Les antitussifs
La codéine (Codedrill®, Néo-Codion®, Padéryl® et autres produits, seule ou en association) est un opiacé, qui a également un impact analgésique et sédatif. Elle est excrétée dans le lait de façon dose-dépendante. Un impact sur l’enfant est plus à craindre pendant les 2 premières semaines post-partum. 4 cas d’apnée néonatale ont été décrits chez des nourrissons dont la mère prenait 60 mg de codéine toutes les 4 à 6 heures ; la codéine n’était pas détectable dans le sang des nourrissons, mais l’apnée a disparu à l’arrêt du traitement maternel. Une constipation chez le bébé allaité semble également possible. Dans une autre étude, le taux lacté moyen était de 140 μg/l après la prise de 60 mg de codéine, et les auteurs estimaient que 0,7 mg de codéine seraient excrétés dans le lait après la prise par la mère de 12 doses de 60 mg en l’espace de 48 heures.
Le dextrométhorphane (Dexir®, Drill toux sèche®, Pulmodexane®…) est couramment utilisé en pédiatrie. Il n’existe aucune donnée sur son excrétion lactée, mais il est hautement improbable qu’il puisse avoir le moindre impact sur le nourrisson allaité. L’éthylmorphine (Vegetoserum®…) est utilisée chez les enfants à partir de 6 ans. Il n’existe aucune donnée sur son excrétion lactée. Il en est de même pour la noscapine (Tussisédal® en association), qui est utilisée chez les enfants à partir de 30 mois. On ne sait rien non plus de l’excrétion lactée de la pholcodine (nombreuses spécialités), qui est également utilisée en pédiatrie.
Dans l’ensemble, les antitussifs sont utilisables pendant l’allaitement. La codéine reste la mieux étudiée. La mère sera mise en garde contre une utilisation prolongée, ou à des doses supérieures aux posologies courantes. Voir le chapitre sur les analgésiques opiacés pour des précisions récentes concernant la codéine chez des sujets métaboliseurs ultrarapides.