On parle d'allaitement dans les médias

[Doobida]

Après la possibilité que ça soit religieux

Plusieurs personnes de mon entourage parlent de l'injonction à allaiter deux ans (mais pas après) d'après les textes de l'islam. Si l'allaitement ne convenait plus de cette manière, ça peut effectivement être très mal vécu... Quand j'ai décidé de sevrer progressivement mes enfants ça m'aurait bien soulé si j'avais eu "je dois tenir jusqu'à 2 ans" en tête...

 

[Tatian@]

Ou c'est l'expérience réellement vécue par UNE personne.

Oui, pour moi c'est plus ça.

Mais ce n'est pas pertinent de la part des chroniqueurs/journalistes d'avoir été chercher CE témoignage là.
D'après mon expérience d'animatrice (attention, ce n'est pas tiré d'études, c'est mon ressenti d'après la mamans rencontrées en réunion et qui me contactent).

1. une petite partie des mamans allaitent parce qu'elles savent/ qu'on leur a dit que c'était mieux pour leur bébé mais n'y trouvent pas leur compte (elles ont le droit ! ). Généralement ces mères sèvrent rapidement (et c'est bien comme ça). La proportion qui poursuit est très faible.
2. une part non négligeable des mamans allaitent en se disant "je vais essayer si je peux" et y trouvent finalement leur compte. Certaines poursuivent "jusqu'à la reprise" puis "jusqu'à 6 mois", puis "jusqu'à 1 an, puis "et puis zut, on verra bien" (est ce que certaines se retrouvent là ? )
3. un grand nombre de mamans aimeraient/auraient aimé allaiter, rencontrent des obstacles mais ne trouvent pas le soutien pour les surmonter. Ces mamans sont généralement malheureuses de ne pas avoir pu mener leur projet au bout. Celles qui trouvent du soutien et qui arrivent à poursuivre, défendent généralement à leur allaitement bec et ongle.
4. une petite part de mères se sentent "prisonnières" de l'allaitement (d'un bébé ou d'un bambin) car leur enfant refuse de prendre un autre lait qu'à la source ou réclame à cor et à cris une tétée et qu'elles n'arrivent pas à faire autrement que donner
5. enfin, une partie des mamans n'ont pas du tout envie d’allaiter, ne le font pas et en sont très heureuses (là j'ai des chiffres, environ 20% en France)

Je m'interroge sur le fait d'être aller chercher des témoignages n°4 et 5 (la chroniqueuse) mais d'occulter complètement la majorité des mères qui se trouvent dans le situation 3.
Pour moi c'est lié au fait qu'on invite des "experts" sans se documenter avant plus. Lire, ne serai-ce que le dernier rapport du haut conseil de la santé publique paru en juin 2024 aurait probablement permis aux chroniqueurs de mieux savoir de quoi ils parlaient.

 

[Pauline C]

Le reportage semble orienté oui, en tout cas dans la description, mais ça ne me paraît pas cool pour autant de suspecter le témoignage d'être inauthentique.
Je pense que tu as raison pour les expériences d'allaitement, ca me semble une bonne description du paysage actuel.

 

[Sekhmet]

Ou c'est l'expérience réellement vécue par UNE personne.

Je pense qu'il est sincère, mais qu'ils ont sélectionné pile ce qu'ils voulaient voir.
C'est le genre de truc qui est là pour faire sensation, parce que oui il y a une sorte d'injonction tacite à l'allaitement en France et c'est un problème, mais pour deux catégories de personnes : celles qui ne veulent pas (et qui majoritairement n'ont aucun problème à ne pas allaiter, ce qui est le témoignage d'une des personnes mais pas de l'autre), et celles qui se sentent coupables de ne pas y arriver, parce qu'on n'a fait aucun effort pour les aider (voire on les a plombées avec des conseils débiles). Et de celles-là, aucune voix, alors qu'elles sont nombreuses.

Je ne dis pas que ce témoignage est nul et non avenu, après tout la maman a sûrement besoin de se confier à ce sujet (mais ça me surprend plusieurs années d'allaitement, je soupçonne une influence religieuse là-dedans, mais peut-être qu'elle n'a pas envie de raconter ça). Mais l'écouter ne veut pas dire que tout le monde est comme ça. Et même des mères qui se sentent "contraintes" d'allaiter par la société sèvrent généralement plus vite (et elles font bien !), et donc ne se reconnaîtraient pas trop là-dedans...

Bref c'est un truc "putaclic", on en voit passer parfois, le mieux est de les ignorer à mon avis.

 

[Joie]

Le reportage semble orienté oui, en tout cas dans la description, mais ça ne me paraît pas cool pour autant de suspecter le témoignage d'être inauthentique.
Je pense que tu as raison pour les expériences d'allaitement, ca me semble une bonne description du paysage actuel.

Je ne disais pas que c’était inauthentique mais dans tout procès par exemple il y à toujours quelqu’un qui va arranger son témoignage en faveur de… et tout ce qui est média adore le sensationnel… un peu de sel de poivre ça se rajoute aussi un peu d’exagération.
Je pense qu’il y a du religieux derrière et aussi l’impossibilité de sevrer passé deux ans (merci @Doobida pour tes précisions) a fait qu’elle a du continuer une année supplémentaire…. Et elle s’est sentie prisonnière de l’allaitement ce qui est recevable. C’est juste que ce témoignage ne représente pas la majorité des personnes .

 

[bloom]

Bref c'est un truc "putaclic", on en voit passer parfois, le mieux est de les ignorer à mon avis.

Tellement décevant de la part de radio France

 

[bloom]

Dans un pays ou l allaitement « long » (deux ans) ne dépasse pas les 5% (est ce que c est bien ça?), ce genre de interview appuie sur le fait que la majorité va se sentir en terrain connu. Je trouve que c est vraiment navrant de jouer ce biais cognitif ci …

 

[Sekhmet]

Dans un pays ou l allaitement « long » (deux ans) ne dépasse pas les 5% (est ce que c est bien ça?)

C'est à 1 an que 5% des enfants sont encore allaités (en 2011). On peut supposer moins à 2 ans. Mais bref.

Quitte à jouer sur l'allaitement "forcé", il vaudrait mieux interroger des femmes qui se sont senties obligées d'allaiter une plus courte durée, ça me paraîtrait plus honnête et il y en a probablement plus.

Et après on peut se sentir obligée sans forcément le regretter. J'ai discuté avec des mamans qui ont voulu allaiter pour le bien-être de leur enfant mais qui du coup on fait 3 mois parce qu'elles n'aimaient pas ça. Ça ne veut pas dire qu'elles regrettent, et franchement c'est hautement respectable d'avoir fait ça pour leur bébé ! Bravo à elles !

 

[N@thS]

Tellement décevant de la part de radio France

Bof ca fait longtemps qu'ils sont décevant hélas et sur pleins de sujets

 

[Apicobi]

Oui, pour moi c'est plus ça.

Mais ce n'est pas pertinent de la part des chroniqueurs/journalistes d'avoir été chercher CE témoignage là.
D'après mon expérience d'animatrice (attention, ce n'est pas tiré d'études, c'est mon ressenti d'après la mamans rencontrées en réunion et qui me contactent).

1. une petite partie des mamans allaitent parce qu'elles savent/ qu'on leur a dit que c'était mieux pour leur bébé mais n'y trouvent pas leur compte (elles ont le droit ! ). Généralement ces mères sèvrent rapidement (et c'est bien comme ça). La proportion qui poursuit est très faible.
2. une part non négligeable des mamans allaitent en se disant "je vais essayer si je peux" et y trouvent finalement leur compte. Certaines poursuivent "jusqu'à la reprise" puis "jusqu'à 6 mois", puis "jusqu'à 1 an, puis "et puis zut, on verra bien" (est ce que certaines se retrouvent là ? )
3. un grand nombre de mamans aimeraient/auraient aimé allaiter, rencontrent des obstacles mais ne trouvent pas le soutien pour les surmonter. Ces mamans sont généralement malheureuses de ne pas avoir pu mener leur projet au bout. Celles qui trouvent du soutien et qui arrivent à poursuivre, défendent généralement à leur allaitement bec et ongle.
4. une petite part de mères se sentent "prisonnières" de l'allaitement (d'un bébé ou d'un bambin) car leur enfant refuse de prendre un autre lait qu'à la source ou réclame à cor et à cris une tétée et qu'elles n'arrivent pas à faire autrement que donner
5. enfin, une partie des mamans n'ont pas du tout envie d’allaiter, ne le font pas et en sont très heureuses (là j'ai des chiffres, environ 20% en France)

Je m'interroge sur le fait d'être aller chercher des témoignages n°4 et 5 (la chroniqueuse) mais d'occulter complètement la majorité des mères qui se trouvent dans le situation 3.
Pour moi c'est lié au fait qu'on invite des "experts" sans se documenter avant plus. Lire, ne serai-ce que le dernier rapport du haut conseil de la santé publique paru en juin 2024 aurait probablement permis aux chroniqueurs de mieux savoir de quoi ils parlaient.

Il y a aussi le 0,0000000001% de maman qui allaite plus d'un an, mais est une tête de çon , agacée par les cases en nombre de semaines/ mois du bulletin statistique, insuffisant pour donner la bonne durée.
Cette maman là ne remplit pas le bulletin, ou alors l'oublie, parce que. (Tiens, elle était dans mon sac à main cette fichue chaussette!)

Et pouf, les stats prennent un coup dans l'aile !

 

[Apicobi]

Et sinon, le témoignage n'est pas authentique, car on l'a observé. Donc ça l'a modifié

 

[sophie.p]

C'est à 1 an que 5% des enfants sont encore allaités (en 2011). On peut supposer moins à 2 ans. Mais bref.

Selon Epifane 2021 (publié plus tard) :

À 12 mois, 18 % des enfants étaient encore allaités (13 % sans PN et 5 % avec PN), tous ayant
commencé la diversification.

Alimentation des nourrissons pendant leur première année de vie. Résultats de l’étude Épifane 2021

Alimentation des nourrissons pendant leur première année de vie. Résultats de l’étude Épifane 2021

www.santepubliquefrance.fr

il y a un lien pour télécharger le pdf, je trouve cette étude hyper riche et intéressante.