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Sevrage naturel

Bluesparadise

Montée de lait
Bonjour,
Ça fait un bout de temps que je n'avais pas posté sur le forum.
Bébé a maintenant 3 ans et demi et tète toujours à la demande, donc j'ignore combien de tétées il fait dans une journée mais ça tourne aux environs de 3 (matin, sieste, soir).:cool:
La question que je me pose à présent, c'est de quelle façon va intervenir le sevrage naturel? Parce que même s'il tète encore régulièrement, je sens bien que l'allaitement est sur le déclin.
Je ne connais personne dans mon entourage qui ait allaité pendant plus de 3 ans, et je voudrais avoir des témoignages ou des conseils afin de bien vivre au fil du temps ce sevrage qui interviendra je ne sais pas quand mais un jour prochain.
Je ne m'inquiète pas, je suis juste curieuse.:confused:
Merci de me répondre!
 
Dernière édition:

Sylvie

Modératrice
Membre de l'équipe
Animatrice LLL
Quelle belle histoire ! parfois les bambins continuent à téter ainsi pendant encore... longtemps :)
Connais-tu le livre "A propos du sevrage, quand l'allaitement se termine" ? il est riche de témoignages sur le sevrage naturel des bambins. Tu pourras également trouver des témoignages dans des allaiter aujourd'hui, celui sur le sevrage, et celui sur le ressenti des mères par rapport au sevrage.

Belles tétées à vous !
 

Brusieg

Hyperlactation
Animatrice à la retraite
Bravo pour cet allaitement ! Tu vis sans doute une relation très forte avec ton petit bout, n'est-ce pas ?
Je comprends que tu aies envie que ça continue... tout en ayant bien conscience, qu'un jour nos loulous deviennent autonomes :) !

Le livre dont parle Sylvie est vraiment passionnant et émouvant. Il donne beaucoup de pistes et de repères !

Je me permets de te donner quelques liens tirés du site LLL sur le sevrage naturel :
- http://www.lllfrance.org/Allaiter-A...aturel-pour-le-sevrage.html?q=sevrage+naturel
Ce document vient confirmer ce que dit Sylvie : certains bambins tètent longtemps ;) !
De toutes ces données, on peut conclure que l'âge « naturel » du sevrage chez les humains se situerait entre 2,5 et 6 ans.

Les historiens et les anthropologues confirment bien évidemment que chez de nombreux peuples, l'allaitement long, jusqu'à 2, 3 ou 4 ans, était la règle3, et qu'il l'est encore dans maints endroits du globe.

- http://www.lllfrance.org/Allaiter-A...ge-comment-ca-se-passe.html?q=sevrage+naturel
Le sevrage naturel

On ne reviendra pas ici sur les avantages de l'allaitement long (voir AA n° 37). On ne fera que rappeler que toutes les études anthropologiques semblent indiquer que l'âge "naturel" pour le sevrage se situe entre 2 et 6 ans (4).
Cela veut dire que de même que les enfants commencent à marcher, à parler, à être propres, à des âges différents, ils peuvent se sevrer "naturellement" à des âges très différents (et même avant que leur mère ne soit elle-même prête au sevrage !) et à des rythmes très différents.
Tant qu'on ne l'a pas vécu, il est très difficile de "croire" au sevrage naturel. Quand on voit son petit téter avec avidité plusieurs fois par jour, comment imaginer qu'il puisse de lui-même, un jour, abandonner ce plaisir ?
Dans une société où l'on n'imagine pas de laisser l'enfant grandir à son rythme, où l'on se croit obligé de lui apprendre à dormir, de lui apprendre à parler, de lui apprendre à marcher, de lui apprendre la propreté, comment imaginer lui laisser l'initiative du sevrage ?
Cela dit, le sevrage naturel ne signifie pas que la mère nie ses propres besoins et limites, et ne fait rien pour influencer le cours du processus. On a pu décrire le sevrage naturel comme une danse complexe entre mère et enfant. Parfois l'enfant mène la danse, parfois c'est la mère, et parfois ils bougent en parfaite harmonie. Souvent, le sevrage naturel combine les suggestions de la mère pour des étapes dans le sevrage et le fait que l'enfant soit prêt à les accepter.
Envisager un sevrage naturel, c'est certes se lancer dans une aventure dont on ne sait ni quand ni comment elle se terminera. Ce qui peut être déstabilisant, voire angoissant. Mais c'est offrir à son enfant le cadeau magnifique d'une relation d'allaitement pleinement achevée, et en retirer soi-même un sentiment d'accomplissement ô combien précieux.

BeLLLe continuation à vous deux :eek: !
 

cindirella

Hyperlactation
bonjour, pour ma part j'ai allaité ma fille jusqu'à 2ans et 3mois.je n'aime pas parler de sevrage.je trouve ce mot inapproprié pour notre allaitement.Meme s'il est "naturel" ce mot implique une idée de contrainte, par la force, l'influence..pour nous, l'arret des tétées s'est fait progressivement, parce qu'elle ne tetait plus beaucoup depuis quelques mois,1ou2 fois par jour, et que moi l'idée d'arréter bientôt ne me déplaisait pas, nous étions pretes toutes les deux, sans l'avoir décidé, un cheminement naturel. Pour autant que je me souvienne,il n'y a pas eu de réclamation ,de frustration, d'encouragement à cesser..donc voilà, ce mot"sevrage", je ne l'ai pas utilisé.:)
j'allaite a 2eme fille qui a 4mois1/2 et il me semble évident que ca se produira de la meme facon ,mais bien sur,on ne peut pas etre certaine de notre ressenti dans 2ans..:confused:
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
Tiens, je trouve ça surprenant que tu ne veuilles pas employer le mot "sevrage" :) Pour moi, je ne vois pas d'idée de contrainte dans le mot "sevrage", c'est bien ce mot aussi qu'on utilise pour les petits chatons ou les autres petits animaux !
 

frédé

Période de pointe
Coucou à toutes,

J'ai le sentiment que le sevrage se fait naturellement... progressivement ou non. Avec mon aînée elle n'a plus voulu téter à 16 mois, quasiment du jour au lendemain. Aujourd'hui nous savons que c'était peut-être dû à un problème de santé identifié beaucoup plus tard... Et avec mon second que j'allaite toujours à 2ans 1/2, l'allaitement est toujours présent matin et soir mais je sens qu'il devient moins vital pour lui. Je crois donc que le sevrage a commencé mais qu'il se fera dans la durée. J'aime l'idée que cela se fait naturellement, dans le temps... et qu'un jour nous nous dirons tous les deux que nous allons arrêter cette merveilleuse aventure dont nous avons bien profité ! Autour de moi j'ai quelques mamans qui ont allaité jusqu'à 3 ans et +. Dans tous les cas le sevrage s'est fait naturellement et au fil du temps, sans frustration pour la maman et l'enfant.
Bonne continuation !
 

Lili69

Hyperlactation
pour ma part, j'ai décidé de "forcer" un peu les choses. Ma grande a bientôt 4 ans. J'ai déjà réduit à 3 tétées par jour. Ensuite, j'ai réduit la durée. Car depuis octobre il y a la petite sœur qui est arrivée et qui tète beaucoup. J'avoue que voir ma grande au sein était génial jusqu'à l'arrivée de ma dernière. Sauf que maintenant, elle me paraît immense. Je ne me sens plus à l'aise. Mais je n'ai pas voulu la sevrer suite à l'arrivée de sa sœur. Alors on a mis en place ces règles. Et puis on a décidé d'un délai convenable pour arrêter totalement. On a décidé d'arrêter au mois d'avril, pour son anniversaire. C'est un déchirement, un sentiment ambigu, la tristesse devant la fin d'une si belle aventure mais quelque chose de nécessaire pour vivre plus pleinement ce nouvel allaitement tout aussi magique.

J'aurais voulu que le sevrage se fasse réellement naturellement, mais je connais ma fille et je sais que cela pourrait durer encore deux ans sans difficulté.
 

LOLOS44

Montée de lait
bonjour,
Gabrielle a tété jusqu'à 2 ans et demi j'ai coallaité avec le petit dernier et quand Jami est né c'etait fini elle devenu grande d'un seul coup .Au bout de quelques jours elle m'a demandé j'ai accepté mais elle m'a dit que c t "bék" et que c t pour Jami.cela fait naturellement!!!ce qui m'a bien arrangé!!!
voilà pour ma petite histoire!!!
 

Isabelle

Fontaine de lait
Mon fils était un très grand téteur, même après la naissance de sa petite soeur. Il a partagé le sein ( les seins ) avec elle pendant 3 ans. Avant d'aller à l'école, il tétait à toutes heures, avant, pendant, après mangé.... une tété continue depuis toujours. Quand il a commencé à aller à l'école, il prenait toujours la tété au lit avant de partir, c'était "son déjeuné". Petit à petit j'ai réussi à lui faire avaler un biscuit en plus le matin. Il avait aussi sa tété du soir, après sa petite soeur, pour l'aider à s'endormir. Pour patienter il avait des guilis pendant la tété de sa soeur. Il me demandait le sein quand il était malade, parce qu'il sait que dans le lait de maman il y a des "petits soldats" qui l'aident à se battre contre les microbes. Il a fini par se sevrer du sein, de lui même, avant ses 15 ans. Il n'a pas repris le sein depuis ses 6 ans, la dernière fois il était malade, il a voulu prendre des petits soldats mais il n'a pas réussi à obtenir du lait, il a laissé tomber. Sa petite soeur de 3 ans, prend toujours le sein tous les soirs, elle réclame quand elle est malade ou fatiguée. En ce moment elle me fait des séances très très longues le mercredi, samedi et dimanche matin, elle veut rester au sein des heures.... et moi je trouve ça un peu long une tété de 3h même si j'aime donner le sein. Mais j'en profite.... c'est ma dernière.... et j'adore quand elle me réclame en chuchotant qu'elle "veut tete". Et quand je veux le ranger, elle n'oublie jamais de demander "l'autre".... et ça duuuuure.....

Je suis très heureuse d'avoir pu laisser mon fils se sevrer du sein quand il était prêt. Le sein de sa mère est sacré pour lui, mais il a très bien réussi son sevrage. Maintenant il peut se passer du sein, il prend un petit déjeuné normal le matin, à table, il a des guilis le soir pour s'endormir, il s'endort parfois seul, et quand il est malade, il a des câlins.

Injustement l'allaitement de mon fils a toujours été mal toléré, alors qu'avec ma fille ça passe beaucoup mieux. Ils n'ont pas le même tempérament et ma fille est beaucoup plus calme. C'est injuste pour mon fils, mais notre relation a continué en privé, et je ne regrette pas de lui avoir donné mon sein aussi longtemps, cette relation privilégiée m'a beaucoup aidé à développer une relation saine et complice avec mon fils.

La relation au sein, c'est une grande histoire d'amour. Personne dans mon entourage n'a allaité plus de quelques semaines. Je pense que j'ai beaucoup de chance d'avoir pu connaitre cette expérience, d'allaitement, de co-allaitement et de sevrage lent.
 

Lili69

Hyperlactation
Moi je vis assez mal ce sentiment envers ma grande. Mais, pour moi, la voir téter est devenu presque insupportable. Et pourtant notre relation s'est construite autour de cet allaitement, notre complicité si forte aussi. Et aujourd'hui, j'ai la sensation, en lui limitant ses tétées de la trahir. Jusqu'à présent, l'idée du sevrage ne m'était pas venu à l'esprit. Et puis cette seconde naissance, le retour des tétées incessantes, c'est venu tout remettre en cause. Je t'envie Isabelle d'avoir su gérer, d'avoir aimé ce coallaitement. J'essaie de le faire le plus en douceur possible mais je sais que je ne tiendrai pas jusqu'au sevrage naturel de ma grande.
 

Isabelle

Fontaine de lait
Maintenant qu'il est sevré, je suis contente de son sevrage, il a été très lent, et sans traumatisme. Mais j'ai ressenti ce besoin de rejeter le grand, pendant la grossesse, et pendant le co-allaitement. J'ai posé des limites, j'ai mis en place un sevrage partiel pendant la grossesse, les tétés étaient douloureuses. J'avais des impatiences dans les jambes et envie de me sauver quand il tétait. Après la naissance de sa soeur, j'ai bien géré, j'ai posé des limites aussi, il tétait après sa soeur, et pas le même sein, il a très bien accepté ces règles. Quand je ne voulais pas donner le sein, je n'avais pas peur de lui dire "plus tard", je ne refusais pas, mais j'essayais de remplacer par autre chose, plus d'attention, un gouter, très souvent ça marche. Il ne restait plus que les tétés vraiment importantes, et il patientait, il attendait son tour. Je pense qu'il était rassuré que je ne refuse pas, mais juste que parfois ce n'est pas possible "tout de suite". En grandissant, j'ai intégré cette réponse " pas tout de suite", il est rassuré que je l'ai entendu mais il comprend que je ne peux pas toujours répondre immédiatement. J'ai valorisé ses progrès et combien j'appréciais qu'il patiente. Mes enfants ont très rarement tété ensemble, c'était au début du co- allaitement. Petit à petit, j'ai pu allaiter les deux enfants, partager mon temps et les tétés, mais pas en même temps.

Ce n'est pas mal de poser des limites, pour un grand, mon fils avait plus de 3 ans. Ma fille sait très bien que je ne montre pas les tete devant les gens. Mon fils a très bien compris aussi. La tété est devenue intime et privée.

Mes enfants ont 3 ans d'écart. C'est plus difficile si ils sont plus jeunes. Paul a tété énormément pendant 4 ans, ce n'est que depuis peu qu'il a espacé ses demandes, pour ne garder que les deux ou trois tétés par jour, il va à l'école, il ne pouvait plus téter toute la journée. Maintenant il est sevré, mais je l'ai guidé et encouragé sur ce chemin. C'est venu lentement, mais je n'étais pas soumise à ses demandes. J'avais ce sentiment que je ne pouvais pas me couper en 4, il fallait trouver une solution, et je ne voulais pas le priver du sein. J'ai trouvé comment rendre cette période plus supportable, dire "pas tout de suite", ce n'est pas pareil que dire "non". Avec le nourrisson, il ne pouvait pas continuer la tété continue, mais les premiers mois du co allaitement il tétait plus que sa petite soeur. La frenotomie a aidé aussi, je culpabilisais moins de limiter l'accès au sein puisqu'il était plus efficace. Il demandait quand même très souvent, comme sa petite soeur, jusque 5 ans au moins.... et il a pu prendre ses distances avec le sein finalement, peut être le déclic avec l'entrée au cp, il est "chez les grands".

J'ai aussi culpabilisé de ne pouvoir me couper en 4, mais j'ai pris conscience que je ne devais pas m'oublier dans la balance. Je donne beaucoup à mes enfants, et je devais trouver mes limites pour que ça reste supportable, et pas une corvée ou perte de temps.

J'ai eu beaucoup de difficultés à poser des limites, je donne beaucoup à mes enfants, jusque épuisement, j'ai toujours fait passer mes enfants avant moi, et j'ai pris conscience que je ne pouvais pas continuer à m'oublier comme ça. Leur imposer des limites, c'est comme leur demander de me respecter moi aussi, j'ai le droit de ne pas être disponible tout de suite. Je ne pouvais pas me laisser étouffer "pour leur bien". J'ai posé des limites, je n'étouffe plus, et ils ont très bien compris, comme je tolère que eux aussi ne peuvent pas être disponible "tout de suite", pour moi c'est pareil, on a trouvé notre équilibre.

Mais j'ai eu des période difficiles, épuisantes, et probablement suite à ces périodes j'ai pris conscience que je ne devais pas m'oublier.

Pendant la grossesse, j'ai senti aussi cette culpabilité de ne pouvoir répondre à chaque demande par le sein, mais c'était tellement insupportable.... j'ai lu le livre sur le sevrage et ça m'a beaucoup aidé. J'ai pris conscience que passé un âge, on peut répondre à l'enfant autrement que avec le sein, et que ça peut très bien se passer, je n'ai pas eu peur de mettre en place le sevrage partiel, j'ai trouvé cette alternative idéale pour moi à cette période, et lors de la naissance de la petite, certaines limites étaient déjà en place, certaines réponses autrement que avec le sein aussi, l'endormissement sans le sein commençait.

J'ai lu ce livre au bon moment, et il m'a aidé à moins culpabiliser et dédramatiser le sevrage du sein, surtout le sevrage partiel. Avant de lire ce livre, je n'avais pas pensé à essayer de répondre aux demandes autrement que avec le sein. Et pourtant ça s'est très bien passé pour beaucoup de fois, en public par exemple. Avant je donnais le sein très vite, j'avais toujours une écharpe de portage, il avait le sein même quand je faisais mes courses. Et quand j'ai senti que je ne tolérais plus cette fréquence de tété, j'ai commencé à dire "pas tout de suite, quand on sera à la voiture" , j'avais des jouets et des biscuits dans mon sac etc... et comme ça se passait très bien, j'ai été très soulagée et rassurée que je ne traumatisais pas mon fils parce que je ne voulais plus lui donner le sein aussi souvent qu'un nourrisson.
 

tibibou64

Montée de lait
Coucou,

Ici on en est pas au sevrage, bébé a 17 mois, mais je suis intéressée par le livre dont tu parles Isabelle pour anticiper, peux-tu nous donner le titre s'il te plaitt?

Ton hstoire est très belle…
 

Annaëlle

Hyperlactation
Bonjour à toutes,

Oui ton témoignage est très beau Isabelle!

J'ai découvert le sevrage naturel sur ce forum :), ça a été une véritable révélation! Du coup je voulais qu'on y arrive avec mon fils mais voilà, je suis tombée enceinte quand il avait 2 ans, j'ai "tenu" plusieurs mois malgré les douleurs, le rejet... ça a été très dur pour moi et pour lui aussi je pense. Finalement je l'ai sevré après plusieurs mois d’hésitations (j'ai fait un long post là dessus), il ne restait plus que les tétées de la sieste, du soir et de la nuit (parfois très longues).
Ce sevrage "forcé" est un grand regret pour moi qui fait toujours de l'ombre à un bel allaitement tout de même (plus de 2 ans après un démarrage très très dur).
Lili, ce que tu dis m'évoque ce que j'ai vécu même si tu as donné plus que moi, je te souhaite de réussir à trouver l'équilibre entre les besoins de ta fille et tes limites, sans trop te forcer.
 

Isabelle

Fontaine de lait
Les tétés longues, j'ai travaillé dessus en premier, pour ne plus être prisonnière. Je ne refusais pas le sein, mais je limitais le temps de tété, quitte à faire des guilis après. Et pour ma fille je l'ai fait aussi, avec le co-allaitement, je sentais un besoin d'évasion, il fallait que je trouve une façon de rendre le quotidien supportable.

Le sevrage d'un allaitement difficile, est toujours un passage marquant, peut être on essaye toujours de rattraper ses erreurs et qu'on veut prolonger l'allaitement pour réparer un mauvais démarrage. J'en ai pris conscience pour Paul, qui a manqué de lait et tété lamentablement des années, à vide. J'ai du faire le deuil d'un allaitement difficile, et accepter qu'on ne peut pas refaire ce qui a été fait. C'est trop tard, il est grand. C'est un travail de deuil difficile. Je ne sais pas si son allaitement a été agréable pour moi, c'était surtout très difficile, beaucoup de difficultés, de frustrations, et avec le sevrage, je ferme ce chapitre difficile.

Avec ma fille, ça se passe plus "normalement", mais je ne pourrai jamais rattraper l'allaitement de Paul. On a souffert tous les deux, et on s'en sort avec le moins de regrets possible, et je pense pour lui, sans traumatisme. Il semble très bien vivre sa vie sans le sein, et si l'allaitement a été laborieux, j'ai au moins la satisfaction d'un sevrage réussit.

Je l'ai accompagné, malgré la pression de l'entourage, le rejet de l'allaitement, je l'ai encouragé à se passer du sein à partir du moment où j'ai commencé à répondre à ses demandes autrement que avec le sein. Le sevrage s'est fait sur des années, dans un respect mutuel, de mon besoin de liberté et de son besoin "du sein".

On veut toutes donner le meilleur pour nos enfants, jusque trouver nos limites, jusque burn out, avec le recul, j'espère que tu pourras être un indulgente avec toi, et faire le deuil de cet allaitement difficile.

Il y a des allaitements qui sont des combats, loin des photos de plénitude qu'on peut voir, mais c'est notre histoire et je suis très chanceuse d'avoir pu materner avec le sein, pas avec autant de lait que j'aurais souhaité, mais avec le sein, avec le portage, j'ai découvert avec toutes ces épreuves, à écouter et respecter mes enfants, ce parcours difficile m'a appris énormément et beaucoup plus que sur l'allaitement. J'ai rencontré d'autres mères formidables qui vivaient aussi un allaitement très difficile, c'est une expérience humaine très riche.

On n'allaite que quelques années, mais on est changée pour toute notre vie.

Il y a plusieurs façons de sevrer son bébé, le plus important pour moi était d'éviter un sevrage brutal. En encourageant au sevrage, en apprenant à répondre autrement que avec le sein, on guide en douceur notre enfant vers une autre forme de complicité et expression, sans le sein, et on le préserve d'un sevrage brutal. Je n'ai pas l'impression d'un sevrage forcé, mais d'un accompagnement vers la vie sans le sein.

A un moment, avec la pression au sevrage de mon mari, j'ai eu envie de refuser le sein. Mais une amie m'a rassuré, que Paul y arrivait de lui même. J'avais besoin de l'entendre, parce que dans mon entourage, personne ne tolérait cette relation, perçue comme néfaste, voir incestueuse.

Le sevrage est pourtant une étape importante, où on peut avoir besoin de soutien, d'écoute et de respect, comme pour la période d'allaitement.
 

cerise

Modératrice
Adhérent(e) LLLF
J'essaie de le faire le plus en douceur possible mais je sais que je ne tiendrai pas jusqu'au sevrage naturel de ma grande.
Le sevrage "naturel" ce n'est pas forcément l'enfant qui se détourne de lui-même du sein... Ça peut être aussi un cheminement de la part de la mère, qui ne supporte plus de voir son enfant au sein, et qui négocie avec celui-ci pour progressivement arrêter... Bref, le sevrage naturel, c'est un "jeu à deux".
Chez les autres mammifères, il n'est pas rare de voir les mères repousser leurs petits au bout d'un certain temps ;) C'est pour ça que je pense vraiment qu'un tel type de sevrage peut également être considéré comme un sevrage naturel. Tant que le sevrage n'est pas imposé à l'enfant, mais qu'il est négocié en douceur.
 

Lili69

Hyperlactation
oui c'est un bon point de vue Cerise! C'est vrai qu'il conviendrait sans doute d'être un peu plus indulgente envers moi-même. Ma puce ne le vit pas comme un traumatisme. Quand je lui demande si elle est triste d'arrêter de téter, elle me répond que non car elle aura toujours les câlins tétés (elle se colle la tête sur mon sein, le prend de ses mains, lui fait des bisous). Je pense qu'effectivement cela l'aidera bien les premiers temps! Mon mari m'a toujours entendu dire que le sevrage interviendrait quand elle ou moi ou les deux le décideraient. Sauf que vu que c'est moi, je culpabilise!!
 

Isabelle

Fontaine de lait
L'enfant grandit et le sein n'a plus la même fonction pour lui, avant il était surtout pour le nourrir, et petit à petit il est devenu doudou ( ou oreiller ), et il peut ensuite rester juste doudou et oui, ça peut suffire à combler le bambin. Pour mon fils aussi j'ai cette impression, il ne semble pas avoir de manque de tété, mais pour lui mon lait restera le meilleur du monde, il aime faire des câlins, les seins pour lui, c'est le symbole de l'amour maternel, sauf qu'il n'a plus besoin de téter pour se sentir comblé. Mais peut être on a du mal à les laisser grandir, certains enfants sont prêts avant leur mère, et on ne peut que constater que la relation au sein est derrière nous, une autre relation s'est installée, pas forcément moins riche, mais tellement différente qu'on peut être un peu perdue dans cette période de transition. On ne communique plus uniquement avec le sein, la tété, les câlins, on communique de plus en plus avec des mots.

Quand on a un autre bébé qui tète encore, on sent moins le "vide". Et on peut s'adapter au sevrage, à cette nouvelle relation.

On a chacune notre façon de guider et d'accompagner nos enfants vers le sevrage du sein, ou d'autres sevrages.

Avec notre nouveau né, notre relation de base, notre communication, tout se passe avec le sein. A partir de la diversification, à partir du moment où l'enfant n'est plus nourri au sein exclusivement, le sevrage du sein commence.

Quand l'enfant arrive à se passer du sein, et que ça se passe bien, je pense que l'enfant est prêt. J'ai senti aussi cette culpabilité quand je limitais l'accès au sein, pour casser cette habitude de tétés à toutes heures. Mais j'ai eu envie aussi je faire confiance à mon fils, qu'il serait capable d'arriver à cette maturité, quand ça se passe bien pour l'enfant, alors c'est que c'est le bon moment. Le sevrage du sein peut se faire en douceur, sans traumatisme, sans privation brutale, même si la mère encourage au sevrage, guide vers une relation autrement que avec le sein, ça reste un sevrage respectueux et avec le moins de frustration possible.

Il ne va pas déménager, il est juste sevré du sein. J'ai encore quelques années avant qu'il ne parte faire sa vie sans maman... mais le sevrage du sein est le premier sevrage... ça fait drôle. Je me dis, purée ils grandissent trop vite !
 
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