Au sujet des amalgames dentaires, l’AFSSAPS (devenue maintenant l’ANSM) devrait publier cette année un nouveau rapport et des recommandations actualisées plus précises que celles de 2005 (8) qui disaient : « La pose et, plus encore, la dépose des amalgames augmentent sensiblement la libération de mercure. Par précaution, ces actes doivent être évités, sauf indication particulière, chez la femme enceinte, en raison d’une plus grande sensibilité du foetus, ou allaitante. Chez la mère portant des amalgames dentaires, l’allaitement maternel n’est pas contre-indiqué. »
Donc le port d’amalgames ne contre-indique en rien l’allaitement, et il est utile de savoir que, comme pour beaucoup de polluants et toxiques, c’est pendant la grossesse que s’effectue un transport important vers le foetus, et non pendant l’allaitement (9).
Ce qui doit attirer l’attention, c’est la libération importante de mercure lors de la dépose d’un ancien amalgame. Dans ce cas-là, mieux vaut opter pour la prudence. C’est-à-dire différer la dépose, ou, si l’acte ne peut être évité, effectuer le travail dans des conditions qui limitent le passage oral et l’inhalation des vapeurs de mercure dues au fraisage, pour la mère comme pour le praticien (qui pourrait fort bien être aussi une femme allaitante !) : pose de digue évitant l’écoulement en zone sublinguale, aspiration chirurgicale grâce à une canule spécifique entourant complètement la dent (type Clean-up), hotte aspirante et filtrante. Pour plus de précautions, on peut protéger les muqueuses intestinales par la prise de charbon végétal, diminuant ainsi le risque de réabsorption du mercure lorsque la muqueuse n’est pas optimale (un problème actuellement assez répandu).