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Vos accouchements

Nerialka

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Bon, je me lance :)

Attention, roman fleuve ;).

Commençons par bb1.

Tout d'abord, quelques difficultés à tomber enceinte, on se lance dans un parcours de PMA pour une insémination artificielle. En fait, on me découvre un gros fibrome extra utérin, un petit pédicule le raccroche à l'utérus. C'est totalement indolore mais il est gros et appuie sur l'utérus et une des trompes, ce qui bloque mécaniquement le passage. Donc opération par cœlioscopie en avril 2014. Ça douille :p. Un mois à m'en remettre. La gynéco préconise d'attendre un peu avant de reprendre le parcours PMA, le temps que tout rentre en ordre et en juillet, juste avant de recommencer, hop ! Grossesse naturelle :D. C'était bien le fibrome qui coinçait.
On est fous de joie... et douche froide au deuxième mois de grossesse : petit saignement, du coup la gynéco fait un frottis (je n'étais pas très sérieuse là dessus auparavant...) et verdict : dysplasie du col, grade 3 donc suivi par un spécialiste, faudra se faire opérer après l'accouchement (conisation). Gros stress pendant un mois le temps de vérifier que ce n'est pas cancéreux. Soulagement puis boum re-stress : besoin d'un prélèvement de trophoblaste pour le dépistage de la trisomie 21.... Longue attente et finalement tout va bien. Mon médecin du travail de l'époque (j'étais encore ingé, pas instit mais je commençais à y penser) me met en télétravail à 100% car je fais beaucoup de route et que mon col saigne de temps en temps. Il était top ce gars. Mon chef de l'époque aussi qui avait fait pression coté hiérarchique. Du coup je bosse de la maison et toutes les mauvaises nouvelles sont derrière nous, on s’apaise et j'apprécie enfin d'être enceinte (bon avec des crises d'angoisse qui m'empêchent de dormir mais sinon ça allait :p:rolleyes:).

Un matin en me levant, je sens la poche des eaux qui se perce. Il est 5h50, 10 min avant que le réveil ne sonne. Je réveille mon époux, on se prépare, un peu nerveux, et on décolle pour l’hôpital où je suis suivie pour la dysplasie du col. Super équipe, bienveillante. La poche est fissurée mais pas encore de contractions. On va marcher dans les couloirs, le travail se met en place petit à petit. On mange à la cafétéria avec mes parents. Vers la fin du déjeuner, les contractions deviennent douloureuses, on saute le café et retour en salle de travail après un bisou aux futurs grands-parents. Effectivement, il est temps de passer aux choses sérieuses, je suis à 5. On pose la péri. Ouch, ça ne marche pas du coté droit et en plus, le travail ralenti. C'est très long du coup. On tente différentes positions pour que la péri agisse mieux. Rien à faire, ça fait mal en bas à droite. L'équipe est super à l'écoute et mon époux aussi, je me sens soutenue mais je m'étais imaginé ne pas souffrir alors c'est un peu raide à encaisser, heureusement que toute l'équipe était au top. Une sage femme diplomée en acupuncture propose d'essayer. C'est magique ! Je passe à 7 en quelques minutes. Puis 9, il est minuit. La péri marche pour l'expulsion (j'ai pu confirmé ça avec bb2 :p) c'est déjà ça ! Petit bout arrive vers 1h du mat, il attendait sûrement l'anniversaire de ma maman :D. Peau à peau avec papa le temps de recoudre une petite déchirure (3 points) puis mise au sein en salle de naissance, on nous laisse tranquilles 2 bonnes heures avec bb et papa.

En résumé, un accouchement médicalisé, mais je m'y attendais (je n'imaginais pas encore qu'on puisse faire autrement ;) ). La perte de contrôle due à la douleur, moins par contre. Mais tout s'est finalement bien passé et j'ai été épaulée toute la durée de l'accouchement et ça, ça n'a pas de pris. Une seule maladresse d'une gynéco qui m'a demandé pourquoi je criais mais ses collègues sage-femmes l'ont gentiment rabrouée :p. Le suivi en chambre était sympathique mais sur l'allaitement, j'ai eu droit aux conseils divergents classiques. Heureusement, à J1, j'ai trouvé le site de la LLL (vive les smartphone !) et j'ai vite fais à mon idée, sans écouter personne :D.

Il tête toujours ! Dire que je me disais "bah... je tente, on verra bien..." :D Depuis c'est devenu une passion !

(Oups trop long, bb2 dans le post suivant ;))
 

Nerialka

Lactarium
Adhérent(e) LLLF
Et pour BB2, virage à 180°.

Je tombe enceinte sans difficulté cette fois. Notre petit gars le détecte super tôt, genre J4 ou J5 ("Pas bon le lait, maman"). Le test le confirme peu après et j'apprends le même jour que je suis admissible au concours pour être instit. J'ai passé le meilleur anniversaire de ma vie je crois. Il semblerait qu'on a un truc avec les anniversaires et les grossesses chez nous ;). Peu après, j'ai le concours, je démissionne en juillet en profitant de la grossesse pour abréger mon préavis et avoir l'été pour me préparer à la rentrée ;). Finalement, arrêt buffet à la Toussaint : trop longtemps debout en classe, trop d'escaliers à la fac, trop de contractions donc repos. Par contre, je suis super zen. J'arrive à dormir etc...

Et cette fois, on part sur d'autres bases, avec un projet de naissance, fruit d'une réflexion due en partie à mes nouvelles lectures depuis que je suis maman, ce forum y étant pour beaucoup. Et quitte à risquer de souffrir, je me dis, en accord avec mon mari : "Autant profiter d'un accouchement naturel, plus physiologique et surtout d'une préparation permettant de gérer cette douleur". Nous voilà donc partis pour un suivi d'accouchement exclusivement par des sage-femmes (dont un homme pour les échos d'ailleurs). On tente l'haptonomie. J'aime bien, mon époux est un peu sceptique mais fini pas trouver qu'effectivement, c'est une bonne "boite à outil" pour le jour J. Il risque moins de se sentir impuissant fasse à ma douleur et nous pourrons ainsi être tous les deux acteurs de ce moment si spécial. Le projet de naissance prend forme, s'allonge. On espère juste que bb ne sortira pas trop tôt car ça contracte toujours malgré le repos. Les fêtes passent, on se dit que ça ne va plus tarder... Hé ben non. Le petit bonhomme se fait attendre. Beaucoup de faux travail, je perds le bouchon muqueux en plusieurs fois mais pas de douleur, pas régularité dans les contractions. Le terme approche et je commence à redouter un déclenchement (bb1 est arrivé à J-8) donc à J-2, je tente un point d'accupression sur la main. L'après midi passe, puis la soirée. Je commence à sentir une contraction sur 5 qui "tire" un peu. Rien de folichon, c'est déjà arrivé c'était une fausse alerte.

Puis un peu après minuit, d'un coup, ça fait mal. Bien mal. vite on part, on appelle mes parents pour qu'il récupèrent le grand à la maternité. Les choses s'accélèrent dans la voiture et les contractions passent à un rythme de 3 min d’intervalle dans la demi heure qu'il nous faut pour arriver à la clinique. Mes parents ne sont pas là, mon époux reste avec le fiston en salle d'attente pendant que je vais seule en salle de travail. Au pire, les grands-parents devraient être là dans les dix minutes. C'est sans compter sur une autoroute et un tunnel fermés cette nuit là, il leur faudra encore presque une heure pour arriver. Je suis en salle de travail pour être examinée, la sage femme a à peine le temps de sentir que je suis à 7, la poche des eaux explose sous ses doigts. Le siège de la voiture a eu chaud :p.

Direction la salle nature, je me dis que la péri, c'est pas mal en fait, parceque là, p...., ça fait mal b.... !

Le temps de traverser le couloir, j'ai du mal à avancer. Je me mets à 4 pattes en arrivant, difficile d'aller sur la super table modulable quand les contractions te plient en deux toutes les deux minutes. Je commence à trouver que mes parents se font attendre. J'arrive a monter sur la table, je reste à 4 pattes. Je suis à 9. De toute façon, impossible de rester immobile pour une peridupéri, et il est bien trop tard. Même si "bébé est encore haut".

Une puéricultrice va chercher mon époux et garder le grand frère car il va falloir pousser. Je ne suis passée sur le côté. Je sens l'équipe nerveuse. Tout va tellement vite. Elles aimeraient me soulager. Mon époux est là, il soutien ma jambe, un peu déboussolé que ça aille si vite. Mon fils et lui m'entendaient crier depuis la salle d'attente "c'est pas Maman la dame qui crie, hein ?" "Non ne t'inquiètes pas"... Mouais...

Le papa manque de faire un malaise :p. Je me dis qu'il faut accélérer car sur une intensité pareille, je ne tiendrai pas longtemps. Le plus rapide, c'est sur le dos, donc je change de position au grand soulagement de l'équipe médicale et je me mets à pousser. On y est. Bébé n'est plus "haut". Le moment de faiblesse de mon époux ne dure pas, il est à mes côtés et m'encourage. Je pousse. Il s'engage. "Ça va brûler, madame". C'est le moins qu'on puisse dire. Je sens la tête qui passe, faut s'arrêter, il a une épaule coincée (dystocie modérée). La gynéco intervient : elle tente un appui sur la-dite épaule (rien à voir avec une expression abdominale, c'est une "manœuvre de McRoberts avec expression sus-pubienne") ça ne marche pas, il faut faire vite. Elle va le chercher à la main (manœuvre de Woods inversée). Les deux manœuvres font mal, surtout la première, mais elle est douée et décoince bébé sans dommage et super vite. Une dernière poussée, il est là. En bonus, périnée intact, à peine une éraflure :D.

Il est là. Je l'ai fais. Il est tout contre moi, en pleine forme. Ça fait moins de deux heures qu'on est arrivés à la clinique. C'était juste.

On a pas eu le temps de mettre en pratique l'haptonomie, adieu le travail dans la baignoire,etc... mais finalement, mieux valait que cela ne dure pas. J'en garde une immense fierté teintée d'incrédulité tellement c'est allé vite.

Mon homme est ensuite allé voir mes parents, coincés avec le grand en attendant le siège auto. Ces derniers ont trouvé le Twistou à l'aise dans les bras de la puéricultrice à lui faire la conversation. Il a assuré comme un chef, notre pitchoun :D.

Pendant ce temps bb2 a rampé vers le sein, l'a trouvé et on a fait une première tétée forte en émotions !

Suites de couches idylliques ! Je suis un peu la chouchoute du service car je co-allaite ;). La sage-femme conseillère en lactation reste discuter longtemps lors de sa visite, elle est enthousiaste :D. Pas de conseils bidons, personnel à l'écoute et surtout, on me laisse tranquille avec mon bébé.

Et grâce au grand frère, montée de lait de compèt et reprise de poids à J2 !

Bref, un deuxième accouchement rock'n'roll mais plus que satisfaisant malgré les imprévus :D !

Désolée du pavé ;).
 

Orianne

Voie lactée
Ça me fait un peu penser à mon parcours, j'ai eu la même démarche entre le premier et le deuxième. Je crois que la société fait de la désinformation et que pour le premier on n'envisage souvent pas autre chose que l'accouchement médicalisé avec péri et tout le bordel. Heureusement j'ai l'impression que la tendance est en train de s'inverser.
Parce qu'en plus on nous ment (ou en tout cas on ne nous dit pas tout)! La péridurale, ce n'est pas anodin et oui, ça a des effets secondaires sur bébé. Le coup de l'immunité je ne savais pas par contre. Parmis les effets secondaires que je connais :
- interaction avec l'ocytocine donc ralentissement des contractions et du coup du travail, avec souvent mise en place d'un relais ocytocine en perfusion ce qui n'est pas sans risque pour l'accouchement (augmentation du risque d'hémorragie de la délivrance notamment)
- bébé endormi, "éteint" à la naissance, n'est souvent pas capable de trouver le sein seul et il réclame peu le sein les premiers jours, d'où un retard de la montée de lait et une perte de poids importante avec risque de devoir complèmenter
- en plus, qui dit accouchement long dit perfusion longue ce qui provoque des œdèmes chez bébé à la naissance (bébé rempli d'eau) et joue sur la balance (la perte des œdèmes les premiers jours majore la perte de poids)
- celui là c'est par déduction, mais je me dit que s'il y a interaction avec l'ocytocine pendant le travail, ça doit aussi jouer sur l'éjection du lait après l'accouchement et donc jouer sur le retard de montée de lait et de prise de poids
- et c'est sans parler du mal de dos et des sensations bizarre d'endormissement des certaines zones qui persiste à distance, de la constipation induite par les produits utilisés, des risques associés à la pose, etc

Mon homéopathe m'avait expliqué que la dose d'opium est surtout là pour drainer rapidement les produits de la péri (maman peut en prendre une aussi d'ailleurs) et donc éviter que bébé soit comme "shooté" pendant plusieurs jours.
 

Zouzou84

Période de pointe
Alors les mamans qui accouchent sans péridurale, je vous admire! Avec mon petit bouddha de 4.370 qui vient d'arriver, et les 15h de travail nécessaires pour le faire venir, j'aurais jamais tenu... Et j'ai douillé quand même avant de pousser parce qu'elle n'a pas super bien marché (heureusement, ils ont réussi à faire une synergie avec un produit supplémentaire juste avant la poussée... Mais je n'arrivais pas à pousser de toute façon, j'ai essayé, la douleur me coupait dans l'effort...)

Perso, j'ai toujours le même problème: des gros bébés, qui arrivent au moins 15 jours à l'avance (et tant mieux vu le poids de naissance) avec un coup un col pas prêt du tout, bien long, bien fermé, et qui se tétanise dès que la douleur devient trop importante. Ce coup-ci, ça s'est bloqué à 6 cm... j'ai encore tenté un peu, mais ça n'avançait plus, les contractions devenaient de plus en plus rapprochées et difficiles, et puis on a fait la péri, et comme la première fois, miracle, tout s'est ouvert dès que la douleur a diminué.

Je trouve que les actes techniques sont comme une sorte de boîte à outils: Faut pas hésiter à piocher dedans si nécessaire, sans les diaboliser ou ignorer les effets secondaires... Quelques études:

Sur le démarrage de l'allaitement et l'endormissement du bébé, c'est clair qu'il y a des effets (petit résumé pour les allergiques à l'anglais)
Sur l'allongement de la durée de l'accouchement, c'est pas forcément dit... (petit résumé pour les allergiques à l'anglais)

On dirait que l'administration d'ocytocine durant le travail est un axe actuellement en cours de révision par les sages-femmes et le corps médical. La péridurale n'est en tout cas pas une indication pour ces injections, et elles sont probablement souvent abusives. Il faudrait définir un cadre dans lequel elles sont utiles, et éviter d'en sortir. Elles sont probablement plus utilisées lors de péri car mieux tolérées par la parturiente, vu que ça augmente la force des contractions et donc la douleur...

Les sensations bizarres, la constipation... sont clairement dues à la péridurale, et bien connus depuis longtemps. Je ne trouve rien sur l'éventuelle baisse d'immunité du bébé.

Par contre, à l'inverse, je pense qu'il faut aussi tenir compte de choses comme cette étude qui établit un lien entre l'intensité de la douleur ressentie et le taux de syndrome de stress post traumatique de la mère après une naissance. Ce serait intéressant de comparer les taux entre recours ou non à la péridurale, mais comme c'est dépendant de la douleur, logiquement, la pose de péri devrait faire diminuer ce taux.

Perso, j'ai eu quelques symptômes de SPTT (flash-backs avec bébé qui braille à côté et j'entends rien) pour mon premier (la péri avait été posée très très tardivement, car le col était resté à 0-1 cm pendant 33h, avec contractions super douloureuses à la fin, finalement ils l'ont posée sur col fermé en se disant que si ça ne s'ouvrait pas, c'était la césarienne... Ça s'est ouvert)... Et... Je préfère être constipée.
 

Clair de Lune

Hyperlactation
@Zouzou84 , et donc si j'ai bien compris, tu viens d'accoucher?? Félicitations :))

D'accord avec toi pour l'idée "boîte à outils". Personnellement, je me disais hier que je trouvais bien courageuses les mamans qui accouchaient allongées, sanglées à un monitoring, avec une perf... et qui ne pétaient pas un câble.
Ici accouchement sans péri, très rapide, mais ce qui m'a permis de tenir c'est justement la liberté de mouvement totale, qui n'aurait pas été possible avec une péri.

L'accouchement, c'est tellement important et tellement personnel que ce qui compte c'est que chacune soit en paix avec son expérience personnelle et ses choix. Et chacune sait au moment où elle accouche ce qu'il y a de mieux pour elle.

Mais je n'arrivais pas à pousser de toute façon, j'ai essayé, la douleur me coupait dans l'effort.
ça me fait sourire, car je me suis dit exactement le contraire: "heureusement que j'avais tellement mal, sinon, je ne sais pas si j'aurais pu bien pousser, alors que là il était juste vital pour moi que ça s'arrête et j'avais compris qu'il n'y avait qu'une solution: que bébé sorte!" Comme quoi, chaque histoire est différente.

Félicitations encore!
 

Moumoune64

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Beau témoignage @Nerialka !! Félicitations !
Le '' ça va brûler madame '' me rappelle tant de souvenir ! Ahah sauf que personne ne m'a prévenu, je l'ai découvert par moi même en ayant une pause des contractions alors que sa tête était à moitié sortie ! Bah ça brûle hein ! Mais ça passe très vite.
Félicitations @Zouzou84 !!
 
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