Sweet Peas
Colostrum
Bonjour à toutes,
Je parcours le site et le forum depuis mon séjour à la mater, et je vous remercie pour ces mines d'informations ! Je me décide enfin à poster aujourd'hui dans l'espoir de recueillir quelques conseils personnalisés, voire des encouragements car je commence à m'épuiser et à me demander si je fais bien de vouloir m'obstiner à allaiter...
Voici le détail de mon parcours. Je m'excuse pour le pavé, mais j'ai voulu donner le plus de détails possible, au cas où l'un d'eux ait son importance. Les points importants sont en gras, si vous préférez lire en diagonale ;-)
Mes jumelles sont nées il y a tout juste 3 mois, prématurées à 31+6 SA, par césarienne (déclenchement décidé par la gynéco car une des mes filles étaient surveillée de près pour un retard de croissance, les échanges ont soudain ralentis et j'ai commencé à faire de l'hypertension...)
Elles sont restées 5 semaines en néonat, nourries par sondes toutes les 3h (avec mon lait que je tirais, puis peu à peu avec du lait prématuré. La plus grande avait à un moment donné 4 repas de lait pré par jour, je culpabilisais de ne pas tirer assez... et le jour de la sortie on m'a remis 21 biberons de mon lait qui avait été congelé, alors que je n'étais pas au courant ! bref...) Pendant cette période, le démarrage de la lactation a été un peu bancal :
- je n'ai pu voir mes filles que 24h après la césarienne ! Pendant tout ce temps (et même avant la césa), j'ai demandé comment ça se passerait pour l'allaitement, si elles pourraient avoir un peu de mon lait dès la naissance... à chaque fois on m'envoyait paître en me disant que j'aurais bien le temps de voir ça après, qu'il fallait pour le moment que je me repose !)
- Donc au bout de 24h, j'ai enfin l'autorisation de voir mes filles dans leur couveuse... Je tombe enfin sur quelqu'un qui comprend mon désir d'allaiter et me montre comment utiliser le tire-lait. Mais impossible de sortir la moindre goutte de colostrum avec cet appareil ! J'exprime ce que je peux manuellement dans le lavabo afin d'entretenir la lactation. Ce n'est qu'encore un jour après que je rencontre une infirmière qui m'informe qu'il est effectivement plus facile d'extraire le colostrum à la main, et que j'ai le droit de le faire dans un biberon stérile pour qu'il soit donné à mes filles ! Donc là je m'acharne à extraire le plus possible le colostrum à la main jusqu'à la montée de lait, ouf !
- Niveau tire-lait, j'arrive à me faire prêter un tire-lait... qui m'arrache un bout de peau (aïe !) Je descends régulièrement en néonat pour utiliser leur tire-lait, mais avec la cicatrice, les examens, les visites... pas facile de le faire toutes les 2h !J'arrive enfin à en louer un et je tire de plus en plus. Toutefois, pendant ces 5 semaines, j'ai tiré 5 à 6 fois par jour, je n'ai pas réussi à aller au-delà (fatigue, trajets de près d'une heure pour aller à l'hôpital...) Si bien qu'à la fin, il me manquait environ 150ml pour subvenir aux besoins de mes filles.
Ensuite, j'ai eu la chance d'aller en unité kangourou pour 3 semaines avec mes filles. Là, nous avons commencé les mises au sein toutes les 3h, avec pesée avant et après la tétée (bouts de sein obligatoires) puis complément administré par sonde gastrique la première semaine. Mes filles prenaient environ 10 à 30ml par tétée.
Au bout d'une semaine, une infirmière me dit qu'il serait temps de retirer les sondes gastriques et de passer au biberon si je souhaite rentrer bientôt chez moi. Je fonds en larmes car je n'ai vraiment pas envie de donner de biberons, je sais que cela risque de compromettre mon allaitement... Mais elle me rétorque que de toute façon, il est fort peu probable que j'aie assez de lait pour mes jumelles, que l'allaitement de jumeaux va m'épuiser, et que les biberons ne feront aucun mal car la confusion sein-tétine n'existe pas chez les prématurés. Au passage, au moins 3 infirmières m'ont confirmé que, comme la naissance avait eu lieu plus d'un mois auparavant, ma quantité de lait resterait stable et ne pourrait augmenter (et à ce moment-là, je tirai 450ml par jour alors qu'on m'en demandait 600ml !) Heureusement que la lecture de votre site m'a appris que c'était faux !
Je vois finalement la conseillère en lactation qui se montre très compréhensive et me propose de donner des compléments via le DAL au doigt (donné par le papa ou une infirmière). Cela fonctionne bien pendant 48h, les petites augmentent leurs quantités prises au sein. Toutefois, au bout de 48h, cela stagne : elles ne boivent pas plus au sein et mettent beaucoup de temps au DAL. Je dois alors, la mort dans l'âme, accepter de donner des biberons (au début c'est le papa et les infirmière qui les donnent car je m'y refuse, mais un matin on a fini par m'en mettre un dans la main en me disant qu'il est temps que je m'y mette si je veux rentrer chez moi avec mes filles !)
Commence alors une organisation que je trouve absurde et fatigante : toutes les 3h, je réveille une des filles, la change, la pèse, la met au sein, la pèse pour voir combien elle a pris, lui donne un complément au biberon, la prend dans mes bras pour qu'elle digère. Puis rebelote avec la soeur. Ensuite, je tire mon lait. Le tout me prend 2h au bas mot ! Il s'écoule souvent moins de 2h entre le tire-lait et la tétée suivante, ce qui fait que mes seins ne sont souvent pas assez remplis pour que mes filles fassent venir facilement le lait. On me dit que téter les fatigue trop, je dois chronométrer pour ne pas les laisser plus de 10mn au sein. La plus petite n'aime pas le biberon (on découvrira plus tard qu'elle a un RGO), elle s'y endort ou crie de douleur. Une des infirmière me dit qu'elle est fainéante et que je dois me montrer moins douce avec elle, elle la réveille régulièrement en la "secouant" pour l'obliger à prendre son bib, ce qui prend une heure ! Je ne vois pas en quoi tout cela est moins fatigant que de la laisser au sein qu'elle apprécie... je pense aussi qu'elle téterait mieux si on lui donnait le sein quand elle a vraiment faim.
Pendant toute une semaine, je note les quantités de lait tirées et bues par les filles : finalement, contrairement à ce que m'avaient dit plusieurs infirmières, ma production a augmenté (je suis passée à 600ml, mais les besoins de mes filles ayant augmenté également, ça ne suffit toujours pas, bien que je tire mon lait 8 fois par jour, même la nuit)
Bref, je craque plusieurs fois pendant ce séjour pénible... Le pire étant de me faire enguirlander par quelques infirmières qui m'ont pris en "flagrant délit" d'allaitement en dehors des horaires établis !
Heureusement, je revois la conseillère en lactation qui comprend mes envies et accepte que je tente l'allaitement à la demande (à condition de garder le rythme des 3h maxi car les prémas peuvent oublier de réclamer la nuit). Je suis très heureuse, mais certaines infirmières n'ont pas la même vision que moi de l'allaitement à la demande, pour elles il faut espacer les tétées d'au moins 2h pour ne pas surcharger l'estomac (je crois bien que c'est faux, non?) et surtout ne pas les laisser téter plus de 10mn et faire suivre du complément au biberon... Je continue de me faire réprimander par certaines si j'ai une fille au sein 1h30 après son repas, ou bien si je la laisse téter 20mn ou pire encore, tétouiller pour le plaisir !!!
Bref, je suis vite épuisée nerveusement par tout ça. Heureusement, mes filles prennent du poids, acceptent les biberons, et au bout de 3 semaines j'ai enfin le droit de rentrer chez moi. D'ailleurs, le jour du retour à la maison, ma plus petite _pour qui j'avais encore l'obligation d'utiliser des bouts de sein_ a décidé de ne plus vouloir de ces derniers et de mes les décrocher avant chaque tétée !
Au début, nous continuons comme à l'hôpital : tétée suivie d'un biberon de complément (de LA ou de mon lait tiré), sans les pesées car nous n'avons pas de balance. Très vite, cela s'est avéré contraignant et j'ai eu envie de diminuer les biberons pour privilégier le sein, avec l'idée de tendre vers un allaitement exclusif.
Cela fait maintenant plus d'un mois que nous sommes à la maison et j'ai l'impression de ne pas savoir où j'en suis. Avec de tels débuts, est-ce encore possible de diminuer les compléments de LA ? Est-ce même possible de continuer en mixte, ou bien le fait de donner des biberons implique-t-il forcément un sevrage à court terme ? Je souhaiterais allaiter jusqu'à la reprise du travail au moins (soit 6 mois ).
Ce que je fais depuis quelques temps, c'est que pendant la journée je ne donne plus que le sein. Mais cela n'est pas facile :
- elles semblent avoir gardé l'habitude de s'arrêter de téter au bout de 10mn. Parfois elles ne veulent plus ouvrir la bouche, s'assoupissent. Je les recouche : elles se réveillent 15mn plus tard en criant famine (mais parfois elles dorment 2h à 3h, je n'arrive plus à prévoir leur comportement). La plus grande (ma "goulue") rejette fréquemment le sein après avoir bien tété, comme si elle était repue, mais descend avec voracité un biberon si on lui en présente un !
- Je ne tire plus mon lait après chaque tétée, c'est trop contraignant ! Depuis que je ne tire plus (ou juste une ou deux fois par jour), mes seins sont bien pleins : quand ils coulent abondamment, les filles tètent bien et déglutissent à chaque mouvement de mâchoires. Mais dès que le débit ralentit, elles s'arrêtent. J'ai cru plusieurs fois qu'elles étaient frustrées que je manque de lait mais quand je presse mon sein j'arrive à en faire sortir sans trop de problème...
-... sauf le soir, bizarrement vers 18h j'ai les seins "vides" et j'ai tendance à donner alors un biberon de complément...
- et à l'inverse, parfois ma plus petite d'énerve, rejette et reprend le sein plusieurs fois comme si elle n'arrivait pas à boire. Je constate parfois que ce n'est pas par manque de lait, mais que j'ai de puissants jets qui vont à 1m ou un peu plus... Comment savoir si c'est un REF ?
- quand elles se synchronisent, je tente une double tétée en "ballons de rugby" mais elles n'apprécient pas trop, lâchent le sein, s'endorment...
Je ne sais pas si je fais bien... Je lis partout que plus on les met au sein, plus les quantités augmentent pour s'adapter aux besoins. Mais quand j'étais en kangourou, avec 16 tétées par jour et 8 expressions au tire-lait, je n'avais gagné que 150ml sans réussir à atteindre la quantité que l'on me demandait au bout d'une semaine. Comment savoir si, maintenant, je pourrai réussir à couvrir un jour leurs besoins ? Je précise que je prends des galactogènes (tisane d'allaitement tous les jours, purée d'amandes, lait d'avoine, et occasionnellement bière sans alcool, flocons d'avoine, fenugrec)
Ces derniers jours, j'ai eu les filles au sein quasiment en continu (le temps d'en recoucher l'une, l'autre réclamait de nouveau). Je me suis demandé s'il s'agissait d'un pic de croissance (elles ont eu un moins hier en âge corrigé) ou si elles étaient vraiment frustrées au sein. Je me vois mal continuer comme cela pendant des mois, j'ai beaucoup de mal à me trouver quelques minutes pour me nourrir moi-même et j'ai renoncé depuis longtemps à faire une sieste ! Je commence à être épuisée et j'ai peur de craquer, il m'arrive déjà de donner un bib en journée quand je sature (comme tout à l'heure : ma grande m'a demandé 3 fois à téter en une heure, à chaque fois elle finissait par refuser le sein au bout de quelques minutes, j'en ai eu marre et lui ai fait un bib qu'elle a englouti ! A l'inverse, sa soeur a tétouillé, a refusé le bib et vient de dormir 3h, je n'y comprends plus rien )
Je suis angoissée à l'idée de ne pas les nourrir suffisamment, il faut dire qu'on m'a tellement mis la pression à l'hôpital avec les pesées avant et après tétée (+ ils ont insisté pour que la petite qui a un retard de croissance prenne au moins 2 bibs de lait préma par jour). Pourtant, leur prise de poids est bonne. J'ai l'impression que je n'aurais jamais assez de lait (je tire 110ml le matin sur les 2 seins confondus, alors que c'est la ration que la grande est censée prendre à elle seule), et que les filles attendront toujours leur complément derrière...
Est-ce que vous voyez des techniques pour les amener à prendre plus au sein, à ne pas s'arrêter de téter dès que le débit diminue ? (car je vais devenir folle si elles réclament toutes les heures, surtout la nuit)
Si je continue à donner des biberons (la nuit, quand les 2 réclament en même temps, souvent le papa donne un bib à l'une d'elles), est-ce que cela signe forcément la fin de l'allaitement ? Ai-je involontairement entamé un sevrage en leur donnant des biberons depuis la mater, même si j'ai diminué la fréquence de ceux-ci ?
Encore toutes mes excuses pour ce pavé, comme vous le voyez je suis de nature angoissée, et mon épuisement actuel n'arrange rien ! Merci d'avance à toutes celles qui prendront le temps de me conseiller
Je parcours le site et le forum depuis mon séjour à la mater, et je vous remercie pour ces mines d'informations ! Je me décide enfin à poster aujourd'hui dans l'espoir de recueillir quelques conseils personnalisés, voire des encouragements car je commence à m'épuiser et à me demander si je fais bien de vouloir m'obstiner à allaiter...
Voici le détail de mon parcours. Je m'excuse pour le pavé, mais j'ai voulu donner le plus de détails possible, au cas où l'un d'eux ait son importance. Les points importants sont en gras, si vous préférez lire en diagonale ;-)
Mes jumelles sont nées il y a tout juste 3 mois, prématurées à 31+6 SA, par césarienne (déclenchement décidé par la gynéco car une des mes filles étaient surveillée de près pour un retard de croissance, les échanges ont soudain ralentis et j'ai commencé à faire de l'hypertension...)
Elles sont restées 5 semaines en néonat, nourries par sondes toutes les 3h (avec mon lait que je tirais, puis peu à peu avec du lait prématuré. La plus grande avait à un moment donné 4 repas de lait pré par jour, je culpabilisais de ne pas tirer assez... et le jour de la sortie on m'a remis 21 biberons de mon lait qui avait été congelé, alors que je n'étais pas au courant ! bref...) Pendant cette période, le démarrage de la lactation a été un peu bancal :
- je n'ai pu voir mes filles que 24h après la césarienne ! Pendant tout ce temps (et même avant la césa), j'ai demandé comment ça se passerait pour l'allaitement, si elles pourraient avoir un peu de mon lait dès la naissance... à chaque fois on m'envoyait paître en me disant que j'aurais bien le temps de voir ça après, qu'il fallait pour le moment que je me repose !)
- Donc au bout de 24h, j'ai enfin l'autorisation de voir mes filles dans leur couveuse... Je tombe enfin sur quelqu'un qui comprend mon désir d'allaiter et me montre comment utiliser le tire-lait. Mais impossible de sortir la moindre goutte de colostrum avec cet appareil ! J'exprime ce que je peux manuellement dans le lavabo afin d'entretenir la lactation. Ce n'est qu'encore un jour après que je rencontre une infirmière qui m'informe qu'il est effectivement plus facile d'extraire le colostrum à la main, et que j'ai le droit de le faire dans un biberon stérile pour qu'il soit donné à mes filles ! Donc là je m'acharne à extraire le plus possible le colostrum à la main jusqu'à la montée de lait, ouf !
- Niveau tire-lait, j'arrive à me faire prêter un tire-lait... qui m'arrache un bout de peau (aïe !) Je descends régulièrement en néonat pour utiliser leur tire-lait, mais avec la cicatrice, les examens, les visites... pas facile de le faire toutes les 2h !J'arrive enfin à en louer un et je tire de plus en plus. Toutefois, pendant ces 5 semaines, j'ai tiré 5 à 6 fois par jour, je n'ai pas réussi à aller au-delà (fatigue, trajets de près d'une heure pour aller à l'hôpital...) Si bien qu'à la fin, il me manquait environ 150ml pour subvenir aux besoins de mes filles.
Ensuite, j'ai eu la chance d'aller en unité kangourou pour 3 semaines avec mes filles. Là, nous avons commencé les mises au sein toutes les 3h, avec pesée avant et après la tétée (bouts de sein obligatoires) puis complément administré par sonde gastrique la première semaine. Mes filles prenaient environ 10 à 30ml par tétée.
Au bout d'une semaine, une infirmière me dit qu'il serait temps de retirer les sondes gastriques et de passer au biberon si je souhaite rentrer bientôt chez moi. Je fonds en larmes car je n'ai vraiment pas envie de donner de biberons, je sais que cela risque de compromettre mon allaitement... Mais elle me rétorque que de toute façon, il est fort peu probable que j'aie assez de lait pour mes jumelles, que l'allaitement de jumeaux va m'épuiser, et que les biberons ne feront aucun mal car la confusion sein-tétine n'existe pas chez les prématurés. Au passage, au moins 3 infirmières m'ont confirmé que, comme la naissance avait eu lieu plus d'un mois auparavant, ma quantité de lait resterait stable et ne pourrait augmenter (et à ce moment-là, je tirai 450ml par jour alors qu'on m'en demandait 600ml !) Heureusement que la lecture de votre site m'a appris que c'était faux !
Je vois finalement la conseillère en lactation qui se montre très compréhensive et me propose de donner des compléments via le DAL au doigt (donné par le papa ou une infirmière). Cela fonctionne bien pendant 48h, les petites augmentent leurs quantités prises au sein. Toutefois, au bout de 48h, cela stagne : elles ne boivent pas plus au sein et mettent beaucoup de temps au DAL. Je dois alors, la mort dans l'âme, accepter de donner des biberons (au début c'est le papa et les infirmière qui les donnent car je m'y refuse, mais un matin on a fini par m'en mettre un dans la main en me disant qu'il est temps que je m'y mette si je veux rentrer chez moi avec mes filles !)
Commence alors une organisation que je trouve absurde et fatigante : toutes les 3h, je réveille une des filles, la change, la pèse, la met au sein, la pèse pour voir combien elle a pris, lui donne un complément au biberon, la prend dans mes bras pour qu'elle digère. Puis rebelote avec la soeur. Ensuite, je tire mon lait. Le tout me prend 2h au bas mot ! Il s'écoule souvent moins de 2h entre le tire-lait et la tétée suivante, ce qui fait que mes seins ne sont souvent pas assez remplis pour que mes filles fassent venir facilement le lait. On me dit que téter les fatigue trop, je dois chronométrer pour ne pas les laisser plus de 10mn au sein. La plus petite n'aime pas le biberon (on découvrira plus tard qu'elle a un RGO), elle s'y endort ou crie de douleur. Une des infirmière me dit qu'elle est fainéante et que je dois me montrer moins douce avec elle, elle la réveille régulièrement en la "secouant" pour l'obliger à prendre son bib, ce qui prend une heure ! Je ne vois pas en quoi tout cela est moins fatigant que de la laisser au sein qu'elle apprécie... je pense aussi qu'elle téterait mieux si on lui donnait le sein quand elle a vraiment faim.
Pendant toute une semaine, je note les quantités de lait tirées et bues par les filles : finalement, contrairement à ce que m'avaient dit plusieurs infirmières, ma production a augmenté (je suis passée à 600ml, mais les besoins de mes filles ayant augmenté également, ça ne suffit toujours pas, bien que je tire mon lait 8 fois par jour, même la nuit)
Bref, je craque plusieurs fois pendant ce séjour pénible... Le pire étant de me faire enguirlander par quelques infirmières qui m'ont pris en "flagrant délit" d'allaitement en dehors des horaires établis !
Heureusement, je revois la conseillère en lactation qui comprend mes envies et accepte que je tente l'allaitement à la demande (à condition de garder le rythme des 3h maxi car les prémas peuvent oublier de réclamer la nuit). Je suis très heureuse, mais certaines infirmières n'ont pas la même vision que moi de l'allaitement à la demande, pour elles il faut espacer les tétées d'au moins 2h pour ne pas surcharger l'estomac (je crois bien que c'est faux, non?) et surtout ne pas les laisser téter plus de 10mn et faire suivre du complément au biberon... Je continue de me faire réprimander par certaines si j'ai une fille au sein 1h30 après son repas, ou bien si je la laisse téter 20mn ou pire encore, tétouiller pour le plaisir !!!
Bref, je suis vite épuisée nerveusement par tout ça. Heureusement, mes filles prennent du poids, acceptent les biberons, et au bout de 3 semaines j'ai enfin le droit de rentrer chez moi. D'ailleurs, le jour du retour à la maison, ma plus petite _pour qui j'avais encore l'obligation d'utiliser des bouts de sein_ a décidé de ne plus vouloir de ces derniers et de mes les décrocher avant chaque tétée !
Au début, nous continuons comme à l'hôpital : tétée suivie d'un biberon de complément (de LA ou de mon lait tiré), sans les pesées car nous n'avons pas de balance. Très vite, cela s'est avéré contraignant et j'ai eu envie de diminuer les biberons pour privilégier le sein, avec l'idée de tendre vers un allaitement exclusif.
Cela fait maintenant plus d'un mois que nous sommes à la maison et j'ai l'impression de ne pas savoir où j'en suis. Avec de tels débuts, est-ce encore possible de diminuer les compléments de LA ? Est-ce même possible de continuer en mixte, ou bien le fait de donner des biberons implique-t-il forcément un sevrage à court terme ? Je souhaiterais allaiter jusqu'à la reprise du travail au moins (soit 6 mois ).
Ce que je fais depuis quelques temps, c'est que pendant la journée je ne donne plus que le sein. Mais cela n'est pas facile :
- elles semblent avoir gardé l'habitude de s'arrêter de téter au bout de 10mn. Parfois elles ne veulent plus ouvrir la bouche, s'assoupissent. Je les recouche : elles se réveillent 15mn plus tard en criant famine (mais parfois elles dorment 2h à 3h, je n'arrive plus à prévoir leur comportement). La plus grande (ma "goulue") rejette fréquemment le sein après avoir bien tété, comme si elle était repue, mais descend avec voracité un biberon si on lui en présente un !
- Je ne tire plus mon lait après chaque tétée, c'est trop contraignant ! Depuis que je ne tire plus (ou juste une ou deux fois par jour), mes seins sont bien pleins : quand ils coulent abondamment, les filles tètent bien et déglutissent à chaque mouvement de mâchoires. Mais dès que le débit ralentit, elles s'arrêtent. J'ai cru plusieurs fois qu'elles étaient frustrées que je manque de lait mais quand je presse mon sein j'arrive à en faire sortir sans trop de problème...
-... sauf le soir, bizarrement vers 18h j'ai les seins "vides" et j'ai tendance à donner alors un biberon de complément...
- et à l'inverse, parfois ma plus petite d'énerve, rejette et reprend le sein plusieurs fois comme si elle n'arrivait pas à boire. Je constate parfois que ce n'est pas par manque de lait, mais que j'ai de puissants jets qui vont à 1m ou un peu plus... Comment savoir si c'est un REF ?
- quand elles se synchronisent, je tente une double tétée en "ballons de rugby" mais elles n'apprécient pas trop, lâchent le sein, s'endorment...
Je ne sais pas si je fais bien... Je lis partout que plus on les met au sein, plus les quantités augmentent pour s'adapter aux besoins. Mais quand j'étais en kangourou, avec 16 tétées par jour et 8 expressions au tire-lait, je n'avais gagné que 150ml sans réussir à atteindre la quantité que l'on me demandait au bout d'une semaine. Comment savoir si, maintenant, je pourrai réussir à couvrir un jour leurs besoins ? Je précise que je prends des galactogènes (tisane d'allaitement tous les jours, purée d'amandes, lait d'avoine, et occasionnellement bière sans alcool, flocons d'avoine, fenugrec)
Ces derniers jours, j'ai eu les filles au sein quasiment en continu (le temps d'en recoucher l'une, l'autre réclamait de nouveau). Je me suis demandé s'il s'agissait d'un pic de croissance (elles ont eu un moins hier en âge corrigé) ou si elles étaient vraiment frustrées au sein. Je me vois mal continuer comme cela pendant des mois, j'ai beaucoup de mal à me trouver quelques minutes pour me nourrir moi-même et j'ai renoncé depuis longtemps à faire une sieste ! Je commence à être épuisée et j'ai peur de craquer, il m'arrive déjà de donner un bib en journée quand je sature (comme tout à l'heure : ma grande m'a demandé 3 fois à téter en une heure, à chaque fois elle finissait par refuser le sein au bout de quelques minutes, j'en ai eu marre et lui ai fait un bib qu'elle a englouti ! A l'inverse, sa soeur a tétouillé, a refusé le bib et vient de dormir 3h, je n'y comprends plus rien )
Je suis angoissée à l'idée de ne pas les nourrir suffisamment, il faut dire qu'on m'a tellement mis la pression à l'hôpital avec les pesées avant et après tétée (+ ils ont insisté pour que la petite qui a un retard de croissance prenne au moins 2 bibs de lait préma par jour). Pourtant, leur prise de poids est bonne. J'ai l'impression que je n'aurais jamais assez de lait (je tire 110ml le matin sur les 2 seins confondus, alors que c'est la ration que la grande est censée prendre à elle seule), et que les filles attendront toujours leur complément derrière...
Est-ce que vous voyez des techniques pour les amener à prendre plus au sein, à ne pas s'arrêter de téter dès que le débit diminue ? (car je vais devenir folle si elles réclament toutes les heures, surtout la nuit)
Si je continue à donner des biberons (la nuit, quand les 2 réclament en même temps, souvent le papa donne un bib à l'une d'elles), est-ce que cela signe forcément la fin de l'allaitement ? Ai-je involontairement entamé un sevrage en leur donnant des biberons depuis la mater, même si j'ai diminué la fréquence de ceux-ci ?
Encore toutes mes excuses pour ce pavé, comme vous le voyez je suis de nature angoissée, et mon épuisement actuel n'arrange rien ! Merci d'avance à toutes celles qui prendront le temps de me conseiller