VIII.5.4. Consommation de caféine
Dans une revue de la littérature examinant les effets du café sur la lactation, Nehlig et Debry (267) ont rapporté que les quantités de caféine retrouvées dans le lait maternel variaient selon les auteurs. La caféine diffuse rapidement dans le lait maternel, mais sa concentration y est relativement faible. La présence de caféine ne modifie pas la composition du lait maternel et aurait tendance à stimuler sa production. L’élimination de la caféine est plus lente chez l’enfant (activité plus faible du cytochrome P-450 hépatique et immaturité relative de certaines voies de déméthylation et d’acétylation). Les demi-vies de caféine varient de 80 à 100 heures (valeurs extrêmes allant de 40 à 130 heures), elles ont été mesurées chez l’enfant prématuré et le nouveau-né. Ces demi-vies diminuent rapidement à des valeurs respectives de 14,4 et 2,6 heures chez le nourrisson de 3 à 5 et de 5 à 6 mois. Cependant pour des nourrissons du même âge, l’élimination de la caféine est plus longue chez l’enfant allaité par rapport à ceux nourris au substitut de lait (inhibition ou répression des processus de maturation postnatale normale du métabolisme de la caféine par le cytochrome P-450 hépatique).
Les effets de l’exposition précoce à la caféine au cours de la période d’allaitement sur le nouveau-né ont été étudiés chez l’animal alors que chez l’homme les effets sur le comportement, le sommeil, le développement cérébral et le contrôle de la respiration ne sont pas clairement établis.
Nehlig et Debry concluent que la consommation de café ou de caféine (boissons riches en caféine) ne semble pas avoir de conséquences mesurables chez le nouveau-né. Mais en raison du métabolisme lent de la caféine chez le nouveau-né et du risque d’accumulation de doses actives de caféine, il est souhaitable que les quantités absorbées restent modérées (300 mg/jour maximum, soit 2-3 tasses de café).