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 Je suis épuisée - DPP

Nienna

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
qui me déprime
oui ça je comprends, mais une déprime, c'est différent d'une dépression (la vraie maladie) non ?
Enfin dans tous les cas, c'est sûr que c'est un peu le cercle vicieux quand on n'a pas d'énergie pour rien : qui de la poule ou de l'œuf...
 

Cactus2002

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
oui ça je comprends, mais une déprime, c'est différent d'une dépression (la vraie maladie) non ?
Enfin dans tous les cas, c'est sûr que c'est un peu le cercle vicieux quand on n'a pas d'énergie pour rien : qui de la poule ou de l'œuf...
Je ne sais pas. On m'a dit que je faisais une dépression (mon médecin, une psychiatre). J'étais très mal mais je n'ai pas l'impression que c'est aussi violent que ce que vivent certaines personnes dépressives qui se battent toute leur vie pour en sortir. Chez moi c'étaient des périodes de ma vie, plus ou moins longues. Donc peut être que le diagnostique était faux ?
 

Pauline C

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Normalement un psychiatre sait à peu près reconnaître une dépression. Il y a des degrés de gravité divers, heureusement pour la plupart des gens ça ne dure pas toute la vie. On a un antécédent de dépression, parfois réactionnel, comme on a un antécédent d'appendicectomie ou de cancer.
 

Nienna

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Certaines personnes guérissent de la grippe/covid [insérer ici n'importe quelle maladie un peu vener], d'autres pas. Ça ne veut pas dire que les premières ne l'ont pas eu.
Mon gp a guéri d'une dépression. Il a 93 ans et la forme.
 

sophie.p

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Sur cette histoire de préparer à la parentalité / allaitement pdt la grossesse je sais que sur mes 7 séances j'avais eu une séance sur l'allaitement (on dit pas tout en 30min mais ça posait des choses, et notamment on commence à déconstruire le c'est naturel.... donc ? Facile ? Pas forcément non), une séance sur le nouveau né, les pleurs, le "rythme", ses besoins et une sur le post partum, avec le baby blues vs. DPP. Ça fait pas tout mais ça aide oui.

Les puer de ma pmi essaient aussi de pousser les sages femmes à mieux préparer à la parentalité mais tout le monde est d'accord pour dire que pour les mamans enceintes tout cela n'est pas audible. Ce sont plutôt des graines que l'on sème, des bouées lancées, j'ai eu des repères en mode : oui, ça on en avait parlé "c'est normal"...

Pour vous @lyloo et @Low2021, ce qui aurait aidé à ne pas atteindre des niveaux si forts de dpp ou d'épuisement c'est peut-être être accompagnées, mieux diagnostiquer et au plus tôt, sensibiliser l'entourage sur ce qu'on peut faire, ou les pro du laep ?

Et puis vous êtes toutes deux 200% mamans h36/24... pfff ! En tous cas, encore une fois bravo à vous deux les filles, oser en parler, puis chercher le bon interlocuteur... vous commencez un sacré chemin 👍👏👏
 
Dernière édition:

Pauline C

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Une copine gyneco qui a eu son premier bébé il y a un an, me disait cet été qu'elle a complètement changé sa façon de mener la consultation post-partum, elle cherche à dépister si la maman va mal, vraiment. Son petit avait un reflux et à 6 semaines elle allait mal, la sage femme lui a expliqué que ce n'était pas "normal", le bébé a eu un traitement et ça s'est arrange. Le périnée et la cicatrice de césarienne c'est bien joli mais ce n'est pas tout. Lors de ma première rééducation, la sage femme me demandait à chaque séance la "météo" de mon humeur (on était à Brest donc je répondais toujours 15 degrés et nuages), je trouvais ça un peu ridicule voire intrusif, mais je comprends l'intention maintenant que j'ai plus de recul. Mes séances de rééducation pour les jumelles, c'était une sorte de mini-therapie, ça me permettait de vider mon sac une fois par semaine et ça me faisait vraiment du bien.
 

Low2021

Période de pointe
Ben en fait ça existe, ce sont les tisf, le cmg... c'est en partie pris en charge, mais c'est comme le reste, il faut être au courant, faire la démarche, et qu'il y ait des professionnels disponibles...

Pour les jumeaux, ils avaient l'air particulièrement au taquet (inquiets?) ici, j'ai dû rappeler 3 fois la PMI qui m'avait fixé des visites à domicile d'office pour leur dire que j'avais déjà un suivi libéral. Dans certaines situations de fragilité, on est très vigilant sur le post partum, mais après les premiers mois ça s'essouffle un peu.
Le CMG pour une garde à domicile et juste dérisoire donc pas forcément le mieux. C’est bien dans le cas d’une garde en crèche ou y a 85% pris en charge par la caf.
Le cmg il faut travailler pour y avoir droit. Et encore, il faut faire garder bébé en plus de son travail donc prendre un temps partiel ou des gardes très longues selon.
Quand tu es à la maison tu as droit à la prépare (et ses magnifiques durée/coût foutage de gu**) et c'est tout.
Exact il faut travailler pour le Cmg et la prepare il faut avoir travailler assez pour y avoir le droit ! Donc au final c’est encore et encore des démarches et des paperasses pour que dal ! Vous savez quoi ? Sur mon espace CAF dans documents à transmettre il y a encore le papier qu’il me demandait de remplir pour la prepare ! Sachant que je n’avais pas le droit je n’ai pas pris la peine de le faire … ça date de 2021 😂😂

@Cactus2002 Wahou ma pauvre personne ne t’a réveillé sur ton petit bout de gazon ? C’est dingue ! Tu devais vraiment avoir besoin de sommeil !!!


Pour vous @lyloo et @Low2021, ce qui aurait aidé à ne pas atteindre des niveaux si forts de dpp ou d'épuisement c'est peut-être être accompagnées, mieux diagnostiquer et au plus tôt, sensibiliser l'entourage sur ce qu'on peut faire, ou les pro du laep ?
Je pense que juste un soutien pour ma part aurait éviter d’en arriver là. Un conjoint qui soit présent à mes côtés, qui m’accompagne dans les suivis médicaux de mini loup concernant sa maladie aurait peut être éviter que je sombre.
très sincèrement les « pro » des laep que je fais chez moi ne « servent » à rien. Enfaite ce sont simplement des animateurs des centres/maison de quartier qui surveillent que tout est ok. Là où là ça ne change rien au déroulement de la matinée … mais ça n’est sûrement pas pareil partout.
je trouve que pendant les 9 mois de grossesses ont est suivi, écoutée, bichonnée… puis on accouche et là on existe plus, en mode « c’est bon tu as fais ton taf maintenant on s’en fou de toi on s’occupe de ton ptiot » ça m’a choqué après mon premier accouchement.
une copine qui a eu des jumeaux il y a peu n’a pas arrêté de m’appeler me demander des conseils sur l’allaitement car elle était complètement paumé et personne ne l’aidait en neonat. Elle en est arrive à avoir des pensées suicidaires. Mastites a répétition, candidose … on lui a dit ça va aller ça va passer vos bébés vont bien faut continuer ! Alors qu’elle soufrait à pleurer le martyr à chaque tétée … personne n’a rien fait pour l’aider. Voilà où on en est et voilà comment la jeune mère est considéré dans certaines mater… c’est triste.
 

Low2021

Période de pointe
Epuisement et DPP sont forcément liés ?
Désolée, je n'y connais rien. Je veux dire est-ce qu'on peut faire une DPP sans tomber de fatigue ?
De mon côté, j'ai été pas mal fatiguée. Pas au point de tomber dans les vapes. Mais par contre, je n'ai jamais ressenti de rejet vis-à-vis de mon bébé, jamais trouvé que c'était "trop" dur, pas gérable, ou pas comme je l'aurais imaginé...
Pour ma part je ne ressens pas de rejet pour bébé (ni mes bébés d’ailleurs). Oui des fois j’ai envie de les étrangler mais quel parent n’a jamais eu, l’espace d’un instant, envi de les passer par la fenêtre ? 😅
Juste une grosse fatigue physique et émotionnelle, des pensées un peu sombre du genre « si j’étais plus là ils se porteraient mieux », plus de motivation à faire ce que j’aime juste le faire parce qu’il FAUT le faire, et l’impossibilité à garder mon calme pour des situations de merde du style mon grand qui saute sur le canapé 15x, 15x ou je lui répète d’arrêter qu’il va tomber il fini par tomber je lui hurle dessus quoi 🤦‍♀️ je m’en veut après mais sur le coup je ne contrôle rien …
 

Pauline C

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
C'est très facile de trouver des témoignages douloureux. Des témoignages de parcours heureux, et d'accompagnements adaptés et utiles, aussi, heureusement. On m'a envoyé la psychologue le surlendemain de mon accouchement parce que j'avais fondu en larmes dans le poste de soins à minuit (et bu une tisane avec les sage-femmes, ce qui m'a fait autant de bien que l'entretien psycho). Affronter, seule ou quasiment seule, les soins de deux enfants en bas âge, la maladie d'un enfant, c'est un fardeau extrêmement lourd, que nulle ne devrait porter seule.
 

Cactus2002

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Wahou ma pauvre personne ne t’a réveillé sur ton petit bout de gazon ? C’est dingue ! Tu devais vraiment avoir besoin de sommeil !!!
Non mais il faisait beau, je crois que c'était la fin de l'été, il y a beaucoup d'étudiants dans le coin qui picniquent dans l'herbe. Ils ont dû de dire que je faisais une sieste
 

Low2021

Période de pointe
Non mais il faisait beau, je crois que c'était la fin de l'été, il y a beaucoup d'étudiants dans le coin qui picniquent dans l'herbe. Ils ont dû de dire que je faisais une sieste
Je trouve ça dingue quand même ! Perso je me serais quand même arrêter vérifier que tu respirais et te demander si ça allait ! C’est pas comme si tu avais étendu un petit plaid avant de t’effondrer quoi 😅
 

Silymine

Voie lactée
Hello,

Cela fait plusieurs jours que ce post me trotte dans la tête. Je suis triste et atterrée de lire certains témoignages, qui montrent à quel point certaines d'entre vous reçoivent encore si peu de soutien. Je me souviens d'une conférence sur la santé mentale en postpartum où l'un des chercheurs était venu faire une présentation sur la psychose, en expliquant que, pour les femmes, il y avait 20x plus de risque de vivre un épisode psychotique dans la semaine suivant l'accouchement que durant le reste de leur vie (c'est pas exactement 20x le chiffre, mais c'était cet ordre d'idée). Et il disait en substance : "Vous vous rendez compte, 20x ? Si les cardiologues avaient identifié une fenêtre de 7 jours dans nos vies où l'on avait 20x plus de risque de faire un arrêt cardiaque cela ferait longtemps que ladite fenêtre serait sous haute surveillance, avec dépistage systématique etc... Mais comme il ne s'agit que de la santé mentale des femmes, tout le monde s'en fout". Bref, je m'égare et j'envoie vraiment toutes mes pensées les plus tendres à celles qui traversent une DPP ou flirtent avec le diagnostic. Je vois pas mal de questions qui trainent, alors je me permets de transmettre quelques éléments car je travaille dans le domaine.

La DPP correspond à un trouble dépressif caractérisé, dont l'apparition survient dans les 12 mois suivant l'accouchement (certains disent 1 mois mais personnellement je suis en désaccord sur ce point). On parle de dépression POST-partum mais dans 50% des cas l'épisode dépressif est déjà présent en anténatal.

Les symptômes doivent être présents durant au moins deux semaines et sont, entre autres, les suivants :
- Humeur dépressive (se sentir vide, triste, sans espoir) la majeure partie du temps. Mais également : irritabilité, sautes d'humeur, pleurs.
- Perte d'intérêt ou de plaisir. Repli sur soi.
- Perte/gain de poids/d'appétit importante.
- Insomnie ou hypersomnie (bon ça c'est clair que ce n'est pas le plus simple à évaluer dans le contexte périnatal...).
- Fatique ou perte d'énergie.
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (je le mets en gras parce que c'est un symptôme que l'on n'identifie pas comme tel et pourtant si, il suggère bien une DPP - mais il faut souvent une personne extérieure pour mettre les mots là-dessus car quand on traverse une DPP on ne peut généralement pas voir que notre culpabilité est "excessive" ou "inappropriée").
- Diminution de l'aptitude à penser, à se concentrer, indécision.
- Pensées de mort, idées noires.

Je n'ai pas mis tous les symptômes mais cela brosse déjà un portrait. À noter qu'il n'y a pas besoin de TOUS les avoir (pour répondre @Nienna : on peut donc avoir une DPP sans cocher la case "fatigue"), mais il faut en avoir un certain nombre. Le diagnostic peut être difficile à poser car certains symptômes sont délicats à évaluer dans le contexte du postpartum, notamment car la privation de sommeil peut "mimer" des symptômes dépressifs. Certaines plaintes somatiques peuvent aussi interpeller : maux de tête, maux de ventre, etc...

Beaucoup de pros du champ périnatal, SF et gyn-obs, ont aussi tendance à confondre cette pathologie avec d'autres (ou à ne pas voir qu'il y a une DPP ET autre chose) : trouble anxieux, psychose puerpérale... Le grand oublié : le trouble du stress post-traumatique lié à l'accouchement, qui se caractérise typiquement par des symptômes de DPP mais dont l'étiologie (et donc le traitement) sont bien différents. On va souvent retrouver en plus : intrusions (flashbacks) dans lesquelles on revit l'accouchement, cauchemars, hypervigilance (sursauts, vérifications +++, etc...).

Il faut passer par un soignant (bien formé) pour obtenir un diagnostic fiable. Vous pouvez faire un premier dépistage avec l'échelle d'évaluation de la dépression postnatale d'Edinburgh, que vous trouverez par exemple ici : https://www.esantementale.ca/index.php?m=survey&ID=46. Je déconseille l'auto-diagnostic pour les raisons pré-citées, mais les résultats de ce questionnaire peuvent déjà mettre la puce à l'oreille ou donner un peu plus de force pour aller sonner les cloches de pros de santé autour de vous.

Quelques facteurs de risques qui augmentent la probabilité de développer une DPP : antécédent de dépression ou de maladie psy, symptômes de dépression pendant la grossesse, diabète gestationnel, complications pendant la grossesse ou l'accouchement, précarité socio-économique, manque de soutien social ou de soutien du co-parent (pardon mais quand, je lis certaines histoires, je me dis qu'il y a vraiment des baffes qui se perdent #Les GrandsMèresToutesPourraves, #LesPapasEgoistes, #LesCollèguesQuiPuentDuC).

Dans tous les cas : la DPP est malheureusement commune (elle toucherait un peu moins de 20% des mères !) et il faut la prendre au sérieux : le suicide est l'une des principales causes de mortalité maternelle dans l'année suivant la naissance. Même si cela reste une issue rare, cela illustre quand même combien il est important de demander de l'aide si vous avez l'impression de traverser une épisode dépressif :calin: La DPP est une maladie comme une autre en cela que la personne malade n'en n'est pas responsable et qu'elle mérite un traitement approprié. Elle ne dit RIEN des qualités parentales ❤️ Une chose qu'il me tient aussi à coeur de dire est qu'il ne faut pas sous-estimer notre capacité à nous habituer à la souffrance. La DPP s'installe insidieusement et on fini par penser que c'est normal d'avoir des idées noires, d'être tout le temps sur les nerfs, de se sentir comme une moins que rien, de ne plus rire ou de n'avoir plus d'intérêt pour rien... Non, ce n'est absolument pas normal. Et oui, on peut s'en sortir !

Pour répondre à quelques questions que j'ai vu passer (désolée si je ne cite pas les pseudos).
- Dépression et déprime : dépression = pathologie correspondant à un ensemble de symptômes précis. On pourrait dire que la dépression se distingue de la déprime car les symptômes sont plus nombreux, plus sévères, et surtout plus persistants.
- Sur le rapport au bébé (est-ce que DPP = idées "hostiles" envers son bébé/affecte notre rapport à notre enfant ?) : c'est propre à chacune. Cela ne rentre pas en tant que tel dans les critères diagnostic. Effectivement, une mère souffrant de DPP peut présenter des pensées négatives envers son enfant, envie de la balancer par la fenêtre, etc... Mais certaines femmes ne souffrant pas de DPP peuvent aussi vivre cela.

Concernant le traitement : Bon, déjà ça me tiendrait à coeur que l'on aille beaucoup plus loin, au niveau sociétal, sur la prévention. Sensibiliser en anténatal, former les pros plus correctement, suivre de plus près les femmes avec des facteurs de risque, identifier à l'avance les personnes ressources qui pourront soutenir la maman, etc... Mais en l'occurrence ici on n'est plus tant sur le versant préventif. Bref. Plusieurs angles d'attaque .
- 1. Mode de vie/"self-help" (ne me lancez pas des tomates, je sais que ce sont des mesures difficiles à mettre en place et que c'est le principe même de la dépression, encore plus quand il y a un bébé dans la boucle... Mais cela peut donner des pistes, des idées de choses à mettre en place, même par petits bouts... Tout petit pas est déjà précieux, et ça peut aussi aider à se faire aider, dans le sens où ça peut donner des idées de choses à demander à votre entourage pour qu'il puisse vous soutenir efficacement) (oui, la concision n'est pas mon fort) : parler à ses proches, aller à des évènements sociaux, sortir, dormir, manger sain, bouger. Ne pas chercher à être une "super-mère", ne pas prendre en charge toutes les tâches domestiques de front, demander de l'aide autour de soi (oui c'est difficile, ce qui m'amène au point suivant).
- 2. Psychothérapie. Traitement de première intention. Les thérapies les plus recommandées à l'heure actuelle pour la DPP sont les thérapies cognitivo-comportementales. On recommande également la thérapie interpersonnelle. Les personnes qualifiées pour proposer ces thérapies sont des psychologues et psychiatres ayant suivi les formations correspondantes. Vigilance concernant les coach energético-corpo-psycho-machin-truc...
- 3. Traitement médicamenteux. Certains antidépresseurs sont compatibles avec l'allaitement, certains anxiolytiques également. Mais il est fortement recommandé d'avoir un suivi psychothérapeutique pour potentialiser et pérenniser les effets du traitement médicamenteux. Pour info, les effets des antidépresseurs ne commencent à se voir qu'environ 2 à 3 semaines après le début de la prise, qui est quotidienne. À prendre en compte 🙂 S'ils sont bien prescrits et si leur prise est correctement suivie, il n'y a pas de risque de dépendance. Il serait vraiment dommage de se priver de cette aide précieuse en raison d'a priori erronés. Ne pas hésiter à en parler avec un médecin. Pour les généralistes frileux en raison de l'allaitement --> CRAT et E-lactancia. L'un des grands intérêts des antidépresseurs est que, en aidant à améliorer l'humeur et à retrouver un fonctionnement un peu plus apaisé, on redevient capable de mettre en place les choses du point 1, c'est un cercle vertueux. Idem concernant la psychothérapie.

Selon les cas, une hospitalisation, notamment dans les unités mères-bébé, peut apporter une vraie bouffée d'air. Mais, on ne va pas se mentir, les places sont rares et donc souvent réservées à des situation très sévères.

Je voulais aussi mettre quelque part dans ce message que le DPP touche aussi le co-parent. On pense qu'environ 10% des pères sont concernés, et ceux dont les compagnes vivent une DPP sont particulièrement à risque. Cela me parait important dans la mesure où il est difficile de soutenir une maman DPP quand on est soi-même en plein dedans.

Voilà, pardon pour le très long message, j'espère qu'il peut apporter quelques clarifications. Certains de mes collègues désapprouveraient que je "balance" tous ces éléments car il est important de donner les informations en les contextualisant et en les rapportant à la situation, toujours singulière, des patientes. Mais je pars du principe que la connaissance donne du pouvoir et peut, je l'espère, permettre à certaines de se rendre plus audibles auprès de leur entourage, de leurs professionnels de santé... et d'elles-mêmes.

Plein plein de soutien à distance, vous êtes au bon endroit pour échanger dans la bienveillance avec d'autres femmes qui comprennent ce que vous traversez :calin:
 
Dernière édition:

lyloo

Voie lactée
Hello,

Cela fait plusieurs jours que ce post me trotte dans la tête. Je suis triste et atterrée de lire certains témoignages, qui montrent à quel point certaines d'entre vous reçoivent encore si peu de soutien. Je me souviens d'une conférence sur la santé mentale en postpartum où l'un des chercheurs était venu faire une présentation sur la psychose, en expliquant que, pour les femmes, il y avait 20x plus de risque de vivre un épisode psychotique dans la semaine suivant l'accouchement que durant le reste de leur vie (c'est pas exactement 20x le chiffre, mais c'était cet ordre d'idée). Et il disait en substance : "Vous vous rendez compte, 20x ? Si les cardiologues avaient identifié une fenêtre de 7 jours dans nos vies où l'on avait 20x plus de risque de faire un arrêt cardiaque cela ferait longtemps que ladite fenêtre serait sous haute surveillance, avec dépistage systématique etc... Mais comme il ne s'agit de la santé mentale des femmes, tout le monde s'en fout". Bref, je m'égare et j'envoie vraiment toutes mes pensées les plus tendres à celles qui traversent une DPP ou flirtent avec la diagnostic. Je vois pas mal de questions qui trainent, alors je me permets de transmettre quelques éléments car je travaille dans le domaine.

La DPP correspond à un trouble dépressif caractérisé, dont l'apparition survient dans les 12 mois suivant l'accouchement (certains disent 1 mois mais personnellement je sui en désaccord sur ce point). On parle de dépression POST-partum mais dans 50% des cas l'épisode dépressif est déjà présent en anténatal.

Les symptômes doivent être présents durant au moins deux semaines et sont, entre autres, les suivants :
- Humeur dépressive (se sentir vide, triste, sans espoir) la majeure partie du temps. Mais également : irritabilité, sautes d'humeur.
- Perte d'intérêt ou de plaisir.
- Perte/gain de poids/d'appétit importante.
- Insomnie ou hypersomnie (bon ça c'est clair que ce n'est pas le plus simple à évaluer dans le contexte périnatal...).
- Fatique ou perte d'énergie.
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (je le mets en gras parce que c'est un symptôme que l'on n'identifie pas comme tel et pourtant si, il suggère bien une DPP - mais il faut souvent une personne extérieure pour mettre les mots là-dessus car quand on traverse une DPP on ne peut généralement pas voir que notre culpabilité est "excessive" ou "inappropriée").
- Diminution de l'aptitude à penser, à se concentrer, indécision.
- Pensées de mort, idées noires.

Je n'ai pas mis tous les symptômes mais cela brosse déjà un portrait. À noter qu'il n'y a pas besoin de TOUS les avoir (pour répondre @Nienna : on peut donc avoir une DPP sans cocher la case "fatigue"), mais il faut en avoir un certain nombre. Le diagnostic peut être difficile à poser car certains symptômes sont délicats à évaluer dans le contexte du postpartum, notamment car la privation de sommeil peut "mimer" des symptômes dépressifs. Certaines plaintes somatiques peuvent aussi interpeller : maux de tête, maux de ventre, etc...

Beaucoup de pros du champ périnatal, en particulier les SF et gyn-obs, ont aussi tendance à confondre cette pathologie avec d'autres (ou à ne pas voir qu'il y a une DPP ET autre chose) : trouble anxieux, psychose puerpérale... Le grand oublié : le trouble du stress post-traumatique lié à l'accouchement, qui se caractérise typiquement par des symptômes de DPP mais dont l'étiologie (et donc le traitement) sont bien différents. On va souvent retrouver en plus : intrusions (flashbacks) dans lesquelles on revit l'accouchement, cauchemars, hypervigilance (sursauts, vérifications +++, etc...).

Il faut passer par un soignant (bien formé) pour obtenir un diagnostic fiable. Vous pouvez faire un premier dépistage avec l'échelle d'évaluation de la dépression postnatale d'Edinburgh, que vous trouverez par exemple ici : https://www.esantementale.ca/index.php?m=survey&ID=46. Je déconseille l'auto-diagnostic pour les raisons pré-citées, mais les résultats de ce questionnaire peuvent déjà mettre la puce à l'oreille ou donner un peu plus de force pour aller sonner les cloches de pros de santé autour de vous.

Quelques facteurs de risques qui augmentent la probabilité de développer une DPP : antécédent de dépression ou de maladie psy, symptômes de dépression pendant la grossesse, diabète gestationnel, complications pendant la grossesse, précarité socio-économique, manque de soutien social ou de soutien du co-parent (pardon mais quand, je lis certaines histoires, je me dis qu'il y a vraiment des baffes qui se perdent #Les GrandsMèresToutesPourraves, #LesPapasEgoistes, #LesCollèguesQuiPuentDuC).

Dans tous les cas : la DPP est malheureusement commune (elle touche un peu moins de 20% des mères !) et il faut la prendre au sérieux : le suicide est l'une des principales causes de mortalité maternelle dans l'année suivant la naissance. Même si cela reste une issue rare, cela illustre quand même combien il est important de demander de l'aide si vous avez l'impression de traverser une épisode dépressif :calin: La DPP est une maladie comme une autre en cela que la personne malade n'en n'est pas responsable et qu'elle mérite un traitement approprié. Elle ne dit RIEN des qualités parentales ❤️ Une chose qu'il me tient aussi à coeur de dire est qu'il ne faut pas sous-estimer notre capacité à nous habituer à la souffrance. La DPP s'installe insidieusement et on fini par penser que c'est normal d'avoir des idées noires, d'être tout le temps sur les nerfs, de se sentir comme une moins que rien, de ne plus rire ou de n'avoir plus d'intérêt pour rien... Non, ce n'est absolument pas normal. Et oui, on peut s'en sortir !

Pour répondre à quelques questions que j'ai vu passer (désolée si je ne cite pas les pseudos).
- Dépression et déprime : dépression = pathologie correspondant à un ensemble de symptômes précis. On pourrait dire que la dépression se distingue de la déprime car les symptômes sont plus nombreux, plus sévères, et surtout plus persistants.
- Sur le rapport au bébé (est-ce que DPP = idées "hostiles" envers son bébé/affecte notre rapport à notre enfant ?) : c'est propre à chacune. Cela ne rentre pas en tant que tel dans les critères diagnostic. Par contre effectivement, une mère souffrant de DPP peut présenter des pensées négatives envers son enfant, envie de la balancer par la fenêtre, etc... Mais certaines femmes ne souffrant pas de DPP peuvent aussi vivre cela.

Concernant le traitement : Bon, déjà ça me tiendrait à coeur que l'on aille beaucoup plus loin, au niveau sociétal, sur la prévention. Sensibiliser en anténatal, former les pros plus correctement, suivre de plus près les femmes avec des facteurs de risque, identifier à l'avance les personnes ressources qui pourront soutenir la maman, etc... Mais en l'occurrence ici on n'est plus tant sur le versant préventif. Bref. Plusieurs angles d'attaque .
- 1. Mode de vie/"self-help" (ne me lancez pas des tomates, je sais que ce sont des mesures difficiles à mettre en place et que c'est le principe même de la dépression, encore plus quand il y a un bébé dans la boucle... Mais cela peut donner des pistes, des idées de choses à mettre en place, même par petits bouts... Tout petit pas est déjà précieux, et ça peut aussi aider à se faire aider, dans le sens où ça peut donner des idées de choses à demander à votre entourage pour qu'il puisse vous soutenir efficacement) (oui, la concision n'est pas mon fort) : parler à ses proches, aller à des évènements sociaux, sortir, dormir, manger sain, bouger. Ne pas chercher à être une "super-mère", ne pas prendre en charge toutes les tâches domestiques de front, demander de l'aide autour de soi (oui c'est difficile, ce qui m'amène au point suivant).
- 2. Psychothérapie. Les thérapies les plus recommandées à l'heure actuelle pour la DPP sont les thérapies cognitivo-comportementales. On recommande également la thérapie interpersonnelle. Les personnes qualifiées pour proposer ces thérapies sont des psychologues et psychiatres ayant suivi des formations appropriées (comme dans toute profession, il y a des gens compétents... et d'autres moins). Vigilance concernant les coach energético-corpo-psycho-machin-truc...
- 3. Traitement médicamenteux. Certains antidépresseurs sont compatibles avec l'allaitement, certains anxiolytiques également. Mais il est fortement recommandé d'avoir un suivi psychothérapeutique pour potentialiser et pérenniser les effets du traitement médicamenteux. Pour info, les effets des antidépresseurs ne commencent à se voir qu'environ 2 à 3 semaines après le début de la prise, qui est quotidienne. A prendre en compte 🙂 S'ils sont bien prescrits et si leur prise est correctement suivie, il n'y a pas de risque de dépendance. Il serait vraiment dommage de se priver de cette aide extrêmement précieuse en raison d'a priori erronés. Ne pas hésiter à en parler avec un médecin. L'un des grands intérêts des antidépresseurs est que, en aidant à améliorer l'humeur et à retrouver un fonctionnement un peu plus apaisé, on redevient capable de mettre en place les choses du point 1, c'est un cercle vertueux.

Selon les cas, une hospitalisation, notamment dans les unités mères-bébé, peut apporter une vraie bouffée d'air. Mais, on ne va pas se mentir, les places sont rares et donc souvent réservées à des situation très sévères.

Je voulais aussi mettre quelque part dans ce message que le DPP touche aussi le co-parent. On pense qu'environ 10% des pères sont concernés, et ceux dont les compagnes vivent une DPP sont particulièrement à risque. Cela me parait important dans la mesure où il est difficile de soutenir une maman DPP quand on est soi-même en plein dedans.

Voilà, pardon pour le très long message, j'espère qu'il peut apporter quelques clarifications. Certains de mes collègues désapprouveraient que je "balance" tous ces éléments car il est important de donner les informations en les contextualisant et en les rapportant à la situation, toujours singulière, des patientes. Mais je pars du principe que la connaissance donne du pouvoir et peut, je l'espère, permettre à certaines de se rendre plus audibles auprès de leur entourage, de leurs professionnels de santé... et d'elles-mêmes.

Plein plein de soutien à distance, vous êtes au bon endroit pour échanger dans la bienveillance avec d'autres femmes qui comprennent ce que vous traversez :calin:
merci de tout coeur @Silymine d'avoir pris le temps de nous partager toutes ces infos 🫂
 

lyloo

Voie lactée
Je ne sais pas. On m'a dit que je faisais une dépression (mon médecin, une psychiatre). J'étais très mal mais je n'ai pas l'impression que c'est aussi violent que ce que vivent certaines personnes dépressives qui se battent toute leur vie pour en sortir. Chez moi c'étaient des périodes de ma vie, plus ou moins longues. Donc peut être que le diagnostique était faux ?
Et suite à ce diagnostique as tu suivi une thérapie ?
Comment vas tu aujourd'hui ?
 

sophie.p

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
+1 pour le cas co-parent, un copain hyper investi avec un bébé multi-allergique et RGO n'a pas compris vraiment ce qui lui tombait dessus, à posteriori sûrement une dpp... Pas moyen de faire la météo avec les séances ré éduc du périnée dans ce cas...
 

Low2021

Période de pointe
Hello,

Cela fait plusieurs jours que ce post me trotte dans la tête. Je suis triste et atterrée de lire certains témoignages, qui montrent à quel point certaines d'entre vous reçoivent encore si peu de soutien. Je me souviens d'une conférence sur la santé mentale en postpartum où l'un des chercheurs était venu faire une présentation sur la psychose, en expliquant que, pour les femmes, il y avait 20x plus de risque de vivre un épisode psychotique dans la semaine suivant l'accouchement que durant le reste de leur vie (c'est pas exactement 20x le chiffre, mais c'était cet ordre d'idée). Et il disait en substance : "Vous vous rendez compte, 20x ? Si les cardiologues avaient identifié une fenêtre de 7 jours dans nos vies où l'on avait 20x plus de risque de faire un arrêt cardiaque cela ferait longtemps que ladite fenêtre serait sous haute surveillance, avec dépistage systématique etc... Mais comme il ne s'agit que de la santé mentale des femmes, tout le monde s'en fout". Bref, je m'égare et j'envoie vraiment toutes mes pensées les plus tendres à celles qui traversent une DPP ou flirtent avec le diagnostic. Je vois pas mal de questions qui trainent, alors je me permets de transmettre quelques éléments car je travaille dans le domaine.

La DPP correspond à un trouble dépressif caractérisé, dont l'apparition survient dans les 12 mois suivant l'accouchement (certains disent 1 mois mais personnellement je suis en désaccord sur ce point). On parle de dépression POST-partum mais dans 50% des cas l'épisode dépressif est déjà présent en anténatal.

Les symptômes doivent être présents durant au moins deux semaines et sont, entre autres, les suivants :
- Humeur dépressive (se sentir vide, triste, sans espoir) la majeure partie du temps. Mais également : irritabilité, sautes d'humeur, pleurs.
- Perte d'intérêt ou de plaisir. Repli sur soi.
- Perte/gain de poids/d'appétit importante.
- Insomnie ou hypersomnie (bon ça c'est clair que ce n'est pas le plus simple à évaluer dans le contexte périnatal...).
- Fatique ou perte d'énergie.
- Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive ou inappropriée (je le mets en gras parce que c'est un symptôme que l'on n'identifie pas comme tel et pourtant si, il suggère bien une DPP - mais il faut souvent une personne extérieure pour mettre les mots là-dessus car quand on traverse une DPP on ne peut généralement pas voir que notre culpabilité est "excessive" ou "inappropriée").
- Diminution de l'aptitude à penser, à se concentrer, indécision.
- Pensées de mort, idées noires.

Je n'ai pas mis tous les symptômes mais cela brosse déjà un portrait. À noter qu'il n'y a pas besoin de TOUS les avoir (pour répondre @Nienna : on peut donc avoir une DPP sans cocher la case "fatigue"), mais il faut en avoir un certain nombre. Le diagnostic peut être difficile à poser car certains symptômes sont délicats à évaluer dans le contexte du postpartum, notamment car la privation de sommeil peut "mimer" des symptômes dépressifs. Certaines plaintes somatiques peuvent aussi interpeller : maux de tête, maux de ventre, etc...

Beaucoup de pros du champ périnatal, SF et gyn-obs, ont aussi tendance à confondre cette pathologie avec d'autres (ou à ne pas voir qu'il y a une DPP ET autre chose) : trouble anxieux, psychose puerpérale... Le grand oublié : le trouble du stress post-traumatique lié à l'accouchement, qui se caractérise typiquement par des symptômes de DPP mais dont l'étiologie (et donc le traitement) sont bien différents. On va souvent retrouver en plus : intrusions (flashbacks) dans lesquelles on revit l'accouchement, cauchemars, hypervigilance (sursauts, vérifications +++, etc...).

Il faut passer par un soignant (bien formé) pour obtenir un diagnostic fiable. Vous pouvez faire un premier dépistage avec l'échelle d'évaluation de la dépression postnatale d'Edinburgh, que vous trouverez par exemple ici : https://www.esantementale.ca/index.php?m=survey&ID=46. Je déconseille l'auto-diagnostic pour les raisons pré-citées, mais les résultats de ce questionnaire peuvent déjà mettre la puce à l'oreille ou donner un peu plus de force pour aller sonner les cloches de pros de santé autour de vous.

Quelques facteurs de risques qui augmentent la probabilité de développer une DPP : antécédent de dépression ou de maladie psy, symptômes de dépression pendant la grossesse, diabète gestationnel, complications pendant la grossesse ou l'accouchement, précarité socio-économique, manque de soutien social ou de soutien du co-parent (pardon mais quand, je lis certaines histoires, je me dis qu'il y a vraiment des baffes qui se perdent #Les GrandsMèresToutesPourraves, #LesPapasEgoistes, #LesCollèguesQuiPuentDuC).

Dans tous les cas : la DPP est malheureusement commune (elle toucherait un peu moins de 20% des mères !) et il faut la prendre au sérieux : le suicide est l'une des principales causes de mortalité maternelle dans l'année suivant la naissance. Même si cela reste une issue rare, cela illustre quand même combien il est important de demander de l'aide si vous avez l'impression de traverser une épisode dépressif :calin: La DPP est une maladie comme une autre en cela que la personne malade n'en n'est pas responsable et qu'elle mérite un traitement approprié. Elle ne dit RIEN des qualités parentales ❤️ Une chose qu'il me tient aussi à coeur de dire est qu'il ne faut pas sous-estimer notre capacité à nous habituer à la souffrance. La DPP s'installe insidieusement et on fini par penser que c'est normal d'avoir des idées noires, d'être tout le temps sur les nerfs, de se sentir comme une moins que rien, de ne plus rire ou de n'avoir plus d'intérêt pour rien... Non, ce n'est absolument pas normal. Et oui, on peut s'en sortir !

Pour répondre à quelques questions que j'ai vu passer (désolée si je ne cite pas les pseudos).
- Dépression et déprime : dépression = pathologie correspondant à un ensemble de symptômes précis. On pourrait dire que la dépression se distingue de la déprime car les symptômes sont plus nombreux, plus sévères, et surtout plus persistants.
- Sur le rapport au bébé (est-ce que DPP = idées "hostiles" envers son bébé/affecte notre rapport à notre enfant ?) : c'est propre à chacune. Cela ne rentre pas en tant que tel dans les critères diagnostic. Effectivement, une mère souffrant de DPP peut présenter des pensées négatives envers son enfant, envie de la balancer par la fenêtre, etc... Mais certaines femmes ne souffrant pas de DPP peuvent aussi vivre cela.

Concernant le traitement : Bon, déjà ça me tiendrait à coeur que l'on aille beaucoup plus loin, au niveau sociétal, sur la prévention. Sensibiliser en anténatal, former les pros plus correctement, suivre de plus près les femmes avec des facteurs de risque, identifier à l'avance les personnes ressources qui pourront soutenir la maman, etc... Mais en l'occurrence ici on n'est plus tant sur le versant préventif. Bref. Plusieurs angles d'attaque .
- 1. Mode de vie/"self-help" (ne me lancez pas des tomates, je sais que ce sont des mesures difficiles à mettre en place et que c'est le principe même de la dépression, encore plus quand il y a un bébé dans la boucle... Mais cela peut donner des pistes, des idées de choses à mettre en place, même par petits bouts... Tout petit pas est déjà précieux, et ça peut aussi aider à se faire aider, dans le sens où ça peut donner des idées de choses à demander à votre entourage pour qu'il puisse vous soutenir efficacement) (oui, la concision n'est pas mon fort) : parler à ses proches, aller à des évènements sociaux, sortir, dormir, manger sain, bouger. Ne pas chercher à être une "super-mère", ne pas prendre en charge toutes les tâches domestiques de front, demander de l'aide autour de soi (oui c'est difficile, ce qui m'amène au point suivant).
- 2. Psychothérapie. Traitement de première intention. Les thérapies les plus recommandées à l'heure actuelle pour la DPP sont les thérapies cognitivo-comportementales. On recommande également la thérapie interpersonnelle. Les personnes qualifiées pour proposer ces thérapies sont des psychologues et psychiatres ayant suivi les formations correspondantes. Vigilance concernant les coach energético-corpo-psycho-machin-truc...
- 3. Traitement médicamenteux. Certains antidépresseurs sont compatibles avec l'allaitement, certains anxiolytiques également. Mais il est fortement recommandé d'avoir un suivi psychothérapeutique pour potentialiser et pérenniser les effets du traitement médicamenteux. Pour info, les effets des antidépresseurs ne commencent à se voir qu'environ 2 à 3 semaines après le début de la prise, qui est quotidienne. À prendre en compte 🙂 S'ils sont bien prescrits et si leur prise est correctement suivie, il n'y a pas de risque de dépendance. Il serait vraiment dommage de se priver de cette aide précieuse en raison d'a priori erronés. Ne pas hésiter à en parler avec un médecin. Pour les généralistes frileux en raison de l'allaitement --> CRAT et E-lactancia. L'un des grands intérêts des antidépresseurs est que, en aidant à améliorer l'humeur et à retrouver un fonctionnement un peu plus apaisé, on redevient capable de mettre en place les choses du point 1, c'est un cercle vertueux. Idem concernant la psychothérapie.

Selon les cas, une hospitalisation, notamment dans les unités mères-bébé, peut apporter une vraie bouffée d'air. Mais, on ne va pas se mentir, les places sont rares et donc souvent réservées à des situation très sévères.

Je voulais aussi mettre quelque part dans ce message que le DPP touche aussi le co-parent. On pense qu'environ 10% des pères sont concernés, et ceux dont les compagnes vivent une DPP sont particulièrement à risque. Cela me parait important dans la mesure où il est difficile de soutenir une maman DPP quand on est soi-même en plein dedans.

Voilà, pardon pour le très long message, j'espère qu'il peut apporter quelques clarifications. Certains de mes collègues désapprouveraient que je "balance" tous ces éléments car il est important de donner les informations en les contextualisant et en les rapportant à la situation, toujours singulière, des patientes. Mais je pars du principe que la connaissance donne du pouvoir et peut, je l'espère, permettre à certaines de se rendre plus audibles auprès de leur entourage, de leurs professionnels de santé... et d'elles-mêmes.

Plein plein de soutien à distance, vous êtes au bon endroit pour échanger dans la bienveillance avec d'autres femmes qui comprennent ce que vous traversez :calin:
Merci à toi pour ses précisions et tous les éléments que tu cites ❤️ le temps est précieux et je tiens à te remercier de l’avoir pris pour nous écrire 🥰
 

Cactus2002

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Et suite à ce diagnostique as tu suivi une thérapie ?
Comment vas tu aujourd'hui ?
Seulement quelques séances, ça ne me convenait pas vraiment (la personne. J'en ai vu deux différentes. Et je me suis rendue compte que je n'arrivais à parler à aucune des deux, que c'était plus facile avec ma généraliste. Alors j'ai vu ma généraliste environ toutes les deux semaines pendant un certain temps)
Aujourd'hui bien mieux.
Ah oui je ne savais pas que tu étais en suisse ! Tu es sur quel coin de la suisse ?
Vers Genève. Pourquoi toi aussi?
 
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