Poulet en sucre
Hyperlactation
Bonjour tout le monde,
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt des ouvrages sur l'allaitement pendant la grossesse car j'avais envie d'un allaitement exclusif. C'était une évidence pour moi. Depuis la naissance de ma fille, j'ai parcouru avec autant d'intérêt ce forum qui est une vraie mine d'or et où les échanges se font avec bienveillance.
Voilà, j’écris pour un peu de soutien, j’en ai marre, je ne sais plus comment faire, c’est dur. En effet, autant l’accouchement s’est bien passé, autant l’allaitement est un parcours semé d’embûches.
Mon bébé a 18 jours et est adorable, je l'aime très fort. Dès le début, elle avait des difficultés à prendre le sein. Je me disais que c’est parce que j’avais le mamelon assez plat à gauche mais le personnel de la maternité m’a dit qu’elle allait le former sans problème puisqu’il arrivait quand même à sortir.
A J2, on m’a donné un bout de sein en silicone et des coquilles d’allaitement forme-mamelon. Ça m’a aidé car j’avais mal et j’étais désemparée (surtout que pendant la nuit passée on m'a proposé un biberon d'eau sucrée... no comment). La nuit suivante je demande une seringue pour récolter le lait qui coule dans mes coquilles afin de complémenter ma fille car elle avait faim (première nuit difficile : elle pleure sans arrêt, se mange les mains…).
A J3 le matin après la pesée, on ne peut pas sortir car Mademoiselle est limite au niveau du poids. On me demande de la stimuler, alors à contrecœur je l’ai complémentée à la seringue de mon lait dans mes coquilles. J’ai trouvé ça violent car j’ai eu l’impression de la gaver, c’en était presque déshumanisant (mon mari plus tard m’a dit qu’il avait l’impression de nourrir un veau). L’après-midi nous avons donc pu sortir car le « gavage » lui a permis de reprendre 100 g.
De retour à la maison, nous passons une première nuit horrible où elle n’a fait que pleurer (je n’avais plus de lait à lui proposer). Mon mari voulait lui donner du lait en poudre mais me fait confiance sur l’allaitement. J’ai appelé le lendemain ma sage-femme libérale en pleurs qui m’a conseillée par téléphone en attendant sa visite le lendemain. J’ai donc continué avec les bouts de sein en silicone (plus facile pour elle qui s’énerve au sein) et j’ai continué avec mes coquilles.
Quand ma sage-femme est venue à la maison à J5, elle m’a dit que ce n’était pas un problème de quantité de lait vu tout ce que je récupérais dans mes coquilles. C’est plutôt mon bébé qui n’était pas assez bonne stimulatrice. Par ailleurs elle mouille et souille bien ses couches, ne présente pas de déshydratation ni d’ictère, elle a des moments d’éveil calme. Elle s’est posé la question du frein de langue et on a attendu l’avis du pédiatre à J8. En attendant j’ai commencé à la porter en écharpe : c’est génial d’avoir les mains libres et son bébé rassuré contre soi.
A J8, comme à la maternité, le pédiatre de ville n’a pas détecté de frein de langue. De surcroît, mon bébé ne prenait pas de poids depuis la sortie de maternité. Le pédiatre m’a conseillé de louer un tire-lait et de lui donner des biberons de mon lait. Il m’a dit aussi que mon bébé ne savait pas téter et que la faim venant, elle serait obligée de prendre le sein. Je suis sortie de la consultation affolée et en pleurs, en sentant bien que ces conseils n'étaient pas appropriés.
A J9, ma sage-femme revient et pèse mon bébé (avec la même balance donc !) et effectivement ne prend pas de poids. Elle reste persuadée que mon bébé a un frein de langue mais m’oriente vers une conseillère en lactation. En attendant je continue les compléments à la seringue en ne vivant pas très bien l’allaitement mixte (moi qui rêvais d’un allaitement exclusif). Heureusement que j’ai le soutien de ma sage-femme qui valorise ma détermination.
A J11, la conseillère en lactation détecte un frein de langue type 2 et un frein de lèvre supérieure. Quel soulagement ! Elle m’a dit de continuer avec les bouts de sein, la tétée et les compléments en attendant et m’a donné les coordonnées d’un ORL pour couper ces freins et améliorer l’allaitement. Je ressens quand même une colère contre les pédiatres qui n’ont rien vu et aussi de tout ce temps perdu.
Le lendemain à J12 je loue un tire-lait car j’en ai marre des coquilles : peu hygiénique, déborde, me trempe la nuit et donc pas de compléments la nuit (ou pas assez) à cause des fuites. Bref ce n’était pas pratique. La nuit qui s’en est suivie a été rude car je n’avais plus assez de lait à lui proposer et elle a été inconsolable toute la nuit. Mon mari était prêt à craquer pour une boite de lait en poudre et même de l’emmener aux urgences. Moi je n’étais pas loin de craquer non plus. Je culpabilisais en me disant que je n’étais pas une assez bonne mère pour elle car c’est de la maltraitance de laisser sa fille pleurer de faim ainsi. J’ai passé ma journée au tire-lait et la nuit suivante a été meilleure.
A J14, ma sage-femme est revenue. Ma puce a pris 210 g depuis sa dernière visite il y a 5 jours. Les compléments ont été utiles et elle m’a dit qu’elle a du faire une poussée de croissance quand elle a pleuré 2 nuits auparavant. Je me dis qu’elle s’est rattrapée puisqu’elle a quasiment repris son poids de naissance à 20 g près. J’étais soulagée mais psychologiquement je me sens atteinte. Je n’ai vécu ces derniers jours que dans l’attente du RDV ORL, mon dernier espoir.
Hier à J17, ma puce a vu l’ORL qui a confirmé le diagnostic et a coupé ses freins. La mise au sein droit s’est faite sans douleur et elle a pu téter. Quel miracle ! De retour à la maison, elle a réclamé quasi toutes les heures et je l’ai gardée contre moi. J’ai arrêté les compléments et les bouts de sein. J’ai tiré mon lait à gauche avant de dormir car ma puce n’arrive pas à le prendre, s’énerve dessus, s’agite, pleure…
Ce matin je suis à bout de la voir s’énerver, je ne supporte plus ses pleurs. J’en ai marre de tous ces artifices entre elle et moi, de cette vaisselle à faire après avoir tiré le lait, d’avoir peur qu’elle manque de lait comme en témoignent les quelques petits pots remplis dans mon réfrigérateur. J’ai dû reprendre le bout de sein à gauche car prise au sein impossible pour elle, elle me fait mal, et même avec le bout de sein, elle n’a pas une succion efficace à gauche, elle reste sur le bout. Pourtant j’essaie de mon mieux mais c’est un échec, j’en ai marre. Chaque mise au sein maintenant à gauche est une épreuve, presque j’appréhende. A droite à force de patience elle arrive à téter mais pas à gauche. J’ai l’impression d’avoir un nouveau départ avec ma fille et d’être complètement larguée, de débuter. J’ai peur que ma fille ressente ma lassitude, ma colère, mon impuissance, que la tétée ne soit plus un moment de plaisir mais de crispation, que ma fille m’en veuille comme quand j’ai déjà été en colère contre ma propre mère (là oui je fais un vieux transfert psychologique). J’ai l’impression que ma fille est plus en demande de réassurance, car je sens qu’elle a besoin de tétouiller davantage. Quand elle finit par s’énerver au sein je lui donne mon petit doigt. Je me sens pas assez bonne mère pour elle, malgré tout ce que j’ai déjà fait, parce qu’elle n’y arrive pas, je n’y arrive pas, je suis en échec. J’ai envie de pleurer, je suis découragée. La conseillère revient lundi et le temps me paraît tellement long d’ici là. Mardi je vais faire peser ma fille au cabinet de ma sage-femme. Mercredi on fait de l’ostéopathie toutes les 2. Je ne sais pas quoi faire de plus. Je reste convaincue que mon lait est le meilleur pour elle, mais que c'est difficile. Je rêve d'un allaitement serein mais je ne sais plus si ce sera possible.
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt des ouvrages sur l'allaitement pendant la grossesse car j'avais envie d'un allaitement exclusif. C'était une évidence pour moi. Depuis la naissance de ma fille, j'ai parcouru avec autant d'intérêt ce forum qui est une vraie mine d'or et où les échanges se font avec bienveillance.
Voilà, j’écris pour un peu de soutien, j’en ai marre, je ne sais plus comment faire, c’est dur. En effet, autant l’accouchement s’est bien passé, autant l’allaitement est un parcours semé d’embûches.
Mon bébé a 18 jours et est adorable, je l'aime très fort. Dès le début, elle avait des difficultés à prendre le sein. Je me disais que c’est parce que j’avais le mamelon assez plat à gauche mais le personnel de la maternité m’a dit qu’elle allait le former sans problème puisqu’il arrivait quand même à sortir.
A J2, on m’a donné un bout de sein en silicone et des coquilles d’allaitement forme-mamelon. Ça m’a aidé car j’avais mal et j’étais désemparée (surtout que pendant la nuit passée on m'a proposé un biberon d'eau sucrée... no comment). La nuit suivante je demande une seringue pour récolter le lait qui coule dans mes coquilles afin de complémenter ma fille car elle avait faim (première nuit difficile : elle pleure sans arrêt, se mange les mains…).
A J3 le matin après la pesée, on ne peut pas sortir car Mademoiselle est limite au niveau du poids. On me demande de la stimuler, alors à contrecœur je l’ai complémentée à la seringue de mon lait dans mes coquilles. J’ai trouvé ça violent car j’ai eu l’impression de la gaver, c’en était presque déshumanisant (mon mari plus tard m’a dit qu’il avait l’impression de nourrir un veau). L’après-midi nous avons donc pu sortir car le « gavage » lui a permis de reprendre 100 g.
De retour à la maison, nous passons une première nuit horrible où elle n’a fait que pleurer (je n’avais plus de lait à lui proposer). Mon mari voulait lui donner du lait en poudre mais me fait confiance sur l’allaitement. J’ai appelé le lendemain ma sage-femme libérale en pleurs qui m’a conseillée par téléphone en attendant sa visite le lendemain. J’ai donc continué avec les bouts de sein en silicone (plus facile pour elle qui s’énerve au sein) et j’ai continué avec mes coquilles.
Quand ma sage-femme est venue à la maison à J5, elle m’a dit que ce n’était pas un problème de quantité de lait vu tout ce que je récupérais dans mes coquilles. C’est plutôt mon bébé qui n’était pas assez bonne stimulatrice. Par ailleurs elle mouille et souille bien ses couches, ne présente pas de déshydratation ni d’ictère, elle a des moments d’éveil calme. Elle s’est posé la question du frein de langue et on a attendu l’avis du pédiatre à J8. En attendant j’ai commencé à la porter en écharpe : c’est génial d’avoir les mains libres et son bébé rassuré contre soi.
A J8, comme à la maternité, le pédiatre de ville n’a pas détecté de frein de langue. De surcroît, mon bébé ne prenait pas de poids depuis la sortie de maternité. Le pédiatre m’a conseillé de louer un tire-lait et de lui donner des biberons de mon lait. Il m’a dit aussi que mon bébé ne savait pas téter et que la faim venant, elle serait obligée de prendre le sein. Je suis sortie de la consultation affolée et en pleurs, en sentant bien que ces conseils n'étaient pas appropriés.
A J9, ma sage-femme revient et pèse mon bébé (avec la même balance donc !) et effectivement ne prend pas de poids. Elle reste persuadée que mon bébé a un frein de langue mais m’oriente vers une conseillère en lactation. En attendant je continue les compléments à la seringue en ne vivant pas très bien l’allaitement mixte (moi qui rêvais d’un allaitement exclusif). Heureusement que j’ai le soutien de ma sage-femme qui valorise ma détermination.
A J11, la conseillère en lactation détecte un frein de langue type 2 et un frein de lèvre supérieure. Quel soulagement ! Elle m’a dit de continuer avec les bouts de sein, la tétée et les compléments en attendant et m’a donné les coordonnées d’un ORL pour couper ces freins et améliorer l’allaitement. Je ressens quand même une colère contre les pédiatres qui n’ont rien vu et aussi de tout ce temps perdu.
Le lendemain à J12 je loue un tire-lait car j’en ai marre des coquilles : peu hygiénique, déborde, me trempe la nuit et donc pas de compléments la nuit (ou pas assez) à cause des fuites. Bref ce n’était pas pratique. La nuit qui s’en est suivie a été rude car je n’avais plus assez de lait à lui proposer et elle a été inconsolable toute la nuit. Mon mari était prêt à craquer pour une boite de lait en poudre et même de l’emmener aux urgences. Moi je n’étais pas loin de craquer non plus. Je culpabilisais en me disant que je n’étais pas une assez bonne mère pour elle car c’est de la maltraitance de laisser sa fille pleurer de faim ainsi. J’ai passé ma journée au tire-lait et la nuit suivante a été meilleure.
A J14, ma sage-femme est revenue. Ma puce a pris 210 g depuis sa dernière visite il y a 5 jours. Les compléments ont été utiles et elle m’a dit qu’elle a du faire une poussée de croissance quand elle a pleuré 2 nuits auparavant. Je me dis qu’elle s’est rattrapée puisqu’elle a quasiment repris son poids de naissance à 20 g près. J’étais soulagée mais psychologiquement je me sens atteinte. Je n’ai vécu ces derniers jours que dans l’attente du RDV ORL, mon dernier espoir.
Hier à J17, ma puce a vu l’ORL qui a confirmé le diagnostic et a coupé ses freins. La mise au sein droit s’est faite sans douleur et elle a pu téter. Quel miracle ! De retour à la maison, elle a réclamé quasi toutes les heures et je l’ai gardée contre moi. J’ai arrêté les compléments et les bouts de sein. J’ai tiré mon lait à gauche avant de dormir car ma puce n’arrive pas à le prendre, s’énerve dessus, s’agite, pleure…
Ce matin je suis à bout de la voir s’énerver, je ne supporte plus ses pleurs. J’en ai marre de tous ces artifices entre elle et moi, de cette vaisselle à faire après avoir tiré le lait, d’avoir peur qu’elle manque de lait comme en témoignent les quelques petits pots remplis dans mon réfrigérateur. J’ai dû reprendre le bout de sein à gauche car prise au sein impossible pour elle, elle me fait mal, et même avec le bout de sein, elle n’a pas une succion efficace à gauche, elle reste sur le bout. Pourtant j’essaie de mon mieux mais c’est un échec, j’en ai marre. Chaque mise au sein maintenant à gauche est une épreuve, presque j’appréhende. A droite à force de patience elle arrive à téter mais pas à gauche. J’ai l’impression d’avoir un nouveau départ avec ma fille et d’être complètement larguée, de débuter. J’ai peur que ma fille ressente ma lassitude, ma colère, mon impuissance, que la tétée ne soit plus un moment de plaisir mais de crispation, que ma fille m’en veuille comme quand j’ai déjà été en colère contre ma propre mère (là oui je fais un vieux transfert psychologique). J’ai l’impression que ma fille est plus en demande de réassurance, car je sens qu’elle a besoin de tétouiller davantage. Quand elle finit par s’énerver au sein je lui donne mon petit doigt. Je me sens pas assez bonne mère pour elle, malgré tout ce que j’ai déjà fait, parce qu’elle n’y arrive pas, je n’y arrive pas, je suis en échec. J’ai envie de pleurer, je suis découragée. La conseillère revient lundi et le temps me paraît tellement long d’ici là. Mardi je vais faire peser ma fille au cabinet de ma sage-femme. Mercredi on fait de l’ostéopathie toutes les 2. Je ne sais pas quoi faire de plus. Je reste convaincue que mon lait est le meilleur pour elle, mais que c'est difficile. Je rêve d'un allaitement serein mais je ne sais plus si ce sera possible.