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Allaite-t-on davantage à Paris ?

choupette

Voie lactée
Ici je remplie toutes les cases ! Parisienne. Plus de trente ans :( (36 ...), mariée, étude sup, et pour mon troisième congé parental (qui se finit dans trois semaines :(:(:(). Et 18 mois d'allaitement, et c'est pas finit ! Quelle évolution par rapport à mon premier enfant !!!! Allaitée trois mois;)... en mixte ....
 

choupette

Voie lactée
J'ai accouché dans le XVeme, dans une grosse maternité privée juste à côté de chez moi. Pour l'accouchement c'était très médicalisé, mais par contre en suite de couche on était chouchouté. Mais pour mon premier allaitement j'ai eu beaucoup de conseils contradictoires (classique). Pour bébé 2, tout à roulé tout de suite donc j'ai pas eu besoin de conseils mais personne ne m'a demandé non plus si je voulais de l'aide. Et pour bébé 3, j'étais déjà bien informé, et tout c'est aussi très bien passé, et pour le troisième à tout les niveaux on considère que t'es rodée !
 

PtiteMadame

Montée de lait
Pour les stats, je suis originaire de la Normandie profondément rurale, et tout ce qui entrave le travail est mal vu (il y a pas mal de chomage dans la region). Le congé maternité est déjà assez mal perçu, alors les pauses pour tirer son lait, je vous raconte pas. Il y a 2 camps : les bosseurs et les cons.
Je rencontre rarement des mamans pour qui l'allaitement s'est bien déroulé. Soit il s'est arrêté très vite, soit il n'a jamais démarré. Au CHU de Caen, on ne m'a donné que de fausses infos et mauvais conseils, malgré une envie de bien faire.
Quand j'ai annoncé à mon 1er que j'allais allaiter, ma mère m'a abreuvé des échecs des voisines, copines, collègues... Et à la moindre difficulté, j'avais droit à un florilège de réflexions à la noix (pas assez de lait, il va pas passer son temps au sein, il te rend esclave, ton lait n'est pas assez riche, etc). Ces réflexions sont alimentées par les généralistes du coin : des hommes , souvent d'un certain âge, qui soignent à la dure. L'un d'eux, un ami de notre famille, est même allé jusqu'à prescrire une analyse du lait d'une patiente pour lui prouver qu'il n'était pas assez nourrissant...
En bref, par ici, on n'est pas des mauviettes. Les bébés, on les laisse pleurer parce que la nuit c'est fait pour dormir et que les parents, ils doivent bosser, eux ! (mon cousin : "c'est lui ou nous", un voisin : "on l'a laissé pleuré toute une nuit, il n'a plus jamais recommencé")
Au boulot, sur 7 collègues d'à peu près mon age, 1 a probablement allaité plusieurs mois, 1 autre a allaité 1 mois, et toutes les autres ont été au bib.
 

PtiteMadame

Montée de lait
Effectivement, dans certains coins, la mentalité est restée coincée dans les années 50 :rolleyes: Faut dire que quand on n'a pas de boulot...
Ce que je trouve regrettable surtout, c'est l'attitude des professionnels de santé vis à vis de l'allaitement. Non seulement ils s'en fichent, mais si une patiente a le malheur de les faire ch*** avec ses problèmes de nichons, alors là, c'est la mise au ban direct. Hé oui, ils ont des vrais problèmes à traiter (style l'ouvrier qui s'est scié le bras en 2 ou le chasseur qui s'est pris une balle dans le derrière)
Et en même temps, je ne peux m'empecher de les plaindre. à 65 balais, obligés de passer 40 patients par jour, voire + parce qu'il n'y a qu'eux dans le coin, ils n'osent pas parler de retraite parce qu'après, il n'y aura plus de toubib...
 
P'tite madame,

C'est peut etre pour cela, qu'hors pathologie maternelle et infantile, un médecin n'est pas le mieux placé pour l'allaitement.
Comme vous le soulignez très bien, ils ont des problèmes médicaux très urgents d'abord. Puis on peut rarement traiter en 10 minutes une question de fond sur un allaitement.

Enfin, ceci dit j'ai aussi un médecin généraliste de 65 ans, surbooké, mais qui m'a pas refusé comme patiente, même pour me suivre pendant ma grossesse (alors que clairement c'était difficilement compatible avec son emploi du temps et sa formation) et qui soutient l' allaitement. mais je vais pas lui poser des questions techniques dessus.

Pour cela, il y a éventuellement la PMI, enfin ça dépend des pros, tous ne se valent pas!

Et les assos de soutien, LLL, les consultantes...
 
Un peu d histoire, car ça a un impact encore aujourd'hui.

La Normandie fait partie des régions où historiquement depuis le 19e siècle on allaite peu.
Une industrie nourricière s'est pourtant développé dans les campagnes...

Et ça ça n'engage que moi, mais je dirais, que dans une proportion plus restreinte, les nourrices ont au 20e siècle été remplacées par les enfants de l assistance publique placés à la campagne (les départements comme la Sarthe, la Mayenne, l'Orne, étaient une grande terre d'accueil, jusqu'aux enfants parisiens).

Et cela doit aussi avoir un rapport avec l'activité des femmes. Pour anecdote, ma belle-mère, élevée à la ferme (placée) raconte ces histoires de bébés (à partir de quel âge?) laissés seuls dans un espace dont ils ne peuvent sortir avec un biberon de lait de vache, pendant que la mère va remplir ses obligations. Car pas le choix, le travail n'attend pas. Donc ça se faisait encore dans le second 20e siècle, apparemment.

dans le Nord, autre région où les taux sont historiquement bas, la problématique était un peu différente : les mères obligées de laisser le bébé pendant qu elles allaient travailler à l usine.

Et les régions qui ont historiquement des taux assez bas d'allaitement , depuis 2 siècles sont toujours les mêmes. Ou a peu près les mêmes.
l'activité des femmes et sa nature a aussi un grand rôle dedans.



Bon, je suis pas en milieu profondément rural, mais dans une ville moyenne où le chômage et surtout le manque d'emplois est rampant. On en part, on y arrive, mais on n'y reste pas, surtout si on a un diplôme supérieur au bac. A moins de galérer toute sa vie.

Mais je crois comprendre ce que vous dîtes des deux camps, les bosseurs et les pas bosseurs en milieu fortement éloigné des grands pôles d'activité. J'ai une amie qui me raconte cette "dichotomie" entre les besoins en main d œuvre dans certains métiers agricoles et haras et la jeunesse désœuvré et sans emploi de son centre bourg. Elle raconte que dans son entreprise, ils arrivent pas à embaucher, du moins sans faire appel à des détachés.
J'ai pas creuser la question, mais peut être comme vous dîtes, cela peut influencer les taux d allaitement.
 

ParisianLawyer

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
@anicetlaviolette : je suis totalement convaincue par votre proposition - très intéressant au demeurant. Ma grand-mère (normande) n'a allaité aucun de ses enfants. Elle a 90 ans pour info, je pense que c'est solidement ancré dans certaines régions le peu d'allaitement.
 
@Parisian Lawyer,

Et bien, malgré ma proposition, la grand mère normande de mon mari, qui aurait un âge similaire à la vôtre, a allaité son enfant unique. L'argument décisif qu'elle nous a donné : bénéficier du congé allaitement de 6 mois! Donc elle était pas dans l'agriculture, mais vivait dans une ville et avait un emploi salarié. Mais s'il n'y avait pas eu ce congé, je pense que ça n'aurait pas été possible ou aurait duré que quelques jours.
 

PtiteMadame

Montée de lait
P'tite madame,

C'est peut etre pour cela, qu'hors pathologie maternelle et infantile, un médecin n'est pas le mieux placé pour l'allaitement.
Comme vous le soulignez très bien, ils ont des problèmes médicaux très urgents d'abord. Puis on peut rarement traiter en 10 minutes une question de fond sur un allaitement.

Enfin, ceci dit j'ai aussi un médecin généraliste de 65 ans, surbooké, mais qui m'a pas refusé comme patiente, même pour me suivre pendant ma grossesse (alors que clairement c'était difficilement compatible avec son emploi du temps et sa formation) et qui soutient l' allaitement. mais je vais pas lui poser des questions techniques dessus.

Pour cela, il y a éventuellement la PMI, enfin ça dépend des pros, tous ne se valent pas!

Et les assos de soutien, LLL, les consultantes...

En fait, en 10 minutes, on a le temps de pas grand chose de toute façon. Pourtant c'est bien comme cela qu'ils sont obligés de travailler. Un diagnostic de pathologie grave en 10min, ça relève de la gageure, c'est d'ailleurs pour cela qu'il y a en ce moment un débat sur des consultations complexes mieux rémunérées.
Cela dit, une amie généraliste me confiait que ce n'est pas tant l'argent qui lui manque (elle s'estime à l'aise financièrement) mais le temps (médecin de campagne, gardes, visites...)

Venant d'une famille d'agriculteurs, j'ai la culture (c'est le cas de le dire) du médecin de famille qui fait tout (en plus dans la région de Vire, on a eu un médecin de légende qui a exercé du temps de ma grand mère)

Ce qui serait souhaitable, sans qu'un généraliste se transforme en consultant en lactation, c'est qu'il oriente ses patientes vers des professionnels compétents. Or souvent, leur carnet d'adresse est vide. Et les normands ruraux détestent aller voir un professionnel qu'ils ne connaissent ni d'Eve ni d'Adam !!! Bien sûr, je grossis le trait, mais je travaille dans le médical, et j'en rencontre un paquet comme ça...

Pour mon 1er allaitement, j'ai bêtement attendu d'avoir accouché pour le renseigner, et personne n'a su m'aider près de chez moi. Et dans ma famille, personne n'a allaité, ni mère, ni grand mère, ni tante, ni cousine.
 
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