Facteurs influençant l’absorption du fer chez les enfants allaités
Iron absorption in breast-fed infants*: effects of age, iron sta*tus, iron supplements, and complementary foods. M Domellof, B Lonnerdal, SA Abrams, O Hernell. Am J Clin Nutr 2002*; 76(1)*: 198-204. Mots-clés*: allaitement, fer, alimentation infantile.
Les suppléments de fer sont souvent recommandés chez les en*fants allaités à partir de 4 à 6 mois, mais on sait peu de choses sur les facteurs influençant l’absorption du fer à partir du lait humain et des suppléments. Le but de cette étude suédoise était d’évaluer l’impact de l’âge, du statut pour le fer et des apports en fer sur l’absorption du fer chez des enfants allaités nés à terme et en bonne santé.
25 enfants ont été enrôlés. Les mères souhaitaient allaiter ex*clusivement pendant les 6 premiers mois, et poursuivre l’allaitement jusqu’à au moins 9 mois. Ils ont été répartis par tirage au sort pour recevoir soit un supplément de fer (1 mg/kg/jour) entre 4 et 9 mois, soit un placebo entre 4 et 6 mois puis un supplément de fer entre 6 et 9 mois, ou soit un placebo entre 4 et 9 mois. L’absorption du fer a été évaluée par le don à l’enfant de Fe58 donné dans du lait maternel à 6 et 9 mois. Des échantillons de sang ont été prélevés à 4, 6 et 9 mois pour évaluation du statut pour le fer. Un bilan sur l’alimentation reçue par l’enfant a été effectué à 9 mois.
A 6 mois, l’absorption du fer à partir du lait maternel était rela*tivement basse (16,4 ± 11,4%). Il n’existait aucune différence significative en la matière entre les enfants qui recevaient le sup*plément et ceux qui recevaient le pla*cebo. A 9 mois, l’absorption du fer à partir du lait maternel restait basse chez les enfants qui recevaient le supplément de fer (16,9 ± 9,3%), mais elle avait aug*menté chez les enfants qui recevaient le placebo (36,7 ± 18,9%).
A 6 mois, il n’y avait aucune différence entre les groupes quant à la quantité de fer absorbée à partir de la dose de Fe58 donnée pour le test. A 9 mois, les enfants non supplémentés absorbaient un pourcentage significativement plus élevé de ce Fe58 (19,8 6,4%) que les enfants supplémentés (6,6 3,7%). A 6 et 9 mois, les enfants supplé*mentés avaient des taux significativement plus élevés de ferritine sérique que les enfants non supplémentés. De façon inattendue, l’absorption du fer à 9 mois n’était pas corrélée avec le statut de l’enfant pour le fer (taux d’hémoglobine, taux de ferrintine sérique…), mais elle était significativement corrélée aux apports en fer, supplé*ment de fer inclus. A 9 mois, on constatait une corrél*ation inverse entre les suppléments de fer et le taux d’absorption du fer, que ce soit celui apporté par les suppléments ou par le lait maternel, tandis que l’impact du fer apporté par les aliments solides consommés par l’enfant n’était pas significatif.
Entre 6 et 9 mois, on constatait des modifications dans la régu*lation de l’absorption du fer, qui permettaient à l’enfant de s’adapter à des apports faibles en fer en augmentant ses capacités d’assimilation, et d’éviter ainsi d’éviter une carence en fer en dépit d’apports faibles entre 6 et 9 mois. Aucun enfant n’a présenté de signe biologi*que de carence en fer. Les auteurs concluent que l’allaitement, avec introduction d’aliments riches en fer à partir de 6 mois, permet à l’enfant de recevoir suffisamment de fer, tout au moins pendant les 9 premiers mois et dans une population à faible risque d’anémie.