Le taux lacté de glucides restait stable entre 1 et 18 mois (70,9 ± 4,3 g/l pour le groupe 1-12 mois et 70,3 ± 5,6 g/l pour le groupe 12-18 mois), il baissait significativement dans le groupe 18-24 mois (65,6 ± 9,3 g/l) et restait globalement stable après 24 mois (62,9 ± 9,9 g/l).
Le taux de protéines était globalement stable jusqu’à 18 mois (10,4 ± 3,8 g/l) et il augmentait ensuite pour atteindre 18,5 ± 8,7 g/l après 24 mois.
Le taux de lipides augmentait pour passer de 34,6 ± 8,7 g/l entre 1 et 12 mois à 49,1 ± 20,4 g/l entre 12 et 18 mois, 57,7 ± 22,8 g/l entre 18 et 24 mois et 79,5 ± 24,8 g/l après 24 mois.
L’apport énergétique passait de 657,6 ± 79,2 kcal/l avant 12 mois à 783,4 ± 217,2 kcal/l entre 12 et 18 mois, 857,8 ± 200,7 kcal/l entre 18 et 24 mois et 1 065 ± 234,6 kcal/l après 24 mois.
Il était par ailleurs intéressant de constater que, s’il existait une corrélation significative entre le moment de la lactation et le taux des divers macronutriments et l’apport énergétique pendant les premiers 24 mois, cette corrélation était beaucoup moins nette après 24 mois, tandis que les taux des divers macronutriments étaient intercorrélés entre 1 et 48 mois. Par ailleurs, la fréquence des tétées (1 à 10 par jour) entre 18 et 24 mois était inversement corrélée au taux de glucides, tandis qu’elle était inversement corrélée au taux de tous les macronutriments chez les mères allaitant un enfant de > 24 mois. La parité avait également un impact. Le taux lacté de protéines était plus bas et le taux de glucides était plus élevé chez les primipares par rapport aux secondipares.
L’augmentation du taux de protéines, de lipides et de calories avec le temps, en particulier chez les femmes qui allaitaient un enfant de ≥ 2 ans, est probablement une adaptation aux besoins croissants de l’enfant et à la baisse du volume de lait maternel consommé, les lipides devenant une source de plus en plus importante de calories avec le temps. Cette étude montre que, même après 2 ans, le lait maternel continue à constituer une source significative de macronutriments et d’énergie. Une des limitations de cette étude est qu’aucune donnée n’a été collectée sur le volume de lait maternel consommé par l’enfant. Des études anthropologiques estiment qu’une durée d’allaitement de 2,5 à 7 ans peut être considérée comme la norme pour l’espèce humaine, et les taux de macronutriments constatés par cette étude chez les mères allaitant pendant ≥ 24 mois sont en faveur d’un allaitement long, le lait maternel permettant d’optimiser les apports nutritionnels des jeunes enfants. De plus, certains des bénéfices de l’allaitement pour la santé infantile et maternelle sont dose-dépendants.