humm, oui, comme tu le remarques, il ne suffi pas d'évaluer et de suivre l'enfant, dans le livre que m'a prêté Cynthia, on parle aussi de l'importance capitale des parents. ça m'a beaucoup aidé à reprendre confiance en moi. Début septembre je voulais que Paul soit suivi et qu'on me dise que j'avais raison, pour trouver une explication à cet "échec". Les tentatives qui échouent à répétition nous épuisent, on se décourage. Le petit à 6 ans, par chance je commence à corriger mon attitude alors que Paul n'a que 4 ans.
Le livre que m'a prêté Cynthia m'a aidé à comprendre que même si Paul est suivi au CMP, même si il est aidé à l'école, ça ne peut pas remplacer tout ce que je peux lui apporter à la maison. Il ne s'agit pas de faire l'école à la maison, de faire ce que la maîtresse n'a pas le temps de faire, mais de faire ce qu'une mère doit faire pour tous ses enfants, guider avec beaucoup de patience, et répéter encore et encore.
La pédagogie Montessori me donne de nouvelles clés, la méthode des Alphas m'aide aussi, ça me redonne courage quand je vois des progrès.
Effectivement, souvent un petit TDAH est très volontaire, il est "en manque" d'attention en permanence, il a du mal à attendre son tour, et prendre du temps pour sa petite soeur l'oblige à attendre son tour. Avec Paul ça se passe bien aussi parce que je partage et je valorise leurs progrès. Par exemple Eléonore marche, je la félicite, et Paul apprend à s'habiller seul, et fait des progrès pour bien manger, je le félicite etc....
Moi aussi j'ai eu une période où je me suis apperçue que je critiquais beaucoup Paul, toutes les phrases ! Fais attention, calmes-toi, pff, tu fais tout tomber, tu n'es pas plus doué que ta petite soeur etc.... Même si j'en ai conscience, ça sort tout seul, et je le regrette après. Je travaille dessus, j'essaie de compenser en valorisant ses progrès.... je suis loin d'être parfaite et je me retrouve un peu dans cette maman.
Je n'ai pas de iphone, mais avec l'ordi, la télé, la lecture, j'ai aussi eu cet instinct de fuite, comme on lit dans le livre sur le burn out maternel, quand on fuit une situation qu'on ne supporte plus. J'avais besoin d'une "pause", une pause qu'on n'a que quand l'enfant dort ! Un enfant comme ça, il est toujours "à fond" c'est épuisant. Lui apprendre quelque chose est décourageant tant on a déjà du mal juste pour capter son attention.
Je travaille sur moi, pas que sur Paul. Je crie beaucoup moins, ça fait un moment qu'il ne s'est pas pris une baffe, je fais donc des progrès. Encore à midi il a fait tomber sa soeur, qui avec Paul est habituée "aux cascades", je l'ai envoyé sur sa chaise, je n'ai même pas crié. Je suis contente de ne pas avoir cédé à ma colère au moins ce midi.
Le fait qu'il aille à l'école me donne cette "pause" dont j'ai besoin. La petite aussi en profite pour dormir au calme. On profite mieux des moments où Paul est là, même quand il a été malade et a manqué l'école 10 jours, j'étais contente qu'il soit à la maison. Même avec la fièvre, il n'est pas du genre à rester sur le canapé, je pense que la maîtresse l'aurait juste trouvé un peu plus calme, mais on n'y voit rien ! Je me fais avoir justement parce que même avec la fièvre il fait encore beaucoup de bruit et il bouge beaucoup.
Paul aime beaucoup l'école, mais il me dit qu'il préfère rester à la maison, je pense donc que j'ai fait des progrès, il se sent quand même bien chez lui. Il est conscient que je veux l'aider et je pense qu'il apprécie que je sois honnête avec lui, quand je lui dis qu'il m'agace, que je veux le calme etc.... avant que je ne craque, il comprend aussi que j'ai mes limites, pas parce que je ne l'aime pas ou moins que sa soeur, mais parce qu'il me fatigue, je suis fatiguée tout simplement. Je pense que Paul a compris que si je crie c'est juste parce que je suis fatiguée. Je crois que je râle moins que mon mari maintenant, ce qui est un beau progrès. Même si mon mari a aussi des progrès à faire. Il s'habitue aussi à râler pour tout, si Paul renverse son verre etc.... alors que moi je fais l'inverse, je le laisse se servir seul, il apprend même à manier le couteau ( pour enfant ).
Tu connais les étapes du burn out je suppose, il y a cette étape où on se dit que ce qu'on fait ne sert à rien. Je suis aussi passée par là, mon fils est un idiot, il n'est même pas capable de m'écouter quand je lui parle, il ne comprend rien de ce qu'on lui dit !
Je ne comprends pas pourquoi la maman laisse la boucle d'oreille à son fils puisqu'il dit très bien qu'on se moque de lui. Avec Paul j'essaye de faire pour qu'il s'intègre au mieux.
Je suis consciente des difficultés de Paul, mais aussi de ses progrès. Je sais que ce n'est pas un idiot, même si parfois je m’énerve et je le dis, je lui dis aussi qu'il apprend bien, qu'il mange bien, qu'il est comme son papa, qu'il sera grand et intelligent comme son papa. Paul a une mémoire étonnante ! Paul voit aussi que je râle tout aussi bien après sa soeur quand elle fait des bêtises, ils sont dans le même bateau ! Et quand mon mari râle et que Paul sait que c'est injuste, j'explique à Paul que son papa râle parce qu'il est fatigué, qu'il faut le laisser tranquille.
Il faut faire l'effort de voir le positif de cette différence, qui est plus courante qu'on le pense ! Un enfant TDAH a beaucoup de potentiel !
Je ne m'inquiète pas trop pour Paul car je vois ce que ça donne dans la famille, et ils font leur vie sans être suivi pour TDAH.
J'ai bien progressé depuis septembre, j'apprends à apprécier Paul tel qu'il est ! Ce n'est pas un diable.
Peut-être cette maman baisse les bras et se rassure qu'elle n'est pas responsable de l'état de son fils parce que sa fille "est bien élevée", qu'elle "y arrive". Moi je ne baisse pas les bras. J'ai eu cette période de découragement, et Cynthia m'a envoyé son livre, ça m'a redonné du courage. Maintenant que je me donne le temps de découvrir la pédagogie Montessori, j'ai l'impression d'avoir des ailes, que rien ne peut m'empêcher d'aider Paul. Je dois être plus rusée et apprendre à capter son attention. Même si c'est plus difficile, ça prendra le temps qu'il faudra, je ne me mets plus la pression. Paul va à son rythme, mais je ne e laisserai pas dériver.
Par exemple en mettant en place la méthode de marquer les syllabes, je constate que Paul ne prête pas attention aux premières syllabes, il ne les connait pas ! J'ai eu cette surprise ! Dans la pédagogie Montessori on explique qu'il n'est pas nécessaire de reprendre un enfant qui parle mal en insistant sur la correction, hors dans les activités à partir de 2 ans, il y a cette technique de clap clap avec les syllabes, qui concrétise chaque syllabe. Donc je commence par là, concrétiser les syllabes que Paul zappe systématiquement. Plus le mot est long, plus il zappe. Par exemple : médicament, il dit "cahent". Et quand on clap, il ne connait pas "mé- di", il sait " ca- ment". Et c'est pareil pour sa chanson "1, 2, 3, nous irons au bois " etc...
Mais l'exercice de son, qu'est qui commence par le son "b", il ne veut pas faire, pour lui c'est trop difficile, tout simplement parce qu'il ne connait pas les débuts des mots. Donc je commence par concrétiser ce qu'il zappe avec les claps.
J'ai de la chance d'avoir de bonnes amies ( ici aussi ), que cette maman n'a peut-être pas. Si je n'avais que les remarques de ma belle mère, je ne sais pas si je serais si vaillante !
Il est sous traitement mais il a l'air de papillonner encore pas mal.... peut-être il a plus de difficultés que Paul. Paul il est comme ça mais sans médicament. Je ne pense pas qu'il en aurait besoin. Si il est bien entouré, ça fait aussi des miracles ! Un bon suivi donne de bons résultats. Il faut toujours tenir compte des difficultés de l'enfant ( c'est comme pour la succion au sein, encourager l'autonomie, mais tenir compte des difficultés ).
Peut-être ce qui manque à cette maman c'est une écoute bienveillante, c'est rare ! Peut-être elle a senti le besoin de se justifier, encore, même si tu ne la jugeais pas avec méchanceté, comme certains aiment se valoriser en rabaissant les autres. Peut-être qu'elle n'a pas cette amie pour écouter sa frustration, sa colère, pour lui montrer que c'est pas la fin du monde et que son fils a aussi de grandes qualités. Peut-être elle est découragée et épuisée d'avoir l'impression de parler dans le vide. Je demande souvent à Paul si ses oreilles sont connectées.... c'est aussi une façon légère de capter son attention.
Je pense que l'allaitement et le cododo sauve aussi notre relation de famille. ça m'aide beaucoup à le calmer et à avoir un lien fort entre nous. Sans ce lien, ce doit être encore plus difficile, je pense par exemple aux moments de crise, de colère qu'avait Paul quand il rentrait de l'école. Là encore, quand la colère passe, il se réconfortait au sein. C'est pas facile pour lui la vie en collectivité ! Même si il aime l'école et que sa maîtresse a fait des crêpes.
Bises