HuggingFish
Colostrum
Bonjour à toutes,
Je suis dans une situation de sevrage "forcé", après seulement un mois et demi d'allaitement, alors que j'avais le projet d'aller jusqu'au moins 6 mois exclusifs. Je souhaitais vous partager mon expérience, dans l'espoir d'aider éventuellement d'autres mamans dans mon cas, de recevoir vos conseils et de tout simplement vider mon sac.
1) Canal bouché traité tardivement
Alors que mon allaitement avait très bien commencé (bébé qui tète correctement aux deux seins, positions variées sur une journée, production abondante), je me retrouve avec 2 engorgements les 3èmes et 4èmes semaines, chaque fois au sein gauche. En y réfléchissant, je me rends compte qu'ils sont sans doute dûs aux lilypadz que j'ai utilisés pendant plusieurs heures les jours précédents mes engorgement, qui bloquaient en fait complètement la sortie de lait à ce sein lors de mes (nombreuses) montées de lait.
Ayant aisément traité le premier engorgement, je poursuis les mêmes méthodes pour soigner le deuxième : massages, compresses chaudes/froides, tétées fréquentes. Cependant, bien que le sein ramollisse, la douleur empire au fil des jours. Craignant une mycose, ma sage-femme vient finalement me voir 6 jours après le début des symptômes et confirme un canal lactifère bouché. Je ne connaissais pas ce phénomène, mais avec elle, on s'attaque au problème en réalisant des massages profonds (et douloureux!) afin de faire sortir le lait bloqué. Rien n'y fait. Je continue les massages, en plus de toutes les autres méthodes possibles et imaginables, pendant trois jours (j'ai d'ailleurs même posté sur ce forum, dans la section "maladie de la maman", afin d'avoir vos avis). Toujours pas de résultat, la douleur est intense, j'ai maintenant une grosse boule au milieu de mon sein, je suis fébrile, j'ai mal à la tête et mon corps entier semble endolori. Je vais donc consulter ma gynécologue, qui travaille dans un hôpital très pro-allaitement, j'ai bon espoir...
2) Diagnostique d'un galactocèle
Suivant vos réponses sur ce forum et les différents articles consultés, je pense avoir un abcès, qui serait normalement facilement soignable. J'emporte les feuillets correspondants à l'hôpital. Après une consultation et une échographie mammaire, on s'apperçoit qu'il s'agit en fait d'un galactocèle de 4 sur 5 cm. Le radiologue le ponctionne avec une seringue, soulagement immédiat, quelle joie! Le lait drainé a une teinte légèrement bleutée, il l'envoie donc au labo et me dit que je peux continuer d'allaiter en attendant les résultats, ce que je fais, dans la douleur. En effet, dès la montée de lait suivante, la boule s'est évidemment re-remplie...
Je reçois un appel de ma gynécologue quelques jours plus tard, m'informant que mon lait montre des signes d'infection et que je ferais mieux d'allaiter uniquement du sein droit, non affecté, et de tirer et jeter le lait du sein gauche. Je commence également des antibiotiques. Après une autre discussion médicale, je décide aussi de doucement diminuer la lactation de mon sein gauche en tirant un peu moins chaque jour, puisqu'apparemment un galactocèle ne disparaît qu'après le sevrage.
3) Mastite et découragement
Grâce aux antibiotiques, je vais de mieux en mieux et je suis heureuse de pouvoir continuer mon projet d'allaitement, même si ce n'est que d'un seul sein! Malheureusement, l'amélioration se fait en dents de scie. Bien que je sois parvenue à presque arrêter de tirer le lait à gauche, il continue de couler en symétrie avec le droit à chaque montée de lait et une semaine plus tard, il se retrouve plus gonflé que jamais, rouge et accompagné de fièvre. Bref, j'ai développé une mastite, confirmée par mon gynécologue. On change d'antibiotiques et on me conseille soit d'endurer la douleur et de revenir régulièrement vérifier que le galactocèle ne s'infecte pas, soit d'arrêter totalement d'allaiter. Apparemment, au moins jusqu'à 3 mois post-partum (lorsque la prolactine diminuera), mon sein gauche continuera en effet de se remplir un peu tant que j'allaiterai du droit.
4) Décision et doutes
En lisant divers témoignages de mères dans des cas similaires, je me rends bien compte que ce sont mes deux seules solutions. Certaines mamans parviennent à tenir le coup et vont jusqu'à un an d'allaitement en passant à travers la douleur, mais de mon côté, je me vois mal faire drainage sur drainage, risquer plusieurs infections, rester sous médicaments et avoir mal dès que je touche mon sein gauche pendant encore ne fût-ce que plusieurs semaines. D'un côté, je suis convaincue que le lait maternel est le meilleur aliment pour mon bébé et j'adore ces moments privilégiés, mais d'un autre, je pense qu'il a aussi besoin d'une mère présente et heureuse, alors que depuis maintenant un mois je suis constamment épuisée, endolorie, n'étant pas du tout disposée à m'occuper de lui en-dehors des tétées malgré mon envie d'être près de lui, tellement je me sens mal, triste et découragée par cette histoire qui n'en finit pas... Je culpabilise beaucoup.
Depuis quelques jours, nous sommes passés à un allaitement mixte progressif, avec quelques biberons de LA par jour. Bébé les accepte plus ou moins bien selon son humeur, mais semble dans l'ensemble satisfait. De mon côté, je suis vraiment frustrée. J'oscille constamment entre l'espoir de pouvoir quand-même continuer du sein droit pendant plusieurs mois et que le galactocèle disparaisse, et la certitude que je n'y arriverai pas et que le sevrage est la meilleure solution étant donné la situation.
Voilà, ce texte est assez long, mais j'avais besoin de le partager quelque part. Encore une fois, merci à vous pour le travail formidable que vous faites !
Je suis dans une situation de sevrage "forcé", après seulement un mois et demi d'allaitement, alors que j'avais le projet d'aller jusqu'au moins 6 mois exclusifs. Je souhaitais vous partager mon expérience, dans l'espoir d'aider éventuellement d'autres mamans dans mon cas, de recevoir vos conseils et de tout simplement vider mon sac.
1) Canal bouché traité tardivement
Alors que mon allaitement avait très bien commencé (bébé qui tète correctement aux deux seins, positions variées sur une journée, production abondante), je me retrouve avec 2 engorgements les 3èmes et 4èmes semaines, chaque fois au sein gauche. En y réfléchissant, je me rends compte qu'ils sont sans doute dûs aux lilypadz que j'ai utilisés pendant plusieurs heures les jours précédents mes engorgement, qui bloquaient en fait complètement la sortie de lait à ce sein lors de mes (nombreuses) montées de lait.
Ayant aisément traité le premier engorgement, je poursuis les mêmes méthodes pour soigner le deuxième : massages, compresses chaudes/froides, tétées fréquentes. Cependant, bien que le sein ramollisse, la douleur empire au fil des jours. Craignant une mycose, ma sage-femme vient finalement me voir 6 jours après le début des symptômes et confirme un canal lactifère bouché. Je ne connaissais pas ce phénomène, mais avec elle, on s'attaque au problème en réalisant des massages profonds (et douloureux!) afin de faire sortir le lait bloqué. Rien n'y fait. Je continue les massages, en plus de toutes les autres méthodes possibles et imaginables, pendant trois jours (j'ai d'ailleurs même posté sur ce forum, dans la section "maladie de la maman", afin d'avoir vos avis). Toujours pas de résultat, la douleur est intense, j'ai maintenant une grosse boule au milieu de mon sein, je suis fébrile, j'ai mal à la tête et mon corps entier semble endolori. Je vais donc consulter ma gynécologue, qui travaille dans un hôpital très pro-allaitement, j'ai bon espoir...
2) Diagnostique d'un galactocèle
Suivant vos réponses sur ce forum et les différents articles consultés, je pense avoir un abcès, qui serait normalement facilement soignable. J'emporte les feuillets correspondants à l'hôpital. Après une consultation et une échographie mammaire, on s'apperçoit qu'il s'agit en fait d'un galactocèle de 4 sur 5 cm. Le radiologue le ponctionne avec une seringue, soulagement immédiat, quelle joie! Le lait drainé a une teinte légèrement bleutée, il l'envoie donc au labo et me dit que je peux continuer d'allaiter en attendant les résultats, ce que je fais, dans la douleur. En effet, dès la montée de lait suivante, la boule s'est évidemment re-remplie...
Je reçois un appel de ma gynécologue quelques jours plus tard, m'informant que mon lait montre des signes d'infection et que je ferais mieux d'allaiter uniquement du sein droit, non affecté, et de tirer et jeter le lait du sein gauche. Je commence également des antibiotiques. Après une autre discussion médicale, je décide aussi de doucement diminuer la lactation de mon sein gauche en tirant un peu moins chaque jour, puisqu'apparemment un galactocèle ne disparaît qu'après le sevrage.
3) Mastite et découragement
Grâce aux antibiotiques, je vais de mieux en mieux et je suis heureuse de pouvoir continuer mon projet d'allaitement, même si ce n'est que d'un seul sein! Malheureusement, l'amélioration se fait en dents de scie. Bien que je sois parvenue à presque arrêter de tirer le lait à gauche, il continue de couler en symétrie avec le droit à chaque montée de lait et une semaine plus tard, il se retrouve plus gonflé que jamais, rouge et accompagné de fièvre. Bref, j'ai développé une mastite, confirmée par mon gynécologue. On change d'antibiotiques et on me conseille soit d'endurer la douleur et de revenir régulièrement vérifier que le galactocèle ne s'infecte pas, soit d'arrêter totalement d'allaiter. Apparemment, au moins jusqu'à 3 mois post-partum (lorsque la prolactine diminuera), mon sein gauche continuera en effet de se remplir un peu tant que j'allaiterai du droit.
4) Décision et doutes
En lisant divers témoignages de mères dans des cas similaires, je me rends bien compte que ce sont mes deux seules solutions. Certaines mamans parviennent à tenir le coup et vont jusqu'à un an d'allaitement en passant à travers la douleur, mais de mon côté, je me vois mal faire drainage sur drainage, risquer plusieurs infections, rester sous médicaments et avoir mal dès que je touche mon sein gauche pendant encore ne fût-ce que plusieurs semaines. D'un côté, je suis convaincue que le lait maternel est le meilleur aliment pour mon bébé et j'adore ces moments privilégiés, mais d'un autre, je pense qu'il a aussi besoin d'une mère présente et heureuse, alors que depuis maintenant un mois je suis constamment épuisée, endolorie, n'étant pas du tout disposée à m'occuper de lui en-dehors des tétées malgré mon envie d'être près de lui, tellement je me sens mal, triste et découragée par cette histoire qui n'en finit pas... Je culpabilise beaucoup.
Depuis quelques jours, nous sommes passés à un allaitement mixte progressif, avec quelques biberons de LA par jour. Bébé les accepte plus ou moins bien selon son humeur, mais semble dans l'ensemble satisfait. De mon côté, je suis vraiment frustrée. J'oscille constamment entre l'espoir de pouvoir quand-même continuer du sein droit pendant plusieurs mois et que le galactocèle disparaisse, et la certitude que je n'y arriverai pas et que le sevrage est la meilleure solution étant donné la situation.
Voilà, ce texte est assez long, mais j'avais besoin de le partager quelque part. Encore une fois, merci à vous pour le travail formidable que vous faites !