► Les reflexions betes des gens

[Moumoune64]

C'est tellement multifactoriel que je trouve très injuste de la part d'un '' pro '' de la petite enfance de dire que l'adaptation sera difficile, tout ça parce que la maman parle de l'allaitement.
Si avant même l'accueil de l'enfant, l'adulte pense que ce sera difficile, il y un risque qu'inconsciemment il fasse passer le message à l'enfant, non ?
Ma fille a été un peu plus materné que mon aîné, du fait de ma présence à ses côtés pendant 2 ans et pourtant tout se passe très bien à la mam et elle me raconte bien ses journées le soir.
Il y a 4 nounous, la nounou référente de ma fille sait que j'allaite et elle n'émet aucun avis la dessus, du moins pas négatif, elle trouve que c'est super. (et a même dit lorsque que j'avais raconté qu'aux urgences on m'a ordonné de sevrer.. qu'aucun tiers n'a le droit du choix des parents pour l'allaitement d'un enfant quelque soit son âge )
Avant hier ma fille a été plus scotchée à moi et a mis plus de temps à accepter que je m'en aille, la nounou tout de suite m'a dit que c'est normal après quelques semaines de garde, que ma fille comprend le rythme et que les journées sont plus intenses aussi niveau horaires.
elle est vraiment bienveillante et c'est agréable de ne pas se sentir ni jugée ni pressée etc
Je sens bien que ma fille a plus de mal à y aller quand c'est une autre des nounous, le feeling passe un peu moins avec celle personne et elle me montre que clairement elle n'a pas envie, mais ensuite la journée se passe toujours très bien.

Je connais des enfants non allaités et pas spécialement maternés qui se sont vus recevoir l'étiquette de '' sauvage '' tout ça parce qu'ils leur fallait du temps pour observer etc avant d'être à l'aise en groupe, et je trouve ça vraiment dommage

 

[cerise]

Mes premiers qui ont commencé la nounou tôt ça a roulé (ils avaient 4/5 mois), quelques périodes où ils voulaient moins se séparer, quand ils étaient plus grands et en retour de vacances, mais grosso modo pas de souci.
Là ma troisième, on vient de faire l'adaptation et c'est compliqué, et je vais reprendre le boulot... Mais elle n'a pas le même âge : 9 mois, âge de l'angoisse de séparation, où on commence à bien bien faire la différence entre papa/maman et les autres.
Tous les 3 allaités.
Bref l'âge compte aussi.
C'est pas la même nounou aussi, mais les deux me semblent bienveillantes. Il est vrai cependant que celle-ci tient plus le discours "il va falloir qu'elle s'adapte" alors que l'autre c'était plutôt : "je m'adapte", donc ça doit jouer aussi...

 

[Apicobi]

En y réfléchissant, finalement, je crois qu'on revient peut-être à la problématique du contrôle de l'adulte sur l'enfant....
Comme l'a dit @AngyRegg, la peur de "l'inconnu" que représente le "cas rare" d'un enfant allaité pourrait effectivement jouer.... Et comme "on" est dans l'inconnu, "on" perdrait l'illusion de prévisibilité qu'"on" pourrait avoir avec des enfants élevés plus comme "on" a l'habitude, et du coup "on" ressentirait une perte de contrôle... ?

Et "on" aurait l'habitude de cette illusion de "prévisibilité" sur l'enfant par confort, parce que se dire que tous les enfants sont différents, donc imprévisibles, donc potentiellement "incontrôlables" serait trop stressant au quotidien ?

Quoi qu'il en soit un minimum de professionnalisme permettrait de faire le filtre entre des angoisses personnelles irrationnelles et le discours adressé à l'enfant et sa famille...

Selon moi, si on est pro, on se demande avant tout comment ce que l'on va dire à l'enfant et sa famille va être reçu...

 

[Cactus2002]

Je pense aussi que cette question de l'allaitement est liée à une forme de peur de l'inconnu. Ici à la crèche, on nous demande comment l'enfant est alimenté pour savoir si la mère va venir l'allaiter dans la journée ou non (question d'organisation) et s'il prend du la pour savoir quelle marque la crèche doit acheter (ils ont pour chaque enfant la marque qu'il prend à la maison avec son nom dessus) et ça s'arrête là. On ne nous parle pas de sommeil ni de difficulté d'adaptation car les éducateurs ont l'habitude davoir à la fois des enfants allaités et des enfants qui ne le sont pas et ils savent bien que l allaitement seul n'influence pas l'adaptation mais que ce sont un ensemble de facteurs qui déterminent si l'enfant acceptera facilement d'aller à éa crèche ou non. Et si l'allaitement rendait l'arrivée en crèche difficile, les pays nordiques auraient de gros problèmes

 

[cerise]

Je la poste ici aussi, elle a également sa place

Victor Hugo

Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir,
Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir,
J’allai voir la proscrite en pleine forfaiture,
Et lui glissai dans l’ombre un pot de confiture
Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité,
Repose le salut de la société,
S’indignèrent, et Jeanne a dit d’une voix douce :
– Je ne toucherai plus mon nez avec mon pouce ;
Je ne me ferai plus griffer par le minet.
Mais on s’est récrié : – Cette enfant vous connaît ;
Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche.
Elle vous voit toujours rire quand on se fâche.
Pas de gouvernement possible. À chaque instant
L’ordre est troublé par vous ; le pouvoir se détend ;
Plus de règle. L’enfant n’a plus rien qui l’arrête.
Vous démolissez tout. – Et j’ai baissé la tête,
Et j’ai dit : – Je n’ai rien à répondre à cela,
J’ai tort. Oui, c’est avec ces indulgences-là
Qu’on a toujours conduit les peuples à leur perte.
Qu’on me mette au pain sec. – Vous le méritez, certes,
On vous y mettra. – Jeanne alors, dans son coin noir,
M’a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir,
Pleins de l’autorité des douces créatures :
– Eh bien, moi, je t’irai porter des confitures.

 

[Elkia]

bonjour tout le monde !
Mon petit miniloup de 4 mois est materné mais semble aussi content pour le moment d'aller à la crèche.. il a plein de jeux à découvrir et observe beaucoup les autres enfants. Après il commence à temps plein que la semaine prochaine. Le souci pour le moment c'est le biberon mais j'ai de la chance car la puéricultrice qui s'en occupe ne se stresse plus pour ça et du coup il a commencé à accepter de boire la dernière fois quand il a eu vraiment faim. Faut dire aussi que je l'ai rassuré en lui disant que je travaille à 5 min à pied et qu'elle peut m'appeler si vraiment ça coince pour le biberon. C'est une crèche inter entreprise aussi faut dire donc les filles ont l'air vraiment bien : elles n'hésitent pas à bercer dans les bras pour endormir et ne se focalisent pas sur le fait qu'il y ait pas de "rythme ". Au final elles trouvent mon miniloup facile alors que c'est un bébé allaité à la demande, sans rythme imposé au niveau des siestes ou de l'alimentation.
Je trouvais au début que ça pleurait beaucoup mais je pense que tous les bébés étaient en phase d'adaptation... là c'est assez calme et les filles sont détendues !
Sinon pour être dans le sujet... une de mes collègues pourtant véritable mère poule avec ses enfants (jeunes adultes) mais qui a toujours refusé d'allaiter qui me balance : "mais tu comptes pas l'allaiter jusqu'en décembre quand même ?? L'air choqué !
Et sinon une autre collègue qui surenchérit : " de toute façon maintenant que tu as repris le boulot et même si tu tires ton lait, ça va s'arrêter tout seul " .... bref, sans commentaire !

 

[Sekhmet]

" de toute façon maintenant que tu as repris le boulot et même si tu tires ton lait, ça va s'arrêter tout seul "

Ça me fait de la peine pour des jeunes (pas encore mamans ou papas) qui entendraient ça et qui le croiraient pour de vrai au moment d'être concerné(e)s...
Ça donne envie de continuer rien que pour ça, pour leur prouver le contraire. Et que ces autres qui écoutent "sans le faire exprès" réalisent que oui ça peut marcher.

 

[Isadora]

Je trouvais au début que ça pleurait beaucoup mais je pense que tous les bébés étaient en phase d'adaptation... là c'est assez calme et les filles sont détendues !

Je trouve aussi que ça pleure beaucoup (je pense qu'avec ma fille le premier jour on avait la même tête : ), et je me demandais si c'était l'ambiance classique ou juste le temps des premières semaines, que tout le monde trouve ses marques.

 

[Elkia]

Je trouve aussi que ça pleure beaucoup (je pense qu'avec ma fille le premier jour on avait la même tête : ), et je me demandais si c'était l'ambiance classique ou juste le temps des premières semaines, que tout le monde trouve ses marques.

Comme tu dis ! Vu que j'ai à cœur d'éviter que miniloup pleure, je ne suis pas habituée !!! On a fait la même tête que toi et ta fille le premier jour où on a rencontré l'équipe.. je me suis dit : heu je suis en train de faire quoi là... je veux pas qu'il passe ses journées à pleurer !!

 

[Elkia]

Ça me fait de la peine pour des jeunes (pas encore mamans ou papas) qui entendraient ça et qui le croiraient pour de vrai au moment d'être concerné(e)s...
Ça donne envie de continuer rien que pour ça, pour leur prouver le contraire. Et que ces autres qui écoutent "sans le faire exprès" réalisent que oui ça peut marcher.

Oui clairement !! Pour le moment, j'ai commencé à tirer mon lait quand je suis dans mon bureau et c'est déjà arrivé que des collègues entrent . J'ai continué comme s'il n'y avait rien de particulier et que ce soit normal. Après je fais ça assez discrètement dans le sens où je passe le tire lait sous un tee shirt et je reste naturelle. Je me dis que ce serait bien que cela rentre dans les mœurs surtout que je suis enseignante à l'Iut et donc je vois beaucoup de jeunes. Pour le moment j'ai pas eu d'étudiants à venir car avec les règles Covid ils ne viennent plus dans nos bureaux. Je pense que si un étudiant me voit en train de tirer le lait, j'expliquerai simplement...

 

[cerise]

Quand j'ai tiré mon lait lors de ma sortie d'entreprise, je l'ai dit tout naturellement à mes collègues

 

[Apicobi]

Magnifique ce poème @cerise . Merci pour la découverte (Mais bon, j'ai pleuré un peu quand même ....)

 

[MaylisF]

Moi quand ma mère m'a mise à la crèche petite, je suis devenue totalement associable et ça flippait les ass mat. Apparemment je me mettais dans un coin (littéralement un coin de la pièce) et je ne parlais à personne de la journée. Alors elle m'a ramenée à la maison et a attendu l'année suivante, heureusement, elle le pouvait étant mère au foyer... Moi je pense simplement qu'en tant que dernière de 5 enfants, j'étais contente d'être tranquille pour une fois et voulais qu'on me fiche la paix

 

[Belfée]

Moi quand ma mère m'a mise à la crèche petite, je suis devenue totalement associable et ça flippait les ass mat. Apparemment je me mettais dans un coin (littéralement un coin de la pièce) et je ne parlais à personne de la journée. Alors elle m'a ramenée à la maison et a attendu l'année suivante, heureusement, elle le pouvait étant mère au foyer... Moi je pense simplement qu'en tant que dernière de 5 enfants, j'étais contente d'être tranquille pour une fois et voulais qu'on me fiche la paix

Ça me fait penser au livre "laissez moi tranquille " que j'ai acheté !

 

[Léonide :)]

Ça me fait penser au livre "laissez moi tranquille " que j'ai acheté !

C’est quoi le sujet ?

 

[Belfée]

C’est quoi le sujet ?

Laissez-moi tranquille ! - Galia Bernstein - Babelio

Critiques (10), citations, extraits de Laissez-moi tranquille ! de Galia Bernstein. Leyla est une jeune femelle babouin très, très entourée par quantité d...

www.babelio.com

 

[Catherine06]

Une amie, qui prend des traitements assez lourds, parle projet d'enfant à sa psy.
"N'y pensez même pas ! Il faut d'abord vous sevrer de xxx et yyy ! Et puis un enfant c'est pas rien, ça change le corps, la vie.... "

Euh certes...

Dans le genre, de la part d'un psy aussi, on m'a reporté un beau : "de toute façon, votre mari n'est pas apte à être père". La femme du consultant évoquait leur projet bébé...

 

[Lullalynne]

Je me doutais que ça finirait par arriver mais je n'étais pas préparée à l'encaisser...

Pour remettre dans le contexte : j'ai été nommée dans une nouvelle école à la rentrée et ne connaîs donc mes 2 collègues que depuis septembre. On s'entend très bien, on est toutes de la même génération (l'une a 2 enfants dont 1 petite de 8 mois, allaitée pendant 1 mois, l'autre n'a pas d'enfant).
Ce midi, on a évidemment abordé le sujet de la décision présidentielle de supprimer l'ief. L'une de mes collègues trouve que c'est plutôt une bonne chose puisqu'elle a en tête des "mauvais exemples" de familles en ief (ex : des enfants qui ne sortent pas du tout, n'ont pas jamais de contacts avec d'autres). Et la deuxième évoque elle aussi son expérience quand elle était enseignante d'une classe de maternelle : le jour de la rentrée, elle a vu débarquer une maman avec son fils de 3 ans... accroché à son sein, et qui n'a pas cessé de pleurer quand elle est partie. La mère a fini par le garder en ief "parce qu'il ne s'endormait qu'au sein pour les siestes".
A partir de là, pluie de remarques : à cet âge là, quand même, c'est pas normal / bonjour l'indépendance / et la pauv' mère, avec son gosse toujours après elle /...

Je peux presque remercier mes élèves pour leurs erreurs en dictée qui m'ont permis de rester plongée dans la correction de leurs cahiers...
Elles ne m'ont pas demandé mon avis sur la question et heureusement. J'étais mal, sûrement toute rouge. J'ai fait celle qui n'entendait rien, même si je n'en suis pas très fière.
Je les apprécie beaucoup (c'est la 1ère fois que je me sens aussi à l'aise dans une école) et je ne leur mentirai pas si le sujet revient sur la table. Mais j'appréhende un peu leur réaction du coup. J'ai peut-être manqué l'occasion mais je ne me sentais pas prête du tout à me lancer dans cette discussion.

Bref, mon message est long, sans doute très confus, et pour pas grand chose.
Je me suis pour la première fois retrouvée de l'autre côté du miroir. Je sais que j'aurai tenu le même genre de discours qu'elles il y a 2 ans. Mais maintenant que ma chouette est là, c'est différent et je me sentie agressée par leurs propos, sans qu'elles ne s'en rendent compte.
Je ne sais pas encore comment j'arriverai à gérer le prochain moment. J'aimerais qu'elles puissent voir ma fille avant la "révélation" pour qu'elles constatent qu'elle est plus que sociable, qu'elle dort bien, qu'elle mange, qu'elle joue et qu'elle est parfaitement équilibrée.

 

[Sekhmet]

@Lullalynne pour être honnête il y a quelques années j'aurais trouvé ça un peu étrange (je sais pas si j'aurais dit malsain, je pense, juste bizarre).
As-tu l'occasion de parler de ta puce par ailleurs ? Je trouve qu'un truc qui marche est juste de parler de ses enfants "comme ça". Puis, y compris, et surtout quand les collègues la "connaissent" (tu en as suffisamment parlé et/ou mieux, elles l'ont vue une fois ou deux et acquiescé qu'elle est cool), à l'occasion, aborder le fait qu'elle est encore allaitée.

Ce qui fait changer l'état d'esprit des gens, c'est pas forcément des statistiques (ça marche que pour les gens très rationnels ça ^^), c'est souvent d'observer "un cas qui". Là tu serais "un cas qui marche" vs "un cas qui marche pas", en gros.

Ce n'est pas un changement radical, mais j'aborde parfois avec les collègues le fait que mon Petit Loup tète encore un peu, ça surprend, mais j'en parle comme si c'était un truc banal, genre est-ce qu'il va sur le pot, est-ce qu'il aime le dessin, etc. Ça passe plutôt bien (je passe peut-être pour un peu bizarre mais pas pour une mère malsaine en tous cas).

 

[Lullalynne]

@Sekhmet C'est exactement ça. Je voudrais qu'on soit le contre-exemple à leurs yeux
Je ne prétends pas vouloir les convertir mais seulement éviter qu'elle me catalogue comme nana/mère un peu chelou.
Je vais suivre ton conseil et tâcher de mettre en avant les grands talents de ma chouette
Faut juste croiser les doigts pour que le sujet allaitement ne revienne pas sur le tapis tout de suite... Et après ça, restera plus qu'à faire passer le message sur la dme et les couches lavables

En fait, ça m'a fait drôle parce que les remarques ne venaient pas d'inconnus que j'ai croisés une fois dans ma vie mais de personnes que je côtoie régulièrement et que j'estime. J'étais juste pas prête Y en aura sûrement d'autres.