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Allaitement travail et culpabilité

Launina28

Colostrum
Bonjour à toutes,
Situation un peu bizarre par ici…tout va bien (bébé en bonne santé allaitement bien mis en place, rythme trouvé etc) et pourtant je n’arrive pas à arrêter de culpabiliser et stresser. J’ai prolongé mon congé maternité d’un mois (bébé à 3 mois) pour une reprise éventuelle du travail en juin. Je dis éventuelle parce que j’ai la possibilité de reprendre en télétravail voire de ne jamais reprendre du tout… et je suis perdue dans mes émotions :
Joie de ne pas devoir laisser ma fille
Culpabilité de ne pas essayer de la laisser (???)
J’ai l’impression que d’avoir trop de choix me désempare complètement au point d’être tétanisée par la peur d’une mauvaise décision, puisque tout roule aujourd’hui.
je précise que bébé refuse le biberon (bon on a essayé mais pas vraiment insisté parce que pas vraiment envie se risquer une perturbation à l’allaitement exclusif)
Et je crois que c’est ca, je ne veux pas risquer de perturber l’allaitement, et j’ai la possibilité de ne rien changer alors pourquoi je me sens si misérable de ne pas « essayer » ? J’ai l’impression de « couver » ma fille, de ne pas être capable de la laisser et en même temps à 3 mois c’est normal d’être couvée non ?
Personne ne me met de pression dans l’entourage, je pense que je suis la personne qui est le plus dure avec moi même… Je n’aurais qu’à essayer et revenir en arrière si la situation est trop difficile mais je ne sais pas pourquoi ça me déprime autant… je me sens nulle d’avoir autant de pensées stressantes dans une situation « idéale » que beaucoup de mamans souhaiteraient avoir…
Merci de m’avoir lu
 

Astraz

Fontaine de lait
Adhérent(e) LLLF
Coucou @LauraNina288 et félicitations pour la naissance de ta fille et ton bel allaitement 🥰
Alors pour commencer oui oui oui et oui c'est normal de couver à trois mois 😉
Il y a quelques temps j'ai participé à une enquête menée par l'association Make Mother Matter (MMM) sur le ressenti des mères. Il en est ressorti notamment que plus de la moitié des mères ne sont pas prêtes à reprendre le travail et même 1/4 pas prêtes du tout. Tu es loin d'être la seule dans ce cas là :calincoeur:
En France le congé maternité est très court, il y a des pays où il est d'office d'un an et rémunéré! Ça nous met dans une posture un peu difficile de choisir entre notre tout petit bébé et notre travail, qu'on aime parfois beaucoup mais après un accouchement on peut ne pas avoir envie d'y retourner.
Pour ma part j'avais prévu 6 mois de congé parental et j'ai prolongé d'un an ensuite, je n'ai pas pu reprendre et laisser mon bébé. Je ne regrette pas parce que quand j'ai repris j'étais prête.
Est ce que tu aurais moyen de faire un intermédiaire ? Reprendre plus tard puis avec un temps partiel? Tu travailles dans quelle branche?
J'ai remarqué que mes envies avaient évoluées avec mon bébé. 6 mois aucune envie de reprendre (3 mois j'en parle même pas), 1 an ça commençait à me faire envie. 18 mois je n'avais qu'une envie c'était de reprendre une vie à moi.
Tu as le droit de te laisser le temps d'être une maman, chaque chose en son temps.
 

AngyRegg

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Tu dis ne pas avoir de critiques/pression de ton entourage mais parfois ça vient indirectement, du modèle qu'ils te donnent ? Ça peut aussi venir de la peur (plus ou moins consciente) de remettre en cause les choix de tes propres parents envers toi petite par exemple ? Il est aussi possible que tu sois inquiète parceque tes priorités ont changées et que tu ne t'y attendais pas ?

Bref, non ce n'est pas anormal d'avoir des sentiments ambivalents, rassures-toi 🙂
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Franchement, si tu as la possibilité financière de reprendre plus tard, et qu'au fond de toi c'est ce que tu veux, fais-le.
Le travail peut attendre. Les premiers mois et premières années de nos enfants, on ne les vit qu'une fois. Autant en profiter à fond ☺️
 

Launina28

Colostrum
Merci à toutes pour vos réponses ! Le fait de venir écrire ici et formuler mes craintes m’a aidé a y voir plus clair, vos réponses conforte également mon envie d’être maman, job a plein temps…
Je ne veux pas faire les deux à moitié et j’ai envie comme vous le dites - d’être prête et de profiter des premières années de ma fille

je vais de ce pas commencer à tout mettre en place pour rendre ça concret !
 

Launina28

Colostrum
Tu dis ne pas avoir de critiques/pression de ton entourage mais parfois ça vient indirectement, du modèle qu'ils te donnent ? Ça peut aussi venir de la peur (plus ou moins consciente) de remettre en cause les choix de tes propres parents envers toi petite par exemple ? Il est aussi possible que tu sois inquiète parceque tes priorités ont changées et que tu ne t'y attendais pas ?

Bref, non ce n'est pas anormal d'avoir des sentiments ambivalents, rassures-toi 🙂
Merci beaucoup c’est une réflexion qui m’a beaucoup aidé !! Je pense effectivement ressentir une pression indirecte par rapport à ma maman qui a du m’élever seule, travailler, pression de mes grands parents etc et culpabiliser a fond d’avoir une situation plus sereine, avec du choix…
 

Dynamo

Période de pointe
Adhérent(e) LLLF
Et j'ajouterais mon opinion : étrange étrange de laisser les bébés avant 6 mois (même si toujours, big up pour celles et ceux qui n'ont pas le choix, c'est dur...)
On regrette rarement d'avoir pris du temps avec son bébé, alors que quelques mois dans la vie professionnelle sont rarement si importants.
Après, sur la durée exacte, les autres ont tout dit : il faut combiner contraintes extérieures et souhaits persos.
Et il faut aussi songer à l'organisation à la reprise (temps plein ou pas, qui garde le bébé, télétravail possible ou pas, etc)
Pour installer un allaitement, 3 mois c'est court !
Bravo, en tous cas,c'est le bon moment pour se poser ces questions
!
 

AngyRegg

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Et j'ajouterais mon opinion : étrange étrange de laisser les bébés avant 6 mois (même si toujours, big up pour celles et ceux qui n'ont pas le choix, c'est dur...)
On regrette rarement d'avoir pris du temps avec son bébé, alors que quelques mois dans la vie professionnelle sont rarement si importants.
Après, sur la durée exacte, les autres ont tout dit : il faut combiner contraintes extérieures et souhaits persos.
Et il faut aussi songer à l'organisation à la reprise (temps plein ou pas, qui garde le bébé, télétravail possible ou pas, etc)
Pour installer un allaitement, 3 mois c'est court !
Bravo, en tous cas,c'est le bon moment pour se poser ces questions
!
On sait au fond de nous que c'est étrange mais ce n'est pas ce que porte encore la société pourtant. Personnellement je suis dans un métier où toutes mes collègues sont retournées travailler max au bout de 3-4 mois (moi-même c'est ce que j'avais fait pour le premier) et ça semble normal. Moi j'avais repris à 80% mais toutes ne le font pas. Là pour la deuxième j'ai pris un congé parental jusqu'à ses un an et je suis entrain de chercher comment organiser mon retour au travail. Je ne veux plus d'un 80% où j'ai un jour avec les enfants et les 4 autres ou je me tape la même charge que mes collègues avec en plus l'impression de contraindre tout le monde avec mes absences... Sauf que l'aménagement du temps de travail c'est pas courant chez les cadres... J'insiste pour trouver un compromis qui me convienne mais la réalité c'est que je vais sûrement devoir démissionner pour me mettre en freelance ou changer de métier. En soit je ne me plains pas, mais je trouve triste qu'on ne soit toujours pas plus sensibiliser sur l'importance d'aider les parents à s'occuper correctement de leur enfants.. comment veux ton réduire les VEO sinon ?
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Et pour les pères c'est très dur aussi : jusqu'à il n'y a pas si longtemps, 3 + 11 jours et ensuite bye bye, retour au boulot, tu vois à peine grandir ton nouveau-né qui change si vite...
Le congé a été un peu prolongé en juillet dernier mais ça reste trop court...
Mon mari a pu rester beaucoup à la maison (beaucoup de télétravail) après la naissance de mon premier et ma dernière (un peu moins la deuxième) et c'était vraiment bien, pour leur relation, et pour que je puisse souffler.
 

AngyRegg

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Le congé a été un peu prolongé en juillet dernier mais ça reste trop court...
... Surtout quand son chef lui glisse "c'est pas obligatoire hein..." (Dans tout les cas le papa voulait prendre le max mais c'est pour dire).
Ça m'énerve à chaque fois que j'entends que l'allaitement peut exclure le papa.. ha parceque le fait qu'il bosse et qu'il se lève pas la nuit parcequ'il a besoin de repos, ça l'exclut pas peut-être ?! J'ai entendu des témoignages de papa expat dans des pays où le papa prend un congé seul avec le bébé... Ben allaitement ou non ils sentent pas exclu bizarrement :whistle:
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Mon mari a une super relation avec ses enfants et est très présent, s'occupe beaucoup d'eux. "Malgré" mes allaitements longs. Je pense que le fait qu'il puisse travailler en grande partie où il veut quand il veut (et donc profiter de ses enfants quand il veut) y a beaucoup fait.
 

Eharm Hathor

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Coucou @LauraNina288,

Je lis beaucoup d'hésitations sur ton message et en même temps c'est tellement compréhensible. Ton bébé a 3 mois, tout est très frais !

Bravo pour ton allaitement, déjà, et félicitations pour ton bébé <3.

Il y a une chose que j'ajouterai aussi volontiers : en fait suis ce que te disent tes trippes. Les choix "raisonnés" et "hésitants" c'est quand on a le luxe de pouvoir vivre plusieurs vies ;).

Tu as un bébé que tu aimes sans doute plus que tout. Alors suis ce que te disent tes trippes.

J'ai eu deux fois une situation d'hésitation totale à en perdre mon latin devant des choix travail/bébé ou crèche/bébé.

Notre fils a eu des débuts fracassants et nous avions prévu avant sa naissance qu'il commence à la crèche à 6 mois, avec adaptation courant 5e mois. Arrivés à quelques semaines de l'échéance j'ai eu une peur panique : l'impression que la 'stature' qu'attends de moi la société est d'emmener mon fils effectivement comme prévu pour ses 6 mois alors que tout mon corps me dit que ni lui ni moi ne sommes prêts. J'avais démissionné de mon ancien poste après le congé maternité donc le choix de prêt ou pas prêt pour la crèche c'était certes une question financière (repousser les rentrées d'argent, avoir une "pénalité" à payer à la crèche pour repousser l'entrée), mais pas de question de taff qui m'attendait.
J'ai parlé de cette angoisse et ce vertige à mon mari et nous avons tous les deux eu effectivement le sentiment qu'il était trop tôt. Nous avons repoussé d'un mois l'entrée de notre fils et c'est bête, mais c'est quatre semaines nous ont fait vraiment du bien : le bon tempo.

Plus récemment, j'ai eu par mon nouvel employeur le choix entre un 4/5 ou un 3/5 pour commencer. Les deux étaient viables financièrement (là où nous vivons la crèche coûte très cher...). Mais dans mon esprit je "cherchais" un 4/5 parce que dans le modèle que j'ai eu enfant, la valeur "travail" est centrale. Donc au début j'ai accepté un 4/5. Puis le soir venant angoisse énorme (oui, je sais, j'aurais pu me réveiller avant) : mes tripes me disaient que j'allais plus voir mon taff que mon petit de 8 mois, et ça m'a mis le cafard. Alors j'ai rappelé et corrigé pour un 3/5. On se serre la ceinture, mais en fait je suis plus en paix et mon mari aussi... Tout ça pour dire que parfois, effectivement, on a des idées préconçues de comment faire les choses... Héritées de tous les autres qui fond différemment. Alors qu'en fait le fait de devenir maman nous offre cette possibilité incroyable de se reconnecter avec l'intuition (et l'allaitement c'est génial pour aider ça) et donc faire des choix qui nous ressemblent...
Question 3/5 ou 4/5 pour moi la question de l'allaitement ou tire-allaitement était centrale aussi, je crois que ça n'a rien de bizarre !


Voilà donc un long message et j'en suis désolée, mais peut-être qu'il peut t'aider à penser que tes hésitations et choix sont légitimes !
 

Eharm Hathor

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
Et... Pour en rajouter au pavé : effectivement tout dépend de ta situation professionnelle, mais les premiers mois d'un bébé ça ne se vit qu'une fois alors qu'au travail, les choses sont parfois cycliques et prendre le train maintenant ou plus tard en marche c'est pareil.

Je connais beaucoup de femmes qui ont repris 'comme on -la société- l'attendait' après les 10 semaines après leurs premiers, puis pour le deuxième ou le troisième ont écouté ce que leur coeur disait et ont pris un congé plus long.
Alors si c'est ce que ton coeur / tes tripes te disent, n'aies pas peur d'un choix "un peu" marginal et prends le temps dont tu as besoin, si c'est viable.

Un exercice méthodique que je fais souvent pour m'aider à mettre en évidence ce que mon intuition me dit c'est de m'imaginer dans quinze ans et de me demander les conséquences probables du choix A, puis celles du choix B (A : reprendre le taff en juin et arriver à temps pour tel ou tel projet au travail mais être moins avec bébé / B : reprendre le travail en janvier -exemple- et manquer le départ du nouveau projet, être un peu sur la touche quelques mois mais être avec mon bébé). En réalité, dans ma branche en tout cas, il y a beaucoup de choses qui ne dépendent pas de moi (projet qui coule, changement d'équipe en cours de route imposé...) et donc pas beaucoup de certitudes. Un truc béton aujourd'hui peut demain être aux archives. Alors que le petit bébé : il est là, il va apprendre plein de trucs en si peu de temps, et oui, quelques mois en plus au début ça a fait une différence pour moi ;)...


Voilà j'espère que ça peut t'aider :S
 

Chocob

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
@LauraNina288 je me revois il y a quelques temps de cela maintenant en te lisant.
Avant la naissance de Puce il était clairement évident pour moi de reprendre à l'issue de mon congé mater. Il s'agissait quasi exclusivement du seul modèle que j'avais autour de moi en dehors de très rares exceptions, jamais des 1ers bébés, qui prenaient un congé parental. J'ai honte de le dire maintenant mais je voyais dans le choix de ces femmes une forme de faiblesse, un aveu d'une incapacité à pouvoir gérer de front son travail et une famille.
Arrivée en milieu de grossesse il s'est trouvé qu'à l'issue de mon congé mater j'avais 2 mois et demi sans mode de garde, soit, nous avions trouvé une organisation avec mes beaux parents, et au fond de moi j'étais contente de la situation : je voulais allaiter ça serait plus facile.
Puis Puce est née, il y a eu le confinement et le télétravail qui va avec.
Au final Puce est restée avec moi jusqu'à presque 6 mois, avec des moments difficiles à gérer car je télétravaillais une partie du temps mais je ne regrette absolument rien. Je peux affirmer maintenant que j'aurais été incapable de laisser ma toute petite si tôt ; je peux aussi dire que si il y a un 2eme je chercherai une solution pour repousser ma reprise ; enfin je m'autofouette pour avoir pensé que ces femmes souhaitant rester avec leur enfant étaient à côté de la plaque, ma priorité étant aujourd'hui très clairement ma puce et plus mon travail (et je reviens de loin!

Je voudrais aussi rebondir sur ce que tu dis, que tu es la personne la plus dure avec toi même…
Est ce que derrière ça il n'y aurait pas l'appréhension du regard des autres et de leur avis, le regard de la "société" sur ce choix de reprendre plus tard et qui n'est pas la norme?
 

Launina28

Colostrum
On sait au fond de nous que c'est étrange mais ce n'est pas ce que porte encore la société pourtant. Personnellement je suis dans un métier où toutes mes collègues sont retournées travailler max au bout de 3-4 mois (moi-même c'est ce que j'avais fait pour le premier) et ça semble normal. Moi j'avais repris à 80% mais toutes ne le font pas. Là pour la deuxième j'ai pris un congé parental jusqu'à ses un an et je suis entrain de chercher comment organiser mon retour au travail. Je ne veux plus d'un 80% où j'ai un jour avec les enfants et les 4 autres ou je me tape la même charge que mes collègues avec en plus l'impression de contraindre tout le monde avec mes absences... Sauf que l'aménagement du temps de travail c'est pas courant chez les cadres... J'insiste pour trouver un compromis qui me convienne mais la réalité c'est que je vais sûrement devoir démissionner pour me mettre en freelance ou changer de métier. En soit je ne me plains pas, mais je trouve triste qu'on ne soit toujours pas plus sensibiliser sur l'importance d'aider les parents à s'occuper correctement de leur enfants.. comment veux ton réduire les VEO sinon ?
C’est exactement ça… la « normalité » de la société c’est ce que je me suis pris en pleine face… j’admire celles qui y arrivent j’ai lu et analyser tout un tas d’astuces pour faciliter les reprises mais rien sur les mères qui choisissent de rester à la maison, c’est un énorme tabou, et peu de boulot accepte vraiment de soutenir les nouveaux parents.. comme toi, mon mari a repris mais en douceur et malgré la « bienveillance » de ses collègues on est plutôt sur du « travaille de la maison mais cache moi ce bébé que je ne saurais voir » alors que le portage et le travail c’est la vie !!
j’espere que ça ira pour toi, c’est une société bizarre qui pousse les gens a changer de branche pour être en accord avec eux même
 

Launina28

Colostrum
Mon mari a une super relation avec ses enfants et est très présent, s'occupe beaucoup d'eux. "Malgré" mes allaitements longs. Je pense que le fait qu'il puisse travailler en grande partie où il veut quand il veut (et donc profiter de ses enfants quand il veut) y a beaucoup fait.
Ici aussi mon mari fait beaucoup de télétravail et ca roule bien pour nous comme ça, il a quand même subit une pression du fait d’être « très » impliqué… des collègues qui lui disaient tu verras quand tu devras découcher avant tu trouvais ça contraignant maintenant t’adoreras parce que tu pourras dormir…oh oui quel bonheur de laisser sa femme galerer avec sa fille pendant qu’on se dodote 8h d’affilé… il n’a jamais ressenti aucun plaisir lors de ces déplacements et faisaient même l’aller retour dans la même journée ( a mon grand soulagement)
 

Launina28

Colostrum
Coucou @LauraNina288,

Je lis beaucoup d'hésitations sur ton message et en même temps c'est tellement compréhensible. Ton bébé a 3 mois, tout est très frais !

Bravo pour ton allaitement, déjà, et félicitations pour ton bébé <3.

Il y a une chose que j'ajouterai aussi volontiers : en fait suis ce que te disent tes trippes. Les choix "raisonnés" et "hésitants" c'est quand on a le luxe de pouvoir vivre plusieurs vies ;).

Tu as un bébé que tu aimes sans doute plus que tout. Alors suis ce que te disent tes trippes.

J'ai eu deux fois une situation d'hésitation totale à en perdre mon latin devant des choix travail/bébé ou crèche/bébé.

Notre fils a eu des débuts fracassants et nous avions prévu avant sa naissance qu'il commence à la crèche à 6 mois, avec adaptation courant 5e mois. Arrivés à quelques semaines de l'échéance j'ai eu une peur panique : l'impression que la 'stature' qu'attends de moi la société est d'emmener mon fils effectivement comme prévu pour ses 6 mois alors que tout mon corps me dit que ni lui ni moi ne sommes prêts. J'avais démissionné de mon ancien poste après le congé maternité donc le choix de prêt ou pas prêt pour la crèche c'était certes une question financière (repousser les rentrées d'argent, avoir une "pénalité" à payer à la crèche pour repousser l'entrée), mais pas de question de taff qui m'attendait.
J'ai parlé de cette angoisse et ce vertige à mon mari et nous avons tous les deux eu effectivement le sentiment qu'il était trop tôt. Nous avons repoussé d'un mois l'entrée de notre fils et c'est bête, mais c'est quatre semaines nous ont fait vraiment du bien : le bon tempo.

Plus récemment, j'ai eu par mon nouvel employeur le choix entre un 4/5 ou un 3/5 pour commencer. Les deux étaient viables financièrement (là où nous vivons la crèche coûte très cher...). Mais dans mon esprit je "cherchais" un 4/5 parce que dans le modèle que j'ai eu enfant, la valeur "travail" est centrale. Donc au début j'ai accepté un 4/5. Puis le soir venant angoisse énorme (oui, je sais, j'aurais pu me réveiller avant) : mes tripes me disaient que j'allais plus voir mon taff que mon petit de 8 mois, et ça m'a mis le cafard. Alors j'ai rappelé et corrigé pour un 3/5. On se serre la ceinture, mais en fait je suis plus en paix et mon mari aussi... Tout ça pour dire que parfois, effectivement, on a des idées préconçues de comment faire les choses... Héritées de tous les autres qui fond différemment. Alors qu'en fait le fait de devenir maman nous offre cette possibilité incroyable de se reconnecter avec l'intuition (et l'allaitement c'est génial pour aider ça) et donc faire des choix qui nous ressemblent...
Question 3/5 ou 4/5 pour moi la question de l'allaitement ou tire-allaitement était centrale aussi, je crois que ça n'a rien de bizarre !


Voilà donc un long message et j'en suis désolée, mais peut-être qu'il peut t'aider à penser que tes hésitations et choix sont légitimes !
Merci infiniment pour ton partage d’expérience !! C’est exactement ce qu’on ressent, on aime notre bébé qu’on a attendu impatiemment un an, on vit un bonheur ponctué de moment parfois difficile comme tout le monde mais on arrive à se sortir des situations moins sympas avec de l’amour, du partage, être ensemble en cododo, en portage, allaiter avec papa à côté parce que pourquoi ne pas profiter de tout cet amour et ce bien être ? (C’est chouette de jeter un coup d’oeil sur papa quand on mange beh oui!) et en fait on a eu l’impression (à tort) d’être des ovnis… on s’est pris la fameuse claque du bébé autonome pour dormir pour manger pour ci pour ca, endormissement autonome et toute la clique de bons conseils pour ne pas en faire une pourrie gâtée qui nous manipule très fort du haut de ces 62cm !
et c’est là que tous les doutes concernant le travail se sont manifestés…et je trouve sincèrement qu’il y a un énorme tabou autour de la mère au foyer, c’est très cliché, je devrais avoir plus d’ambition, être moins niaise, couper le cordon…

mais tu as totalement raison, écouter ses tripes c’est ce qu’on ne pourra pas regretter. Et merci infiniment à vous toutes de me l’avoir si justement rappeler !
 

Launina28

Colostrum
@LauraNina288 je me revois il y a quelques temps de cela maintenant en te lisant.
Avant la naissance de Puce il était clairement évident pour moi de reprendre à l'issue de mon congé mater. Il s'agissait quasi exclusivement du seul modèle que j'avais autour de moi en dehors de très rares exceptions, jamais des 1ers bébés, qui prenaient un congé parental. J'ai honte de le dire maintenant mais je voyais dans le choix de ces femmes une forme de faiblesse, un aveu d'une incapacité à pouvoir gérer de front son travail et une famille.
Arrivée en milieu de grossesse il s'est trouvé qu'à l'issue de mon congé mater j'avais 2 mois et demi sans mode de garde, soit, nous avions trouvé une organisation avec mes beaux parents, et au fond de moi j'étais contente de la situation : je voulais allaiter ça serait plus facile.
Puis Puce est née, il y a eu le confinement et le télétravail qui va avec.
Au final Puce est restée avec moi jusqu'à presque 6 mois, avec des moments difficiles à gérer car je télétravaillais une partie du temps mais je ne regrette absolument rien. Je peux affirmer maintenant que j'aurais été incapable de laisser ma toute petite si tôt ; je peux aussi dire que si il y a un 2eme je chercherai une solution pour repousser ma reprise ; enfin je m'autofouette pour avoir pensé que ces femmes souhaitant rester avec leur enfant étaient à côté de la plaque, ma priorité étant aujourd'hui très clairement ma puce et plus mon travail (et je reviens de loin!

Je voudrais aussi rebondir sur ce que tu dis, que tu es la personne la plus dure avec toi même…
Est ce que derrière ça il n'y aurait pas l'appréhension du regard des autres et de leur avis, le regard de la "société" sur ce choix de reprendre plus tard et qui n'est pas la norme?
Merci pour ton message, et ne t’autofouette pas trop fort parce que je plaide coupable ! Je suis d’un naturel assez dans le contrôle, perfectionniste sur les bords et moi aussi je pensais naïvement que tout ca c’etait qu’une question d’organisation et que celles qui n’y arrivaient pas manquaient simplement de jugeote, de logique, de courage aller (tu me prêteras ton fouet)
Et boum, bébé m’a reconnecté avec l’instant, l’instinct, l’émotion, l’imprévu, le changement, et mon dieu l’amour surtout ! Et me voilà 3 mois plus tard toute flan flan à l’idée de la laisser 2h chez sa mamie juste parce qu’elle va me manquer alors le travail…et je pense que tu as raison, le regard des autres, ayant des amis qui pour la plupart ne souhaitent pas d’enfants (je le respecte) je me sens un peu incomprise et j’ai peur de me faire juger de vouloir être « que » maman dans une société où la femme a de plus en plus de visibilité de possibilité, elle casse les codes, et moi que fais-je, je reste à la maison pour pouponner !
je sais dans le fond que tout le monde s’en fiche de ça et que cette force féminine qui émerge est là pour que toutes fassent ce qu’elles souhaitent, mais c’est difficile
 

Dynamo

Période de pointe
Adhérent(e) LLLF
Ahah moi non plus je ne comprenais pas le concept du congé parental, du temps partiel... D'ailleurs, je n'avais pas compris que ta vie change vraiment totalement quand tu as un enfant !
Maintenant je trouve que les jeunes parents et les bébés sont bien maltraités dans notre système - même s'il y a des choses pas mal aussi ! Je garde espoir que les choses changent... Évoluent dans le bon sens...
 

AngyRegg

Hyperlactation
Adhérent(e) LLLF
C’est exactement ça… la « normalité » de la société c’est ce que je me suis pris en pleine face… j’admire celles qui y arrivent j’ai lu et analyser tout un tas d’astuces pour faciliter les reprises mais rien sur les mères qui choisissent de rester à la maison, c’est un énorme tabou, et peu de boulot accepte vraiment de soutenir les nouveaux parents.. comme toi, mon mari a repris mais en douceur et malgré la « bienveillance » de ses collègues on est plutôt sur du « travaille de la maison mais cache moi ce bébé que je ne saurais voir » alors que le portage et le travail c’est la vie !!
j’espere que ça ira pour toi, c’est une société bizarre qui pousse les gens a changer de branche pour être en accord avec eux même
Tu admires celles qui arrivent à quoi ? Moi j'admire ceux.celles qui arrivent à s'écouter et s'affirmer, quelque soit leurs choix, certains.certaines n'auront pas d'enfants, d'autres en auront et adapterons leur vie en conséquence.
De ce que je vois autours de moi, il ne faut pas croire aux légendes, dans ceux qui cumulent (je parle quand les deux travaillent à temps plein avec enfant.s en bas âge), il y a ceux qui s'épuisent à la tâche puis craquent en général partout, ceux qui choisissent le boulot parfois au détriment des enfants (VEO &co) et beaucoup (de femmes..) qui choisissent leur enfants au détriment de leur boulot (la je ne parle pas de prendre un congé mais de continuer d'aller travailler sans énergie/volonté...et en rognant sur le temps de travail...etc) avec à la clé culpabilité, mise au placard, stagnation...etc. J'ai connu très peu d'exemple de gens réussissant un vrai cumul épanoui et l'exemple que j'ai connu étaient très passionné, très riches et avaient intégré une nounou dans leur foyer du coup...

Dis toi bien que si tu en a les moyens, prendre un congé, peut être la meilleure chose que tu fais a la fois pour ton employeur (qui peut peut-être te remplacer pendant cette période et retrouvera une employée épanouie et plus efficace ensuite) et pour ton enfant... Est-ce que tu ne mériterait pas d'être admirée pour ça ?!
 
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