[...] En pratique, chaque enfant est unique : certains peuvent montrer qu'ils sont prêts à commencer à manger des solides un peu avant 6 mois, alors que d'autres retarderont la diversification pendant encore quelques mois. Le lait maternel étant un aliment de haute qualité, les enfants qui retardent l’introduction peuvent être en parfaite santé. Il peut être néanmoins intéressant de surveiller leur état général, et notamment de vérifier une éventuelle carence en zinc qui peut entraîner une inappétence.
Par quoi commencer ?
On sait que l’habitude française est de commencer par des légumes et des fruits en purée ou compote plus ou moins fluide. Pourtant, les données récentes montrent que les premiers facteurs limitants (c’est-à-dire en quantité devenant insuffisante pour couvrir les besoins de l’enfant) du lait maternel sont le fer et le zinc.
Ces deux éléments sont présents dans la viande et le poisson. Or la faible charge osmolaire du lait maternel permet l'introduction de protéines d’origine animale dès 6 mois sans surcharger les reins fragiles des enfants de cet âge. Et pour ce qui est du risque allergique, les Sociétés de pédiatrie indiquent : « L'introduction de l'œuf et du poisson peut débuter après 6 mois, mais celle des aliments à fort pouvoir allergénique (kiwi, céleri, arachide, fruits à coque, crustacés) doit être retardée après 1 an. Ces précautions ne modifient pas sensiblement la marche allergique ultérieure, en particulier dans ses expressions respiratoires » (Société française de pédiatrie, avril 2008). Et : « Il n'y a pas de preuve scientifique convaincante qu'une éviction ou une introduction retardée d'aliments potentiellement allergéniques tels que le poisson ou l'œuf réduit l'allergie, tant chez les nourrissons considérés comme ayant un risque de développement allergique augmenté que chez ceux qui ne sont pas considérés à risque » (ESPGHAN, European Society of Pædiatric Gastroenterology, Hepatology and Nutrition, janvier 2008). [...]