La Leche League France reagit a la sortie du film "Un heureux evenement"

[Nat08]

Nous sommes toutes différentes et réagissons toutes de manières différentes face à la maternité. J'ai des regrets parfois, mais ça ne dure qu'une ou deux secondes, car pour rien au monde je ne voudrais changer les choses. Je trouve que ce genre de livre peu être sympa à lire comme expérience, mais j'espère qu'il ne donne pas une trop mauvaise image de la maternité au point de convaincre des femmes qui hésitaient d'y renoncer.
Et pour l'image de l'allaitement, j'ai cette impression aussi. Les nouvelles "hippies" qui se réunissent en sabat pour allaiter leur bébé mdr !

Merci pour ton témoignage et pour remonter de vieux sujet comme ça, ça permet de découvrir des choses

 

[Aurénny]

Zouzou84, merci pour ton témoignage et bravo ! Je n'ai pas lu le livre ni vu le film, mais je me reconnais dans ce que tu dis à propos de l'allaitement et de la maternité.

 

[Clair de Lune]

J'ai vu le film quand mon aînée avait 3 mois... j'ai ri et pleuré!!! Par contre, je trouve que le maternage y est dévalorisé et pointé du doigt comme la cause du mal-être de la mère; c'est parce qu'elle allaite trop, qu'elle porte trop, qu'elle est trop avec son enfant qu'elle ne va pas bien et qu'elle ne trouve plus sa place, quand une forme de détachement arrive, elle commence à aller mieux. C'est comme ça que j'avais compris le message du film à l'époque...

 

[Zouzou84]

Je ne sais pas trop pour le film, mais pour le livre, ce n'est clairement pas cela: Elle est assez détachée de son enfant, au final. Elle reconnaît le lien fusionnel entre eux, mais ne s'y abandonne pas: Elle ne fusionne que contrainte et forcée, avec regrets, en pensant tout le temps à sa vie d'avant. C'est comme si ce lien la bouffait, au lieu de la faire grandir, la faisait disparaître au lieu de la compléter... Moi cela me faisait très très peur. Je mets aussi cela en relation avec l'étude israélienne récente selon laquelle des mères regrettent par après leur enfant. J'avais vraiment, vraiment peur d'en faire partie. Et en fait... Non.

La fusion, c'est chose vraie dans les premiers mois, mais pour ma part a rapidement été résolu dès mon retour au travail... J'ai accepté le fait de n'être plus qu'une mère, d'oblitérer tout le reste, mais ce n'était que temporaire, cela n'a duré que 3 mois... Je m'y attendais, m'y étais préparée, et voulais reprendre le travail au plus tôt (tout en restant raisonnable, 3 mois c'était parfait pour moi, ni trop, ni trop peu!) justement pour éviter ce piège. Je suis vite redevenue autre chose qu'une mère, et j'en avais besoin. 3 mois de black-out, c'est acceptable, plus, j'aurais supporté, mais au bout de 5 mois, j'aurais pété une pile... Ou j'aurais bougé mes fesses par tout les moyens pour faire autre chose que m'occuper du bébé Elle, elle le vit très très mal dès les premières semaines, car elle ne s'y attendais pas du tout, et comme elle est étudiante, reste coincée avec le bébé à la maison, à se dissoudre dans ce rôle, à disparaître dedans. Je pense qu'elle est typiquement une de ces femmes qui pourrait témoigner dans l'étude en fait.

J'aurais été allemande, je n'aurais sûrement pas fait d'enfants... Heureusement que je suis en France