Incomprise...et vous ?

[Sylvie]

Je mesure en te lisant, Yoda, combien j'ai de la chance : je n'ai jamais été jugée sur le fait de ne pas avoir repris le travail après la naissance de mes enfants ( ou je ne l'ai pas entendu ). J'ai entendu des mamans me dire que ça n'était pas un choix possible pour elles ( et je le comprends ! je pense notamment à des amies pour qui être "mère au foyer" signifiait "rester chez elles", "ne voir personne" la déprime assurée ! ), ) mais jamais de jugement par rapport à ce que je faisais.
Ca doit être difficile de vivre ce choix dans le jugement...

A LLL, nous pensons que nos bébés ont un besoin intense de notre présence autant que de notre lait, durant les premiers temps de la vie.
Nous rencontrons beaucoup de mamans qui sentent très fort ce besoin de leur bébé, à tel point qu'elles mêmes souffrent de devoir reprendre le travail.
Nous sommes à l'écoute de cette souffrance, parce qu'elle nous parle dans notre façon de voir les premiers temps de la vie d'un enfant.

A LLL, nous pensons également qu'une maman qui désire reprendre le travail a besoin d'aide et de soutien par rapport à son choix, et les animatrices sont prêtes à soutenir et à informer les mamans ( pour sevrer ou pour continuer l'allaitement en travaillant ).

 

[mariettelle]

c'est vrai, il était sans doute déplacé de ma part de faire part de mon doute ici. et je comprends tout à fait que la situation soit douloureuse pour bcp d'entre nous.
je ne partage peut être pas toutes les positions d'LLL sur la maternité mais j'ai régulièrement trouvé sur ce forum des réponses à mes questions ou à celles de mes amies ce qui explique que j'y passe de temps à autre. mais je réagis rarement.
je voulais quand même souligner qu'il me semble démesuré de dire que la norme du travail est nouvelle et qu'elle est absolue. il existe une norme aussi sur le fait qu'une femme doit "ne pas trop travailler". donc on doit reprendre le travail parce que sinon c'est malsain, on est trop proche de notre enfant et on ne doit pas non plus faire une carrière trop voyante parce qu'on est avant tout mère de famillle. ce qui m'énerve c'est cette double contrainte. c'est comme pour l'allaitement : on doit allaiter mais seulement trois mois. j'en ai marre ^qu'on me culpabilise et qu'on me dise ce que je dois faire quelque soit mon choix.
je ne dis pas que c'est ce qui a été fait sur cette discussion, loin de là. je voulais juste souligner que la culpabilisation existe aussi dans l'autre sens et que la norme n'est pas aussi unilatérale.
par ailleurs je partage cet agacement d'entendre certains collègues se plaindre du temps qu'ils ont passé en famille cet été. alors que j'aimerais aussi moins travailler!
en tous cas bon courage à toutes quelque soient vos choix.

 

[sophie43]

Quoi qu'on fasse, visiblement, on peut se sentir jugée et attaquée ! L'idéal dans tout ça, s'est encore d'être parfaitement en conformité avec ses idéaux et ses choix. Les choix ne sont pas toujours parfaits, souvent faits sous la contrainte financière (quelque soit l'option choisie, d'ailleurs...) et ça peut générer des frustrations.

Les critiques fusent facilement, et de tous les côtés. Soit on est trop proches de nos enfants, soit on les fait élever par la crèche. Et ce sont parfois les mêmes personnes qui fustigent des choix aussi différents que ceux de la mère au foyer et de la mère qui travaille ! Laissons donc les râleurs râler, après tout, ça doit être bon pour leur santé... La surdité sélective peut être salutaire pour nous

 

[yoda]

je voulais quand même souligner qu'il me semble démesuré de dire que la norme du travail est nouvelle et qu'elle est absolue.

Je doute qu'elle ne soit pas nouvelle. Ce que je veux dire par là, c'est que si autrefois la plupart des femmes travaillaient, c'était par nécessité. Je ne pense pas que celles qui pouvaient faire un autre choix étaient mal considérées. C'est un peu ça le côté absurde de notre société : malgré la main d'oeuvre abondante (cf le taux de chômage), on en est à considérer que gosso modo un français avec ses 35h par semaine et ses 5 semaines de congé payé ne travaille quasiment pas, et n'est pas en position de se plaindre d'avoir peu de temps à consacrer à sa famille. Dans le privé, le temps partiel (choisi) est assez mal vu, en particulier pour les hommes. Et puis faut voir comme le métier d'enseignant est mal considéré en France, en particulier à cause des vacances. C'est "travailler plus pour gagner plus", ceux qui voudraient travailler moins en acceptant de gagner moins, ils ne sont pas censés exister...
Heureusement, ça ne touche pas tous les milieux, et d'ailleurs, dans le public, les temps partiels sont légions.

 

[Stephs13]

En olus tout peu evoluer: pour mon fils la reprise a ete salvatrice: un bebe qui pleire dix heures par jour oui javoue que reprendre le boulot etait un soulagement ( et je ne permettrai a personne qui n a pas vecu ca de me juger)
Pour ma fille jaimerais tout arreter!!!! Je les aime autant l un que lautre mais je sens chez elle un enorme besoin alors que mon fils hurlait autant que je sois la ou pas. Je sais que cest mal vu ici mais je crois meme que la creche lui a fait du bien...

 

[yoda]

Je sais que cest mal vu ici mais je crois meme que la creche lui a fait du bien...

Je pense pas que ce soit mal vu ici, c'est justement ce que j'apprécie chez LLL, on ne juge pas les gens.
Je suppose que, vu qu'il pleurait toute la journée sans que tu n'y puisses rien, tu te sentais mal, ce qui se répercutait sur lui et ne l'aidait pas à moins pleurer. Le fait de le laisser à la crèche t'a permis de prendre du recul, et d'être plus sereine à son contact. De son côté, il était pris en charge par des personnes moins impliquées affectivement, et donc bien moins impactées par ses pleurs. Perso, ça me semble plutôt logique que ça lui ait fait du bien !
Et puis ce n'est pas mauvais pour eux d'être placé assez tôt en collectivité, je pense. Ils apprennent plus vite les relations avec les autres, et à devoir compter sur eux-mêmes. Le passage à l'école sera sûrement plus simple aussi !

 

[bad mom]

Alors moi je suis une grande "militante" de l'autonomie de la femme. Travailler est pour moi une obligation. Je ne peux pas me sentir dépendante de qui que ce soit (certainement à cause de mon vécu familial mais bon passons).
Pour ma fille, j'étais au chômage quand elle a été conçue car j'avais suivi mon conjoint. Et bien je n'ai jamais retrouvé de travail et j'ai vécu cela comme une "plaie". Je me suis retrouvé seule dans une ville inconnue à me faire "chier"... c'est vulgaire mais c'est mon vécu ... J'ai même fait une formation avec le pole emploi car je m'ennuyais purement et simplement à la maison à ne rien faire ....
Pour mon fils, c'est totalement différent. On a eut beaucoup de mal à l'avoir avec mon mari. Mini sumo est un beau cadeau que nous a fait la nature et un encrage supplémentaire pour notre famille recomposée. De plus j'étais en reconversion professionnelle... et c'est donc presque un aboutissement.
Aujourd'hui si j'avais la possibilité de m'arrêter de travailler financièrement parlant, je crois que je ne le ferais pas car j'ai besoin de ce contact humain hors "bébé" (même si maintenant je travaille avec des enfants lol) mais par contre si BB2 (ou plutot 3 lol) se présente j'envisagerai sérieusement de me mettre à mi temps.
Les gens évoluent, la vie nous construit et nos rencontres aussi. On change nos priorités. L'important c'est juste d'être en accord avec soi même et de ne pas subir les choses. Vivre sa vie sereinement c'est bien là le principal.

 

[cerise]

comme une mauvaise maman ( en existe-t-il ???)

Oui, il en existe ! Mais pas sur ce forum (désolée, c'était un commentaire complètement HS...)

Dans le privé, le temps partiel (choisi) est assez mal vu, en particulier pour les hommes. Et puis faut voir comme le métier d'enseignant est mal considéré en France, en particulier à cause des vacances.

Alors que devraient penser les gens de moi, qui suis enseignante et ai pris un temps partiel

 

[Oléa]

Quelle déception Marietelle, je viens confier ma souffrance et vous m'agressez !
J avais bien préciser que c était bien pour les femmes qui aimaient travailler, mais que cela ne me correspondait pas.
Puisque vous aimez les énumérations et que je me sens l obligation de répondre à vos attaques, j'ai envie de vous dire, ne confondons pas tout s il vous plaît !
De un. Je suis ni idiote, ni bourgeoise, ni fainéante, ni une gentille épouse soumise. Toutefois, il y a quelques années, un couple moyen pouvait faire le choix de n avoir qu un salaire, sans être bourgeois, est-ce possible aujourd'hui ?
De deux. J'ai toujours respecté tous les choix de maternage, qui suis-je pour juger ? Et qui êtes vous pour me juger?
De trois. vous n êtes pas d accord avec "mes" normes. Je suis heureuse de constater que dans votre village ou ville, département, région et pays, les femmes ont la chance d'avoir le choix de travailler ou d être mère au foyer. Où je vis c'est "travaille ou crève ". J aimerais être "intelligente " comme vous Marietelle et prendre le choix comme vous dites, mais cela ne fonctionne pas comme chez vous dans ma réalité et je constate malheureusement que beaucoup de mères sont enfermées dans cette même réalité.
De quatre. J étais profondément pour le droit au travail des femmes, jusqu'à ce que je me casse le dos à vouloir porter aussi lourd que les hommes. Maintenant, je suis pour le droit au travail des femmes dans le respect de ce que nous sommes.
De cinq. Vous dites que vous vous occupez de vos enfants, alors pourquoi est-ce culpabilisant de dire qu un enfant a besoin de ses parents ? Comme toutes les mères , on a critiqué mes choix de maternage, je n'ai jamais culpabilisé. Pourquoi culpabilisez vous ? Pourquoi tout est il culpabilisant ?
De six. Je suis désolée que ma souffrance vous ait fait culpabiliser. Vous vous êtes sentie agressée par ma souffrance et vous avez agressé en retour. C'est bien humain.
De sept. Vos soulevez toutefois un point intéressant :
Je donne un exemple :
À une messe, toutes les intentions de prières étaient pour les papas ( c était la fête des pères), un enfant qui venait de perdre son père est parti en pleurant. À la fin de la messe, le petit est venu s excuser auprès du prêtre et lui a expliqué pourquoi il était parti. Le curé lui a répondu froidement: "ne sois pas égoïste, pense un peu à ceux qui sont heureux "
Voilà la question: les gens qui souffrent doivent ils se taire pour ne pas culpabiliser ceux qui sont heureux ?

 

[Sylvie]

Oléa, je lis combien le message plus haut t'a touchée et blessée.

Tu souffres de devoir laisser ton bébé pour aller travailler et tu voulais exprimer cette souffrance sur le forum ( sans attaquer les personnes qui vivent leur choix autrement.)
J'ai entendu ta souffrance et tes larmes au travers de ton message très touchant.

Ce forum permet aux mamans d'exprimer leur ressenti librement en restant en sécurité : personne ici ne juge vos choix.
Chaque famille fait des choix en fonction de la réalité de leur existence, de leur histoire, de leur possibilité...
Vous devez vous sentir libres d'exprimer ce que VOUS ressentez, dans le respect de votre ressenti à vous.

La question de la séparation entre la maman et son bébé est un sujet bien polémique, qui touche au plus profond du coeur d'une maman, et aussi au plus profond de convictions de chaque famille.

Je vous demanderai d'en rester à l'expression de VOTRE ressenti à chacune afin de garder une ambiance respectueuse et ouverte pour tous et toutes.
Merci à vous toutes d'être attentives au respect de ces consignes de communication.

 

[Emily]

Heureusement qu'il existe des personnes (conseillère en lactation, bénévoles de LLL....) qui sont là pour nous écouter et nous soutenir, pour nous dire que chaque maman est la meilleure. Au début de l'allaitement on nous dit ah c'est bien, au bout de trois mois on nous dit ah t'allaite encore, et après 6 mois on nous dit carrément quand est ce que tu arrêtes?!. J'ai subi des regards d'horreur....et des réflexions du genre mais tu devrai lui donner un bib ça serai plus simple....J'ai appris à encaisser sans répondre car en définitive c'est personnes là ne cherche pas à comprendre alors pourquoi leur répondre.Et sans parler des personnes de la famille proche qui dise devant toute la famille "c'est très bien qu'elle allaite mais du coup moi ça me manque de ne pas donner de biberon" (pour moi un bib se donne essentiellement par les parents c'est un moment privilégié).
En conclusion je pense qu'il faut parler de l'allaitement avec des personnes réceptives ça évite les conflits et les mauvaises réflexions.

 

[Lou33]

Tout à fait d'accord Emily! Le "t'allaites encore? Faut arrêter ça maintenant!" Je l'entends régulièrement et effectivement souvent c'est la famille proche le pire... Je n'y comprends rien!
J'essaie de faire ce qu'il y a de mieux pour mon bébé et j'aimerais des regards bienveillants autour de moi... A part mon mari c'est plutôt le contraire. Le pire c'est ma mère jamais aucune dispute avant bb maintenant ça arrive souvent.
Du coup je n'en dis pas trop même si je suis frustrée et aimerais partager avec les miens.
Heureusement j'ai découvert le forum et je vais bientôt participer à ma première réunion LLL

 

[bad mom]

Lou 33 avec ou sans allaitement c'est normal d'être en opposition total avec sa mère à la naissance de son premier enfant ... tu n'es plus uniquement sa fille et tu fais tes choix personnels pour ton enfant ... et les conflits/frustrations apparaissent ... c'est plutot "positif" tu "grandis" (à prendre au second degré hein ...)

 

[Lou33]

bad mom, je pense que tu as entièrement raison beaucoup de choses de l'enfance "remontent" et ça fait mal parfois d'y repenser.

 

[Sakura1977]

Merci les filles!!! Ça fait du bien de vous lire
Jusqu'à présent j'avais l'impression detre une extraterrestre... Dans mon entourage je suis la seule a avoir fait le choix de l'allaitement Même le papa ne comprend pas pourquoi "je me complique la vie" avec ça
Mais comment arriver à leur faire comprendre que c'est 10.000 fois plus simple et plus sain!!!
Je ne comprends pas pourquoi les gens s'obstinent a penser que c'est mieux de donner du "lait" artificiel à leurs enfants
Enfin grâce à vos témoignages me revoilà reboostée pour continuer et d'autant plus avec la reprise du travail