que c’est bien parti mais encore un peu tĂŽt, j’ai assez mal. J’appelle mon mec pour lui dire que je ne vais pas tarder Ă  passer en salle. Il ne rĂ©alise pas, en salle de quoi ? Apparemment il lui faut un peu de temps pour intĂ©grer l’info. J’appelle son chef pour lui dire de le laisser partir. Il me rejoint vers midi, on doit marcher un peu. On squatte l’internat, je gĂ©mis Ă  4 pattes tandis que lui passe ses nerfs sur le flipper. On jette des coups d’Ɠil insistants aux anesthĂ©sistes qui finissent leur cafĂ©. On retourne Ă  la mater, je veux prendre l’escalier. Mauvaise idĂ©e. Je le monte Ă  quatre pattes et trĂšs lentement. La pĂ©ri est posĂ©e vers 14h30, ouf. Bonne hypotension quelques minutes aprĂšs, je tombe dans les vapes, je hurle Ă  mon mec de pousser la perf, il rĂąle aprĂšs les anesth. Ça se rĂ©tablit vite. L’aprĂšs-midi passe doucement. J’ai les jambes dans du coton, j’adore, c’est tellement bien de ne plus avoir mal. Changement de Sf Ă  20h30, on s’installe, le bĂ©bĂ© ne tolĂšre plus trĂšs bien. FlĂ»te, mon mec vient de partir chercher un burger. Il rapplique. Je pousse, je ne me rends pas trop compte mais ça commence Ă  chauffer sur le monito. Ça ne passe pas. J’entends un coup de ciseaux. Je lance que j’ai entendu les ciseaux, nan mais ho. Ma fille sort avec une petite circulaire qui commençait Ă  gĂȘner. Elle va bien. Y a bien eu un coup de ciseaux, on me recoud.



Pour le deuxiĂšme, c’était au dĂ©but du confinement, lĂ  encore aller retour mais 30mn de voiture cette fois, ouille. J’avais fait un faux travail une semaine avant, les contractions ont cĂ©dĂ© alors que je mettais le sac dans le coffre. Cette fois je fais les cent pas dans l’hĂŽpital dĂ©sert au milieu de la nuit. C’est bizarre. Tout le monde est masquĂ©. Tout est feutrĂ©. Mon mari peut rester. Tout se passe bien, j'ai moins mal que la premiĂšre fois. Je tarde un peu Ă  faire des bolus, on essaie le MEOPA, j'ai mal, je panique, l'IADE charge la pĂ©ri, je me calme et pouf, mon fils est lĂ . On se fait la rĂ©flexion que ce bĂ©bĂ© pleure beaucoup quand mĂȘme. Ça se confirmera.



Pour les jumelles, dĂ©clenchement par rupture des membranes. J’arrive Ă  8h aprĂšs un solide petit dĂ©jeuner (on a essayĂ© de me faire venir Ă  jeun, quelle blague). Le travail se lance tranquillement, je fais le tour de l’hĂŽpital au pas de charge en faisant coucou Ă  tout le monde, complĂštement dopĂ©e Ă  l’adrĂ©naline, pour que ça aille vite. C’est la premiĂšre fois que je connais des contractions Ă  poche rompue, ça fait trĂšs mal. Au bout d’une heure et demi, je n’en peux plus, j’ai envie d’embrasser l’interne d’anesthĂ©sie quand il arrive. On me dit que je suis formidable, j’essaie de blaguer en disant que je sais qu’ils disent ça Ă  tout le monde mais d’un filet de voix inaudible, ça tombe Ă  plat. Je fais la sieste. Je grignote en loucedĂ©. Des gens passent se prĂ©senter. Tout le monde est adorable. A 19h15, ça commence Ă  s’activer, et lĂ  c’est le dĂ©barquement ; la gynĂ©co, l’interne, 3 sage femmes, deux auxiliaires, l’anesth et l’IADE, le pĂ©diatre derriĂšre la porte. Je pousse deux fois. Eve sort. Je crois que je la prends sur moi mais je ne suis plus sĂ»re. On l’emmĂšne. Je panique parce que je ne leur ai pas donnĂ© le prĂ©nom, comment on va la rĂ©cupĂ©rer si elle n’a pas de prĂ©nom, et oĂč est son pĂšre ? Elisabeth descend dans mon ventre, c’est une sensation trĂšs bizarre, comme si elle avait pris un toboggan. Je pousse une fois, la voilĂ . On me donne les deux aprĂšs la dĂ©livrance. Il faut les installer pour tĂ©ter. Je me dis que je n’aurai jamais assez de bras et que ça va ĂȘtre trop galĂšre. Je me trompe (c’est un peu galĂšre, mais l’allaitement se passera mieux que je n’aurais pu l’espĂ©rer). Elles vont bien, pas de nĂ©onat, elles sont en forme, je sais qu’on a eu de la chance. Le brancardier n'a pas le droit de pousser le brancard jusqu'Ă  la mater si les bĂ©bĂ©s sont dans mes bras, elles doivent voyager en berceau. Je rĂąle. Il est inflexible. Je capitule. En me levant de mon lit, je me casse la figure, la pĂ©ri Ă©tait plus chargĂ©e que je pensais.

Et pour les 3 accouchements, si on m'avait tendu un micro pour me demander à chaud comment je me sentais (d'ailleurs j'ai dû le dire), je crois que mon premier cri du coeur aurait été: j'ai FAIM, nom d'une pipe.
 

Alicekaboom

Hyperlactation
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Tout pareil que @Mamandupetitpoulet, le texte était dans mes notes... C'est drÎle, ça fait seulement un an mais en le relisant, je me rends compte que j'avais déjà oublié des mini détails, j'avais bien fait de l'écrire !

On est une semaine avant le terme. Je suis en forme, mon mec dort et j'avance tranquillement sur un puzzle sur la table du salon. Je vais me coucher vers 3h.
Je suis réveillée vers 5h par une douleur inhabituelle dans le ventre. Réflexe classique, je vais aux toilettes, rien. Nouvelle douleur, pas trop vive, ce qui laisse la possibilité à mon cerveau de s'activer : tiens tiens, ce serait-y pas une contraction ?
Je retourne silencieusement dans le lit, j'ai peur de me porter la poisse en parlant trop vite de contractions, c'est peut-ĂȘtre des Braxton Hicks. Je sors mon portable et je commence Ă  chronomĂ©trer.
5h30, je réveille mon mec. "J'ai des contractions."
On discute un temps. Il me demande si ça fait trĂšs mal, je lui dis que non, ça va. C'est un moment excitant, Poupette arrive, mon corps se met en mouvement, j'ai l'impression d'ĂȘtre une spectatrice aux premiĂšres loges.
7h30, je lui dis que ça fait 2h, on part Ă  la maternitĂ©. Sur le chemin, je m'arrĂȘte rĂ©guliĂšrement pour souffler mais ça va, j'arrive encore Ă  marcher et parler. Je fais en presque 30 min le trajet qui normalement ne m'en prend que 10.
À l'accueil, bonjour madame, c'est pourquoi ? Moi, pliĂ©e en deux : c'est...hhhh...pour...hhh... accoucher!
Arrivée en salle de travail, on constate que je ne suis qu'à 1cm et on me propose de rentrer. Je serais bien restée mais je n'ose pas trop insister... Finalement, la SF se rend compte que la poche est fissurée : à mon soulagement, je reste donc.
On me montre la salle "nature" : lit, ballons, baignoire, alleluia. Je prends un bain, à ce stade les contractions sont déjà longues et rapprochées, pas de bol pour moi elles sont aussi "inefficaces". Je fais des micro sommeils de 10 secondes entre les contractions qui me réveillent en gémissant, pendant que mon mec me parle doucement et me dit que je suis wonderwoman. Il me glisse un carré de chocolat parce que j'ai faim, je le vomis de douleur immédiatement aprÚs.
Le temps commence Ă  ĂȘtre long, je sens l'Ă©nergie qui chute dangereusement et la nuit quasi blanche se faire sentir.
À 12h, on me demande si je veux la pĂ©ri, je dis oui avant qu'ils aient fini la question. À 12h30, pĂ©ri installĂ©e et efficace, je m'endors comme une pierre. On passe rĂ©guliĂšrement vĂ©rifier que tout va bien, Poupette arrive Ă  bouger assez pour qu'on ait besoin de replacer le monitoring rĂ©guliĂšrement, et moi mon col se dilate trĂšs paresseusement.
Vers 19h, mon gynĂ©co passe, c'est pour bientĂŽt. Il finit l'accouchement Ă  cĂŽtĂ© et il arrive. Je suis prĂȘte, reposĂ©e et calme, aucune apprĂ©hension.
Tout le monde se prépare. On me demande à quelle heure la poche a fissuré, je dis que je n'en sais rien. Un peu au hasard, on dit 7h30. "Il est 19h24, il faut que le bébé soit sorti à 19h30" me dit on d'un air joueur. Bien visé, je suis joueuse.
Il faut pousser, eh bien poussons. À 19h27, on me pose Poupette sur le ventre. Puis on me la reprend pour l'habiller, j'essaie de l'apercevoir derriĂšre son papa pendant que le gynĂ©co expulse le placenta. On me la ramĂšne, je la met au sein, je pleure d'Ă©motion.
La SF à cÎté trouve que la respiration est un peu fastidieuse. Elle parle de cordon autour du cou, je n'arrive pas à réconcilier son ton rassurant avec les mots qu'elle utilise. On me dit qu'il faut mettre Poupette sous oxygÚne, par précaution. La SF, mon enfant et mon mec sortent. Je passe 10 minutes les yeux rivés sur la porte. Bizarrement, je ne suis pas inquiÚte. Je connais ma fille, je l'ai sentie me faire des coups de pied dignes de Thomas Ramos, je l'ai vue rendre dingues 4 médecins échographes qui n'arrivaient pas à faire leurs mesures tellement elle bougeait, donc je n'envisage pas un seul instant qu'il puisse y avoir un réel problÚme. Juste, elle me manque.
Mon mec revient, le sourire aux lÚvres, tout va bien. On remet Poupette dans mes bras, et hop au sein. Son niveau d'oxygÚne a été surveillé pendant 3 jours mais tout allait bien.
J'ai fini le puzzle quelques semaines aprÚs, avec elle dans son couffin juste à cÎté.
 
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