Il m'est aussi arrivé de perde patience dans les périodes de grand épuisement. Je lui ai crié dessus parce qu'elle ne voulait (en réalité ne pouvait) pas faire la sieste depuis 15 jours et que j'avais absolument besoin de ce temps là pour faire ce que je devais faire. J'ai vu l'incompréhension dans ses yeux, de la tristesse aussi et de l'affolement. Comment sa maman si douce pouvait lui crier dessus. Rien que de l'écrire je revois ses yeux et ses larmes et ça me fait pleurer.
On a aussi connu les coliques 12h par jours les 1ers mois. Des coliques horribles avec des cris stridents, ses petites mains qui griffaient son visage tellement elle souffrait. Je la berçais mais ça ne marchait pas, rien ne marchait en réalité à part le sein mais j'avais trop mal pour le lui donner en permanence. Et là aussi j'ai eu envie de lui crier dessus. Elle était très petite, c'est peut-être ça qui m'a retenue mais juste d'avoir eu cette envie de lui hurler dessus alors qu'elle souffrait... c'est comme si je l'avais fait.
Les allemands ont tout compris. Les services sociaux passent dans tous les foyers à la naissance d'un enfant. Ils discutent avec les parents et évoquent ces situations. Ils donnent un dépliants parlant des bébés secoués et des consignes au cas où ça arriverait. Il faut poser son bébé dans un lieu sûr (son berceau par exemple) et partir souffler 5-10 minutes dans une pièce éloignée. L'important est de ne pas passer à l'acte.
C'est ce que je faisais quand je n'en pouvais plus les 1ers mois. Je lui disais que j'allais revenir, que je ne l'abandonnais pas, que je la laissais dans un lieu où elle ne risquait rien et qu'il fallait que j'aille me calmer parce que j'allais perdre mon calme. Que rien n'était de sa faute, que je ne savais pas réagir correctement et que je préférais donc aller me calmer et revenir ensuite la voir.
Elle continuait à pleurer et hurler mais au moins je pouvais crier un bon coup pour me décharger de cette colère qui était montée en moi et ensuite je revenais beaucoup plus détendue, avec les idées claires et mon bébé redevenait un bébé en souffrance qu'il fallait consoler et il n'était plus ce bébé qui hurlait et qui m'empêchait de dormir.
Il n'y a pas longtemps, je l'ai aussi disputée et recouchée sèchement dans son lit parce qu'elle s'était réveillée quand je l'avais déposée dans son lit pour la 3ème fois et que ça faisait 3 nuits que je ne dormais que 3-4h. Je me suis tout de suite excusée en la prenant dans mes bras en lui expliquant que ma réaction n'était pas correcte. Qu'au lieu de lui crier dessus j'aurais dû la prendre dans mes bras, qu'elle ne pouvait pas dormir et qu'elle ne le faisait pas exprès (les dents). Je lui ai dit que j'allais faire des efforts pour mieux contrôler mes réactions et ne pas recommencer parce que je n'avais pas à lui parler comme ça et à être aussi brusque avec elle, qu'elle ne méritait que des câlins et des bisous.
Joe, tu n'es pas seule à ressentir ce que tu ressens. L'important est de ne pas passer à l'acte et de savoir désamorcer une situation où la pression monte.
Il ne peut pas dormir? Alors faites autre chose, quelque chose qu'il aime bien, sortez vous promenez (ici c'est magique pour qu'elle dorme ensuite). Quand je lui donne le sein pour la sieste j'y vais en me disant qu'elle ne dormira pas comme ça j'ai une bonne surprise quand elle dort et je ne suis pas "déçue" si elle n'y arrive pas.
Ta maison n'est pas aussi propre et rangée que tu le voudrais. Ce n'est pas grave, il faut s'y habituer.
C'est une maniaque qui te parle. J'adore faire le ménage et ranger. C'est un plaisir pour moi car j'adore le résultat. J'adore vivre dans une maison propre où tout est à sa place (sans doute un besoin de contrôle, j'en sais rien). Et bien depuis que ma fille est née, ce n'est plus possible. Donc j'apprends à vivre avec l'envie de passer l'aspirateur sans pouvoir le faire tout de suite, j'apprends à vivre avec la vue de ma fille qui pose ses doigts sur un sol qui aurait besoin d'être aspiré et lavé et ensuite mettre ses doigts dans sa bouche.
J'adore avoir du linge repassé et bien rangé dans les armoires. J'ai rapidement compris que ça ne serait plus possible non plus. On a investit dans un sèche linge ce qui permet de plier beaucoup de linge sans avoir à le repasser et pour le reste, je fais une pile et quand j'ai du temps et l'envie de le faire, je m'y colle. ça me détend (toujours cette histoire de contrôle
).Ce n'est pas toujours facile d'aller à l'encontre de nos habitudes de vie je te le concède.
Et j'avoue que mon homme éponge beaucoup de ma colère et de ma frustration le pauvre.
Mais tout ça va passer. Ce n'est l'affaire que de 2 ou 3 ans (ce n'est rien dans une vie). Ton fils va grandir et gagner en autonomie, tu vas progressivement retrouver plus de temps pour toi, pour la maison, pour dormir.