Ce soir, je me sens mélancolique.
Je repense à il y a exactement 3 ans, à la même heure, mon ventre commençait ses vagues destinées à t'ammener dans mes bras. Je me souviens de mon soulagement à ce moment là de me dire, ca y est, enfin c'est parti pour cette aventure, l'attente va bientôt se terminer.
Tu m'avais fait languire en profitant de quelques jours supplémentaires au creux de mon ventre.
Je t'ai raconté ton histoire ce soir, celle de tes dernières heures dans mon ventre puis comment il a fallut que les médecins ouvrent une fenêtre dans mon ventre car tu ne trouvais pas la porte que toutes les mamans ont entre leurs jambes.
Je t'ai aussi raconté notre séparation pendant tes premières heures de vie, et de la première fois que je t'ai vu. Ce moment où je ne savais pas si c'était bien toi qui etait là, devant moi, mais pas vraiment dans mes bras trops faibles. Puis je t'ai montré le mouvement que tu as fait et grâce auquel je t'ais reconnu car tu faisais le meme dans mon ventre.
Tu as ri, soulagé.
Puis je t'ai parlé du moment où je t'ai retrouvé avec ton papa, que tu hurlais dans ses bras, que tu avais faim, que tu voulais du mamou, ce mamou que tu aimes toujours autant. Mais ca n'a pas été facile. Tu ne savais pas faire et moi non plus, il nous a fallu du temps pour apprendre.
Peu être qu'un jour je te raconterais la suite.
Ce premier mois difficile à ne pas te comprendre. A ne pas comprendre ton besoin de moi, de mon lait, de ma présence. De tes énervements car je te faisais attendre trop de temps entre deux tetees, croyant que celà soulagerait tes maux de ventre. Du début des vacances scolaires qui faisait que je ne trouvais pas de professionnel disponible pour répondre à mes questions et mes doutes. Et de cette sage femme qui a pris le temps de m'écouter 30 minutes au téléphone et qui m'a simplement dit qu'elle avait l'impression que tu prenais trop d'air pendant ta tetee. Qu'un rot et des tetees sans chercher à te faire attendre permettraient probablement que celà se passe mieux.
Et celà s'est passé mieux, nous avons commencé à ce moment là notre parcours d'allaitement.
Je savais depuis le début qu'il y avait des réunions LLL près de chez nous. Mais va savoir pourquoi, je pensais que leurs convictions étaient trop éloignées des miennes. Je ne me sentais encore pas vraiment mère, trop dur de supporter la responsabilité de la vie de ce petit être 24h/24, de ne plus avoir la reconnaissance liée à mon travail, moi, une expert reconnue dans mon domaine et passionnée par mon métier. Peut etre avais je peur d'être jugée comme mauvaise mère face à ces personnes qui me donnaient l'image d'avoir tout centré autour de leurs enfants. Mais une fois que notre allaitement a été un peu moins chaotique, je me suis sentie suffisamment forte pour aller les voir, au moins par curiosité.
Je m'y suis tout de suite sentie bien. La bienveillance que je ressentais la bas etait la meme que celle qui m'avait aidé à te concevoir un an auparavant (ceci est une autre histoire...). Mais je n'ai pas compris une phrase de l'animatrice qui disait qu'en allaitant notre enfant cela l'aidait aussi à développer sa confiance en lui. Je ne voyais aucun rapport entre alimentation et développement psychique de l'enfant. Et puis elle avait un enfant de 9 mois accroché à ses seins !!! Je ne savais pas que celà etait possible d'allaiter plus de quelques semaines. Celà a été un choc pour moi. Je me suis dit que je comprenais, que je trouvais meme celà trés beau mais que ce ne serais pas pour moi. ( l'animatrice m'a d'ailleurs dit que lors de cette réunion, elle n'aurait jamais parié que j'allaiterais longtemps)
Les semaines ont passé, la reprise du travail se rapprochait (en bonne working woman je voulais reprendre le plus vite possible) et notre allaitement commençait à vraiment bien se passer. J'ai alors découvert qu'il était possible de continuer à allaiter en travaillant. J'ai lu de nombreux témoignages (merci le blog lactissima) et je suis arrivée mon premier jour de travail avec glacière et tire lait sous le bras en me disant que chaque semaine de plus etait une semaine de gagnée. Les premières semaines ont été difficiles. Puis de plus en plus faciles. J'appréciais par dessus tout les soirées passées avec toi au sein, ton corps tout contre le mien, à lire le forum LLL. J'appréciais aussi de garder ce lien lacté avec toi alors qu'il m'était si difficile de te laisser à la creche si petit.
L'allaitement m'a aussi permis d'assurer plus facilement mon travail car dès ton premier réveil nocturne, je te rejoignait pour finir la nuit avec toi. Je dormais pendant que toi tu te servais tranquillement dans ton garde manger.
Je me débrouillais pour aller regulierement aux réunions LLL et dévorait leur bibliothèque. C'est comme celà que le temps à passé et que j'ai commencé à ne pas savoir quand te sevrer. Pour ne pas me polluer la tete, j'ai décidé que je ne me posais pas de question jusqu'à tes 9 mois et qu'à ce moment, nous ferions le point avec papa pour voir si nous étions capables d'assumer d'allaiter un bebe qui marche. Tes 9 mois sont arrivés et je me suis sentie incapable de ne pas continuer cette relation entre nous. Tu étais encore si petit à mes yeux. Nous avons discuté avec papa, remplis des tableaux avec des colonnes pour et contre, et apres de nombreuses discussions, le seul contre qui restait concernait le regard des gens. De plus nous nous sommes rendus compte que ce serait vraiment compliqué de faire autrement. Nous avons donc choisi de continuer cette aventure jusqu'au jour où toi ou moi en aurions marre.
Bien sûr au moment où nous avions décidé cela, des difficultés se sont présentées. Tes dents du haut sont sorties et tu as commencé à me mordre. Premières crevasses, grève de tetee. Heureusement, le forum et le groupe LLL etait là et nous avons passé ces difficultés.
De ces 2 années d'allaitement, je retiens nos câlins que la tetee nous permet. Nous rattrapions ainsi tout ce temps que nous ne passions pas ensemble à cause de mon travail, de mes déplacements. J'ai eu l'impression que l'assurance d'avoir ton "mamou" à mon retour t'a aidé à compenser mes nombreuses absences.
Et puis ton frère est arrivé dans mon ventre, celà a été très compliqué pour moi car chaque "mamou" etait douloureux. Et alors que je pensais qu'il y aurais sevrage en douceur ou pas de sevrage, j'ai cru etre obligée de t'imposer un sevrage brutal dans un moment où tu en avais encore tant besoin. Tu as accepté de réduire le nombre de tétée et tu t'y es accroché jusqu'au bout. Il ne nous reste qu'une tetee par jour, que tu savoure avec gourmandise. J'aimerais que cette tetee s'arrête quand tu n'en ressentiras plus le besoin. Demain c'est ton anniversaire, tu auras 3 ans. tu deviens un petit garçon qui grandit chaque jour. Ce soir je t'ai expliqué que quand on grandit, arrive un moment où on a plus besoin du lait de maman. Tu m'as répondu "j'en ai encore besoin..." en te blottissant contre moi.
Je te souhaite donc un bon anniversaire mon bebe qui a tant grandi. En ce moment où je suis beaucoup accaparée par ton frère, tu me manques souvent. Je vais donc profiter à fond de ces instants où tu es serré contre moi à te délecter de mon lait.
Je repense à il y a exactement 3 ans, à la même heure, mon ventre commençait ses vagues destinées à t'ammener dans mes bras. Je me souviens de mon soulagement à ce moment là de me dire, ca y est, enfin c'est parti pour cette aventure, l'attente va bientôt se terminer.
Tu m'avais fait languire en profitant de quelques jours supplémentaires au creux de mon ventre.
Je t'ai raconté ton histoire ce soir, celle de tes dernières heures dans mon ventre puis comment il a fallut que les médecins ouvrent une fenêtre dans mon ventre car tu ne trouvais pas la porte que toutes les mamans ont entre leurs jambes.
Je t'ai aussi raconté notre séparation pendant tes premières heures de vie, et de la première fois que je t'ai vu. Ce moment où je ne savais pas si c'était bien toi qui etait là, devant moi, mais pas vraiment dans mes bras trops faibles. Puis je t'ai montré le mouvement que tu as fait et grâce auquel je t'ais reconnu car tu faisais le meme dans mon ventre.
Tu as ri, soulagé.
Puis je t'ai parlé du moment où je t'ai retrouvé avec ton papa, que tu hurlais dans ses bras, que tu avais faim, que tu voulais du mamou, ce mamou que tu aimes toujours autant. Mais ca n'a pas été facile. Tu ne savais pas faire et moi non plus, il nous a fallu du temps pour apprendre.
Peu être qu'un jour je te raconterais la suite.
Ce premier mois difficile à ne pas te comprendre. A ne pas comprendre ton besoin de moi, de mon lait, de ma présence. De tes énervements car je te faisais attendre trop de temps entre deux tetees, croyant que celà soulagerait tes maux de ventre. Du début des vacances scolaires qui faisait que je ne trouvais pas de professionnel disponible pour répondre à mes questions et mes doutes. Et de cette sage femme qui a pris le temps de m'écouter 30 minutes au téléphone et qui m'a simplement dit qu'elle avait l'impression que tu prenais trop d'air pendant ta tetee. Qu'un rot et des tetees sans chercher à te faire attendre permettraient probablement que celà se passe mieux.
Et celà s'est passé mieux, nous avons commencé à ce moment là notre parcours d'allaitement.
Je savais depuis le début qu'il y avait des réunions LLL près de chez nous. Mais va savoir pourquoi, je pensais que leurs convictions étaient trop éloignées des miennes. Je ne me sentais encore pas vraiment mère, trop dur de supporter la responsabilité de la vie de ce petit être 24h/24, de ne plus avoir la reconnaissance liée à mon travail, moi, une expert reconnue dans mon domaine et passionnée par mon métier. Peut etre avais je peur d'être jugée comme mauvaise mère face à ces personnes qui me donnaient l'image d'avoir tout centré autour de leurs enfants. Mais une fois que notre allaitement a été un peu moins chaotique, je me suis sentie suffisamment forte pour aller les voir, au moins par curiosité.
Je m'y suis tout de suite sentie bien. La bienveillance que je ressentais la bas etait la meme que celle qui m'avait aidé à te concevoir un an auparavant (ceci est une autre histoire...). Mais je n'ai pas compris une phrase de l'animatrice qui disait qu'en allaitant notre enfant cela l'aidait aussi à développer sa confiance en lui. Je ne voyais aucun rapport entre alimentation et développement psychique de l'enfant. Et puis elle avait un enfant de 9 mois accroché à ses seins !!! Je ne savais pas que celà etait possible d'allaiter plus de quelques semaines. Celà a été un choc pour moi. Je me suis dit que je comprenais, que je trouvais meme celà trés beau mais que ce ne serais pas pour moi. ( l'animatrice m'a d'ailleurs dit que lors de cette réunion, elle n'aurait jamais parié que j'allaiterais longtemps)
Les semaines ont passé, la reprise du travail se rapprochait (en bonne working woman je voulais reprendre le plus vite possible) et notre allaitement commençait à vraiment bien se passer. J'ai alors découvert qu'il était possible de continuer à allaiter en travaillant. J'ai lu de nombreux témoignages (merci le blog lactissima) et je suis arrivée mon premier jour de travail avec glacière et tire lait sous le bras en me disant que chaque semaine de plus etait une semaine de gagnée. Les premières semaines ont été difficiles. Puis de plus en plus faciles. J'appréciais par dessus tout les soirées passées avec toi au sein, ton corps tout contre le mien, à lire le forum LLL. J'appréciais aussi de garder ce lien lacté avec toi alors qu'il m'était si difficile de te laisser à la creche si petit.
L'allaitement m'a aussi permis d'assurer plus facilement mon travail car dès ton premier réveil nocturne, je te rejoignait pour finir la nuit avec toi. Je dormais pendant que toi tu te servais tranquillement dans ton garde manger.
Je me débrouillais pour aller regulierement aux réunions LLL et dévorait leur bibliothèque. C'est comme celà que le temps à passé et que j'ai commencé à ne pas savoir quand te sevrer. Pour ne pas me polluer la tete, j'ai décidé que je ne me posais pas de question jusqu'à tes 9 mois et qu'à ce moment, nous ferions le point avec papa pour voir si nous étions capables d'assumer d'allaiter un bebe qui marche. Tes 9 mois sont arrivés et je me suis sentie incapable de ne pas continuer cette relation entre nous. Tu étais encore si petit à mes yeux. Nous avons discuté avec papa, remplis des tableaux avec des colonnes pour et contre, et apres de nombreuses discussions, le seul contre qui restait concernait le regard des gens. De plus nous nous sommes rendus compte que ce serait vraiment compliqué de faire autrement. Nous avons donc choisi de continuer cette aventure jusqu'au jour où toi ou moi en aurions marre.
Bien sûr au moment où nous avions décidé cela, des difficultés se sont présentées. Tes dents du haut sont sorties et tu as commencé à me mordre. Premières crevasses, grève de tetee. Heureusement, le forum et le groupe LLL etait là et nous avons passé ces difficultés.
De ces 2 années d'allaitement, je retiens nos câlins que la tetee nous permet. Nous rattrapions ainsi tout ce temps que nous ne passions pas ensemble à cause de mon travail, de mes déplacements. J'ai eu l'impression que l'assurance d'avoir ton "mamou" à mon retour t'a aidé à compenser mes nombreuses absences.
Et puis ton frère est arrivé dans mon ventre, celà a été très compliqué pour moi car chaque "mamou" etait douloureux. Et alors que je pensais qu'il y aurais sevrage en douceur ou pas de sevrage, j'ai cru etre obligée de t'imposer un sevrage brutal dans un moment où tu en avais encore tant besoin. Tu as accepté de réduire le nombre de tétée et tu t'y es accroché jusqu'au bout. Il ne nous reste qu'une tetee par jour, que tu savoure avec gourmandise. J'aimerais que cette tetee s'arrête quand tu n'en ressentiras plus le besoin. Demain c'est ton anniversaire, tu auras 3 ans. tu deviens un petit garçon qui grandit chaque jour. Ce soir je t'ai expliqué que quand on grandit, arrive un moment où on a plus besoin du lait de maman. Tu m'as répondu "j'en ai encore besoin..." en te blottissant contre moi.
Je te souhaite donc un bon anniversaire mon bebe qui a tant grandi. En ce moment où je suis beaucoup accaparée par ton frère, tu me manques souvent. Je vais donc profiter à fond de ces instants où tu es serré contre moi à te délecter de mon lait.