Et me voilà à redire tu as 3 ans demain.
Un autre enfant une autre histoire mais toujours des tonnes d’amour.
il y a 3 ans, je me trouvais à presque 1 semaine du terme.
Ton frère ayant joué les prolongations, je prend mon mal en patience, je sais que tu peux rester encore de longs jours dans mon ventre.
Ton frère est impatient, son grand jeu est d’essayer de dévisser mon ventre avec sa perceuse jouet pour essayer de te voir.
Je ne crois pas encore vraiment à ta présence, comme si comme pour ma petite sœur, tu pouvais disparaître à tout moment. Je stresse aussi d’avoir une autre césarienne, de comment on va réussir à aller à la maternité tout en faisant garder ton frère. Avec papa qui ne conduit pas tout est vite compliqué.
Ce we, mon ancien collègue de travail viens nous voir. Il arrive ce soir, je suis contente de passer un peu de temps avec lui.
Je me rend à mon rdv d’acupuncture pour t’aider à venir, le médecin me demande si je veux un point pour te donner envie de sortir, je dit ok. Le médecin étant en retard, je dois courir pour récupérer ton frère à la crèche.
En rentrant à la maison, papa me dit que ce serait vraiment bien que tu arrives ce we, ça lui permettrait d’être au travail lundi. Je crois bien que je lui ai tiré langue.
Je suis fatiguée, je sens des petites vagues dans mon ventre, mais elle ne me paraissent pas assez fortes pour annoncer ton arrivée.
On mange, on couche ton frère, mon ancien collègue arrive. On discute. Les vagues s’intensifient, mais je n’ai pas l’impression que c’est pour aujourd’hui. Dans le doute, on lui explique où sont les affaires pour le petit déjeuner. Je vais me coucher pour prendre des forces mais je n’arrive pas à dormir. Alors je me lève pour finir notre valise. Quand je n’arrive plus à me concentrer, je n’ai plus de doutes, c’est pour bientôt, il faut partir. Je réveille papa, le bruit réveille mon collègue, on peut laisser dormir ton frère tranquille, il s’en occupe. Par contre, je me sens incapable de conduire jusqu’à la maternité. On appelle un ami qui nous emmène. Arrivés à l’hôpital ils me disent que oui tu va bientôt arriver mais que ça va sûrement être encore long...
Mais toi, d’un coup, tu as décidé que c’était le moment, que tu était très pressé de nous rencontrer et une heure après être arrives à l’hôpital tu étais là.
Quand tu es sorti de mon ventre, je n’y croyais pas. Un tout petit bébé qui me regardait en faisant des petits cris de petit chat. Je t’ai pris dans mes bras et je ne t’ai pas lâché. Tu t’es endormi contre moi. J’ai essayer de t’approcher des mamous, mais ça ne t’intéressais pas. Je n’arrivais pas à t’installer et tu ne voulais pas manger. J’étais un peu désorientée, tu étais resté contre moi, tu aurais du avoir envie de téter. Quand tu essaye enfin, je vois que tu ne retrousse pas les lèvres, un beau frein de lèvre t’en empêche. Pendant plusieurs jours on galère, mais je reste zen, te gardant contre moi et t’encourageant à chaque gorgée de lait avalée. Heureusement que ton frère avait bien travaillé, j’ai très vite eu beaucoup de lait et tu prend bien du poids. Je profite d’avoir confiance en moi et en mes mamous, s’occuper de toi me parait facile et je découvre les joies de pouvoir t’allaiter partout tout en faisant d’autres choses, (manger, marcher, discuter, ouvrir la porte d’entrée, s’occuper de ton frère...) Tu es si léger !
Pendant plusieurs semaines je galère un peu à te faire téter, j’ai les mamous toujours très pleins je donne du lait pour les petits bébés qui sortent trop tôt du ventre de leur mamans, ton frère en profite aussi, mais je sens bien qu’il y a un problème. J’en suis même à me dire que tu vas peut être arrêter de téter alors que ton frère va continuer. Ça me rend très triste pour toi de ne pas profiter vraiment des mamous magiques. Je n’ai pas mal, tu prends bien du poids, je me dis donc que ta lèvre ne pose pas de problème. Avant de rendre le magazine que j’ai emprunté à la lll, je lis la partie sur les freins de langue et je m’aperçois que tu dois avoir aussi ta langue qui t’empêche de bien téter. On prend rendez vous à Paris et après plusieurs semaines de galère on coupe enfin ce qui te gêne pour bien manger. Mais tu n’as pas voulu manger ensuite pendant deux jours, deux jours à hurler, moi à te consoler comme je pouvais et petit à petit, tu as réappris comment faire des mamous et c’était parti pour de longues années d’allaitement.
À tes 5 mois, je repart travailler. Je n’avais pas envie, j’étais bien à m’occuper de toi. Et toi, tu ne voulais pas boire de mon lait à la crèche. Tu préférais attendre de me retrouver quitte à passer toute la nuit accroché aux mamous. Petit à petit tu as pris un peu de biberon, et tu as commencé à manger des purées à la crèche. J’ai du te laisser avec papa la nuit pour travailler. Là première fois, tu as bien voulu manger à la crèche mais à la maison, pas moyen de te faire avaler quelque chose. Tu t’es bien rattrapé quand je suis rentrée, tu ne voulais plus lâcher les mamous.
De retour des vancances de noel, tes gardiennes m’ont demander de ne plus amener de lait pour toi car tu n’aimais vraiment pas le biberon. Tu avais 8 mois. Ça me paraissait tôt mais j’ai été très contente de ne garder le tire lait que pour quand je ne rentrais pas la nuit à la maison.
1 an plus tard, un petit frère est venu s’installer dans mon ventre. Le lait a peu à peu disparu, on a limité les mamous car ils me faisaient très mal. Tu t’y es accroché et quand ton frère est arrivé tu as bien profité du lait du petit frère. Aujourd’hui encore tu essaye de distribuer les mamous à ton avantage. 1 gros mamou pour toi et un petit pour ton frère ou encore 2 gros mamous pour toi et tes mamous à toi pour ton frère... Ça nous fait toujours beaucoup rire.
Quand tu tete tu me fais mal, sûrement à cause de ton frein de langue qui s’est un peu reformé. J’espère que tu n’aura bientôt plus besoin de mamous. Ton frère t’a déjà expliqué qu’à 4 ans on était trop grand pour les mamous, on verra bien d’ici là... Mais je sais que nous tissons tous les jours ton histoire, avec ou sans mamous. Et même si aujourd’hui tu ne parle pas encore beaucoup, et que cela nous empêche d’avoir accès à tout ce qui bouillonne dans ta tête, j’ai l’intuition que tu vas être un petit garçon haut en couleurs qui va se révéler en cette troisième année de vie.