Coucou,
Je reviens d’un week-end de l’enfer qui s’éternise…
Vendredi donc, le médecin du 15 qui m’a rappelée m’a dit, après énoncé de la situation, qu’il fallait hospitaliser Louveteau. Sûrement déshydraté.
Moi j’étais soulagée de pouvoir aller chercher de l’aide à l’hôpital car je me sentais démunie à ma hauteur : Louveteau ne voulait rien boire et rien manger, vomissait quasiment toutes les tétées prises, dormait anormalement beaucoup… Donc je me suis dit qu’à l’hôpital ils allaient pouvoir l’aider rapidement et qu’on n’en parlerait plus.
On a été pris en charge vendredi après-midi, Louveteau était effectivement déshydraté, pas gravement mais quand même. Ils ont tenté de le perfuser trois fois, sans succès, sous les hurlements et cris de mon petit cœur qui m’a fait entendre des bruits de douleur que je ne lui avais encore jamais connu. La même chose quand, à défaut de le perfuser, ils lui ont posé une sonde gastrique. Je sais que c’était pour pouvoir l’aider à aller mieux, mais je vous jure que ces images ont été insupportables pour moi et le sont toujours car elles tournent dans ma tête encore et encore et je m’en veux tellement d’avoir dû lui faire infliger tant de douleurs, de peur, d’inquiétude, de lui faire découvrir ça… Je sens que je n’ai pas su le protéger, c’est peut-être faux car parfois malheureusement des actes sont nécessaires mais c’était horrible pour moi ce sentiment, je me sens très fragilisée mentalement. À partir du moment où ils ont échoué 3 fois pour le perfuser, je ne pensais plus qu’à une chose, fuir de là, à tout prix. Comme si on était à l’abattoir plutôt qu’à l’hôpital…
On a été hospitalisés 2 jours. Ils nous ont libérés car on avait notre vol retour, sinon je pense qu’on y restait. J’ai trouvé ce séjour affreux. Un personnel qui ne me dit rien sur le plan d’action, ce qui nous attend, etc. Qui ne me propose pas de repas, alors que j’étais seule et qu’il était hors de question que je quitte la chambre et le service sans Louveteau. On était enfermés dans notre chambre avec interdiction de sortir vu que gastro = contagieux. Les journées étaient longues… Et pas de réseau donc donner des nouvelles au papa et avoir son soutien était difficile. Je me suis sentie seule, démunie, en danger, en tension h24, et tellement à fleur de peau que je n’arrivais pas à expliquer à Louveteau ce qu’il se passait, pourquoi on était là, bref, essayer de lui faire comprendre. Lui aussi déprimait d’être enfermé, il n’a rien compris à ce qui lui est arrivé.
Le samedi soir, il a arraché sa sonde. Ils ont accepté de le laisser tranquille la nuit, mais il fallait absolument réussir à lui faire boire sa solution de réhydratation, or il ne buvait et ne mangeait rien de lui-même.
Qu’à cela ne tienne, j’avais tellement peur qu’ils veuillent le reperfuser/lui reposer la sonde le lendemain, ce qui était pour moi inacceptable, que j’ai commencé à lui donner la solution à la seringue, il l’a acceptée très facilement ainsi. Je continue encore aujourd’hui.
Le dimanche, donc, la pédiatre nous a laissés sortir car il y avait du mieux même si ce n’était pas encore idéal. Je ne me suis pas fait prier. J’ai pris mes clics, mes clacs, et je suis partie avant qu’ils aient le temps de changer d’avis. J’avais l’impression de fuir un danger, c’est fou… Pourtant je sais rationnellement que Louveteau aurait été en danger si on n’y avait pas été, clairement. Je sais que perfuser un bébé n’est pas facile. Je sais qu’ils étaient là pour son bien. Mais je n’y arrive pas.
Depuis que nous sommes sortis, moralement Louveteau revit et moi aussi. L’hydrater à la seringue est efficace, il est en forme, même s’il a encore des diarrhées et ne mange toujours pas de lui-même.
Je continue à l’hydrater, on lui a pris des probiotiques pour aider son système digestif à s’en remettre, on le fait se reposer beaucoup, on lui propose de temps en temps quelque chose à manger.. Mais globalement on est encore inquiets, c’est si dur de voir son enfant comme ça. On n’en voit pas le bout en fait.
J’ai hâte que ce soit derrière nous. La menace de devoir reconsulter et être à nouveau hospitalisés si jamais cela s’éternise me tétanise.
Bref, ce n’était pas la semaine de vacances que j’attendais, c’était dur, ça l’est toujours moralement pour moi. Rentrer à la maison et retrouver le papa a fait du bien, mais il y a encore un peu de chemin.
Parfois je me dis « euuh c’est qu’une gastro, calme-toi, on dirait que ton fils revient de loin », mais bon. Je suis très marquée par ces événements et je me suis dit qu’écrire tout ça pouvait aider à exorciser un peu ce que je peux ressentir.
En plus, Louveteau nous sort une nouvelle prémolaire qui a l’air de le faire beaucoup souffrir. Ce soir il ne s’est endormi qu’à 22h45 ce qui ne lui ressemble pas du tout. Malgré le Doliprane.
J’espère qu’il ne reste pas traumatisé lui-même par l’hospitalisation. Il était très inquiet à l’hôpital, sur le qui-vive… pff ce que c’était difficile.
Donc, actuellement, il n’y a plus que mon lait pour le nourrir, seule chose qu’il prend sans vomir avec la solution de réhydratation. J’espère qu’il va se remettre à manger prochainement. C’est angoissant pour nous. J’essaie de faire confiance, de me dire que c’est normal, même un adulte peut passer plusieurs jours sans manger du tout pendant une gastro, ça revient. Mais la menace de l’hospitalisation me revient sans cesse en tête et j’angoisse, je me mets la pression du coup pour que ça n’arrive plus.
Bon, pardon pour ce long message décousu. Bonne nuit à toutes et tous !