Bonjour à toutes,
J'ai beaucoup hésité avant d'écrire ici. J'ai d'abord lu beaucoup de choses, sur le site, le forum, j'ai même acheté le livre L'art de l'allaitement maternel. Mais je pense que j'ai quand même besoin d'avis extérieurs alors je profite d'une des rares siestes de mon petit pour vous écrire...
Je suis la maman d'Evann, 7 semaines, que j'allaite tant bien que mal, a priori plus mal que bien...
Peut-être serait-il judicieux que je raconte depuis le début ?
Voilà, Evann est mon premier bébé et je vous l'avoue tout net, même si je voulais des enfants, je n'étais emballée ni par la phase grossesse, encore moins par la phase accouchement, et pas forcément non plus remplie d'instinct maternel à l'idée du pouponnage...
Ceci dit, mon bébé est à mes yeux la plus belle chose qui soit au monde ^^
Bref, ce que je viens de dire explique sans doute le fait que je ne me sois que peu voire pas renseignée du tout sur l'allaitement. En fait, au cours de préparation à la naissance, j'ai commencé à me poser la question. Pour moi, au contraire de beaucoup de mamans, ce n'était pas une évidence, pour des raisons personnelles. Puis, à force de nous entendre dire que l'allaitement est la meilleure chose qui soit pour nos bébés, je me suis laissée convaincre. Le discours de la sage femme était rassurant : "les crevasses sont causées en immense majorité par une mauvaise position au sein", "si vous avez la bonne position tout se passera bien", "il faut placer le bébé comme ceci, sa tête comme cela, vérifier ci et ça et tout ira bien", "l'allaitement ne doit pas faire mal", etc...
C'est donc confiante (à peu près) que je suis allée à la maternité. J'ai très rapidement déchanté. Tout a très mal démarré, le séjour à la maternité a été un calvaire. J'ai eu mal dès le départ, et en 7 semaines d'allaitement, je n'ai souvenir que d'une petite semaine où les choses se sont plutôt bien passées, mais vu d'ici, je n'en suis même plus sûre, je crois que c'était seulement "moins pire" qu'à la maternité...
A la maternité, j'ai eu très vite des crevasses, quand bien même la position de mon bébé semblait correcte (confirmé en tout cas par la sage femme ou l'auxiliaire puér, je ne me souviens plus). Je suivais la consigne de l'allaitement à la demande, sans limiter le nombre ni la durée des tétées. Mon fils pouvait de fait rester au sein plus d'une heure : il s'endormait mais ne lâchait pas pour autant.
Lorsque je le mettais au sein, je devais faire attention à ne pas me mordre la langue en serrant les dents pour ne pas hurler, je ne pouvais m'empêcher de pleurer tellement la douleur était insoutenable, la sensation que mon petit avait des lames de rasoir à la place des gencives...
Le personnel là bas ne m'a été presque d'aucun secours, à peu près sourd à ma détresse... On m'a dit "ah mais le début de l'allaitement, ça fait mal" (ça contredisait ce qu'on m'avait dit avant), "il faut quelques jours pour que ça se mette en place et pendant ce temps, ce n'est pas forcément agréable" (il y a quand même un monde entre "pas forcément agréable" et "franchement douloureux" mais personne n'a semblé en tenir compte...
Au bout de deux jours, alors que des croûtes de sang commençaient à se former sur mes mamelons violacés, en plus des crevasses, j'ai voulu arrêter, mais il n'était bien sûr pas concevable de laisser mon bébé pleurer de faim. Je voulais quand même être sûre d'avoir tout tenté, alors j'en ai encore parlé au personnel. Quelqu'un a fini par me proposer une téterelle (en fait un bout de sein en silicone), et l'espace de quelques tétées, j'ai cru la solution trouvée. J'avais encore mal mais rien de comparable aux jours précédents. Malheureusement, le répit a été de courte durée, et j'ai eu à nouveau mal avec la téterelle, comme avant que je ne la mette.
On m'a dit des tas de choses, que l'allaitement ne devait pas faire mal, que l'allaitement faisait mal au début, qu'il fallait une dizaine de jours pour que ça se mette en place, qu'il fallait environ un mois pour que ça se mette en place, qu'il fallait donner le sein aux premiers signes d'éveil (càd yeux qui se plissent, bras qui s'étirent, etc), qu'il ne fallait pas réveiller un bébé endormi (càd ne pas prendre les bruits et mimiques et mouvements pour des signes de réveil et prendre le bébé dans ses bras alors qu'il dort encore), qu'il ne fallait pas trop le couvrir (mais une auxiliaire puér l'a emmailloté dans un drap chaud la 3e nuit parce qu'il pleurait depuis des heures), qu'il ne fallait pas dormir avec lui dans mon lit (et d'ailleurs, pour être sûrs qu'on ne s'y risque pas, pas de barrières au lit dont le matelas est situé à au moins 80 cm du sol...), que notre bébé avait un très fort besoin de succion et qu'il fallait lui acheter une tétine, etc.
Je crois quand même que la pire réflexion qu'on nous a faite, c'est la dernière nuit... Evann pleurait depuis des heures, j'étais à bout de nerfs, mon conjoint également, aussi désemparés l'un que l'autre. Nous avons fini en désespoir de cause par sonner pour que quelqu'un vienne nous voir, et nous aide, ne serait-ce que par quelques paroles apaisantes. La sage femme est venue nous voir, apparemment nous l'avions tirée du lit (??? cette dame travaille de nuit... pourquoi dort-elle sur son lieu de travail ???) et elle ne semblait de fait pas d'une humeur très joyeuse. Lorsque nous lui avons expliqué que notre fils pleurait depuis des heures et que nous n'arrivions pas à le calmer, elle nous a répondu, le plus sérieusement du monde : "Tous les bébés pleurent", sous-entendu "on ne vous avait pas prévenus ?"
Nous sommes restés sans voix.
Cette nuit-là, nous avons dormi une demi-heure chacun, en nous relayant pour bercer notre bébé. Nous sommes rentrés chez nous dans un état de fatigue extrême, autant physiquement que nerveusement. Rien ne semblait se passer correctement. Je me sentais impuissante, incapable d'allaiter mon fils. J'avais tellement mal que je sentais les larmes me monter aux yeux dès qu'il pleurait pour manger, j'essayais de repousser le moment fatidique par tous les moyens possibles...
Ce soir-là, après en avoir parlé avec ma maman, elle m'a fortement déconseillé de laisser mon bébé au sein aussi longtemps que je le faisais, en m'expliquant que les dix premières minutes suffisaient en général à ce que le bébé prenne ce qu'il lui fallait et qu'il fallait donc que je limite les tétées. Ça vaut ce que ça vaut, n'empêche que sur le coup, et pendant une petite semaine, ce conseil m'a permis d'allaiter presque sereinement.
Ensuite, vers ses 3 semaines, je ne sais pas pourquoi, mon sein droit est subitement devenu douloureux, avec des boules dures, des élancements à l'intérieur, et mon fils n'a plus réussi à téter efficacement de ce côté là. J'ai essayé le massage aréolaire, l'expression manuelle, le tire lait, les douches chaudes, les massages du sein, rien n'y a fait. Deux jours après, alors que je pouvais à peine bouger tellement le moindre mouvement me faisait mal, Evann a réussi finalement à téter et le soulagement a été quasi immédiat.
Mais depuis, le sein droit pose tjrs problème...
Depuis ma sortie de la maternité, en vrac, j'ai :
- acheté un tire lait manuel, avec une efficacité toute relative (j'ai réussi une fois à tirer 80ml d'un sein et une autre fois 60 ml. Sinon, c'était quelques gouttes, rarement plus d'une cuillère à café)
- acheté du lait artificiel HA, que j'ai donné au biberon (eh oui, je l'ai fait, c'était perdre ma santé mentale à force de torture ou donner un biberon... j'ai choisi le biberon...), et en moyenne, mon fils a un biberon de complément par jour (un tous les deux jours en ce moment, ça dépend de mon état de fatigue et ma tolérance à la douleur). Si j'avais connu dès le départ l'existence du DAL, j'aurais plutôt utilisé cette méthode.
- acheté des tétines, beaucoup utilisées pendant un temps, un peu moins depuis quelques jours (mais de toute façon, il ne les veut plus, il les éjecte)
- eu plusieurs fois des boules douloureuses dans les seins, des deux côtés mais plus souvent à droite, là où les tétées semblent les moins efficaces...
- eu un traitement pour relancer ma lactation parce que la sage femme m'a dit que si mon fils ne tétait pas bien à droite, c'est parce que je n'avais pas assez de lait (contredite par la sage femme que j'ai vue une semaine après)
- essayé un tire lait électrique (kitett), inefficace mais douloureux
Et aujourd'hui ?
Mon fils va bien, prend tjrs du poids (après une stagnation entre la 3e et la 4e semaine, où seule une tétée sur 3 semblait efficace), et grandit. Il est vif et éveillé, bref, aucun souci !
Et moi, eh bien je continue à serrer les dents.
Depuis 2-3 jours, Evann passe la moitié de ses journées au sein, où il s'endort bien sûr. Si j'essaye de le décrocher, ça le réveille et il réclame à nouveau, alors je lui redonne. Lorsqu'il lâche le sein, le mamelon est rose vif, avec la marque très nette de ses gencives dessus. Depuis hier, j'ai une ampoule à gauche, ainsi que des crevasses, qui ne guérissent jamais vraiment. J'ai toujours les mamelons rose vif, parfois violacés par endroits, toujours hypersensibles au contact (même au jet de la douche) donc j'ai toujours pommade + compresses pour éviter les frottements des vêtements. Je ne peux pas rester sans soutien gorge, ça me fait en plus mal en tirant vers le bas.
La sage femme que j'ai vue lundi m'a dit qu'il n'y avait pas de problème de frein de langue, quand je lui ai demandé de vérifier. La position du bébé contre moi semble bonne aussi, et s'il ne prend pas le sein correctement, ça serait dû au fait que j'ai les seins et les mamelons trop volumineux...
Evann dans mes bras, elle l'a mis au sein en pinçant mon sein et en le poussant en même temps. Sauf que moi, pour faire pareil, il me manque une main, et puis le soulagement est tout relatif. J'ai essayé de pincer mon sein à chaque fois que je lui donne mais il ouvre rarement assez la bouche.
En plus, au bout de quelques minutes (une ou deux à droite, un peu plus à gauche), il commence à s'énerver, grogner, il se cambre, tire la tête (et donc le mamelon) en arrière, griffe des pieds et des mains, agite les bras, fronce les sourcils, sanglote, parfois tire tellement fort en arrière que le mamelon lui échappe mais s'il est assez près, l'aspire à nouveau goulûment sans que j'ai le temps de réagir (et bonjour la douleur).
La sage femme me dit que c'est parce que le lait lui arrive trop fort... moi j'ai plutôt l'impression que c'est parce qu'il ne lui arrive plus !
Bref, malgré mes efforts, malgré la pommade (purelan) que je mets après chaque tétée (enfin, quand il m'en laisse le temps), allaiter est toujours une épreuve pour moi. J'ai failli baisser les bras à de nombreuses reprises, lorsque j'ai donné le sein à mon fils en pleurant (pas plus tard que lundi), je vais d'espoir en déception, de confiance en désillusion, et j'en suis venue à me demander si réellement, mon fils et moi avions un problème d'allaitement ou si je suis simplement trop douillette (ça je le sais) ou utopiste ? Quand je lis que l'allaitement est quelque chose de merveilleux, une communion en harmonie avec son bébé, je me dis que je dois juste manquer d'instinct maternel...
Sinon, comment expliquer que tout va bien mais que ça ne marche pas ? Pour preuve, malgré cette apparente mauvaise position de la bouche de mon bébé, ça ne l'empêche pas d'avoir tout le lait qu'il lui faut...
Alors, ai-je, avons-nous mon fils et moi, un vrai problème ?
Même si je n'ai pas de réponse à ce message (ce pavé !), l'avoir écrit est quand même bénéfique pour moi, une sorte de catharsis !
Je vous remercie si vous avez pris la peine de me lire jusqu'au bout !
J'ai beaucoup hésité avant d'écrire ici. J'ai d'abord lu beaucoup de choses, sur le site, le forum, j'ai même acheté le livre L'art de l'allaitement maternel. Mais je pense que j'ai quand même besoin d'avis extérieurs alors je profite d'une des rares siestes de mon petit pour vous écrire...
Je suis la maman d'Evann, 7 semaines, que j'allaite tant bien que mal, a priori plus mal que bien...
Peut-être serait-il judicieux que je raconte depuis le début ?
Voilà, Evann est mon premier bébé et je vous l'avoue tout net, même si je voulais des enfants, je n'étais emballée ni par la phase grossesse, encore moins par la phase accouchement, et pas forcément non plus remplie d'instinct maternel à l'idée du pouponnage...
Ceci dit, mon bébé est à mes yeux la plus belle chose qui soit au monde ^^
Bref, ce que je viens de dire explique sans doute le fait que je ne me sois que peu voire pas renseignée du tout sur l'allaitement. En fait, au cours de préparation à la naissance, j'ai commencé à me poser la question. Pour moi, au contraire de beaucoup de mamans, ce n'était pas une évidence, pour des raisons personnelles. Puis, à force de nous entendre dire que l'allaitement est la meilleure chose qui soit pour nos bébés, je me suis laissée convaincre. Le discours de la sage femme était rassurant : "les crevasses sont causées en immense majorité par une mauvaise position au sein", "si vous avez la bonne position tout se passera bien", "il faut placer le bébé comme ceci, sa tête comme cela, vérifier ci et ça et tout ira bien", "l'allaitement ne doit pas faire mal", etc...
C'est donc confiante (à peu près) que je suis allée à la maternité. J'ai très rapidement déchanté. Tout a très mal démarré, le séjour à la maternité a été un calvaire. J'ai eu mal dès le départ, et en 7 semaines d'allaitement, je n'ai souvenir que d'une petite semaine où les choses se sont plutôt bien passées, mais vu d'ici, je n'en suis même plus sûre, je crois que c'était seulement "moins pire" qu'à la maternité...
A la maternité, j'ai eu très vite des crevasses, quand bien même la position de mon bébé semblait correcte (confirmé en tout cas par la sage femme ou l'auxiliaire puér, je ne me souviens plus). Je suivais la consigne de l'allaitement à la demande, sans limiter le nombre ni la durée des tétées. Mon fils pouvait de fait rester au sein plus d'une heure : il s'endormait mais ne lâchait pas pour autant.
Lorsque je le mettais au sein, je devais faire attention à ne pas me mordre la langue en serrant les dents pour ne pas hurler, je ne pouvais m'empêcher de pleurer tellement la douleur était insoutenable, la sensation que mon petit avait des lames de rasoir à la place des gencives...
Le personnel là bas ne m'a été presque d'aucun secours, à peu près sourd à ma détresse... On m'a dit "ah mais le début de l'allaitement, ça fait mal" (ça contredisait ce qu'on m'avait dit avant), "il faut quelques jours pour que ça se mette en place et pendant ce temps, ce n'est pas forcément agréable" (il y a quand même un monde entre "pas forcément agréable" et "franchement douloureux" mais personne n'a semblé en tenir compte...
Au bout de deux jours, alors que des croûtes de sang commençaient à se former sur mes mamelons violacés, en plus des crevasses, j'ai voulu arrêter, mais il n'était bien sûr pas concevable de laisser mon bébé pleurer de faim. Je voulais quand même être sûre d'avoir tout tenté, alors j'en ai encore parlé au personnel. Quelqu'un a fini par me proposer une téterelle (en fait un bout de sein en silicone), et l'espace de quelques tétées, j'ai cru la solution trouvée. J'avais encore mal mais rien de comparable aux jours précédents. Malheureusement, le répit a été de courte durée, et j'ai eu à nouveau mal avec la téterelle, comme avant que je ne la mette.
On m'a dit des tas de choses, que l'allaitement ne devait pas faire mal, que l'allaitement faisait mal au début, qu'il fallait une dizaine de jours pour que ça se mette en place, qu'il fallait environ un mois pour que ça se mette en place, qu'il fallait donner le sein aux premiers signes d'éveil (càd yeux qui se plissent, bras qui s'étirent, etc), qu'il ne fallait pas réveiller un bébé endormi (càd ne pas prendre les bruits et mimiques et mouvements pour des signes de réveil et prendre le bébé dans ses bras alors qu'il dort encore), qu'il ne fallait pas trop le couvrir (mais une auxiliaire puér l'a emmailloté dans un drap chaud la 3e nuit parce qu'il pleurait depuis des heures), qu'il ne fallait pas dormir avec lui dans mon lit (et d'ailleurs, pour être sûrs qu'on ne s'y risque pas, pas de barrières au lit dont le matelas est situé à au moins 80 cm du sol...), que notre bébé avait un très fort besoin de succion et qu'il fallait lui acheter une tétine, etc.
Je crois quand même que la pire réflexion qu'on nous a faite, c'est la dernière nuit... Evann pleurait depuis des heures, j'étais à bout de nerfs, mon conjoint également, aussi désemparés l'un que l'autre. Nous avons fini en désespoir de cause par sonner pour que quelqu'un vienne nous voir, et nous aide, ne serait-ce que par quelques paroles apaisantes. La sage femme est venue nous voir, apparemment nous l'avions tirée du lit (??? cette dame travaille de nuit... pourquoi dort-elle sur son lieu de travail ???) et elle ne semblait de fait pas d'une humeur très joyeuse. Lorsque nous lui avons expliqué que notre fils pleurait depuis des heures et que nous n'arrivions pas à le calmer, elle nous a répondu, le plus sérieusement du monde : "Tous les bébés pleurent", sous-entendu "on ne vous avait pas prévenus ?"
Nous sommes restés sans voix.
Cette nuit-là, nous avons dormi une demi-heure chacun, en nous relayant pour bercer notre bébé. Nous sommes rentrés chez nous dans un état de fatigue extrême, autant physiquement que nerveusement. Rien ne semblait se passer correctement. Je me sentais impuissante, incapable d'allaiter mon fils. J'avais tellement mal que je sentais les larmes me monter aux yeux dès qu'il pleurait pour manger, j'essayais de repousser le moment fatidique par tous les moyens possibles...
Ce soir-là, après en avoir parlé avec ma maman, elle m'a fortement déconseillé de laisser mon bébé au sein aussi longtemps que je le faisais, en m'expliquant que les dix premières minutes suffisaient en général à ce que le bébé prenne ce qu'il lui fallait et qu'il fallait donc que je limite les tétées. Ça vaut ce que ça vaut, n'empêche que sur le coup, et pendant une petite semaine, ce conseil m'a permis d'allaiter presque sereinement.
Ensuite, vers ses 3 semaines, je ne sais pas pourquoi, mon sein droit est subitement devenu douloureux, avec des boules dures, des élancements à l'intérieur, et mon fils n'a plus réussi à téter efficacement de ce côté là. J'ai essayé le massage aréolaire, l'expression manuelle, le tire lait, les douches chaudes, les massages du sein, rien n'y a fait. Deux jours après, alors que je pouvais à peine bouger tellement le moindre mouvement me faisait mal, Evann a réussi finalement à téter et le soulagement a été quasi immédiat.
Mais depuis, le sein droit pose tjrs problème...
Depuis ma sortie de la maternité, en vrac, j'ai :
- acheté un tire lait manuel, avec une efficacité toute relative (j'ai réussi une fois à tirer 80ml d'un sein et une autre fois 60 ml. Sinon, c'était quelques gouttes, rarement plus d'une cuillère à café)
- acheté du lait artificiel HA, que j'ai donné au biberon (eh oui, je l'ai fait, c'était perdre ma santé mentale à force de torture ou donner un biberon... j'ai choisi le biberon...), et en moyenne, mon fils a un biberon de complément par jour (un tous les deux jours en ce moment, ça dépend de mon état de fatigue et ma tolérance à la douleur). Si j'avais connu dès le départ l'existence du DAL, j'aurais plutôt utilisé cette méthode.
- acheté des tétines, beaucoup utilisées pendant un temps, un peu moins depuis quelques jours (mais de toute façon, il ne les veut plus, il les éjecte)
- eu plusieurs fois des boules douloureuses dans les seins, des deux côtés mais plus souvent à droite, là où les tétées semblent les moins efficaces...
- eu un traitement pour relancer ma lactation parce que la sage femme m'a dit que si mon fils ne tétait pas bien à droite, c'est parce que je n'avais pas assez de lait (contredite par la sage femme que j'ai vue une semaine après)
- essayé un tire lait électrique (kitett), inefficace mais douloureux
Et aujourd'hui ?
Mon fils va bien, prend tjrs du poids (après une stagnation entre la 3e et la 4e semaine, où seule une tétée sur 3 semblait efficace), et grandit. Il est vif et éveillé, bref, aucun souci !
Et moi, eh bien je continue à serrer les dents.
Depuis 2-3 jours, Evann passe la moitié de ses journées au sein, où il s'endort bien sûr. Si j'essaye de le décrocher, ça le réveille et il réclame à nouveau, alors je lui redonne. Lorsqu'il lâche le sein, le mamelon est rose vif, avec la marque très nette de ses gencives dessus. Depuis hier, j'ai une ampoule à gauche, ainsi que des crevasses, qui ne guérissent jamais vraiment. J'ai toujours les mamelons rose vif, parfois violacés par endroits, toujours hypersensibles au contact (même au jet de la douche) donc j'ai toujours pommade + compresses pour éviter les frottements des vêtements. Je ne peux pas rester sans soutien gorge, ça me fait en plus mal en tirant vers le bas.
La sage femme que j'ai vue lundi m'a dit qu'il n'y avait pas de problème de frein de langue, quand je lui ai demandé de vérifier. La position du bébé contre moi semble bonne aussi, et s'il ne prend pas le sein correctement, ça serait dû au fait que j'ai les seins et les mamelons trop volumineux...
Evann dans mes bras, elle l'a mis au sein en pinçant mon sein et en le poussant en même temps. Sauf que moi, pour faire pareil, il me manque une main, et puis le soulagement est tout relatif. J'ai essayé de pincer mon sein à chaque fois que je lui donne mais il ouvre rarement assez la bouche.
En plus, au bout de quelques minutes (une ou deux à droite, un peu plus à gauche), il commence à s'énerver, grogner, il se cambre, tire la tête (et donc le mamelon) en arrière, griffe des pieds et des mains, agite les bras, fronce les sourcils, sanglote, parfois tire tellement fort en arrière que le mamelon lui échappe mais s'il est assez près, l'aspire à nouveau goulûment sans que j'ai le temps de réagir (et bonjour la douleur).
La sage femme me dit que c'est parce que le lait lui arrive trop fort... moi j'ai plutôt l'impression que c'est parce qu'il ne lui arrive plus !
Bref, malgré mes efforts, malgré la pommade (purelan) que je mets après chaque tétée (enfin, quand il m'en laisse le temps), allaiter est toujours une épreuve pour moi. J'ai failli baisser les bras à de nombreuses reprises, lorsque j'ai donné le sein à mon fils en pleurant (pas plus tard que lundi), je vais d'espoir en déception, de confiance en désillusion, et j'en suis venue à me demander si réellement, mon fils et moi avions un problème d'allaitement ou si je suis simplement trop douillette (ça je le sais) ou utopiste ? Quand je lis que l'allaitement est quelque chose de merveilleux, une communion en harmonie avec son bébé, je me dis que je dois juste manquer d'instinct maternel...
Sinon, comment expliquer que tout va bien mais que ça ne marche pas ? Pour preuve, malgré cette apparente mauvaise position de la bouche de mon bébé, ça ne l'empêche pas d'avoir tout le lait qu'il lui faut...
Alors, ai-je, avons-nous mon fils et moi, un vrai problème ?
Même si je n'ai pas de réponse à ce message (ce pavé !), l'avoir écrit est quand même bénéfique pour moi, une sorte de catharsis !
Je vous remercie si vous avez pris la peine de me lire jusqu'au bout !
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