Les infections bactériennes
Elles sont fréquentes chez les nouveau-nés et les nourrissons. Les germes les plus souvent en cause dans les infections du post-partum sont les streptocoques B et les Escherichia coli. On peut aussi rencontrer des infections à entérocoques, à H influenzae, à chlamydia. L’infection est le plus souvent liée à l’exposition à la flore génitale maternelle, ou à un germe hospitalier, l’allaitement étant rarement en cause. En particulier, aucun cas de transmission par le biais du lait maternel n’a été rapportée en cas d’infection maternelle par Chlamydia trachomatis, E coli, H influenzae, Nesseria gonnorrheae, Staphylocoque coagulase moins ou Clostridium botulinum.
Les infections à Chlamydia sont les maladies sexuellement transmissibles les plus fréquentes dans les pays industrialisés. La contamination de l’enfant se fait dans le canal vaginal ; elle pourra induire une conjonctivite ou une pneumonie. Aucun cas de transmission via le lait maternel n’a jamais été rapporté. Le colostrum et le lait contiennent des IgA spécifiques.
En cas d’infection maternelle à H influenzae, la contamination se fera par voie aérienne et par contact ; l’allaitement protège l’enfant vis-à-vis de ce germe ; en pareil cas, un traitement sera institué chez tous les membres de la famille, bébé allaité compris, et ce dernier pourra éventuellement être séparé de la mère pendant les premières 24 heures du traitement (il pourra recevoir du lait maternel exprimé). Des études ont constaté un risque plus élevé d’infection à H influenzae chez les enfants qui n’étaient pas allaités.
La listériose maternelle pendant la grossesse peut avoir des conséquences graves sur le foetus, mais aucun cas de transmission par le biais du lait maternel n’a jamais été documenté ; la mère sera traitée et l’allaitement sera poursuivi.
Les infections à S doré sont fréquentes en période néonatale. 40 à 90% des nourrissons de 5 jours sont colonisés par ce germe. Il peut être à l’origine de mastites (pour lesquelles aucune suspension de l’allaitement n’est nécessaire, même en cas de présence de pus dans le lait ou d’abcès), ou induire des lésions contagieuses sur les mamelons. Les staphylocoques sont de plus en plus souvent résistants à la méthicilline, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de souches hospitalières. En cas de portage chronique, la peau et les fosses nasales sont les principales zones où le germe peut être retrouvé. Aucune stratégie d’éradication n’a fait réellement la preuve de son efficacité ; les protocoles actuels de traitement combinent des antibiotiques per os et en applications locales, ainsi que des bains antiseptiques. En cas d’infection maternelle chronique à S doré, on pourra éventuellement conseiller une séparation mère-enfant pendant les premières 24 heures qui suivent le démarrage du traitement maternel, l’enfant recevant du lait maternel exprimé.