À mon tour, mais peut-être que je posterai une version "mise à jour" dans quelques années...
Pas de soucis pour les stats, même si ici tu vas avoir un avis quelque peu biaisé xD.
Aviez-vous une durée d'allaitement définie en tête dès le départ ?
Plus ou moins. J'avais une vague idée mais pas de limite stricte (cf plus bas). Clairement si on m'avait dit, au début de ma grossesse, qu'à 11 mois j'allaiterais encore j'aurais ouvert des yeux ronds.
Quand pensiez-vous arrêter ?
Au début, je m'étais dit au moins 4 mois, jusqu'à reprendre le boulot. Puis au fur et à mesure qu'avançait la grossesse, je me suis dit que 6 c'était bien, et que je pouvais tirer mon lait. Puis quand ça a commencé, je me suis dit "et pourquoi pas plus"... Mais toujours sans me donner de truc strict, genre si ça se passait mal je pouvais arrêter quoi.
Finalement combien de temps avez-vous allaité ?
Là il en est à 11 mois et c'est pas fini, on verra jusqu'où ça va
. Pour le moment je ne me vois pas allaiter pendant 6 ans, mais "wait & see". On verra comment tout se passe (la vie, Petit Loup et ses choix, si j'en ai marre, si il y a un autre bébé et comment ça se passe avec, si...)
Qu'est-ce qui a fait évoluer votre choix ?
Des témoignages physiques autour de moi, une copine + des réunions LLL (j'en ai fait deux, il y a ça dans ma ville !). Des recherches internet (LLL mais pas que) qui donnaient les bénéfices d'un allaitement long. Des témoignages en ligne sur le plaisir qu'allaiter apporte, y compris passé un certain âge, ça me faisait envie de vivre ça. Toujours sans me prendre le chou : si j'en avais plus envie, je pouvais arrêter quand je voulais.
La soeur de mon homme, qui a allaité chacun de ses 3 enfants 9 mois environ, était un bon modèle car elle travaille à plein temps dans un milieu masculin (BTP) et n'a pas pris de congé parental.
Je pense surtout à une copine et collègue, qui m'avait beaucoup parlé de LLL et qui m'a passé plein de matos bébé, est très pro-allaitement long. Elle m'a raconté à quel point passé un certain stade c'est zéro soucis, que des bons côtés, plus de lait à tirer, même si bébé zappe une tétée c'est pas grave, etc. Ça m'a beaucoup aidé à me projeter, parce que le tire-lait à imaginer pendant une durée très longue, ou ne pas pouvoir sortir sans organiser la gestion du lait ne me faisait pas envie...
Ah et les deux scandales au lait infantile ces derniers temps, au cas où j'avais un doute, ça ne me donnait pas envie de le sevrer xD.
Vous trouvez-vous satisfaite de ce changement ou de ce non changement de durée d'allaitement ?
Ben oui sinon j'aurais arrêté !
Selon-vous, qu'est-ce qui a été difficile dans votre allaitement, et à quels moments ?
- Au tout début, quand on ne sait pas mettre un bébé au sein et qu'on est explosée par son accouchement et le bouleversement qui va avec, sans compter le stress de la prise de poids.
- À deux mois, engorgement douloureux quand j'étais en camping. Ça m'a fait très peur parce que j'ai eu une copine qui a eu ce truc là, sauf que ça s'est infecté grave (mastite et tout) et elle avait dû être opérée en urgence.
- Vers 5 mois et quelques, quand j'avais repris le boulot et que ça se passait mal avec Petit Loup à la crèche (en plus il avait des problèmes digestifs). J'avais du mal à tirer mon lait. Je n'en pouvais plus, je me suis posée pas mal de questions, j'avais l'impression de "mal" m'occuper de mon enfant et de m'accrocher pour rien à l'allaitement...
- Vers 8 mois, candidose + muguet. Ça fait un mal de chien ! Du coup Petit Loup nous a fait une semi-grève de tétée, voyant que j'avais mal. Baisse de lait, stress donc baisse de réflexe d'éjection... pas cool.
A contrario, qu'est-ce qui vous a aidée dans votre allaitement, et à quels moments ?
Dans l'ordre des problèmes :
- La maternité qui a été super pour ça, même si je ne pigeais pas tout, ils ont été humainement au top (on peut les appeler à 3h du mat' pour se faire aidée à mettre bébé au sein !)
- Pouvoir en discuter avec d'autres femmes qui allaitaient ou avaient allaité (en plus pas en français xD), sur comment gérer un engorgement
.
- M'arrêter ! J'ai fait le point, j'ai pris un arrêt maladie de 10 jours (merci mon généraliste qui est pas ch***t là-dessus), et j'ai fait le tri sur ce qui était important pour moi dans le fait de m'occuper de mon fils. Allaiter était un moment cool pour moi, et tirer mon lait, même si c'était pénible, me permettait de me sentir "bien" car au moins j'étais sûre que ce lait-là, il était bon pour mon fils et que c'était le seul truc que je ne pouvais pas louper (alors que j'avais l'impression de ne rien faire de bien par ailleurs). J'ai laissé tomber d'autres "exigences" ou trucs secondaires, et on a discuté avec mon homme de charge physique et mentale et de gestion de l'appart et de Petit Loup. Ça ne pouvait plus durer comme ça. Et après ça a été mieux (il a encore fallu quelques vacances), surtout quand Petit Loup a enfin été diagnostiqué et soigné, on s'est sentis, avec mon homme "validés" en tant que parents (on avait bien vu qu'il avait mal au ventre, scrogneugneu !).
Là encore, quand je sens que la charge mentale monte trop (on n'est pas trop mal déjà avec mon homme, je suis très loin d'être une nana qui doit tout organiser à la maison !), je dis à mon homme de s'occuper d'organiser un truc (par ex un rdv médical, ...) pour libérer un peu.
- La connaissance scientifique du truc, et les bons conseils. J'ai potassé sur le net pour avoir une idée, puis appelé tour à tour une animatrice LLL et le lactarium pour leurs conseils. Puis rdv médecin, pour avoir un traitement (logique). C'est limite moi qui lui ai expliqué ce que j'avais xD. Ça a mis longtemps à guérir quand même (enfin quelques semaines). Suite à ça, j'ai demandé à la crèche s'il était possible de laisser tomber le dernier biberon tiré, parce que je galérais. Et ils ont été ok, ça a été la libération. J'ai profité du petit surplus de lait pour donner un dernier "lot" au lactarium, pour clore en "beauté" l'épisode tire-lait.
D'un point de vue général, l'allaitement m'a aussi apporté une certaine gratitude et un respect pour mon corps (après avoir amené un bébé à terme, voilà qu'il continue à le nourrir !) qui sont vraiment très bons pour le moral, surtout quand la société passe son temps à essayer de vous le faire détester (vous êtes toujours trop grosse, trop maigre, trop grande, trop petite, les seins trop gros, trop petits, trop hauts, trop bas, les jambes trop courtes, trop longues, les fesses comme-ci, comme ça, les cheveux machins truc, les épaules par-là, etc etc).
Comme donner son sang, allaiter me permet d'être fière de mon corps (et donner son lait c'est bien !).
Quelles sont les qualités qui, selon vous, permettent à une maman d'allaiter comme elle le souhaite ?
Aucune. Il faut juste en avoir envie, et faire son choix sans se sentir forcée (si on n'aime pas, hé ben on n'allaite pas !).
Avez-vous lu les réponses des autres participantes avant de répondre ?
Non, y'en a trop !