Et notre récit, parce que ça arrive aussi :
Échographie de contrôle à 33SA, grossesse sans souci mais contrôle de petit poids. Rdv début d'aprèm, on y est allés à pieds tranquille, là bon l'échographiste nous dit que ça ne va pas vraiment bien pour bébé et d'aller en sortant à la maternité où eux aviseront la durée où il restera au chaud, 2 semaines, 1 semaine, 48h ou 24h ou moins, "ça peut aller vite". A la mat, niveau 1 choisie pour accouchement physio dans l'eau sans peri etc, ils nous ont dit que bébé trop petit pour pouvoir être pris en charge donc transfert en niveau 3. Dans la salle d'attente je dis à mon conjoint que c'est pas possible que bébé sorte maintenant, je me voyais en train de retourner tranquillement faire du télétravail à l'issue du rdv. Mais dans la niveau 3 contrôle à nouveau et là à nouveau de plus en plus de professionnels de santé dans la salle, très vite, qui me disent qu'en fait bébé ça ne va pas et le bloc c'est pour tout de suite. Au monito ils ont vu des contractions, on m'a dit "là il y a une petite contraction vous sentez ?" heu non rien du tout. Rachianesthésie d'urgence (ouf pas d'anesthésie générale mais c'était vraiment à 10 min près), papa était à côté de moi au bloc. Bébé a été sorti (un peu plus de 4h après l'écho), et m'a été présenté très vite j'ai juste eu le temps de lui faire un bisou et hop emmené pour soins. Papa a pu y aller plus tard pour la pesée et mesure. Puis bébé en soins intensifs pour la respi, puis en réa en couveuse + intubé et avec des fils de partout. J'ai demandé à aller le voir, on m'a emmené en chariot vers 1h du mat, puis je suis retournée en chambre jusqu'au lendemain où j'ai commencé les allers retours. J'ai découvert le tire lait, la réa avec mon bébé si petit et tout seul dans sa couveuse. J'avais tellement de peine, une peine immense, pour lui qui souffrait beaucoup alors qu'il n'avait rien demandé, mais aussi vis à vis du papa que je voyais tout heureux et ne se erendant pas bien compte alors que bébé allait mal et risquait sa vie à tout moment. Je me suis interdit d'avoir trop de sentiments vis à vis de mon bébé je crois car c'était trop dur. Bébé a eu des complications à J4, on a failli le perdre, puis quand il a été stabilsé on nous a dit que ce serait "un enfant différent", que notre vie allait être différente, et ce genre de mots à la fois durs et délicats. 1er peau à peau à J6, papa à J7 ou 8, moi 2e à J9, la mise au sein je crois que c'était à plus d'un mois (il n'a pas pris) et toutes les petites choses sont comme ça. Par exemple, je pense que j'ai commencé à lui faire des vrais bisous à +3 mois, avant j'avais trop peur des infections.
Ensuite je déborde du sujet de la naissance (je ne peux pas encore parler d'accouchement dans mon cas car c'est l'hôpital qui a fait mon bébé) mais vu le cadre je dois quand même ajouter un spoil pour la suite : J'ai mis 10 mois à pouvoir dire "bébé va bien" et les professionnels de santé aussi. On a fait ses 1 an il y a qq jours, on est tellement fiers de lui. Les découvertes sont fortes quand on est parent pour la première fois et je ne sais pas comment j'aurais été si ça ne s'était pas déroulé ainsi, mais là à chaque progrès on est tellement tellement fiers de lui ! Il prend son temps pour ses acquis, mais maintenant "enfant différent" n'est pas/plus -à ce stade- applicable. Chaque étape de développement continue à être suivie toutefois. Les nuits sont toujours difficiles mais je relativise

Enfin j'ai du mal à mettre en place des actions un peu contraignantes pour lui, je me dis qu'il a déjà eu assez de trucs durs pour ne pas lui en rajouter, mais tout avance petit à petit
Bon désolée pour le pavé, je n'arrive pas trop à raccourcir, et le vrai récit est vraiment beaucoup plus long

Je ne cherche pas du tout de compassion ou autre, c'est juste pour témoigner que ça arrive et si ça peut aider des connaissances qui traversent cela
