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Vos accouchements

SolN2211

Colostrum
Bonjour les Mamans,

Voici le récit de l'arrivée parmi nous de notre petit dernier !

Nos aînés sont nés à terme spontanément, donc je ne m'attendais pas à autre chose pour leur petit frère.

La dernière semaine avant particulièrement, je sens mon état d'esprit changer, à la fois plus présente au monde et déjà ailleurs, au seuil entre deux mondes. Celui-ci qu'il faudra quitter où je suis mère de des aînés, et celui-là qui nous attend pour vivre une nouvelle vie de famille.

J'ai vraiment ce sentiment qui ne me quitte pas durant la semaine.

Je sens qu'il faut que je m'en nourrisse pour le jour de la naissance, accepter de laisser partir ce bout de ma vie pour accueillir l'autre. Petit à petit je sens que j'entre dans le sas, l'appréhension est là mais elle est moins angoissante, je me sens appelée et sereine.

Puis vient tranquillement le jour du terme.
Rien.
Pas de contraction, pas de mise en travail.

Rdv monitoring à la maternité en fin de journée (@MmeMarguerite petit clin d'œil j'ai eu le "Mme c'est la procédure on est à terme").

Tout va bien pour le bébé et moi (sans surprise de mon côté 🙃), on commence déjà à me parler déclenchement.

Je dis que je ne veux pas être déclenchée et demande quelle est la politique de l'établissement à partir de maintenant pour savoir à quoi m'attendre dans les jours suivants.
On me dit que j'ai 4j. Soit.
Nous rentrons et retrouvons nos aînés pour la soirée comme si de rien n'était.
Mon mari est confiant, il me dit que ça va arriver vite.
Je l'espère aussi et honnêtement encore une fois je suis sereine, paradoxalement.

Le bain, le dîner, les petits rituels, on se couche tous.
Je m'arrête pour profiter de la maisonnée endormie paisiblement. Puis je sombre aussi dans le sommeil.

Au milieu de la nuit, tout le monde dort profondément et je suis réveillée soudainement.
Un inconfort, une sensation diffuse mais désagréable.
J'essaie de me recaler. Ça ne passe pas.
Je me lève, ma vessie le réclame.
Je me recouche.
Ça contracte, et c'est plus du Braxton.
Je me relève pour dissiper mes derniers doutes.
Ça se confirme, je réveille mon mari et lui dit qu'il faut déposer les enfants chez les amis.
Il s'exécute, les enfants sont adorables et filent avec leur père.

Je m'installe dans le salon en attendant, avec le ballon, à boire, à manger et de la musique.

C'est irrégulier et gérable, bien que je doive quand même porter attention pour laisser passer les contractions.

Mon mari revient et me rejoint.
Point de situation rapide ensemble.
C'est toujours irrégulier.
Ça devient de plus en plus corsé mais toujours un peu anarchique, pas de séquence qui s'installe.

Puis vraiment d'un coup, je dis à mon mari on va ailleurs j'ai besoin d'eau chaude.

Il m'installe dans la douche.
C'est magique l'effet sur le ressenti des contractions, je sens l'intensité mais pas systématiquement la douleur. Certaines sont même indolores.
Moi je n'en ai pas conscience mais les contractions deviennent régulières sous le jet de la douche.
Puis encore soudainement, un ou deux contractions vraiment puissantes et difficiles.

Une fois passées je décroche un peu et soudainement j'ai une urgence à sortir de la douche.
Mon mari m'aide puis dans la foulée contractions atroce qui me met à terre.
En fait c'est pas tant la contraction en elle même qui est insupportable, mais ce que ça produit. Je sens le cercle de feu. Je le dis à mon mari et j'entre en désespérance.

Il comprends ce qu'il se passe et me soutient, me dit que là on a pas le choix il arrive.
Je refuse l'obstacle, je suis vraiment dans le dur physiquement et mentalement.
Puis la latence, j'ai un répit court, je me calme.
Ça reprend, c'est puissant, mais moins douloureux, j'essaie d'accompagnement.

Ne pas forcer et ne pas retenir.

Laisser partir et accueillir.

Je le sens progresser, mon mari me confirme que la porte s'ouvre et que c'est proche.
Au gré d'une ou deux contractions encore là je sens vraiment la tête qui apparaît et va sortir.
Puis mon bébé émerge, mon mari le réceptionne doucement.

Il respire, il est calme. Il donne un peu de la voix on est rassuré, il a bonne mine, mais il ne crie pas. Il a l'air royal 😅
Je le prends en peau à peau puis mon mari appelle les secours.
On est pris en charge rapidement et arrivons en maternité pour la suite "classique" si j'ose dire avant d'aller s'installer en chambre pour le séjour.

Il fait jour, il fait beau.

C'est irréel.

Ça y est, c'est arrivé, nous sommes dans le monde d'après.
Absolument magnifique ❤️
Félicitations et plein de bonheur à vous tous ensemble ❤️
 

Lirael

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Récit de la naissance de mon ti bonhomme :).

Vendredi 13 juin, je commence à me dire que ça se prépare, transit chamboulé, une espèce de barre au bas ventre. Et je savais grâce au dernier rdv avec la sage femme que mon col est ouvert à 1.

Dans l’après-midi,j ’ai pu profité d’une dernière tétée solo toute douce avec ma puce (les tétées été pas forcément très agréable pour moi en fin de grossesse). J’ai complété mon sac, préparer les derniers papiers, revérifier le sac de bébé.

Samedi 14 juin, l’instinct m’avais pas trompé, les contractions commence et les pertes blanches sont abondantes.

Le matin on sort se promener je dois faire des pause régulière pour gérer les contractions, certaines sont proches d’autres non, la douleur est gérable, je me dit que le col travail, tant mieux.

Le soir je fais l'autruche, je savais très bien au fond de moi que c’est pour cette nuit. On couche Crapotte, les contractions s’espacent, on va se coucher, puis vers 11h les contractions se rapproche de nouveau, je vais dans le salon, j’essaye de trouver un position confortable sur le canapé et je me lève a chaque contraction, ils m’a fallu plusieurs contaction pour trouvé le timing pour ça et m'appuie sur le dossier d’une chaise et je fais bien ma respiration.

Dimanche 15 juin : les contractions se rapprochent sont plus forte, ah elles sont bien toutes les 5 mins, j’ai en tête le "attendre une heure, voire deux avant de se rendre a l’hôpital", sauf que ça s’emballe, puis je sens que ca appuie sur mon bassin, j’arrive plus a gérer, je reveil le papa, il finis mon sac reveil la puce et direction les urgences de l’hopital, je fais le trajet derrière accroupie et accrocher au siège avant (impossible de m’asseoir), la puce commence a pleurée (elle aime pas voir que sa maman a bobo, mon pauvre chat).

Ont arrive aux urgences vers 2h30, je prends juste le sac de naissance, prise en charge direct, un urgentiste me fais asseoir sur une chaise a roulette pour m’emmener au service maternité, une torture je pose juste une fesse, pendant que son collègue previens le service. J’ai pas trop apprécié le "faut pas crier comme ça devant la petite, madame" quand il a vu que ma fille se mettais a pleurer a chaude larmes quand il m’emmenait. Ne pas avoir pu rassurer ma fille et lui dire au revoir correctement sont mon plus gros regrets de cette nuit, la douleur été trop forte pour que je me concentre sur aitre chose. Je le serais que après, le médecin urgentiste a conseillé au papa de lui confier mes affaires et de rentrer, il a bien fait.

Direction la zone naissance, les sages femmes sont toutes là-bas (normalement, ont passent d’abbord par le service gynécologie), en me voyant elles pigent direct que le travail est bien avancées. La sage femme a du me faire redescendre un peu, je voulais pas m’allonger, j’étais paniquée, j’avais trop mal, je m’installe sur le lit pieds sur les étriers, la jeune gyneco m’ausculte, je suis à dilatation complète, la pauvre prends chère, je lui hurle d’enlever ces mains de là tellement c’est pas agréable, la poche est toujours intact, je suis soulagé j’avais peur qu’elle soit percée comme pour Crapotte, bon c’est elle qui va la percée, c’est pas agréable mais ça va, pendant ce temps l’infirmière m’installe la perfusion (bras droit, elle va m’embêter plus tard celle-là).

Maintenant il faut faire le boulot, heureusement que la sage femme et la puériculture été là, elles m’on permis de bien gérer mon souffle pour la poussée et mon bien encourager, j’ai bien senti la phase de désespéranse cette fois le "je vais pas y arriver" je l’ai dit, je me suis accroché aux poignets et j’ai poussée, la tête passe, une épaule puis l’autre, on l’installe sur moi, il est magnifique il fait son bon 3kg8 (et pas 4kg8 #boulet) pour 50 cm. En ce dimanche 15 juin à 3h05 mon petit homme est née,

La puériculture le frictionne, il est un peu bleu, il reprends des couleurs. Elle remarquera qu’il a des glaires et l’emmène pour l’aspirer, un grand merci à elle (Crapotte a cracher des glaires plusieurs jours après sa naissance). Le peau à peau et la tétée d’accueil son magique, on restera 3h comme ça, fait rigolo c’est la même salle d’accouchement que pour Crapotte mais l’ambiance est plus détendu dans l’équipe, je suis moins fatiguée l’attente est supportable.

Je suis contente de cet accouchement, les contractions ont pas durée longtemps (c’est pas une blague que le deuxième accouchement est plus rapide), pas de péridurale, bon pas de salle naissance, ni position physiologique mais comme je m’en sort avec une petite déchirure et pas de douleurs au cocyx c’est ok pour moi, j’ai juste eu le one-shot d’ocytocine pour aider l’utérus à reprendre sa place. Les soins post délivrance m’ont paru plus long et je les ai bien sentie cette fois. La vache, le passage du placenta, j’avais pas réalisée la première fois, ni la douleur quand elles appuient sur le ventre pour voir si ca se remets en place.

En termes de soin il aura juste le droit a une heure sous la lampe a uv, sa température est trop redescendu pendant les soins et un suivi ictère un peu poussée (sa soeur a fait un précédent et je suis 0+). J’ai du l’appâter avec un peu de lait dans une cuillère pour qu’il tête enfin dans la journée, merci à vous pour l’astuce.En termes de soin il aura juste le droit a une heure sous la lampe a uv, sa température est trop redescendu pendant les soins et un suivi ictère un peu poussée (sa soeur a fait un précédent et je suis 0+), j’ai du l’appâter avec un peu de lait dans une cuillère pour qu’il tête enfin dans la journée, merci à vous pour l’astuce.
 
Dernière édition:

MmeMarguerite

Fontaine de lait
Bravo @Lirael pour cet accouchement et merci pour ton récit !
4,8kg !! J’essaye d’imaginer un de mes bébés avec 1,5kg de plus pour la même taille (même quasi 2kg pour le petit bonhomme), ça me paraît fou !! Il est plein d’adorables bourrelets ton tout-petit ? 🥰
 

Lirael

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Bravo @Lirael pour cet accouchement et merci pour ton récit !
4,8kg !! J’essaye d’imaginer un de mes bébés avec 1,5kg de plus pour la même taille (même quasi 2kg pour le petit bonhomme), ça me paraît fou !! Il est plein d’adorables bourrelets ton tout-petit ? 🥰
Tu viens de souligner une bêtise de taille 🤣 , il fessait 3kg8, donc il a pas trop de bourrelets contrairement a sa soeur qui été plus petite, le papa trouve que ses cuisses deviennent plus dodu 🤭.
 

Masyla&sw

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Merci @Lirael , je suis impressionnée par le côté solo !

Comment le papa et Ceapotte ont vécu l’après urgence alors? Ça ne devait pas être simple pour le papa du coup

Tu peux être sacrément fière, et j’avoue que le tête à tête (tête à tétée ?! 🥰) devait être très agréable !!
 

Trésor

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
@Lirael tu es une guerrière 🤩🤩
Ton accouchement en jette. Et solo ! Wahouuuu !

Le papa n’était pas trop triste de ne pas pouvoir être là ?

On aurait le même souci ici pour le deuxième alors ça me questionne aussi. Notre seule chance serait que ce soit en journée et que Louveteau soit à l’école ! Mais ça ne se commande pas n’est-ce pas 🤭
 

Pauline C

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Pour mon 2eme on était loin de tout, les voisins auraient pu dépanner quelques heures. On avait prévu de faire venir ma maman le 30 mars, le terme était le 7 avril. Elle est venue le 15 car j'ai eu de la fièvre et des contractions, 2 jours après on était confinés, et notre plan initial tombait à l'eau de toute façon car le bébé est arrivé le 27. Pour les jumelles, c'était un declenchement mais je l'ai quand même fait venir une semaine avant car j'avais beaucoup de contractions, ça me rassurait de l'avoir à mes côtés. Elle habite à 3h de route.
 

Lirael

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
@Lirael tu es une guerrière 🤩🤩
Ton accouchement en jette. Et solo ! Wahouuuu !

Le papa n’était pas trop triste de ne pas pouvoir être là ?

On aurait le même souci ici pour le deuxième alors ça me questionne aussi. Notre seule chance serait que ce soit en journée et que Louveteau soit à l’école ! Mais ça ne se commande pas n’est-ce pas 🤭
Triste non, on avaient vraiment pas le choix ^^' et il aimait pas trop l’idée de confier Crapotte pour la naissance, il avait peur qu’elle se sente abandonnée donc il a fait avec c’est pas trop le genre de faire avec des "et si" , ça c'est moi >.> . Par contre il angoissait et moi aussi, à l’idée que le p’tit gars face un ictère sévère.
 

Jujue

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
@Lirael ton récit raisonne avec la naissance de ma puce. Merci de l'avoir partagé.

Après la naissance de la puce mes beaux-parents ont eu 2 remarques (c'est eux qui étaient sensés s'occuper du grand mais pas encore "de garde " 3 semaines et demi avant le terme). Pour moi :dommage que t'es pas pu avoir la peri :)oops: j'ai très bien géré sans et j'en suis très fière). Pour leur fils : dommage que tu n'es pas pu être là.
Mon père a eu la même remarque, que c'est un papa impliqué et qu'il devait regretter d'avoir rater la naissance.
Quand j'ai demandé à mon conjoint comment lui il l'avait vécu, il m'a dit qu'il était à sa place de papa, avec notre grand 🥲. 4 ans après cette réponse me met encore les larmes aux yeux.
 

rebeccapneu

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Comme j’ai accouché il n’y a pas longtemps, je pose le récit tant qu’il est frais. Et ça fera deux récits pour le prix d’un avec la naissance de ma fille.

2023, décembre
Après avoir fini de regarder tous les Star Wars, je dis à mon mari « bah c’est bon elle peut arriver on a fini tous les films » : je fissure une heure plus tard, mais je ne suis pas sûre que ce soit ça. Je dis qu’on ira faire un tour demain à la mater, mais voyant que ça coule pas mal, mon mari insiste pour qu’on y aille ce soir. Il prépare les valises, je suis dans le déni, je me demande pourquoi il fait ça, dans ma tête c’est sûrement une fuite urinaire, on va voir et on revient.
On arrive dans le box de consultation, la SF regarde à peine le col avant de me dire « ah oui c’est une belle fissure vous allez rester avec nous et repartir avec un bébé »
Mon mari : :joie:
Moi : :ennui:
Après un monitoring qui montre que c’est le calme plat, transfert en chambre et là…on attend…une nuit. Puis la journée. Le lendemain soir et sachant qu’on allait peut-être insister pour un déclenchement après la nuit, je craque un peu et pleure en demandant à ma fille de se magner… Deux heures plus tard (22h) le travail se met en route, quel hasard.
Je suis ravie. Il fait nuit, je suis seule et tranquille, je mets de la musique, du ballon, je suis super bien. Vers 5h, j’appelle mon mari en lui disant que j’ai besoin de sa présence mais sans urgence, il arrive vers 6h et au même moment, la sage-femme vient et constate que je suis à 3, elle me propose un bain : oh oui !
Sauf qu’il y a une panne informatique au bloc, que le staff est long et qu’il y a des multipares à gérer. Je n’ai plus la notion du temps à ce moment-là mais il s’écoule deux heures et les contractions sont plus fortes et difficiles à passer sereinement. N’y tenant plus, je me jette sous la douche, c’est bien évidemment à ce moment-là qu’on me dit que je peux descendre en salle physio. Je sors toute nue de la chambre, rien à foutre, je ne sais même pas où est la salle de naissance, mais j’y fonce…au rythme d’un pas/une contraction/un pas/une contraction. Mon mari se marre, me donne une serviette (oui c’est rupture de blouses ce jour-là) et me convainc de prendre la chaise roulante.
On arrive devant le bain, ça commence à être dur. Impossible de faire couler l’eau et on attend la SF, je ne sais plus trop quoi faire pour gérer les contractions. Je souffle mais je n’ai plus d’autres idées, et je sens que je perds pied. Je me dis que c’est le bon moment pour une péridurale, le projet de naissance ayant tout de même pour but d’avoir une rencontre chouette avec ma fille, ce qui signifie « pas dans la souffrance ». La SF arrive et se présente, me dit que je gère super bien mais je viens de la rencontrer, je ne la crois pas vraiment. Je demande une péri, elle propose un bain mais je refuse (oh comme je m’en veux les mois d’après).
J’arrive donc en salle de naissance, je suis à 6, je sais que l‘anesthésiste arrive et en plus je vais pouvoir avoir une péri déambulatoire pour rester mobile (je ne fais que bouger depuis le début).
On attend une heure (ressenti 15 min) les contractions s’enchaînent sans pause. La SF propose de checker le col au moment où l’anesthésiste arrive et je propose de le faire après quand je serai moins algique, verdict après la pose : je suis passé de 6 à 10 en une heure. Je suis choquée.
« Y’a plus qu’à attendre qu’elle s’engage » : je ne sens plus rien, je suis shootée car la péri déambulatoire n’était pas possible à cause de la panne informatique et visiblement, les anesthésiants marchent très bien sûr moi. Ma fille va super bien mais ne descends pas, on me fait mollement changer de position toutes les 30 min. Au bout de 3 heures, on essaie de me faire pousser mais je sens que ça ne sert à rien, elle remonte. La gynécologue vient contrôler en écho et elle plante ses yeux dans les miens pour m‘annoncer « elle est encore dans le détroit haut », je lui réponds « j’ai compris » et je fonds en larmes. Je sais que ça veut dire césarienne. Elle s’approche de moi et on parle un moment, elle me rassure. Je suis déçue, un peu fâchée contre mon corps.
Mais je n’ai pas peur, je sais comment se passe une césarienne, l’équipe est adorable et rassurante, petit détail rigolo, on se retrouve au bloc traumato donc tout le monde veut voir la naissance et nous félicite.
Enfin on me la pose en peau à peau, je pleure beaucoup, je suis tellement heureuse de la rencontrer que j’en oublie le seum ! Première tétée en salle de réveil et beaucoup d’autres après.
Sur le coup, tout se passe bien et je suis très heureuse mais en post-partum, je fais un blocage sur la césarienne, et j’ai l’impression de ne pas être allé au bout de cette accouchement. Je n’arrive pas à tourner la page.

2025, octobre
Projet d’AVAC physio en péril à cause d’un poids fœtal élevé, j’essaie de ne pas me mettre la pression mais c’est sûr, j’aimerais bien que ce bébé naisse par voie basse (c’est resté important même deux ans après la césarienne). Mon terme est le 21/11, mais j’ai un rendez-vous le 3/11 pour un ultime contrôle du poids et décider si ce sera un déclenchement ou une césarienne programmée. Ni l’un ni l’autre ne m’enchante et mes pensées sont assez sombres.
Le jour d’Halloween, j’emmène ma fille à la fête de la crèche, j’y passe un moment avec les autres bébés, c’est chouette. En revenant chez moi, j’ai quelques douleurs ligamentaires qui se calment après un bon gros lardonnage sur le canapé. Entre 15H et 16h, quelques contractions auxquelles je ne prêtre pas grande attention, persuadée que je ne dois pas m’emballer au cas où c’est un faux travail. Vers 16h, j‘appelle mon mari en lui demandant de rentrer, il sera là vers 17h, ce qui me laisse le temps pour une douche et aller chercher notre fille à la crèche. Ça devient plus intense mais c’est gérable en soufflant un peu.
N’ayant pas de baignoire chez moi, je me dis que je vais arriver pile poil pour un petit bain à la maternité (oui oui, celui que je n’ai pas voulu prendre au premier accouchement). On appelle ma BM pour venir garder l’enfant, elle arrive dans une heure, ça me semble parfait.
Sauf qu’à partir de 18h, j’ai des contractions intenses et les pauses se raccourcissent, ma BM n’est pas encore là, je sens que mon mari est sous pression.
J’essaie de ne pas le faire paniquer mais je lâche un petit « c’est dur » je vocalise beaucoup des ooo des aaaa et je bouge tout le temps. Je sens que je commence à partir dans un autre monde mais je ne peux pas m’y enfermer complètement car il faut encore faire le trajet. Finalement ma BM arrive, je fonce dans la voiture, impossible de m’asseoir, je m’agrippe aux repose tête et je répète les deux prénoms qu’on a choisi pour le bébé, ça me canalise.
Arrivés sur le parking, mon mari veut aller chercher un fauteuil roulant mais je lui interdis de me laisser seule. Par contre je n’arrive pas à marcher. Mon mari appelle du renfort et finalement le fauteuil arrive. à partir de ce moment c’est très flou, je ferme les yeux, on arrive en salle d’examen, on m’annonce que je suis à 10, la blague, je n’y crois pas je veux un bain, les SF se marrent et m’emmènent au bloc.
Puis s’ensuit un festival de postures, beaucoup de paroles, je suis présente et absente, j’ai des flash de lucidité et je pose quelques questions « bébé va bien ? » Oui, ok je me reconcentre. « Est-ce qu’il s’engage ? » pas de réponse, je ne sens pas de poussée non plus, ça m’inquiète vaguement. On me demande si je veux une péri, je dis non mais je n’en ai aucun souvenir.
Une tête de gynécologue apparaît, me parle de cœur de bébé pas ouf, me conseille de prendre une rachi au cas où. Je capitule. L‘anesthésiste me fait ouvrir les yeux et la regarder et me repose la question doucement, me rassure en disant qu’elle va doser au minimum pour que je puisse éviter d’être coupée de mes sensations. On fait la rachi en mode allongée sur le côté, elle s’adapte, c’est trop cool.
Une fois la rachi posée, je suis un peu plus en état de communiquer et je vois que le gynécologue est en mode « utérus ciactriciel + bradycardie, j’aime pas ça, on va le sortir fissa » du coup il propose assez vite la ventouse et je crois qu’il ne s’embête même pas à attendre deux poussées, il passe aux forceps. J’ai un petit moment de panique en mode « oh mon pauvre bébé » car moi je n’ai pas vraiment mal, mais la sage-femme et mon mari m‘encouragent avec douceur et je me sens en confiance. Je sens le petit J sortir, je tends les mains, un peu trop vite, les épaules ne sont pas encore sorties.
J’entends « une circulaire » allons bon, comme si ça ne suffisait pas. Du coup, le gynécologue coupe rapidement le cordon, et mon bébé sort, je l’attrape, le pose sur moi, le sèche moi-même, la sage-femme rappelle à tout le monde de ne pas faire de boulettes car on ne sait pas le sexe.
Et là, il se passe un truc incroyable : je ne pleure pas, je suis juste en paix. Fière de cet accouchement, en paix avec la césarienne. C’est comme le calme après la tempête, tout me semble harmonieux.
Si on m’avait dit que cela se terminerait comme ça (rachi+forceps), j’aurais probablement fait la tronche, mais là je suis bien. Ça a été intense, rauque, parfois brut mais tellement génial.
 
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