Pour t'apporter mon propre témoignage : je suis tombée enceinte alors que mon aîné avait 23 mois, sachant que j'ai eu mon retour de couches vers ses 17 mois. Il tétait encore à volonté la journée, environ 5 tétées dans mon souvenir. Il ne faisait pas encore de nuit complète, ou très rarement.
Au début de ma grossesse, il a d'abord augmenté le nombre de tétées. C'était notre moment câlin pendant le premier trimestre compliqué (je suis du genre très malade). Par la suite il a peu à peu diminué de lui-même. À la fin de la grossesse, il ne tétait plus que le matin et le soir. Et il faisait généralement des nuits complètes.
À la naissance de sa sœur, alors qu'il avait donc 2 ans et demi, ça a été un peu plus délicat à gérer. Il a voulu revenir en arrière et s'est mis à réclamer très souvent, surtout par besoin d'attention ou par envie (en la voyant téter par exemple). Moi je n'étais pas prête à le laisser faire, j'ai donc instauré l'habitude de compter jusqu'à 5 pour écourter la tétée. En journée (les tétées qui ne me convenaient pas) je comptais tout de suite. Le matin et le soir, je le laissais téter un peu avant de compter.
Quand il a eu trois ans, après l'y avoir beaucoup préparé, j'ai imposé qu'on ne tète plus en dehors du lit : retour donc aux tétées du matin et du soir exclusivement (il ne fait plus la sieste). Il a trois ans et quatre mois et tète toujours deux fois par jour. Il y est très attaché et, pour le moment, ça me convient comme ça.
Voilà ce qui s'est passé pour nous, mais chaque duo mère-enfant est différent. Je pense qu'il y a trois choses à prendre en compte :
1. La grossesse est longue. L'aîné a le temps de grandir, d'évoluer, de se détacher peut-être du sein aussi pendant ces neuf mois. Difficile de savoir à l'avance à quoi s'attendre.
2. Nous ne sommes pas toutes égales face aux hormones de grossesse. Certaines éprouvent un sentiment de rejet pour l'aîné ou souffrent trop pendant les tétées. C'est compliqué de maintenir l'allaitement dans ces conditions. J'ai eu la chance de ne rien éprouver de plus qu'un peu d'inconfort, de picotement en début de tétée.
3. Il ne faut pas non plus sous-estimer les hormones du post-partum. Il m'était vraiment difficile de laisser téter mon aîné à sa guise juste après la naissance de ma cadette. J'avais très peur qu'il la prive de ce dont elle avait davantage besoin que lui. Ce n'était pas vraiment rationnel, c'était un malaise psychologique qui me poussait à l'interrompre dès que je sentais la montée de lait. Petit à petit, mon bébé a pris du poids, a grandi, et je me suis détendue sur cette question.
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