Autour de moi il y a peu de mères qui allaitent plus de quelques semaines. La plupart c'est par "choix", donner le bib est plus simple, à heure fixe, et permet de s'organiser. Le "à la demande" de l'allaitement n'est pas toujours simple selon le quotidien et la fréquence des tétés.
Mais j'ai aussi constaté de nombreuses difficultés dans ma famille, douleurs aux mamelons, engorgement, hyperlactation, mamelons irrités, bref, on connait toutes la longue liste de tout ce qui peut nous gâcher l'allaitement. Donner le biberon n'est pas douloureux, alors que lorsque la tété est douloureuse, on se sent aussi agressée dans notre chaire, bref.
Dans le titre je le ressent surtout par rapport au peu de connaissance dans ce domaine et au peu de soutien aux jeunes mères qui ont des difficultés. Si on connait toutes la liste des soucis, les très célèbres crevasses, par contre on reçoit peu de solutions qui nous permettent de vivre un allaitement plus abordable.
Ici il y a des mères qui sont épuisées, et malgré beaucoup de soutien au jour le jour et beaucoup de documents que nous savons trouver sur le site LLL ou que les animatrices nous transmettent. Et certaines rament malgré tout ça !
Les mères qui continuent donc d'allaiter malgré les difficultés, restent donc celles qui seront le mieux informées et le plus soutenues dans leur projet. Celles qui ne sont pas du tout soutenues dans leur famille et parfois même par leur médecin, devront s'accrocher à leur projet d'allaitement sans aucun soutien de leur proches.
Donc les mères qui continuent d'allaiter malgré les difficultés qu'on connait toutes, restent pour la plupart celles qui seront informées, soutenues ou qui auront suffisamment de confiance en elles pour allaiter contre l'avis de leur proches.
De plus en plus de mères font le choix d'allaiter à la naissance, mais très peu continuent après quelques semaines. C'est je pense le reflet du manque de soutien et de connaissances auprès des personnes qui accompagnent ces jeunes mères. La pression familiale et culturelle est là aussi, mais je pense surtout à toutes celles qui auraient allaité si elles avaient eu les bonnes infos au bon moment et surtout du soutien dans leur projet.
D'une certaines manière nous ne sommes pas égales face à l'allaitement, selon les difficultés qu'on rencontre, les personnes qui suivent l'enfant et le soutien de nos proches.
Ma belle mère est le cas type d'une femme active qui préfère reprendre le boulot au plus vite plutôt que de tourner chèvre avec son bébé, en pyjama toute la journée. Elle n'a allaité mon mari que 2 mois. Il a par la suite développé divers soucis d'allergie. Bref. Mais elle avait les mamelons arrachés, et malgré cela elle a allaité quand même pendant 2 mois dans la douleur. Après, la facilité du biberon et la reprise du travail lui ont redonné un rythme dont elle a besoin.
Mais au final il ne s'agit pas seulement de l'intelligence des mères allaitantes, mais l'intelligence de toutes les professions qui devraient les accompagner dans leur projet.
Bises