Impact de l’allaitement sur le développement moteur et cognitif à 18 mois
Breastfeeding duration and cognitive, language and motor development at 18 months of age : Rhea mother-child cohort in Crete, Greece. Leventakou V et al. J Epidemiol Community Health 2014 (en avant-première, l’étude n’étant pas encore publiée dans la revue)
Un certain nombre d’études ont fait état d’un moins bon développement neurologique chez les enfants qui n’avaient pas été allaités, mais peu d’entre elles sont des études prospectives de cohorte. Le but des auteurs était d’évaluer l’impact de la durée de l’allaitement sur le développement cognitif et moteur et sur le langage à l’âge de 18 mois.
Les données utilisées ont été recueillies dans le cadre d’une étude (étude Rhea) menée en Crète. Elles portaient sur 540 enfants. Les mères ont répondu à des questionnaires sur les modalités de l’allaitement. À 18 mois, les enfants ont été vus par des spécialistes pour évaluation de leur développement cognitif, moteur, et du langage, à l’aide des échelles de Bayley pour les jeunes enfants. 89 % des enfants ont été allaités ; 13 % l’ont été pendant 6 mois. La durée de l’allaitement était positivement corrélée à tous les scores aux échelles de Bayley, sauf en ce qui concernait les compétences motrices globales, l’impact d’un allaitement de > 6 mois persistant après correction pour les variables confondantes. Après ajustement pour ces variables, les enfants avaient, pour chaque mois supplémentaire d’allaitement, un score plus élevé de 0,29 point pour la communication réceptive, de 0,30 point pour la communication expressive, et de 0,29 point pour la motricité fine. Par rapport aux enfants qui avaient été allaités pendant > 6 mois, ceux qui n’avaient pas été allaités avaient un score plus bas de 4,44 points à l’échelle d’évaluation de la motricité fine.
Les auteurs concluent qu’une plus longue durée d’allaitement était corrélée à de meilleurs scores sur le plan cognitif, moteur et du langage chez des enfants de 18 mois, après correction pour de nombreuses variables parentales et infantiles. D’autres études prospectives sur le sujet seraient nécessaires.