Je vous lis depuis quelques temps. Je n'ai posté qu'une fois. Je me dis souvent, allez je me lance et puis ce n'est plus forcément nécessaire parce que je finis par trouver la réponse à mon interrogation dans des anciens sujets. Mais en lisant vos messages sur ce thème précis, j'ai été infiniment touchée, d'autant que nous vivons une période terrible ces derniers jours.
L'amour que l'on perçoit à travers vos mots est saisissant. Et je crois que c'est ce dont nous avons besoin en ce moment, moi en tout cas, j'ai désespérément besoin de sentir de l'amour.
J'allaite comme vous toutes. J'allaite ma fille depuis 7 mois dans trois jours. Allaiter est un acte d'amour pur. Maintenant que j'allaite, que je suis dedans, je peux l'affirmer.
Au début quand mon petit chou était dans mon ventre, je disais je veux essayer de l'allaiter, comme on essayerait une "méthode", je disais je vais l'allaiter au moins 3 mois mais j'aimerais six, comme un objectif de la mère "parfaite", un peu supérieure à celles qui n'allaitent "que" trois mois dans la norme actuelle de la mère "active". Je disais je vise les six mois. Et les mères me disaient, c'est bien six mois, c'est ambitieux, courageux, et je me sentais une future bonne mère, avec mon objectif d'allaitement. Puis elles me disaient aussi, c'est possible que tu n'y arrives pas, il te faut des biberons. Je ne voulais pas de biberons et en réalité, je ne les ai jamais cru, j'étais sûre d'y arriver. J'ai quand même acheté les biberons et des tas de choses hors de prix, pour rentrer dans le fantasme de la mère parfaite normée. Et jusqu'au bout j'ai cru que je serais cette mère.
Quand j'ai posé ma merveille sur mon ventre, tout, absolument tout a changé. Il n'était plus question d'allaitement ou d'objectif, mais d'amour, de moi et d'elle qui me regardait. D'elle qui a su prendre mon sein en gardant ses yeux dans les miens. Comme les filles l'ont dit plus haut, moi aussi cela m'a aidé à me "pardonner" sa venue au monde. Je dis "pardonner" parce que même si on sait intellectuellement que nous ne sommes pas coupables, donner la vie est notre premier acte de mère et quand l'accouchement est compliqué, quelque chose se casse dans notre cœur de maman. Je ne voulais pas de péridurale. J'ai mis 25h à accoucher et au bout de 20h, on m'a injecté de l'ocytocine et fait une péridurale parce que mon col ne s'ouvrait pas et que cela devenait dangereux. On a sorti mon bébé avec les forceps. Les gros. Son visage était marqué. La trace rouge exacte des forceps sur sa peau d'albâtre. J'ai eu peur si peur de la perdre et qu'elle souffre, que le reste n'a plus eu d'importance. Alors je l'ai allaitée et portée et endormie au sein et en écharpe. J'ai marché des kilomètres dans mon appartement les rues de mon quartier pour qu'elle se calme. Malgré la fatigue et les maux récurrents aux jambes. Pendant quatre mois, elle avait besoin d'être portée constamment et de façon active, elle avait besoin de téter beaucoup et je l'ai fait. Elle a eu des coliques et un possible reflux. Ma sage femme, qui était parfaite pour l'accouchement, m'a dit quand même à la clinique qu'il ne fallait pas donner toutes les heures pour qu'elle n'ait pas mal au ventre, alors au début je regardais l'heure mais j'ai triché très souvent parce qu'il n'y avait que mon sein qui la calmait.
Je ne lui ai jamais donné de biberon, je ne suis pas sûre qu'elle en veuille aujourd'hui, elle n'a jamais accepté de tétine, et je crois que j'en suis fière.
Elle n'a jamais fait ses nuits et elle se réveille très souvent, ses siestes sont courtes, elle ne s'endort qu'au sein. Je suis épuisée très souvent et seule. Seule parce que quand je parle de mes difficultés, on me dit de donner un biberon ou de laisser pleurer mon bébé. C'est dur. Pas l'allaitement technique en lui même, je n'ai jamais eu de grosses douleurs, mais ce voyage, ce chemin qui me fait devenir mères, pas un fantasme de mère, une mère de chair et de lait, de sueur et de larmes, de sourires et d'amour, grâce à l'allaitement. C'est dur et merveilleux. De devenir mère. Accoucher puis allaiter m'ont fait devenir mère.
Et puis je crois que ça me répare aussi. Ma mère ne m'a pas allaitée parce qu'elle avait peur que je ne prenne pas assez. Je crois que maternant m'a cruellement manqué.
Voilà. J'allaite parce que je sens dans mes tripes que c'est une nécessité pour nous deux.
L'amour que l'on perçoit à travers vos mots est saisissant. Et je crois que c'est ce dont nous avons besoin en ce moment, moi en tout cas, j'ai désespérément besoin de sentir de l'amour.
J'allaite comme vous toutes. J'allaite ma fille depuis 7 mois dans trois jours. Allaiter est un acte d'amour pur. Maintenant que j'allaite, que je suis dedans, je peux l'affirmer.
Au début quand mon petit chou était dans mon ventre, je disais je veux essayer de l'allaiter, comme on essayerait une "méthode", je disais je vais l'allaiter au moins 3 mois mais j'aimerais six, comme un objectif de la mère "parfaite", un peu supérieure à celles qui n'allaitent "que" trois mois dans la norme actuelle de la mère "active". Je disais je vise les six mois. Et les mères me disaient, c'est bien six mois, c'est ambitieux, courageux, et je me sentais une future bonne mère, avec mon objectif d'allaitement. Puis elles me disaient aussi, c'est possible que tu n'y arrives pas, il te faut des biberons. Je ne voulais pas de biberons et en réalité, je ne les ai jamais cru, j'étais sûre d'y arriver. J'ai quand même acheté les biberons et des tas de choses hors de prix, pour rentrer dans le fantasme de la mère parfaite normée. Et jusqu'au bout j'ai cru que je serais cette mère.
Quand j'ai posé ma merveille sur mon ventre, tout, absolument tout a changé. Il n'était plus question d'allaitement ou d'objectif, mais d'amour, de moi et d'elle qui me regardait. D'elle qui a su prendre mon sein en gardant ses yeux dans les miens. Comme les filles l'ont dit plus haut, moi aussi cela m'a aidé à me "pardonner" sa venue au monde. Je dis "pardonner" parce que même si on sait intellectuellement que nous ne sommes pas coupables, donner la vie est notre premier acte de mère et quand l'accouchement est compliqué, quelque chose se casse dans notre cœur de maman. Je ne voulais pas de péridurale. J'ai mis 25h à accoucher et au bout de 20h, on m'a injecté de l'ocytocine et fait une péridurale parce que mon col ne s'ouvrait pas et que cela devenait dangereux. On a sorti mon bébé avec les forceps. Les gros. Son visage était marqué. La trace rouge exacte des forceps sur sa peau d'albâtre. J'ai eu peur si peur de la perdre et qu'elle souffre, que le reste n'a plus eu d'importance. Alors je l'ai allaitée et portée et endormie au sein et en écharpe. J'ai marché des kilomètres dans mon appartement les rues de mon quartier pour qu'elle se calme. Malgré la fatigue et les maux récurrents aux jambes. Pendant quatre mois, elle avait besoin d'être portée constamment et de façon active, elle avait besoin de téter beaucoup et je l'ai fait. Elle a eu des coliques et un possible reflux. Ma sage femme, qui était parfaite pour l'accouchement, m'a dit quand même à la clinique qu'il ne fallait pas donner toutes les heures pour qu'elle n'ait pas mal au ventre, alors au début je regardais l'heure mais j'ai triché très souvent parce qu'il n'y avait que mon sein qui la calmait.
Je ne lui ai jamais donné de biberon, je ne suis pas sûre qu'elle en veuille aujourd'hui, elle n'a jamais accepté de tétine, et je crois que j'en suis fière.
Elle n'a jamais fait ses nuits et elle se réveille très souvent, ses siestes sont courtes, elle ne s'endort qu'au sein. Je suis épuisée très souvent et seule. Seule parce que quand je parle de mes difficultés, on me dit de donner un biberon ou de laisser pleurer mon bébé. C'est dur. Pas l'allaitement technique en lui même, je n'ai jamais eu de grosses douleurs, mais ce voyage, ce chemin qui me fait devenir mères, pas un fantasme de mère, une mère de chair et de lait, de sueur et de larmes, de sourires et d'amour, grâce à l'allaitement. C'est dur et merveilleux. De devenir mère. Accoucher puis allaiter m'ont fait devenir mère.
Et puis je crois que ça me répare aussi. Ma mère ne m'a pas allaitée parce qu'elle avait peur que je ne prenne pas assez. Je crois que maternant m'a cruellement manqué.
Voilà. J'allaite parce que je sens dans mes tripes que c'est une nécessité pour nous deux.