Presque six ans d'allaitement, on arrive à la fin.
Pour toi miss, des débuts chaotiques : tu étais fatiguée, moi je savais rien... des bouts de sein, des grèves, des doutes... mais du bonheur tellement de bonheur. La fin de la tétée du soir, un mois avant tes 3 ans. Les quelques tétées à l'arrivée de ton petit frère. La toute dernière, loin de notre pays, pour nous ramener au calme dans un moment extrêmement difficile.
Pour toi pollito, des débuts plus faciles mais un frein qui a failli tout gâcher, failli parce que cette fois-là je savais me faire confiance et j'ai pu vite réagir. Tu étais moins accro que ta sœur mais il n'y a jamais eu de grève et ce bonheur de te voir être mon bébé le temps d'une tétée, j'ai bien savouré ces instants.
Titi - doudou - dodo. Ces mots scellaient la fin de la journée, avec la miss c'était devenu pipi - doudou- dodo (c'est quand-même moins fun).
Je voulais attendre que tu sois prêt pollito mais le destin en a voulu autrement. Tu gères comme un chef même si tu n'es pas content. Je retiens notre discussion d'il y a deux jours, quand je t'ai avoué que moi aussi j'étais triste de ne plus pouvoir continuer et nous avons pleuré ensemble. Ensuite je t'ai demandé de souffler ta tristesse dans mes mains et nous avons jeté cette tristesse par la fenêtre puis tu t'es tranquillement endormi. Qu'est-ce que je t'admire mon pollito, si petit et si fort.
Cet allaitement non écourté n'a pas eu l'effet protecteur que ça a dans la plupart des cas. Or, cet allaitement m'a sûrement sauvé la vie : si pollito n'avait pas commencé à me "tripoter" d'une façon bizarre pendant les tétées du soir, je n'aurais pas mis la main sur mon sein droit et j'aurais sûrement mis plus de temps à remarquer cette boule qui poussait à l'intérieur, à une vitesse qui m'étonne encore. Le temps est crucial, j'ai de la chance, le cancer a atteint un ganglion mais pas encore le reste du corps, nous avons le temps d'agir.
Dans mon cas, L'allaitement a cristallisé ma confiance en moi, en luttant pour continuer d'allaiter ma fille j'ai découvert ma force de maman, en cherchant des solutions pour mon fils j'ai appris à m'écouter et me faire confiance.
Après six mois de chimio, je vais devoir dire au revoir à mon sein droit. Ça va, il a bien bossé, il a fait son job, il a nourri mes enfants, je lui suis reconnaissante. Mes enfants lui chantent des chansons pour qu'il aille mieux. Mes enfants se blotissent contre moi et même s'il n'y a plus de titi, l'amour est toujours la, les câlins sont toujours là.
Cette aventure se termine, pas de la façon que j'attendais, mais dans la douceur et la force.
Douceur et force, pour moi c'est la définition d'être maman, je suis douce et forte et je serai là pour les accompagner quand ce sera leur tour d'embarquer pour l'aventure lactée, si c'est leur choix.
Pour toi miss, des débuts chaotiques : tu étais fatiguée, moi je savais rien... des bouts de sein, des grèves, des doutes... mais du bonheur tellement de bonheur. La fin de la tétée du soir, un mois avant tes 3 ans. Les quelques tétées à l'arrivée de ton petit frère. La toute dernière, loin de notre pays, pour nous ramener au calme dans un moment extrêmement difficile.
Pour toi pollito, des débuts plus faciles mais un frein qui a failli tout gâcher, failli parce que cette fois-là je savais me faire confiance et j'ai pu vite réagir. Tu étais moins accro que ta sœur mais il n'y a jamais eu de grève et ce bonheur de te voir être mon bébé le temps d'une tétée, j'ai bien savouré ces instants.
Titi - doudou - dodo. Ces mots scellaient la fin de la journée, avec la miss c'était devenu pipi - doudou- dodo (c'est quand-même moins fun).
Je voulais attendre que tu sois prêt pollito mais le destin en a voulu autrement. Tu gères comme un chef même si tu n'es pas content. Je retiens notre discussion d'il y a deux jours, quand je t'ai avoué que moi aussi j'étais triste de ne plus pouvoir continuer et nous avons pleuré ensemble. Ensuite je t'ai demandé de souffler ta tristesse dans mes mains et nous avons jeté cette tristesse par la fenêtre puis tu t'es tranquillement endormi. Qu'est-ce que je t'admire mon pollito, si petit et si fort.
Cet allaitement non écourté n'a pas eu l'effet protecteur que ça a dans la plupart des cas. Or, cet allaitement m'a sûrement sauvé la vie : si pollito n'avait pas commencé à me "tripoter" d'une façon bizarre pendant les tétées du soir, je n'aurais pas mis la main sur mon sein droit et j'aurais sûrement mis plus de temps à remarquer cette boule qui poussait à l'intérieur, à une vitesse qui m'étonne encore. Le temps est crucial, j'ai de la chance, le cancer a atteint un ganglion mais pas encore le reste du corps, nous avons le temps d'agir.
Dans mon cas, L'allaitement a cristallisé ma confiance en moi, en luttant pour continuer d'allaiter ma fille j'ai découvert ma force de maman, en cherchant des solutions pour mon fils j'ai appris à m'écouter et me faire confiance.
Après six mois de chimio, je vais devoir dire au revoir à mon sein droit. Ça va, il a bien bossé, il a fait son job, il a nourri mes enfants, je lui suis reconnaissante. Mes enfants lui chantent des chansons pour qu'il aille mieux. Mes enfants se blotissent contre moi et même s'il n'y a plus de titi, l'amour est toujours la, les câlins sont toujours là.
Cette aventure se termine, pas de la façon que j'attendais, mais dans la douceur et la force.
Douceur et force, pour moi c'est la définition d'être maman, je suis douce et forte et je serai là pour les accompagner quand ce sera leur tour d'embarquer pour l'aventure lactée, si c'est leur choix.