Bonjour !
De mon côté j'ai fait le coucher de ma fille jusqu'à ses deux ans (le sein à chaque fois), parce que j'angoissais trop à l'idée qu'elle hurle sur le papa et que ça me plaisait qu'on ait un moment à nous. Mais au bout de deux ans j'en avais un peu marre de n'avoir aucune soirée (surtout les soirs où elle s'endormait hyper tard), et le papa, au début, préparait tout donc en sortant de sa chambre, hop, pieds sous la table, et au fur et à mesure quand je sortais de sa chambre, même tard, il fallait encore finir de préparer un truc, mettre le couvert, vaisselle pas faite, cuisine pas rangée...
Donc je me suis fixé le soir de ses deux ans pour faire un soir chacun. On l'a prévenue en amont, et ça a donné (le truc qui donne confiance) :
- dans trois dodos tu t'endormiras avec papa !
- mais moi je vais pleurer, et maman va venir !
- ah... Euh non en fait
Finalement, j'ai eu l'impression de récupérer un temps fou pour moi ! En plus quand je ne couchais pas ma fille je faisais tout en mode perfect (cuisine faite + couvert mis + tout rangé, tout nettoyé etc) donc le papa s'est aligné sur moi (à peu près). Maintenant les soirs où je la couche je me dis "oh chouette, ce soir je dois juste passer du temps avec elle, rien d'autre à penser", et quand je ne la couche pas je me dis "ah cool je vais faire ci, ça, être efficace, et ensuite à moi la switch".
En revanche, il y a eu les 3 premiers couchers difficiles avec le papa, même si, en en parlant ensuite, on a trouvé que "ça aurait pu être pire". Le plus compliqué c'est que le papa a insisté pour que la règle soit "celui qui la couche va la voir la nuit si elle pleure" (moi j'aurais accepté de continuer à m'occuper des nuits, mais c'est tout à l'honneur du papa d'avoir voulu aller jusqu'au bout du concept), et la nuit ça a été vraiment vraiment dur plusieurs fois. Mais j'ai repensé à des fois où elle hurlait sans vouloir téter pendant un temps qui me paraissait infini la nuit (bien sûr les seins fonctionnaient 98% du temps... Mais les 2% restants...), et donc je me disais "si ça se trouve, j'y aurais été ç'aurait été pareil" et bon ça s'est tassé.
Bref tout ça pour dire que fixer un moment où on peut plus se dérober je trouve ça bien, comme ça le cap est déjà franchi dans la tête et finalement c'est plus facile de s'y tenir quand ça arrive. C'est peut-être un hasard, mais ma fille s'endormait le sein dans la bouche quasi systématiquement, et environ un mois avant le terme fixé pour l'alternance du coucher, elle a commencé à téter, puis arrêter et ensuite se tourner dans son lit, dire quelques mots, demander des caresses... et s'endormir sans le sein. ça m'a rendue bien plus sereine, d'ailleurs au tout début le papa avait tenté un petit rituel qui remplaçait la tétée du soir (ils lisaient un livre qu'ils avaient découvert ensemble et que ma fille aimait beaucoup), et ensuite ça enchaînait plutôt bien sur le même processus d'endormissement sans succion.
Les nuits se sont aussi améliorées, moins de réveils, des périodes de 3-4 semaines avec des nuits complètes (les réveils reviennent encore mais c'est gérable)...
Voilà, donc des moments difficiles malheureusement, un sevrage ça a quelque chose de violent (je ne sais pas si c'est pertinent, mais je fais le parallèle avec les addictions), mais à la fin toi et le papa allez y gagner ! Surtout si le papa est un peu comme chez moi, content d'avoir enfin un peu plus de place et de responsabilité. Tu vas prendre du temps pour toi pendant ton stage, et tu en auras plus qu'avant en revenant...
En tout cas plein de courage pour ce grand bouleversement, j'espère que vous allez tous en sortir renforcés et plus tranquilles !