Je lis l'argumentation de ta psy, Oléa : nos enfants nous privent de sommeil et comme cette privation est vitale, on éprouve de la violence envers nos enfants, c'est ça ?
Et si ça n'était pas nos enfants qui nous privaient de sommeil ?
Si c'était la société qui nous empêchait d'être pleinement et consciemment disponible à nos enfants ?
Un enfant a besoin de notre présence la nuit. C'est un besoin universel reconnu et fondamental.
Qui nous met des batons dans les roues ? qui nous pousse à mettre bébé dans son lit dans sa chambre et à nous lever 4 fois la nuit pour aller le réconforter, le nourrir, le changer ???
On a besoin de sommeil pour vivre.
Qui nous empêche de nous coucher à 20h ? la télé ? le ménage ? le repassage ? internet ? un chat avec des copines ? les sms de notre meilleure copine qui cafarde ? notre conjoint ? ce forum ?
Je trouve que nos bébés ont "bon dos" dans les empêcheurs de dormir en rond !
Oui, ils ont besoin de téter la nuit.
Ca fait 10 ans que j'allaite la nuit et je sais combien c'est demandeur d'énergie ! parfois - en ce moment d'ailleurs, c'est le cas !- je suis vraiment usée de fatigue ( mon bambin a la grippe et je suis sur le pont toute la journée et toute la nuit ).
Ce qui est usant, c'est notre solitude également ! tellement peu de gens me proposent de venir passer l'aspirateur chez moi... je ne sais pas pour vous ! mais ici, c'est une proposition que je ne reçois pas souvent !
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Je n'aime pas les justifications par rapport à la violence envers les enfants. A chaque fois, je me sens mal à l'aise quand je lis, quand j'entends que finalement, c'est la faute des enfants si on est violent envers eux... si on les tape... si on les frappe... se justifier, c'est se trouver des raisons. Et se trouver des raisons, c'est fuir la réalité de la violence et de la brutalité que vivent de nombreux enfants au quotidien.
Je suis toujours effarée, scandalisée, choquée... de voir que 2 enfants meurent par jour sous les coups d'un adulte en France.
Le jour où mon conjoint me frappera, c'est qu'il ne m'aimera plus.
Comment justifier qu'on aime notre enfant si on le frappe ?
Trouver du soutien, de l'écoute, des groupes de parents, des groupes de paroles, pour s'entraider, se soutenir, trouver des pistes pour élever son enfant sans coups, sans humiliation, sans punition, sans menace... est vraiment important !
On a besoin de se serrer les coudes pour avancer sur ce chemin neuf de non violence, sachant que nous mêmes n'avons pas tous eu la chance d'avoir été élevé respectueusement.
Mais l'espoir, c'est que les personnes élevées respectueusement développent d'autres façons de fonctionner. Une maman qui a la chance d'avoir connu une éducation respectueuse nous disait que ça ne lui était jamais venu en tête, ni même en "geste" de frapper ses fils. On disait toutes que même si on maitrise le geste et qu'on ne tape pas son enfant, ce geste pouvait très bien être ressenti très fort dans notre corps d'adulte ayant reçu claques et fessées. L'envie est là, malheureusement
Et cette maman de nous dire que pour elle, ça n'était jamais venu !
Quel bel espoir pour nos enfants demain devenus adultes et parents !