Bonjour,
Je suis désolée d'avance pour le roman qui va suivre mais j'ai vraiment besoin de retrouver un peu d'espoir en partageant mes interrogations sans être prise pour une maman qui voit le mal partout et qui s'inquiète "pour rien"...
J'ai accouché de mon premier enfant le 2 janvier. Je garde un excellent souvenir de ce moment : pas de péridurale (comme je l'avais souhaité), ni épisio, ni déchirure et un bébé en parfaite santé, le rêve !
La suite a cependant été moins rose et, quand je repense à mon séjour à la maternité, j'ai maintenant le sentiment de ne pas avoir été réellement écoutée.
Ma fille n'a été mise au sein que 2h après sa naissance: à moitié endormie, elle n'a donc pas vraiment tété... alors que, lorsqu'elle était bien éveillée, elle semblait chercher le sein mais la sage-femme à qui je l'ai fait remarquer m'a répondu qu'il valait mieux attendre (pourquoi?). Les deux jours qui ont suivi, mon bébé dormait beaucoup, réclamait peu, perdait du poids et les tétées me faisaient mal. Mais on me répondait qu'il n'y avait rien d'anormal, qu'elle était encore petite, qu'elle n'avait pas besoin de beaucoup manger, qu'elle allait bientôt regrossir, que mes seins étaient encore sensibles, etc. J'essayais de ne pas trop m'inquiéter et de faire confiance à l'équipe soignante. Pourtant, les 3e et 4e jours, elle avait encore maigri (perte de plus de 10% de son poids de naissance): je me suis effondrée et j'ai beaucoup culpabilisé. On a donc été surveillées de plus près et on s'est rendu compte qu'elle tétait mal puisqu'elle plaçait sa langue au-dessus du mamelon (bonjour les crevasses!) et l'utilisation d'un bout de sein en sillicone n'a pas été concluante (encore plus douloureux pour moi). Pour vérifier qu'il ne s'agissait pas d'un problème de quantité, on m'a aussi fait tirer mon lait une fois (donné ensuite à la seringue puisque j'ai refusé le biberon) Une auxiliaire de puériculture venait à chaque tétée faire elle-même la mise au sein (le problème de langue semble s'être réglé à ce moment-là). Ma fille prend 100g en une journée, c'est la délivrance pour moi (je pleure à nouveau, de joie cette fois!) et nous pouvons rentrer à la maison.
Mais les douleurs, elles, sont toujours là. J'ai guéri mes crevasses grâce aux pansements de lait maternel, j'ai fait vérifier ma position d'allaitement par ma sage-femme à domicile (pour elle, pas de soucis), j'utilise la pommade du Dr. Newman pour une suspicion d'infection à champignon ou staphylocoque (mais pas de muguet ou d'érythème visibles du côté de bébé). Aujourd'hui, je ressens moins la sensation de brûlure et de picotement aux mamelons entre les tétées (merci la pommade?) mais j'ai toujours mal pendant...
Ce qui me rassure, c'est que ma fille prend du poids (+270g entre J6 et J13, +450g environ entre J15 et J25), mouille bien ses couches (au moins 6 par jour), fait des selles jaune d'or granuleuses (quelques selles vertes sont apparues mais de façon très ponctuelle). Elle est éveillée, tonique, elle dort bien et ce n'est pas un bébé stressé (dixit le médecin traitant).
Malgré tout, plusieurs choses m'inquiètent: elle ne tète que 6-7 fois par jour pendant environ 5min sur chaque sein (elle n'en prend qu'un parfois) et s'endort très facilement; la chatouiller, la changer, la promener n'y change rien bien souvent.
En réalité, je crois que ma fille ne prend pas correctement le sein puisque les douleurs ne cessent pas: j'ai l'impression de sentir sa langue frotter directement sur les mamelons qui sont d'ailleurs irrités, blanchis, pincés et en biseau après la tétée.
Quant à elle, j'ai aussi remarqué plusieurs choses: elle semble avoir du mal à ouvrir grand la bouche (si elle y parvient, elle "glisse" du sein - pas d'effet ventouse), elle n'incline pas du tout la tête en arrière (au contraire, elle plonge son visage sur le sein, quelle que soit la position), sa lèvre supérieure n'est pas toujours retroussée, elle fait très souvent claquer sa langue (moins en position allongée), son menton/sa mâchoire tremblent de temps en temps (surtout en fin de tétée), elle a une ampoule de succion sur la lèvre supérieure et ses lèvres sont parfois toutes blanches (elle doit serrer vraiment très fort). Il lui arrive de téter sa lèvre ou de gonfler les joues quand elle veut attraper le sein donc, évidemment, elle ne réussit pas à le garder en bouche. Parfois, elle aspire carrément le mamelon. Quelquefois, elle s'étrangle en début de tétée mais ça n'est pas systématique (j'écarte donc un ref?)
Quand elle tète le doigt, celui-ci n'est pas pris en fond de bouche: il reste au niveau du palais dur et si on l'avance plus loin, cela provoque un réflexe nauséeux. Sa langue est bien en-dessous mais elle se retire parfois, ne laissant que la gencive en contact avec le doigt (ou le sein).
Après quelques recherche, tout cela m'a évidemment menée sur la piste des freins de langue et de lèvre. Elle a bien un frein de lèvre supérieure important (il descend jusqu'à la gencive) et un frein de langue non-visible mais que l'on peut sentir avec le doigt. En revanche, je ne sais pas s'ils sont restrictifs car je ne sais pas comment l'évaluer moi-même et, pour le moment, seule ma sage-femme a regardé sous sa langue et n'a rien vu (mais elle n'a ni testé la mobilité de la langue ni observé une tétée). J'ai aussi découvert que mon père, mon frère et moi-même avions un frein de langue: jusqu'à hier, je pensais qu'il était tout à fait normal de ne pas pouvoir toucher son palais avec sa langue la bouche ouverte !
A ce jour, j'en suis donc réduite à laisser ma fille téter en ayant mal parce que je ne supporte plus de la voir pleurer ou abandonner le sein sans avoir manger à force d'essayer de mieux la placer.
Devant ma douleur aussi bien physique que morale de ne pas pouvoir nourrir correctement mon bébé, mes proches commencent tout juste à me croire et à réaliser que non, il n'est pas normal d'avoir mal en allaitant (comme on se sent seule et fautive quand on vous répond ce genre de chose...)
Ne souhaitant pas arrêter l'allaitement malgré le manque de soutien, je m'interroge: d'où peuvent venir ces problèmes? (une position incorrecte de ma part? des soucis de freins? un palais creux? des tensions musculaires? un réflexe nauséeux hyperactif? un joli mélange de tout cela? ...) Je consacre presque toutes mes journées à chercher des pistes possibles pour améliorer les choses. Demain, je reçois la visite d'une puéricultrice de la PMI et ma fille a rendez-vous chez l'ostéopathe. J'ai également contacté par mail l'animatrice lll de ma région ainsi qu'une consultante en lactation (ibclc) mais je n'ai pas eu de réponse pour l'instant; peut-être est-il préférable de leur téléphoner?
En attendant, je me tourne donc vers vous dans l'espoir de trouver un peu de réconfort et peut-être quelques réponses.
Merci de m'avoir lue.
Lullalynne