MarieJeanne54
Montée de lait
Bonjour à tous,
Besoin de m'exprimer et d'évoquer mon rapport à la maternité dans cette drôle de société !
Enceinte, je me suis imprégnée de plusieurs ouvrages/documentaires qui parlaient de "l'accouchement physiologique", ...quand même dingue d'y mettre un terme ! J'ai été frappée par la puissance et la beauté qui ressortent des femmes qui accouchent sans artifices, à la lumière d'une bougie qui éclaire le salon, où l'on entend les ainées qui jouent dans les pièces à coté... et ces petits bébés qui naissent dans la pénombre, dans les chuchotements des murs d'un foyer familier où l'on peut sentir l'odeur du pain et du café, dans la douloureuse douceur ils apparaissent au monde et semble si sereins ! Sans mains en caoutchouc, ils apprivoisent le contact de l'air avec leur peau, mais toujours contenus par celle de leur mère...
Découvrir toutes ces choses, ça m'a permis d'envisager la manière dont je voulais vivre la venue au monde de mon bébé, mais je me suis aussi mise à penser à toutes les femmes depuis que l'accouchement est devenu une affaire d'hommes gynécologues... J'ai ressenti énormément de colère, j'ai l'impression que l'on a ôté la force et le pouvoir des femmes qui mettent au monde leurs enfants, en les soumettant, en les écrasant, j'ai cette impression d'avoir été une enfant qui portait un autre enfant dans les mains de l'autorité médicale. Comment avoir confiance en ses futures capacités de mère lorsqu'on vous couche passivement les deux pieds dans les étriers dès le début? Et il faut voir ce que l'on pense des femmes qui veulent être actrice de leur accouchement... Elles sont taxées de folles, d'inconscientes, et leurs sages-femmes sont des sorcières.
Bon, malheureusement, ce n'est pas au coin du feu de la cheminée que j'ai accouché puisque mon amie la pré-éclampsie s'est pointée, et à fait venir mon enfant deux mois plus tôt, je n'ai pas eu la chance d'accueillir mon bébé, on me la extirper du ventre et les débuts ont été très difficiles, aujourd'hui, il a 10 mois et il va bien. Cependant, ma confiance a été ébranlée, je n'ai pas été capable de porter mon enfant correctement et lui assurer une venue au monde sereine. Michel Odent a qualifié l'enfant né par césarienne comme étant un être "incapable d'aimer". Lui que j'aimais tellement parce qu'il savait respecter la force et la faculté des femmes, je l'ai maintenant détesté.
Petit à petit, j'ai laissé mon instinct se remettre en place pour m'occuper de mon enfant, j'ai mis mon enfant au sein des heures et des heures durant et je l'ai porté en écharpe, mon petit bébé de deux kilos blottit contre moi, comme si je lui permettait de continuer sa vie in-utero hors de mon ventre. Les articles de la LLL et certains bouquins m'ont aidé à me reconnecter à l'instinct perdu, et à me dissocier des idées de notre culture occidentale où l'on ne voit que très peu les mères qui allaitent, qui portent et qui dorment avec leurs nouveaux-nés.
Je me suis mise à développer une sensibilité et une empathie extrême envers les nouveaux-nés, que je ressens comme étant si vulnérables, sans repères, qui fonctionnent qu'avec leurs sens lorsqu'ils sont branchés à leur mère. Quand je vois un bébé de quelques mois dans une poussette, ça me fend le coeur. Quand j'imagine un tout petit bébé qui dort dans un lit à barreaux si loin de ses parents, je trouve cette image extrêmement dure. Quand je lis les femmes qui doutent sur les forums parce que leurs bébé demandent le sein plus souvent que les 3heures préconisées par les pédiatres, celles qui cherchent à imposer un rythme à leurs bébés de 3 mois, celles qui culpabilisent parce qu'ils ne font pas leur nuit, je suis en colère contre toutes les personnes, personnels médicales, belles-mères, compagnons et copines qui mettent en doute et empêchent CES MÈRES de vivre leur maternité à partir des messages de leur coeur et non de leur raison si influencée par notre culture défaillante en ce qui concerne le bien-être des enfants. Je trouve que les mères sont implicitement martelées et maltraitées et que notre société peut difficilement permettre leur épanouissement. Quelle torture de laisser son bébé à quelqu'un lorsqu'il y a à peine trois mois, il était encore niché au creux de nous. Quelle torture de s'occuper de son bébé depuis 7 mois, à la maison, seule et sans ressource.
Que c'est difficile également de vivre sa maternité comme on l'entend, et de comprendre que derrière votre dos, on dit de vous que vous allez rendre votre enfant dépendant parce que vous le portez trop. Difficile d'écouter son coeur de maman et d'avoir confiance en vous, quand tout l'entourage et la société juge parce que vous dormez avec votre bébé, qu'il n'a pas de rythme, qu'il ne suce pas le pouce, qu'il mange des morceaux, qu'il n'est pas gardé...
Alors les mamans, je vous souhaite de tout coeur d'écouter le vôtre, de vous imprégner de lectures enrichissantes, de sortir avec votre bébé en porte-bébé prendre le soleil et même la pluie, de marcher avec lui dans la ville où la campagne pour que les mouvements de balancier puisse l'aider à trouver sommeil, de dormir avec lui sans culpabiliser, en lui donnant le sein si vous le pouvez...
Si vous vous sentez anxieuse lorsque votre bébé pleure, reprenez-le dans vos bras. Si votre bébé ne veut pas manger les 150 g de purée prescrite par le pédiatre, arrêtez là ! Je me sens plus légère depuis que je me fie exclusivement à mes ressentis et aux signaux envoyés par mon fils, et j'espère que toutes les mères pourront jouir de cette liberté à materner comme elles l'entendent en faveur d'elle-même et de leurs bébés.
Besoin de m'exprimer et d'évoquer mon rapport à la maternité dans cette drôle de société !
Enceinte, je me suis imprégnée de plusieurs ouvrages/documentaires qui parlaient de "l'accouchement physiologique", ...quand même dingue d'y mettre un terme ! J'ai été frappée par la puissance et la beauté qui ressortent des femmes qui accouchent sans artifices, à la lumière d'une bougie qui éclaire le salon, où l'on entend les ainées qui jouent dans les pièces à coté... et ces petits bébés qui naissent dans la pénombre, dans les chuchotements des murs d'un foyer familier où l'on peut sentir l'odeur du pain et du café, dans la douloureuse douceur ils apparaissent au monde et semble si sereins ! Sans mains en caoutchouc, ils apprivoisent le contact de l'air avec leur peau, mais toujours contenus par celle de leur mère...
Découvrir toutes ces choses, ça m'a permis d'envisager la manière dont je voulais vivre la venue au monde de mon bébé, mais je me suis aussi mise à penser à toutes les femmes depuis que l'accouchement est devenu une affaire d'hommes gynécologues... J'ai ressenti énormément de colère, j'ai l'impression que l'on a ôté la force et le pouvoir des femmes qui mettent au monde leurs enfants, en les soumettant, en les écrasant, j'ai cette impression d'avoir été une enfant qui portait un autre enfant dans les mains de l'autorité médicale. Comment avoir confiance en ses futures capacités de mère lorsqu'on vous couche passivement les deux pieds dans les étriers dès le début? Et il faut voir ce que l'on pense des femmes qui veulent être actrice de leur accouchement... Elles sont taxées de folles, d'inconscientes, et leurs sages-femmes sont des sorcières.
Bon, malheureusement, ce n'est pas au coin du feu de la cheminée que j'ai accouché puisque mon amie la pré-éclampsie s'est pointée, et à fait venir mon enfant deux mois plus tôt, je n'ai pas eu la chance d'accueillir mon bébé, on me la extirper du ventre et les débuts ont été très difficiles, aujourd'hui, il a 10 mois et il va bien. Cependant, ma confiance a été ébranlée, je n'ai pas été capable de porter mon enfant correctement et lui assurer une venue au monde sereine. Michel Odent a qualifié l'enfant né par césarienne comme étant un être "incapable d'aimer". Lui que j'aimais tellement parce qu'il savait respecter la force et la faculté des femmes, je l'ai maintenant détesté.
Petit à petit, j'ai laissé mon instinct se remettre en place pour m'occuper de mon enfant, j'ai mis mon enfant au sein des heures et des heures durant et je l'ai porté en écharpe, mon petit bébé de deux kilos blottit contre moi, comme si je lui permettait de continuer sa vie in-utero hors de mon ventre. Les articles de la LLL et certains bouquins m'ont aidé à me reconnecter à l'instinct perdu, et à me dissocier des idées de notre culture occidentale où l'on ne voit que très peu les mères qui allaitent, qui portent et qui dorment avec leurs nouveaux-nés.
Je me suis mise à développer une sensibilité et une empathie extrême envers les nouveaux-nés, que je ressens comme étant si vulnérables, sans repères, qui fonctionnent qu'avec leurs sens lorsqu'ils sont branchés à leur mère. Quand je vois un bébé de quelques mois dans une poussette, ça me fend le coeur. Quand j'imagine un tout petit bébé qui dort dans un lit à barreaux si loin de ses parents, je trouve cette image extrêmement dure. Quand je lis les femmes qui doutent sur les forums parce que leurs bébé demandent le sein plus souvent que les 3heures préconisées par les pédiatres, celles qui cherchent à imposer un rythme à leurs bébés de 3 mois, celles qui culpabilisent parce qu'ils ne font pas leur nuit, je suis en colère contre toutes les personnes, personnels médicales, belles-mères, compagnons et copines qui mettent en doute et empêchent CES MÈRES de vivre leur maternité à partir des messages de leur coeur et non de leur raison si influencée par notre culture défaillante en ce qui concerne le bien-être des enfants. Je trouve que les mères sont implicitement martelées et maltraitées et que notre société peut difficilement permettre leur épanouissement. Quelle torture de laisser son bébé à quelqu'un lorsqu'il y a à peine trois mois, il était encore niché au creux de nous. Quelle torture de s'occuper de son bébé depuis 7 mois, à la maison, seule et sans ressource.
Que c'est difficile également de vivre sa maternité comme on l'entend, et de comprendre que derrière votre dos, on dit de vous que vous allez rendre votre enfant dépendant parce que vous le portez trop. Difficile d'écouter son coeur de maman et d'avoir confiance en vous, quand tout l'entourage et la société juge parce que vous dormez avec votre bébé, qu'il n'a pas de rythme, qu'il ne suce pas le pouce, qu'il mange des morceaux, qu'il n'est pas gardé...
Alors les mamans, je vous souhaite de tout coeur d'écouter le vôtre, de vous imprégner de lectures enrichissantes, de sortir avec votre bébé en porte-bébé prendre le soleil et même la pluie, de marcher avec lui dans la ville où la campagne pour que les mouvements de balancier puisse l'aider à trouver sommeil, de dormir avec lui sans culpabiliser, en lui donnant le sein si vous le pouvez...
Si vous vous sentez anxieuse lorsque votre bébé pleure, reprenez-le dans vos bras. Si votre bébé ne veut pas manger les 150 g de purée prescrite par le pédiatre, arrêtez là ! Je me sens plus légère depuis que je me fie exclusivement à mes ressentis et aux signaux envoyés par mon fils, et j'espère que toutes les mères pourront jouir de cette liberté à materner comme elles l'entendent en faveur d'elle-même et de leurs bébés.
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