Je rebondis sur les réflexions des personnels de santé abordées plus tôt dans le sujet.
Ce week-end j'ai revu un couple d'ami qui vient d'avoir un bébé. La maman est une jeune pédiatre (elle travaille en réanimation pédiatrique) Elle allaite sa fille de deux mois et est en train de la sevrer en prévision de la reprise du travail, d'après ce qu'elle m'a dit elle l'a allaité par "devoir" et elle est bien contente d'arrêter. La réflexion qui m'a surprise ressemblait à ça :
"Ah moi l'allaitement à la demande je comprends vraiment pas, c'est pas rationnel, j'ai besoin que ce soit rationnel"
Elle a d'ailleurs vécu ces premières semaines de maman dans la difficulté, gros baby blues à la maternité, un sentiment de regret, elle parle de la maternité comme un choc "ultra violent" (surprenant quand même de la part d'une fille qui travaille aux urgences pédiatriques).
ça me fait penser qu'il faut justement beaucoup de lâcher prise pour arriver à passer la tempête des premières semaines. L'esprit cartésien n'est pas toujours notre meilleur allié, je crois qu'il peut nous empêcher de renouer avec un instinct plus animal dont on a besoin à cette période là (Enfin c'est ainsi que je vois les choses).
Autre remarque de mon père, au sujet de mon petit qui dort dans notre chambre : "Il va dormir dans sa chambre maintenant, non ? Il est grand maintenant." (Il a 5 mois...)
Et au sujet de l'allaitement quand on parlait de la durée naturelle de l'allaitement : "Oui mais on a inventé les laits en poudre pour autonomiser la femme et l'enfant" (un truc du genre, je précise qu'il était hyper favorable à l'allaitement au départ, mais je sens bien que ça va commencer à faire long bientôt).
D'ailleurs je pensais suggérer à mes parents de lire et de s'interroger réellement sur les questions d'allaitement et de maternage car je crois (surtout mon père, ma mère s'ouvre vraiment plus à chaque étape) qu'ils n'ont jamais vraiment remis en cause les manières de faire de l'époque. Et j'ai pas envie de faire ce travail pour eux, de "forcer" mon point de vue. Mais j'ai pas non plus envie d'affronter des petites réflexions pendant toute la petite enfance de mon fils. J'ai senti une forme de gêne chez mon père quand on parlait de ces questions et c'est moi que ça a gênée finalement.
Je commence à percevoir ce qui peut y avoir de perturbant dans la réception qu'ont les gens du maternage proximal (pour utiliser un terme englobant toutes ces pratiques qui me semble si naturelle et qui "choque" encore beaucoup passés les premiers mois de l'enfant).