Bonjour !
Je rejoins ce fil étant maman d'une petite fille née le 19 août avec 3 semaines d'avance. C'est mon premier enfant.
Les débuts ont été folkloriques : détresse respiratoire (pneumothorax), donc je l'ai eu à peine 1 minute en peau à peau, et j'ai passé les 2 3 heures en salle d'accouchement seule, mon mari étant avec elle et faisant quelques allers retours rapides pour me tenir informée. Moins de 24h après l'accouchement j'étais déjà au tire lait pour stimuler ma lactation tandis qu'elle était sous masque et nourrie par sonde gastrique en néonat. J'ai pu la porter pour la première fois 2 jours après sa naissance. Malgré ces premiers jours difficiles, nous avons tenu bon et choisi de nous concentrer sur le positif ! Pendant les premières semaines, j'avais les larmes aux yeux en repensant à ces péripéties. Faire le deuil de l'accouchement rêvé et de la première tétée d'accueil n'a pas été facile, mais avec le recul je suis heureuse d'avoir une magnifique petite fille en parfaite santé.
Évidemment la mise en place de l'allaitement a été compliqué puisqu'elle n'accrochait pas le sein. Le bout de sein nous a "sauvé" et au final on a pu rentrer chez nous après 5 jours a la maternité avec le même poids qu'à l'accouchement !
Le sevrage du bout de sein s'est avéré plus complexe que je le pensais, malgré les très bons cconseils d'une Consultante en lactation. Et puis, j'avais tellement peur qu'elle ne prenne pas.de poids que je n'en ai pas fait mon cheval de bataille. Au final, a 3 mois elle a décidé que le plastique ce n'était pas fantastique et a décidé de refuser catégoriquement le bout de sein
J'ai vécu mes 2 premiers mois post partum plutôt bien. Bon il y avait des hauts et des bas bien sûr, beaucoup d'incertitudes, de questionnements, de craintes, mais l'immense joie d'être devenue maman surpassait largement le reste. Et puis, mon mari étant au chômage, nous avions tout le temps nécessaire pour nous construire en temps que famille, le tout dans un appartement rangé et avec des bons petits plats (oui, j'ai un mari exceptionnel). Notre fille a aussi très vite pris ses marques et bien dormi la nuit, avec 2 puis assez vite 1 seul réveil entre minuit et 7h.
J'ai même participé a une célèbre émission sur la parentalité (les maternelles) pour un atelier massage. Bref, du bonjeur ! Enfin c'est ce que je pensais.
La perspective de reprendre le travail approchant, je me sentais de plus en plus anxieuse (et de base j'ai un niveau d'anxiété très élevée), triste et surtout dépassée par ce rôle, limite à me demander si j'allais survivre entre ça, mon boulot et tout le reste.
Aussi loin que je me souvienne j'ai toujours rêvé d'être maman. C'était donc pour moi inconcevable de me sentir triste et ne pas forcément apprécier ce rôle, et d'avoir l'impression d'échouer. Ce qui a été difficile pour moi, c'est qu'à partir de 6 semaines, ma fille s'est mise à téter toutes les heures voire moins de son réveil au coucher. Au début je pensais à un pic de croissance, mais ça s'est inscrit dans la durée. Entre les tétées, les endormissements au sein, et les siestes sur moi, j'avais l'impression de ne faire que ça, j'avais même peur de sortir sans elle ne serait ce que 30 minutes par crainte qu'elle réclame. Moi qui suis quand même plutôt indépendante, je me sentais enfermée (et à d'autres moments je cherissais ces instants - l'ambivalence totale !). Je jalousais mon mari qui avait - un tout petit peu - plus de temps libre que moi.
Et surtout je ne voyais pas comment la reprise du boulot pouvait se combiner avec maintien de l'allaitement.
A côté de cela, 2 traumatismes anciens me sont revenus en pleine figure, probablement réactivés par la naissance et la maternité. J'ai tout à coup eu tres peur qu'il arrive quelque chose à mon enfant et je n'arrivais plus a faire confiance en l'avenir.
Je me suis mise a faire des insomnies (tandis qu'elle dormait tranquille à côté, le comble), à décrire les moindres faits et gestes de ma fille à Chatgpt pour vérifier que tout allait bien, à surveiller sa respiration 10 fois par nuit. Bref l'état de stress constant, une vraie boule de nerf.
Assez vite, on m'a diagnostiquée un début de dépression post partum, j'ai donc repoussé la reprise du boulot.
Aujourd'hui, l'anxiété est toujours là mais cela va mieux. Beaucoup mieux. Je trouve que c'est très difficile de devenir parents, et on a beau s'être hyper bien renseignés en amont, avoir l'impression de s'être préparés, ça n'en est pas moins déroutant et on passe par mille émotions en l'espace de quelques minutes.
@Belfée n'hésite pas à pousser la porte d'un pro ne serait ce que pour parler de tes difficultés, ne serait ce que pour avoir une oreille attentive. Ton bien être et ta santé mentale sont trop importants pour être mis de côté. Ce que tu ressens est légitime, même si tu es une mère fantastique.
Sinon à l'approche des 4 mois je galère toujours à coucher ma fille avant 23h et sans le sein... j'alterne entre "la laisser faire à son rythme" et "c'est pas normal elle devrait se coucher plus tôt !"
Petit sondage ici pour se rassurer : à quelle heure se couche votre enfant (et son âge) ? Comment s'endort-il ?