Vos récits m'inspirent, je suis récente sur le forum et vous n'avez pas suivi ma grossesse mais je voulais partager mon expérience aussi...
Contexte : Ma fille est née en septembre dernier, J-1 c'était l'anniversaire de ma belle-mère et j'avoue que malgré mon immense impatience d'accoucher je croisais les doigts (et serrais les cuisses
) car je voulais que ma fille est "sa journée" à elle.
J'avais été à un rdv médical pour ma belle-mère puis dans la foulée lui avait offert un goûter d'anniversaire pour faire un truc un peu festif. J'ai été aux toilettes avant de quitter le salon de thé et j'ai eu ma 1ère vraie contraction douloureuse. Puis plus rien jusqu'à la nuit...
A la maison : A 3h du matin, les contractions douloureuses s'enchaînent. Je chuchote à mon chéri : "reste au lit, repose toi, je monte en pré travail à l'étage"
Je monte donc dans la future chambre de ma fille avec sa salle de bain attenante pour commencer mon petit programme : comédies romantiques, playlist de 20h, bain chaud et chronométrage des durées & fréquences des contractions.
Ce petit programme m'occupe jusqu'à 15h !!!
Entre temps j'ai super faim mais je n'ose pas manger et je vais régulièrement aux toilettes pour "tout vider" car mon corps ne veut se concentrer que sur l'accouchement.
Les contractions sont "dans les reins" ce n'est clairement pas agréable mais je suis tellement heureuse & excitée & prête depuis 1-2 mois que j'accepte la douleur.
Faux départ : A 15h je souhaite me rendre à la maternité pour faire un point (comment va le bébé, est ce que je suis bien dilatée, quand est-ce que j'accouche ?) mais de façon subtile et sans m'imposer quoi que ce soit mon chéri me dit qu'il est trop tôt, que je suis encore trop bavarde & souriante, qu'on risque d'attendre encore là-bas longtemps et qu'il vaut mieux - si je peux - continuer à la maison (il sait que ça me tient à cœur de vivre ça chez moi le plus possible)...du coup on sort de la voiture et on se réinstalle dans la maison pour 2h de plus.
On a regardé un dessin animé mais j'étais vraiment dans le dur, à quatre pattes la plupart du temps
Vrai départ : A 17h on prend la voiture pour 45 min de route de campagne (nids de poule, gendarmes couchés, dos d'âne...
). Expérience bien intense dans la prolongation des 14 heures précédentes. On arrive, on s'installe en salle nature et la SF me dit que je suis à "4 bons cm" en ajoutant "vous voulez la péridurale ?"
J'ai fait un sourire forcé en imaginant devoir encore tenir 5 cm soit encore plusieurs heures et j'ai entendu les mots sortir de ma bouche sans vraiment les choisir "Ce n'est pas dans notre projet de naissance". Elle a eu l'intelligence et le respect de ne pas insister & de plutôt m'encourager à tenir nos choix en me proposant un bain pour apaiser la douleur & aider la dilatation à se poursuivre
Je rentre dans le bain et là directement j'entends * POC * et je dis que je n'ai plus les contractions douloureuses dans les reins mais que maintenant je dois pousser, ça pousse, je vais pousser !
Eau à eau :
Là je marque un temps de pause pour souligner l'importance de l'accompagnement : la SF, l'auxiliaire de puériculture & mon chéri ont été incroyables ! J'étais tellement "dans ma bulle" (dans mon bain aussi
) que je n'entendais rien, je ne pensais à rien, j'étais focalisée sur ce bébé qui descendait les différents étages de mon bassin...ils ont tenu ma tête hors de l'eau (franchement j'aurais pu me noyer je pense), ils m'ont encouragée et informée - enfin mon chéri me transmettait quelques mots clefs car je n'entendais plus rien - bref un travail magnifique
Avant mon accouchement j'avais lu des témoignages de femmes qui sous le coup de l'émotion parlent assez durement voire méchamment aux équipes et je voulais absolument éviter ça, ça me tenait à cœur que ma fille naisse dans un moment de paix, de bienveillance et d'amour. A un moment, entre deux poussées, j'ai donc pleuré un "Merci de ne pas me laisser faire ça toute seule". C'est mon chéri qui me l'a dit à la fin et qui m'a aussi dit que les deux filles avaient été ultra touchées.
Peau à peau : Apres 1h 1h30 de descente je pense, il fallait que bébé sorte or je n'osais pas/plus pousser. J'avais peur en fait. Peur de la douleur qui était déjà assez intense, Peur de me déchirer, Peur d'accoucher pour la première fois quoi ! De toutes façons, la baignoire n'était destinée qu'à la dilatation pas à l'accouchement donc pour des raisons de protocole et aussi pour faire une sorte de pause avec l'aide de la gravité on m'a fait sortir pour aller sur le lit (position au choix évidemment, aucune médicalisation de ce moment). J'étais bien bien fatiguée, mouillée de sueur de larmes de l'eau du bain...je poussais mais je bloquais ensuite et bébé ne sortait pas.
Mon trinôme/équipe de choc ne m'a pas laissé le choix : au bout de 30 min supplementaires je pense, ils m'ont dit c'est maintenant c'est cette contraction cette poussée...là j'ai tout senti, sa tête, ses épaules, son corps et ce petit coup de pied en passant
Mon chéri était tellement impatient de me soulager & de me montrer notre bébé qu'il l'a prise et amenée vers moi très vite mais j'étais de dos, à quatre pattes et j'ai juste entendu "Attendez monsieur il y a le cordon !"
Le peau à peau & cette tétée d'accueil ça a littéralement changé ma vie