• ENCOURAGEZ-NOUS !

    Les animatrices donnent bénévolement de leur temps et de leurs compétences pour répondre aux questions que se posent les mamans qui allaitent et accompagner celles qui le souhaitent tout au long de leur allaitement : en réunion, par courriel et au téléphone... et sur le forum !
    Si vous appréciez notre travail, nous vous invitons à nous le faire savoir par quelques mots d'encouragement à notre intention, et/ou par un don ou une cotisation - si ce n'est déjà fait - qui nous permettront de continuer à nous former pour toujours mieux répondre aux besoins des mamans qui choisissent d'allaiter.
    Rendez-vous sur le site LLL et choisissez le groupe 00-Forum pour soutenir l'équipe du forum LLL.

Pourquoi allaitez-vous...?

AnnaC

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Je vous lis depuis quelques temps. Je n'ai posté qu'une fois. Je me dis souvent, allez je me lance et puis ce n'est plus forcément nécessaire parce que je finis par trouver la réponse à mon interrogation dans des anciens sujets. Mais en lisant vos messages sur ce thème précis, j'ai été infiniment touchée, d'autant que nous vivons une période terrible ces derniers jours.

L'amour que l'on perçoit à travers vos mots est saisissant. Et je crois que c'est ce dont nous avons besoin en ce moment, moi en tout cas, j'ai désespérément besoin de sentir de l'amour.

J'allaite comme vous toutes. J'allaite ma fille depuis 7 mois dans trois jours. Allaiter est un acte d'amour pur. Maintenant que j'allaite, que je suis dedans, je peux l'affirmer.

Au début quand mon petit chou était dans mon ventre, je disais je veux essayer de l'allaiter, comme on essayerait une "méthode", je disais je vais l'allaiter au moins 3 mois mais j'aimerais six, comme un objectif de la mère "parfaite", un peu supérieure à celles qui n'allaitent "que" trois mois dans la norme actuelle de la mère "active". Je disais je vise les six mois. Et les mères me disaient, c'est bien six mois, c'est ambitieux, courageux, et je me sentais une future bonne mère, avec mon objectif d'allaitement. Puis elles me disaient aussi, c'est possible que tu n'y arrives pas, il te faut des biberons. Je ne voulais pas de biberons et en réalité, je ne les ai jamais cru, j'étais sûre d'y arriver. J'ai quand même acheté les biberons et des tas de choses hors de prix, pour rentrer dans le fantasme de la mère parfaite normée. Et jusqu'au bout j'ai cru que je serais cette mère.

Quand j'ai posé ma merveille sur mon ventre, tout, absolument tout a changé. Il n'était plus question d'allaitement ou d'objectif, mais d'amour, de moi et d'elle qui me regardait. D'elle qui a su prendre mon sein en gardant ses yeux dans les miens. Comme les filles l'ont dit plus haut, moi aussi cela m'a aidé à me "pardonner" sa venue au monde. Je dis "pardonner" parce que même si on sait intellectuellement que nous ne sommes pas coupables, donner la vie est notre premier acte de mère et quand l'accouchement est compliqué, quelque chose se casse dans notre cœur de maman. Je ne voulais pas de péridurale. J'ai mis 25h à accoucher et au bout de 20h, on m'a injecté de l'ocytocine et fait une péridurale parce que mon col ne s'ouvrait pas et que cela devenait dangereux. On a sorti mon bébé avec les forceps. Les gros. Son visage était marqué. La trace rouge exacte des forceps sur sa peau d'albâtre. J'ai eu peur si peur de la perdre et qu'elle souffre, que le reste n'a plus eu d'importance. Alors je l'ai allaitée et portée et endormie au sein et en écharpe. J'ai marché des kilomètres dans mon appartement les rues de mon quartier pour qu'elle se calme. Malgré la fatigue et les maux récurrents aux jambes. Pendant quatre mois, elle avait besoin d'être portée constamment et de façon active, elle avait besoin de téter beaucoup et je l'ai fait. Elle a eu des coliques et un possible reflux. Ma sage femme, qui était parfaite pour l'accouchement, m'a dit quand même à la clinique qu'il ne fallait pas donner toutes les heures pour qu'elle n'ait pas mal au ventre, alors au début je regardais l'heure mais j'ai triché très souvent parce qu'il n'y avait que mon sein qui la calmait.
Je ne lui ai jamais donné de biberon, je ne suis pas sûre qu'elle en veuille aujourd'hui, elle n'a jamais accepté de tétine, et je crois que j'en suis fière.
Elle n'a jamais fait ses nuits et elle se réveille très souvent, ses siestes sont courtes, elle ne s'endort qu'au sein. Je suis épuisée très souvent et seule. Seule parce que quand je parle de mes difficultés, on me dit de donner un biberon ou de laisser pleurer mon bébé. C'est dur. Pas l'allaitement technique en lui même, je n'ai jamais eu de grosses douleurs, mais ce voyage, ce chemin qui me fait devenir mères, pas un fantasme de mère, une mère de chair et de lait, de sueur et de larmes, de sourires et d'amour, grâce à l'allaitement. C'est dur et merveilleux. De devenir mère. Accoucher puis allaiter m'ont fait devenir mère.

Et puis je crois que ça me répare aussi. Ma mère ne m'a pas allaitée parce qu'elle avait peur que je ne prenne pas assez. Je crois que maternant m'a cruellement manqué.

Voilà. J'allaite parce que je sens dans mes tripes que c'est une nécessité pour nous deux.
 

Muwan

Période de pointe
Bravo AnnaC et merci pour ce merveilleux témoignage d'AMOUR !
Je connais bien aussi ce sentiment d'être seule comme tu le décris face aux réponses toutes faites "donne un biberon ou laisse pleurer"
Avoir donner la vie et allaiter ont fait de nous des mères en chair et en lait pour reprendre tes mots! :D
 

Elo_G

Montée de lait
Ton témoignage est très émouvant, et tellement proche de ce que je peux ressentir pour ma puce.

Moi j'ai allaité au départ en me disant que ce serait le meilleur pour ma fille. Je m'étais fixée 6 mois (pour "coller" aux recommandations de l'OMS), mais quand est venue l'heure du sevrage (mon mari me l'a gentiment rappelé) je n'ai pas pu m'arrêter. Je n'ai pas senti ma fille prête à ça, moi même je n'y étais absolument pas préparée. Alors j'ai transformé le "c'est pas trop dur de l'allaiter?" de mon entourage en "ça serait trop dur d'arrêter" et j'ai même regagné le soutien de mon mari (au moins jusqu'à un an).
Résultat ma fille de bientôt 10 mois est toujours allaitée et cela coule de source pour elle comme pour moi.

Merci beaucoup d'avoir partagé tes sentiments.
 

AnnaC

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Vos réponses me touchent ! On manque souvent cruellement d'encouragement quand on devient Maman. Merci les filles. Merci LLL!
Muwan, je n'ose même plus aborder les sujets nourriture, dodo, allaitement avant d'être sûre que la personne soit "maternage" free.
Elo_G, que je te comprends... Je ne sais pas comment ni quand nous allons arrêter. On verra bien, moi je n'ai rien négocié. Mon aimé me suit pour l'instant...
 

Valeth

Montée de lait
Parce que je m'appelle Aleth et que forcément, "Aleth allaite", ça le fait....
Et pourtant que ce fut difficile! Une grande allaitée 9 mois mais en mixte parce que suite à de mauvais conseils la prise de poids était trop juste à deux mois. A ma deuxième grossesse, je n'attends qu'une seule chose, d'avoir à nouveau un bébé au sein... D'ailleurs j'ai des montées de lait à 3 mois de grossesse...
Un peu moins difficile pour la deuxième même si ça reste loin d'être évident, à presque 7 mois d'un allaitement exclusif que j'espère réussir à maintenir.
 

Alex123

Montée de lait
J'allaite parce que je suis faite pour ça, j'ai tout ce qu'il faut. Et puis j'avais pas de vache sous la main ! Lol
J'ai décidé ça bien avant la grossesse, enceinte j'ai décidé d'y aller sans questions sans bouquins ni conseils, persuadé que je saurai faire. Je me suis dit au moins le premier mois.... Et puis tout s'est déroulé tellement bien que je n'envisage plus d'arrêter. J'ai rencontré des petits soucis un ref, des poussées de croissance dures dures. Je me suis senti seule parfois pck dans ma famille on donne le biberon mais cette conviction que j'étais faite pour apporter le mieux à mon bébé a pris le dessus.
 

Jujosa

Montée de lait
J'ai allaité au départ parce que j'imaginais pas faire autrement. Allaiter, c'est naturel, la question ne se posait même pas.
Par contre, je ne pensais pas y trouver autant de bonheur et continuer si longtemps.
Quand BB1 est né, les débuts, comme souvent, ont été difficiles (montée de lait extrêmement douloureuse, crevasses, bébé pendu au sein 24h/24, REF, ...) mais je me suis accrochée. Au départ, je voulais l'allaiter au moins trois mois, puis on verrait. Trois mois sont passés à la vitesse de la lumière. Je me suis dit, je vais jusqu'à six mois, puis on verra...
Aujourd'hui, il a 28 mois, son petit frère a 9 mois et nous continuons cette belle aventure tous ensemble, avec comme objectif le sevrage naturel !
J'ai commencé parce que ça me paraissait naturel, et je continue pour le bonheur que ça nous procure à tous :)
 

Pollen

Hyperlactation
Pendant ma grossesse je me disais que je voudrais allaiter mais que je verrais comment ca se passerait etc.
Les deux premiers mois ont été très très difficiles, j'ai failli renoncer plus d'une fois. Toutes les semaines je me disais "allez, tiens encore une semaine".
Lorsque je pensais au lait en poudre j'avais une espèce d'instinct (c'est toujours le cas), qui me disais de ne pas lui donner du lait en poudre.
Au final j'allaite pour les bienfaits que cela apporte à ma fille, parce que c'est naturel et écologique mais aussi...économique (18€ une boite de lait ! auquel il faut ajouter l'eau + l'electricité pour le rechauffer).
Je pensais sevrer Camélia à ma reprise du travail (2 mois et demi), pour le moment même si ce n'est pas facile je continue à l'allaiter (elle a passé les 3 mois). Maintenant je me donne des objectifs en mois (j'espère réussir à atteindre ses 4 mois). Je ne me vois toujours pas lui donner du lait en poudre.
Je n'étais pas non plus du genre à le faire pour le lien etc mais j'apprécie de plus en plus cette petite main posée contre moi qui me palpe, son air béat quand le lait arrive dans sa bouche ou encore ses grands yeux qui m'observent quand elle tete (trop mignon !)
 

Fleurs

Voie lactée
Vraiment superbe ce post, il y a vraiment de très beau témoignage !!!

J'ai toujours pensé que la maternité n'est pas une finalité en soi pour une femme, comme s' il faut entrer dans un moule et avoir envie d'enfanter parce que l'on est femme. Étant un peu anar, je ne me voyais pas maman, jusqu'à ce que ce désir s'installe....désir de chérir, de partager, de connaître cette amour inconditionnel que l'on peu donner à son enfant. La nature est tellement bien faite, de la fécondation à ce petit être qui grandit en nous et en dehors.....l'allaitement qui est si naturel et qui s'adapte à mesure que bébé évolue, c'est tellement beau.
J'ai voulu allaiter au départ pour apporter le meilleur à ti chou, sans objectif précis (petit à petit 1 mois, 2 mois après on verra). Aussi pour la praticité (pas besoin de s'encombrer de bib lors des sorties) j'ai toujours ce qu'il faut quand il faut, où il faut et bien sûr pour le côté économique. De plus pendant la grossesse j'ai eu le temps de me documenter sur différents modes d'éducation et me suis arrêtée sur le maternage qui m'a paru une évidence et très adapté à ce que je pouvais imaginer de ma relation avec mon bébé que j'ai tant attendu.
Finalement 3 mois, 6 mois, là je me suis dit 'mince je n'ai toujours pas d'objectif, est ce normal*?' mais en aucun cas tant que j'ai du lait je ne me vois donner de l'artificiel à mon enfant.
Aujourd'hui bientôt 9 mois et j'allaite toujours, pour que ti chou ait toujours ce qui lui convient, car c'est un moment de partage intense, parce que ça coule de source, c'est ce qui nous convient :)
 

Zouzou84

Période de pointe
Au départ, c'est vrai que ça me semblait plus naturel que le biberon: Je me souviens de ma mère, allaitant mon frère (et moi auparavant, mais je ne m'en souviens pas, bien sûr), mais au final, durant toute ma grossesse, je ne savais pas trop si j'allais le faire ou pas... Ayant vu dans mon entourage tout et n'importe quoi: des femmes déçues de n'avoir pas allaité, des contentes du biberon, des allaitantes contentes et longue durée qui prennent leur pied, et des désespérées qui laissaient tomber.

Bref, je me suis dit: Je vais essayer la têtée de bienvenue, et puis après on verra. Je me mets pas la pression, si ça ne me convient pas, on arrêtera là. Et la têtée de naissance, ça m'a vachement plu: ce petit machin qui vient juste de sortir de ton ventre s'accrocher à toi pour manger, c'est tout un tas d'émotions. En plus, l'accouchement a été un peu difficile pour moi (lui se portait comme un charme), et ça fait un bien fou (ça doit être la décharge d'endorphines...) Bref, je me suis dit: si celles qui prennent leur pied, c'est comme ça chaque fois, ça vaut le coup de se donner un peu de mal.

Là, ça fait un mois, j'aimerais tenir trois, peut-être six si ça s'est bien installé à la fin du troisième et après... On verra bien. Tant qu'on y prend plaisir le bébé et moi. Pas facile le début, j'ai encore bien mal et nous avons des difficultés, mais ya des jours c'est vraiment bien (et d'autres, c'est la galère) mais on va bien voir, ça devrait se roder maintenant!
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
J'ai déjà répondu mais je complète ;)
Sur un autre forum, une maman disait qu'allaiter, c'était pour elle aussi naturel que de respirer.
Je trouve que c'est tout à fait juste pour moi aussi, et j'ajouterais que donner des biberons de LA, ça aurait été pour moi comme respirer avec un masque et des bouteilles d'oxygène.
 

mamamilou

Période de pointe
Pourquoi j'allaite?
d'abord parce que je voulais donner le meilleur à mon enfant. je voulais aussi, égoïstement, qu'il n'y ai que moi qui puisse le nourrir pour avoir ce contact étroit avec lui. ensuite, je ne voulais pas être remplacée par une tétine ou un biberon de plastique. je voulais que mon enfant puisse trouver en moi tout l'apaisement et la réassurance dont il avait besoin. je ne voulais pas de substitut à part le papa bien sûr. au fur et à mesure, je me suis rendue compte que j'aimais vraiment ce contact même si c'est douloureux parfois (a cause de ses dents et des tiraillement qu'il exerce sur le sein). J'aime les choses naturelles, le fait que mon enfant se serve lui même à la source, qu'il aile chercher le sein même pour téter 2 secondes. il malaxe lui aussi il se rassure et s'apaise. il sourit, il est complice.
j'ai aussi choisi d'allaiter pour ma santé, pour retrouver ma ligne rapidement, pour pouvoir moi aussi être une femme. Je suis faite pour ça, je le sens, mon corps aussi. nous sommes en harmonie c'est trop beau!
 

Moumoune64

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
C'est une très bonne question ! D'emblée j'ai envie de dire parce que c'était une évidence d'essayer ! Oui '' essayer '' car mon très peu de confiance en moi ne me laissait pas un objectif précis à atteindre pour ne pas être déçue ! Mais je sais aujourd'hui que j'aurais été très très mal si ça n'avait pas fonctionné. Et puis ce 28 mars 2015, après un accouchement rapide et idyllique, mon petit bonhomme s'est mis à la recherche de mon sein quelques minutes après avoir été posé sur moi et là le bonheur ! Ça y est, la première tétée était là sous les yeux du papa.... fier !
Mon fils a bientôt 1 an et avec recul je pense qu' allaiter c'était pas juste pour essayer, pas juste parce-que c'est naturel et beau, allaiter m'aura permis de '' réparer '' le rapport à mes seins ! (petite poitrine et beaucoup de moqueries au collège, lycée etc).
Peut être aussi parce que je n'ai pas été allaitée...'' Elle aurait voulu mais prenait des anti dépresseurs... '' et aussi parce qu'elle n'est plus là depuis 6 ans.. Bref avec le recul plein de'' raisons '' plus profondes m'ont sans doute poussé à faire ce choix, qui nous comble de bonheur au quotidien à tous les trois ! parce que pour ma part la participation et le bien être du papa sont très importants pour un allaitement serein.
A la reprise du travail la question d'un éventuel sevrage s'est posée... Quelques minutes seulement car la réponse fût vite trouvée :'' pk arrêter ?? ''

Voilà pour moi
 

Amandine R

Montée de lait
Tes mots me touchent particulièrement car ils racontent mon histoire également ! Je suis maman d'un petit bout de 9 mois allaité depuis le début et sorti tout comme toi au bout de 20h par d'énormes forceps qui ont laissé son visage et son crane abimés encore aujourd'hui. je voulais comme toi "essayer" d'allaiter car je voulais lui donner le meilleur je ne m'etais pas fixé d'objectifs et ait été tres seule certaines fois car mon conjoint ne comprenait pas toujours.
Ca a été dur, j'avais tres mal aux seins, le bassin bloqué pendant 2 mois a cause des forceps car en tirant ils m'ont vrillé le bassin, je ne pouvais pas m'asseoir pour allaiter mon pti bout, j'ai bcp pleuré mais je n'ai rien laché jamais !! Et comme tu dis ce moment merveilleux ou ton enfant tete en te regardant dans les yeux et en te caressant le visage n'a pas de prix... Cet enfant est la meilleure chose qui me soit arrivé dans la vie et l'allaiter est encore plus merveilleux.
Aujourd"hui je tire mon lait aussi depuis qu'il a 3 mois pour qu'il en ai chez la nounou et que mon conjoint lui donne, ca demande bcp de temps mais encore une fois je me sens utile et ravie de lui donner le meilleur et de constituer une base solide pour toute sa vie avec les anticorps que je lui donne. Il accepte aussi bien le sein que le biberon ou la tetine et je le trouve merveilleux d'arriver a s'adapter mais pour moi il le fait car il a confiance :)

Je suis d'accord avec toi quand tu dis que allaiter est un acte d'amour car tu fais passer ton enfant avant tout , avant toi pour lui donner le meilleur, et meme les nuits ou je me suis levée toutes les heures pour l'allaiter je ne les regrette pas. Il a 9 mois et fait ses nuits (je suis chanceuse) mais je sens que j'ai lié un vrai lien de confiance avec ce petit bonhomme , je le vois dans ces yeux qu'il est épanoui et l'allaitement n'y est pas pour rien :)

Merci pour ce beau témoignage, ca aidera peut etre de futures mamans hésitantes à prendre ce chemin
 

Isa Major

Montée de lait
Très bonne question.
Je ne sais pas, il me semble que j'ai toujours voulu allaiter. Pour moi, ça me semblait naturel et... animal. Nous sommes des mammifères, nous sommes faites comme ça, pour ça et forcément notre lait est le plus adapté pour notre bébé. C'était mon raisonnement. Je suis éleveuse de vaches laitière et je ne donne pas de lait en poudre à mes petits veaux, je préfère prendre une partie du lait de leurs mères pour les nourrir, je sais pas, ça me semble plus logique et plus bénéfique à mes animaux. Dans ce schéma, il m'étais inconcevable de ne pas allaiter et quand j'ai parlé de ce projet à ma famille, ils étaient tout d'abord très sceptiques, voire réticents, de peur que je ne devienne "esclave" de mon enfant à venir.

Mais l'allaitement de mon fils allait être mon combat, notre combat, notre lien, notre complicité, notre rempart contre le monde.

Mon fils est arrivé. Le plus beau bébé du monde dans mes yeux de jeune maman, après 13h de travail dans la solitude, sans papa, ni personne. Mais on m'a pris mon bébé pour l'emmener en néonat' après la tétée de bienvenue. Au milieu de la nuit. Pour un problème de glycémie qu'on m'a dit.
Impossible d'avoir mon fils contre moi, de lui donner le sein, ou même de le voir avant le lendemain 9h. Et quand en néonat' je leur explique mon souhait de l'allaiter, que n'avais-je pas dit ? Un lait non-standardisé en quantité impossible à mesurer mais quelle horreur !!!
J'ai réclamé un tire-lait aux sages-femmes de la maternité. Il ne marchait pas alors je pressais mes seins de mes mains pour extraire le peu de colostrum que je pouvais offrir à mon bébé et je revenais en néonat' le donner au biberon après que la quantité ait été scrupuleusement mesurée et consignée. Toutes les 3h. Sauf la nuit où je n'avais pas le droit de sortir du service de la mat' mais où je mettais mon réveil pour tirer mon lait. Je n'avais pas la bonne technique et au bout de 2j mes seins étaient bleuis à force d'être pressés comme des citrons. Ma montée de lait ne semblait pas se faire. On me disait de me résigner et de lui donner des biberons. Que nenni. J'ai pu enfin ler montrer que leur tire lait ne fonctionnait pas et en avoir un autre. Je continuais mon rituel, mon chemin entre la mat' & la néonat', le moral dans les chaussettes, voir mon petit amour perfusé et lui donner mon lait au biberon, même si toutes disaient "25ML à j4 il n'y a pas assez, son bébé va mourir de faim si on la laisse allaiter totalement". Et quand mon bébé est revenu en chambre, j'ai essayé de le mettre au sein et il refusait, il me repoussait et j'étais effondré, je me relevais 1h avant son éventuel réveil pour bien tirer mon lait, 20min chaque sein, puis il se réveillait, je lui donnais son bib de mon lait et rebelote, j'étais épuisée, effondrée, en plein désarroi et surtout seule, avec des peur' qui passaient me refiler dans les mains des bibs parce que j'affamais mon fils, et la seule chose de bien que la mat' eût fait, c'est d'appeler la psy. Elle était pro-allaitement, elle m'a détendu, m'a expliqué que mon bébé ressentait ma crispation et ma fatigue et une fois calme, ô miracle, mon bébé se mit à téter goulûment. J'en pleure rien qu'à repenser à ce moment.

Depuis, il va avoir 1 an et n'a jamais retouché un biberon de lait artificiel. Il a une belle croissance, un excellent développement psychomoteur et n'est jamais mort de faim malgré tout ce qu'on a pu me dire. Même ma famille qui était aux premiers abords réticente est super heureuse finalement et a balayé les vieux clichés éculés que certains véhiculent encore sur l'allaitement.

Les tétées sont des moments intenses, câlins, pleins de confiance et de tendresse et elles nous font autant de bien à lui qu'à moi. Je me sens mère en allaitant, je me sens femme, je me sens comme faisant partie du monde (c'est très c** à dire mais je le ressens comme ça). L'allaitement m'a parmis de m'épanouir dans la maternité et d'avoir un lien vraiment particulier avec mon fils.

C'est pour toutes ces raisons que j'allaite. Et que je veux continuer.

Et pardon pour le pavé "^^
 

Alex123

Montée de lait
C'est clair...comment nourrir son enfant peut devenir un combat...il faudrait beaucoup plus de soutien dans les maternités.
 
Haut