Ou la la ça va pas fort pour Gautier
Bon en matière d'éviction c'est en fonction du seuil de tolérance du bébé. Il y a des bébés qui réagissent à l'aliment donné directement, d'autres à des aliments consommés en grande quantité par la maman et d'autres à même des traces dans l'alimentation maternelle. Pas facile de s'y retrouver là dedans.
C'est une sorte de grande enquête à rebours : qu'est-ce qu'il a mangé, (qu'est-ce que tu as mangé) de particulier dans les 2-3 derniers jours précédent une période d'aggravation ?
Si c'est par épisode, ça peut valoir le coup de faire un tri dans ce qui a été mangé / pas mangé et voir au cas par cas (est-ce tel légume ou tel fruit pour lui, tel repas un peu non habituel pour toi, etc.)
Si il y a une sorte de permanence dans les réactions
souvent on pense à des aliments que l'on consomme régulièrement, peut-être pas par le bébé mais la maman : le lait et tous ses dérivés (beurre, crème fraîche, fromages et parfois les additifs que l'on lit sur les étiquettes comme lactosérum, petit lait, babeurre,...), le gluten (pain, pâtes, semoule, ...) , les oeufs (pas seulement les omelettes mais aussi les gateaux, les brioches, etc).
Pour tester alors, on peut faire des tests chez un allergologue mais on peut aussi faire des tests d'éviction (on supprime l'aliment chez maman et bébé pendant une période donnée) et on réintroduit : si le bébé va mieux pendant la période d'éviction c'est une piste intéressante qui se confirme ou non à la réintroduction : si le bébé réagit c'est bel et bien une allergie, si il ne réagit pas... l'enquête continue
.
Tu as aussi des informations dans Allaiter aujourd'hui n°81 qui traite d'
allergies et allaitement, un court extrait :
Signes évocateurs d’une allergie
Comme le disait une maman directement concernée « En allergie, il n’y a pas de règle générale mais que des exceptions » ce qui va amener parents et professionnels de santé à penser « allergie » face à des symptômes pas très spécifiques, plus ou moins importants selon les enfants. Ces signes n’apparaissent pas forcément dès la naissance.
L’écoute des mères d’un enfant allergique permet de classer les signes que présentent les enfants en plusieurs catégories en sachant qu’ils vont se modifier au cours de la croissance :
- Des signes digestifs peuvent signer une allergie : régurgitations importantes, RGO ou reflux gastro-œsophagien, extériorisé ou non c’est à dire avec régurgitations ou non, vomissements, rectorragies (ou sang dans les selles) parfois de la taille d’une tête d’épingle. Certains enfants, non diagnostiqués comme allergiques, auront un retentissement de leur croissance avec une cassure de leur courbe de poids. D’autres symptômes d’apparition plus retardée par rapport à l’introduction de l’allergène sont plus difficilement attribuables à un mécanisme allergique. Il s’agit de symptômes qui ne disparaissent pas avec les traitements habituels tels que des coliques, des gaz douloureux, des douleurs abdominales, d’une diarrhée chronique, des selles vertes, glaireuses, d’une constipation (en particulier à l’introduction d’une alimentation variée) et il faut être prudent et ne pas générer des diagnostics allergiques non avérés.
- Les signes cutanés qui vont orienter vers le diagnostic d’un eczéma (ou dermatite atopique) avec les joues sèches ou suintantes, le tour des oreilles irrité, une rougeur des plis malgré des soins d’hygiène corrects. Les enfants se grattent et parfois les lésions saignent. Ces manifestations d’eczéma entrainent des troubles du sommeil dus entre autre aux démangeaisons. Vivre avec un eczéma atopique important non traité est un calvaire pour l’enfant et toute sa famille. L’eczéma peut se surinfecter avec des champignons, des bactéries, des virus. Les enfants peuvent avoir des troubles du comportement, y compris de la succion, qui les empêchent de téter correctement et donc de grossir correctement, sans que l’allergie soit en cause dans cette mauvais prise de poids. Il convient alors de traiter énergiquement l’eczéma pour qu’ils soient en état de téter efficacement Parfois l’enfant présentera une urticaire qui vient, qui va, des gonflements des yeux, des lèvres ou même parfois un œdème grave de la gorge avec gonflement de la langue et du visage (Œdème de Quincke)
- Les signes respiratoires qui vont des rhinites chroniques, conjonctivites aux troubles ORL chroniques, sinusites pour les plus grands, toux et bronchites asthmatiformes et asthme.
- Les signes généraux car les enfants pleurent, parfois de façon incessante jour et nuit, sont énervés, dorment mal, se réveillent en hurlant, bref souffrent et toute la maisonnée souffre avec eux…
- L’urticaire péribuccale peut se généraliser, l’œdème de Quincke, l’asthme s’aggraver et conduire à un choc anaphylactique gravissime.
Et aussi cette étude :
Le reflux gastro-oesophagien et l'allergie au lait de vache chez les nourrissons : une étude prospective
Gastoresophageal reflux and cow's milk allergy in infants : a prospective study. Iacono G, Carroccio A, Cavataio F, Montalto G, Kazmierska I, Lorello D, Soresi M, Notarbartolo A. J Allergy Clin Immunol 97:822-27, 1996.
Le but de cette étude était de mesurer l'association entre le reflux gastro-oesophagien et l'allergie au lait de vache chez des nourrissons de moins d'un an. Elle portait sur 204 bébés souffrant de reflux gastro-oesophagien, parmi lesquels 19 seulement présentaient des symptômes d'allergie au lait de vache. Ces enfants étaient soit allaités, soit nourris au lait industriel. Plusieurs tests de laboratoire, ainsi que 24 heures de monitoring du pH de l'oesophage, ont été pratiqués afin d'identifier les enfants susceptibles de présenter une allergie au lait de vache. Dans le test initial, 93 nourrissons ont présenté au moins un symptôme évoquant une allergie, et deux tests successifs en double aveugle ont confirmé que 85 nourrissons parmi ces 93 étaient effectivement allergiques au lait de vache, ce qui donne un pourcentage de sujets allergiques de 41,8% sur les 204 nourrissons testés. Ces résultats indiquent une forte corrélation entre le reflux gastro-oesophagien et l'allergie au lait de vache chez les nourrissons de moins d'un an. Les auteurs recommandent que tous les nourrissons qui présentent des problèmes de reflux fassent l'objet de tests d'allergie au lait de vache. Ils ont également révélé une différence statistiquement significative entre le pH de l'oesophage des sujets atteints de reflux avec allergie au lait de vache et celui des sujets ne présentant que des problèmes de reflux : ceci laisserait à penser d'une part que l'allergie au lait de vache est la cause probable du reflux gastro-oesophagien, et d'autre part que le monitoring pH pourrait aider au diagnostic de ces nourrissons.